13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 00:47

cuve percée de nombreux trous

 

Cette illustration est l'image d'un réacteur à eau bouillante en construction identique à ceux utilisés à Fukushima Dai-ichi pour les unités 1 à 5. Sur cette photo, on voit la piscine torique à la base et l'enceinte de confinement, en forme de poire. A l'intérieur, la cuve du réacteur, qu'on ne peut pas voir.

 

Avec cette image, on est loin d'un shéma simplifié et réducteur d'Areva et on perçoit bien la complexité d'un réacteur. Une multitude de tuyaux et de circuits divers traversent l'enceinte de confinement. Chaque trou fragilise l'enceinte, c'est pourquoi l'on porte beaucoup de soin aux soudures qui doivent être irréprochables pour garantir l'étanchéité et la solidité de l'ensemble.

 

Pour la cuve du réacteur même, c'est la même chose, la qualité des aciers et des soudures doit être parfaite. Or, avec le tremblement de terre violent du 11 mars dernier, puis les problèmes de surpression et de surchauffe des réacteurs et d'explosion des bâtiments, les cuves ont été et continuent d'être malmenées.

 

Tepco vient d'annoncer que la cuve du réacteur n°1 avait des trous. C'est ce qui peut arriver de pire à un réacteur. Le coeur fondu, appelé corium, risque maintenant de descendre dans le fond de l'enceinte de confinement, puis dans la cavité située en dessous. S'il arrive là, il pourra alors commencer à ronger lentement la dalle de béton qui a 8 mètres d'épaisseur.  

 

Si le corium réussissait à traverser cette dalle, la pollution du sol géologique serait alors irrémédiable et dramatique. En 1986, l'union soviétique avait coulé une dalle de béton sous le réacteur de Tchernobyl pour éviter justement ce problème majeur.

 

Et en 2011, alors que deux mois se sont écoulés depuis le début de la catastrophe de Fukushima, on laisse une entreprise privée gérer seule la pire catastrophe nucléaire au monde...

 

 

Pour plus de détail sur cet accident majeur dans le réacteur n°1, lire l'article de Dominique Leglu ici :

http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/

 

autre source : Kyodonews

http://english.kyodonews.jp/news/2011/05/90715.html

 

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 18:35

fillette nippone - CopieJe relaie

cet appel

du réseau Sortir du nucléaire

qui se mobilise

en faveur des enfants japonais.

 

 

Signez aujourd’hui la pétition urgente pour refuser que les enfants japonais puissent être légalement exposés à des doses élevées de radioactivité !

 

Merci de diffuser cet appel le plus largement possible.

 

En France comme en Allemagne, 20 mSv/an est le seuil maximal d’irradiation recommandé pour les travailleurs du nucléaire. Au Japon, la loi sur les normes du travail interdit aux personnes de moins de 18 ans de travailler dans ces conditions. De plus, les nourrissons et les enfants sont plus vulnérables aux radiations que les adultes.

Or, le 19 avril 2011, le gouvernement japonais a décidé de relever de 1 mSv/an à 20 mSv/an la norme de radioprotection pour les écoles de la préfecture de Fukushima, où plusieurs réacteurs nucléaires sont en perdition depuis le 11 mars et relâchent de grandes quantités de radioactivité dans l’environnement.

Permettre que des enfants soient exposés à de telles doses de rayonnements, très dangereuses pour leur santé, est révoltant et inhumain. Nous condamnons fermement cette décision intolérable et en demandons instamment l’annulation immédiate.

Signez la pétition dès maintenant en cliquant sur ce lien ou en le recopiant :

 

http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?page=petition-japon

 

 

 

Texte de la pétition qui sera adressée à M. Yasuo Saito, ambassadeur du Japon en France :

 

Votre Excellence,

 

En France comme en Allemagne, 20 mSv/an est le seuil maximal d'irradiation recommandé pour "les personnes affectées à des travaux sous rayonnements ionisants", c'est-à-dire pour les travailleurs du nucléaire. Au Japon, la loi sur les normes du travail interdit aux personnes de moins de 18 ans de travailler dans ces conditions. De plus, les nourrissons et les enfants sont plus vulnérables que les adultes aux effets sanitaires néfastes de la radioactivité.

 

Or, le 19 avril 2011, le gouvernement japonais a décidé de relever de 1 mSv/an à 20 mSv/an la norme de radioprotection pour les écoles de la préfecture de Fukushima. Permettre que des enfants soient exposés à de telles doses de rayonnements est révoltant et inhumain.

 

Nous condamnons fermement cette décision intolérable. C’est pourquoi, M. Saito,nous demandons instamment l'annulation immédiate de cette décision du gouvernement nippon autorisant l’exposition des enfants japonais à des doses de radioactivité pouvant atteindre 20 mSv/an.

 

Actuellement, 75 % des écoles élémentaires et intermédiaires de la préfecture de Fukushima présentent des niveaux de contamination tels qu'elles relèvent de « zones de contrôle des rayonnements » (0,6 microSv/h ou plus). Pire encore, 20 % des écoles relèvent de « zones individuelles contrôlées sur l'exposition » (2,3 microSv/h ou plus) et présentent une situation radiologique extrêmement dangereuse.

Aucune dose de radioactivité n'est inoffensive. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) admet elle-même que « toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique ». Les normes d'exposition ne correspondent en aucun cas à des seuils d'innocuité scientifiquement fondés ; elles définissent seulement des niveaux de « risque admissible ». Admissible par qui ? Par ceux qui décrètent les normes, ou par ceux qui les subissent en pratique?

 

M. Saito, à ce jour, les nombreuses associations japonaises * qui se sont élevées contre cette décision n'ont eu aucune réponse tangible à leurs questions : pourquoi, comment et par qui cette décision a-t-elle été prise?

 

Ces questions sont aussi posées par M. Toshisô Kosako, qui a démissionné le 29 avril de son poste de conseiller spécial du Premier Ministre japonais en matière de protection contre la radioactivité. Lors d'une conférence de presse, le professeur Kosako, en larmes, a déclaré qu' "il est tout à fait inacceptable d'appliquer une telle limite de dose à des enfants en bas âge, et à des élèves de classe primaires, et il est urgent de revenir sur cette décision".

 

Votre Excellence, nous demandons instamment que le gouvernement japonais annule immédiatement la décision autorisant l'exposition des enfants à des doses d'irradiation pouvant atteindre 20 mSv/an, et prenne au contraire toutes les dispositions nécessaires pour les préserver de l'exposition à la radioactivité.

 

Nous demandons également que le gouvernement japonais rende public sans délai le nom des experts qui ont avalisé cette décision inhumaine.

 

Votre Excellence, nous espérons que vous mettrez tout en œuvre pour que votre gouvernement fasse droit aux demandes légitimes des associations japonaises * - des demandes qui sont aussi les nôtres. Nous vous prions de croire, M. Saito, à notre haute considération, ainsi qu'à notre vigilance quant aux mesures prises par le gouvernement japonais pour protéger ses citoyens.

Nous adressons nos pensées solidaires et notre soutien au peuple japonais dans les terribles épreuves qu’il affronte aujourd’hui.

* Pétition lancée par les associations Green Action, Greenpeace Japan, Citizens' Nuclear Information Center, Citizens Against Fukushima Aging Nuclear Power Plants (Fukuro-no-Kai), Osaka Citizens Against the Mihama, Oi, and Takahama Nuclear Power Plants (Mihama-no-Kai), Friends of the Earth Japan. Voir : http://fukushima.greenaction-japan.com/ et http://blog.canpan.info/foejapan/daily/201104/24. Voir aussi l'appel au secours lancé par le collectif japonais des Mères réunies pour Sauver les Enfants des Radiations : http://mscr2011.jugem.jp/?eid=4.

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 12:18

    album-flirk.jpg 

Quelle bonne idée ce catalogue en ligne de xtcbz !

Un visuel pratique pour voir un album de 70 photos inédites de la centrale de 福島第一

Ca change des photos choisies de Tepco

 

lien vers l’album :

http://www.flickr.com/photos/xtcbz/sets/72157626687253144/

 

  

  

Voir aussi dans ce blog :

 

Voir Fukushima (7)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-7-73508521.html

 

Voir Fukushima (6)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-6-72817263.html

 

Voir Fukushima (5)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-5-72462945.html

 

Voir Fukushima (4)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-4-72364967.html

 

Voir Fukushima (3)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-3-72360441.html

 

Voir Fukushima (2)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-2-71376115.html

 

Voir Fukushima (1)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-71173053.html

 

 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 02:11

Deux mois après le tsunami dévastateur, le réacteur n°4 de la centrale de Fukushima Dai-ichi fume toujours - d’après les dernières images de la webcam de Tepco - et soulève de nombreuses et légitimes inquiétudes. Vu l’état des façades du bâtiment qui le protégeait, on se demande encore ce qui s’est réellement passé le 15 mars 2011 dans cette unité. A partir des données disponibles, on peut restituer le bâtiment en élévation et en plan et essayer d’analyser les différents éléments en cause, à savoir le réacteur, la cuve de confinement et les piscines, en relation avec les destructions visibles de l’extérieur.

 

    schéma réacteur 4 fukushima

 

Tout d’abord, il faut rappeler que ce réacteur n’était pas en fonctionnement lors du tsunami du 11 mars. C’est pourquoi le couvercle jaune de l’enceinte de confinement, visible sur certaines photos et vidéos, ne se trouve pas à sa place habituelle. Il est posé sur le niveau du plateau technique, au nord-ouest du bâtiment. Le fait de le voir à cet endroit n’est donc absolument pas étonnant, le réacteur étant en maintenance. Cela donne au moins une information : il n’y a pas à cet endroit de piscine.

 

reacteur 4 bulbe jaune (2)

Sur cette photo, on aperçoit, au travers de la façade est éventrée, le couvercle jaune de l’enceinte de confinement.

 

La façade nord a une forme concave. Cette déformation a été provoquée le 14 mars par la violente explosion du bâtiment voisin, celui du réacteur n°3. Mais cet évènement n’explique pas tous les dégâts observés. En effet, le lendemain, le 15 mars, entre 8 h et 10 h, deux ou trois grosses explosions ont eu lieu suivies d’un incendie. Cet incendie, arrêté vers midi, a repris le lendemain. Il semble avoir des périodes d’activité intermittentes, car on observe régulièrement depuis des fumées plus ou moins importantes sur ce côté du réacteur.

 

Il n’existe pas, à ma connaissance, de vidéos disponibles de ces explosions. Ont-elles été confisquées par Tepco ? Et si oui pourquoi ? Quoi qu’il en soit, il est évident, d’après les dégâts observés, qu'une explosion a eu lieu sous le niveau du plateau technique, exactement comme pour ce qui a été observé pour le réacteur n°3. Ce niveau est particulièrement visible sur la façade ouest qui a perdu ses 6 cloisons de béton à cette hauteur.

 

 réacteur 4

Façades ouest et sud (photo Tepco)

 

Sur le côté sud, très endommagé, le bâtiment a perdu deux niveaux de poutres en béton armé. L’ouverture béante laisse entrevoir une structure verte qui pourrait être le bord de la piscine de stockage de combustible. En effet, c’est de cet endroit que l’on observe soit de la vapeur, soit de la fumée grise.

 

 

piscine reacteur 4 après l'accident

Une structure verte apparaît dans l'ouverture béante de la façade sud (photo Tepco)

 

 

S’il ne semble pas y avoir de danger du côté du réacteur qui était vide au moment de l’accident, la piscine est un énorme problème car ses incendies à répétition dégagent une quantité phénoménale de radioactivité qui retarde les interventions. De plus, Tepco a reconnu qu’une fuite était probable dans la piscine de stockage de combustible, ce qui a fait que les sous-sols du bâtiment se remplissent d’eau fortement contaminée.

 

Une question reste posée pour ce réacteur n°4 : pourquoi de l’hydrogène s’est accumulé sous le niveau technique, à hauteur du sommet de la cuve de confinement ? En théorie, la piscine ayant son niveau supérieur au niveau technique, seul les deux derniers étages de béton armé auraient dû être atteints par l’explosion, et non le troisième. C’est la question légitime que se pose également l’association professionnelle des chauffagistes industriels, la VGB: « Explosion in concrete part of the reactor building of unit 4, athough no fuel inside of reactor ! » Est-ce que Tepco a répondu à leurs inquiétudes depuis ? Nul ne le sait.

 

 

trou bizarre au niveau du réacteur 4

 

 

La VGB (Verband der Großkessel  Besitzer), association professionnelle des chauffagistes industriels, est une organisation visant à défendre les intérêts des constructeurs et exploitants de centrales énergétiques. Elle a été fondée en 1920, son siège est situé à Essen. Actuellement, le groupe VGB se compose de cinq sociétés, spécialisées dans divers domaines : la formation du personnel des centrales, lesresearch activities and activités de recherche, la communication.

Site : http://www.vgb.org/

 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 23:49

intérieur piscine reacteur 4 piscine du réacteur 4

 

Nouvelle vidéo de la piscine de stockage de combustible usé du réacteur n° 4

http://www.youtube.com/watch?v=QVqfPCsl2AA&feature=youtu.be

 

Vidéo de la piscine de stockage de combustible usé du réacteur n°3 (1)

 http://www.youtube.com/watch?v=KugIrnThul0

  

Vidéo de l'intérieur du bâtiment du réacteur 1

 

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=1CFZblqvw9s&feature=related

 

Vidéo de l'unité 1 par des robots

http://www.youtube.com/watch?v=lWqZbx8VbY4&feature=related

 

 

 

(1) Dificile d'apercevoir grand chose dans cette piscine dévastée remplie de fers à béton et de poutrelles métalliques tordues. Mais on constate qu'elle est encore remplie d'eau, donc il ne peut pas s'agir de la "piscine" éventrée mentionnée sur mon plan publié dernièrement. Je corrigerai donc mon shéma en fonction de ces nouvelles informations.

 

 

Voir aussi dans ce blog :

 

Voir Fukushima (6)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-6-72817263.html

 

Voir Fukushima (5)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-5-72462945.html

 

Voir Fukushima (4)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-4-72364967.html

 

Voir Fukushima (3)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-3-72360441.html

 

Voir Fukushima (2)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-2-71376115.html

 

Voir Fukushima (1)

http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-71173053.html

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 00:44

Mise à jour du 23/10/11

 

 

L’information donnée par le titre de cet article est fausse. La piscine du réacteur n°3 n’est pas éventrée. J’avais déduit cette donnée par une information provenant du blog de Sylvestre Huet. Or ce dernier s’est trompé mais n’a jamais rectifié son erreur. Il a mal situé la piscine sur une photo verticale (lien) : « Un zoom à la verticale sur le 3, où on distingue bien la piscine à combustibles usés, dans l'angle en haut et à gauche ».

...................................................................

 

 

La semaine dernière, j’affirmais que le réacteur n°3 avait explosé avec sa piscine de stockage, convaincu par un exposé dont j’ai cité la source. Bon voilà, c’était juste une conviction de blogueur, une humeur du jour, pas un article d’investigation. Mais depuis une semaine, j’ai approfondi le sujet et je vous livre aujourd’hui le résultat de mes recherches.

 

En fait, si personne ne peut être sûr de l’état du réacteur n° 3, à cause de la non visibilité de celui-ci, on peut toutefois analyser les photos disponibles des ruines du bâtiment qui le protégeait. Mais ces images sont rares et invariablement obliques et offrent la plupart du temps une vision partielle ou trop éloignée. De plus les bâtiments des réacteurs 1 à 4 se ressemblent énormément, et il est important d’analyser chaque image en sachant de quel réacteur il s’agit et en l’orientant.

 

Tout d’abord, il faut prendre en compte que les réacteurs 2, 3 et 4 sont construits sur un même niveau et ont les mêmes dimensions. Cela permet de constater quels niveaux ont disparu dans le bâtiment 3 : deux niveaux manquent côté ouest, et aucun côté est, du moins pour ce qui concerne les poutres en béton armé qui forment la structure de base des bâtiments 2 à 4.

 

récateurs 2 3 4 construits au même niveau coté est conse 

Côté est

 

2 3 4 coté ouest le reacteur 3 a perdu les 2 derniers nive

Côté ouest

 

Ensuite, à partir des données disponibles, je me suis attelé à la reconstitution en élévation des quatre façades du réacteur n°3. Pour ce faire, j’ai utilisé deux coupes transversales du réacteur de type GE Mark I, réacteur à eau bouillante construit à Fukushima dans les unités 1 à 5. A partir des photos extérieures et des coupes, j’ai restitué la hauteur des bâtiments, évaluée à 56-60 m à l’extérieur et à 17-18 m sous le niveau du sol.

 

Puis, grâce à l’observation minutieuse des photos et des vidéos, j’ai dessiné les murs encore existants, et laissé vide les espaces disparus dans les façades. Pour rendre plus lisible les figures, j’ai attribué une couleur différentes aux éléments les plus importants du réacteur : la cuve du réacteur (rouge), l’enceinte de confinement (jaune, son couvercle étant de cette couleur), la piscine torique (gris) et la piscine de stockage de combustible (bleu).

 

Enfin, j’ai établi un plan du bâtiment du réacteur n° 3 pour avoir une meilleure vision que celle donnée par cet enchevêtrement de poutres et matériaux divers visibles sur les photos aériennes.  Et pour finir, j’ai ajouté sur le plan les emplacements des différentes émanations du réacteur (fumée noire, vapeur). Cela donne une image nouvelle du réacteur n° 3, qui permet d’analyser plus finement la situation.

 

shéma réacteur 3 fukushima légère 

 

 

piscine éventréeCe qui frappe en premier lieu, c’est que la piscine de stockage de combustible carrée est éventrée : la paroi de béton verticale qui la supportait à l’ouest n’existe plus. Il est probable, comme le soutient Arnie Gundersen, que celle-ci ait été victime d’une micro-explosion nucléaire (réaction nucléaire « prompte »), et que tout ce qu’elle contenait soit parti dans l’atmosphère lors de l’explosion du 14 mars.

 

Source pour l'emplacement de la piscine de combustible : l'article de Sylvestre Huet, journaliste scientifique à Libération, "Fukushima : les photos où l'on voit presque tout"

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/03/fukushima-les-photos-o%C3%B9-lon-voit-presque-tout-.html 

 

Autre élément à constater : trois niveaux ont disparu sur les faces ouest et nord, ce qui signifie que l’explosion d’hydrogène qui a détruit le bâtiment dans un premier temps a eu lieu sous le niveau du plateau technique, à la hauteur du sommet de l’enceinte de confinement et de la cuve du réacteur. Celui-ci n’apparaissant pas sur les photos, sans doute recouvert par les décombres, il est impossible de dire dans quel état il est ; mais il est vraisemblable que cette enceinte se soit volatilisée, ou au moins la dalle antimissile la recouvrant, comme l’indique l’expertise de l’IRSN du 20 mars. Quelles que soient les hypothèses, l’enceinte de confinement n’est plus étanche car sa pression est celle de l’atmosphère et elle a perdu son rôle de protection.

 

L’état des murs indique aussi que l’explosion a eu lieu du côté ouest, la façade est gardant son entière élévation. Cela s’explique par la position désaxée du réacteur dans le bâtiment, on le voit avec le plan et les coupes sud et nord. L’explosion d’hydrogène a donc eu lieu du côté ouest, dans l’axe du réacteur.

 

Les photos et les vidéos montrent enfin de la vapeur s’échappant du côté est, c'est-à-dire à la verticale de la piscine torique. Celle-ci a peut-être été endommagée de ce côté. La fumée sombre quant à elle s’échappe des ruines sur le côté sud. Peut-être s’agit-il de débris de combustibles issus de la piscine de stockage qui a explosé.

 

Beaucoup de questions se posent encore. Par exemple, est-il possible que l’énorme flamme soit seulement due à une explosion hydrogène-oxygène ? Ce genre d’explosion donne habituellement de l’eau avec une flamme très difficile à voir. Si cette flamme-flash sortait de la piscine (elle est visible sur le côté sud), pourrait-elle correspondre à cette mini réaction nucléaire ? Et dans ce cas, l’explosion énorme qui suit pourrait-elle sortir de la cuve de confinement ? J’espère en tout cas que l’on va avancer dans la compréhension de cet évènement du 14 mars, grâce aux analyses recoupées de chacun. Mon prochain article portera sur le réacteur n° 4, avec également une analyse de ses façades.

 

 

 

 

 

     

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 01:37

gundersen

 

Dans une vidéo datée du 26 avril 2011, Arnie Gundersen, ingénieur de la société Fairewinds, propose une théorie sur l'explosion du réacteur 3 de la centrale de Fukushima Dai-ichi, au Japon.

 

Il m’a semblé intéressant de proposer une traduction française de son intervention. Pour ce faire, j’ai amélioré un texte de sous-titrage qui comportait de nombreuses erreurs. Mais ce texte avait au moins le mérite d’exister, même si le traducteur ne maîtrise pas complètement le français.

 

 

Vidéo originale :

http://vimeo.com/22865967

 

Vidéo sous-titrée originale (au choix : English, French, Japanese) :

http://www.universalsubtitles.org/ja/videos/2TnNJkefdfyZ/fr/80081/

 

 

 

Traduction en français de l’intervention

   

« Bonsoir, je suis Arnie Gundersen, de la société Fairwinds (Ingénieur Nucléaire Chef). Nous avons reçu beaucoup de courriers électroniques sur maints sujets, mais un sujet a suscité beaucoup de questions et de préoccupations, c'est ce qui est arrivé au réacteur numéro 3 : en comparaison avec le réacteur numéro 1et tout autre réacteur sur le site, pourquoi a-t-il explosé comme il l'a fait?

 

Donc, aujourd'hui je voudrais prendre l'opportunité de parler de ce que nous savons de manière certaine sur le réacteur 3, et donner quelques théories sur les causes possibles de la dévastation à ce réacteur.

 

Pour commencer, l’explosion au réacteur numéro 3 était beaucoup plus spectaculaire que l'explosion au réacteur numéro 1. Chez les ingénieurs, nous utilisons deux termes différents : la détonation, et la déflagration. En fait, les deux sont des explosions, dans un sens ordinaire, mais une déflagration est une explosion qui envoie une onde à la vitesse du son. Alors qu’une détonation est une explosion avec une onde qui dépasse la vitesse du son. Une détonation est beaucoup plus destructrice qu'une déflagration. Peut-être ça ne semble être qu’une nuance technique, mais en fait c'est là toute la différence entre ce qui est arrivé au réacteur numéro 1 et ce qui est arrivé au réacteur numéro 3. Si, vous regardez le panache de fumée qui monte au-dessus du réacteur numéro 1, il se propage moins vite que celui du réacteur 3.

 

Je voudrais attirer votre attention sur plusieurs détails dont nous sommes certains à propos du réacteur 3, puis fournir des hypothèses sur les causes. D'abord l'explosion au réacteur 3 est beaucoup plus puissante que celle du réacteur 1. Deuxièmement, une quantité supérieure d'énergie qui monte verticalement. Ca s'appelle un vecteur. Il y a un vecteur ascendant sur l’unité 3, ce qui n’est pas le cas pour l’unité 1. C'est un indice important dont on parlera plus loin.

 

On constate clairement qu'il y a eu une véritable explosion au réacteur 3. Si vous regardez le côté sud, ou à droite du bâtiment [sur la vidéo, ndt], on voit une flamme jaune qui apparaît avant la montée de la fumée noire. C'est un autre indice important dont on parlera aussi. Il semble que les morceaux de barres de combustible ont été trouvés à 2 miles de la centrale.

 

Par ailleurs, à l’unité 4, par comparaison, les barres de combustible sont restées sèches, et l'ensemble du combustible est resté intact. C'est évident que ces barres ne pouvaient pas venir du réacteur 4, donc le combustible trouvé hors du site est venu du réacteur 3.

 

D'autres découvertes encore. L'uranium, dans une forme de poussières très fines, a été trouvé à Hawaii et sur la côte ouest des Etats Unis ; du plutonium a été trouvé sur place, aussi dans la forme de poussière ; et un isotope qui s'appelle américium a été trouvé en Nouvelle Angleterre, sur la Côte Est. On les appelle des transuraniens, car ils sont plus lourds que l'uranium, ce qui indique qu’un combustible nucléaire a été endommagé et en plus, que ce combustible s’est volatilisé à la centrale de Fukushima.

D’autre part, les photos du réacteur 3 prises après l'explosion indiquent qu'une grande partie du bâtiment manque, spécialement sur le côté sud. Cependant, les photos infrarouges montrent qu'il y a toujours une source de chaleur sur le côté sud.

Donc, dernièrement, on est sûr, et les données le confirment, que le confinement, et le réacteur 3 même sont toujours intacts.

 

Il y a ici un mystère. Le réacteur est intact, mais le bâtiment est presque complètement détruit. Pourquoi? Je crois que le bassin de refroidissement, un bassin qui mesure 50 pieds sur 50 pieds, et a 50 pieds de profondeur, était vide, et il s’est remplit avec des gaz, puis il explosé verticalement. Le bassin est ouvert sur le dessus, mais, car les côtés sont fermés, faisant une barrière, c'est possible que ça ait provoqué une explosion qui monte verticalement, comme on l’a vu. Le bassin était comme la bouche d'un fusil, qui a fait monter l'explosion.

 

On constate aussi en regardant les photos qu'il y a beaucoup de gravats qui redescendent. Ce sont les barres de combustible et des morceaux d’uranium et de plutonium, ce qui explique pourquoi on en a découvert à quelques miles du site.

En plus, la couleur noir du panache de fumée indique qu'il y avait dedans de l'uranium et du plutonium volatilisé. Sous la forme d’aérosol, ils pouvaient voyager très loin, jusqu'aux Etats Unis, à Hawaii, sur la Côte Ouest et ici en Nouvelle Angleterre.

 

Mais, qu’est-ce qui a provoqué cette force vers le haut ? Si la réaction avait été uniquement de l’hydrogène et de l'oxygène, cela aurait produit seulement de l'eau.

Dans ce cas, l’onde se serait propagée à la vitesse du son, et ça aurait été une déflagration, et c'est ça qui est arrivé au réacteur 1. C'est impressionnant, mais ce n'est pas explosif. En revanche, il y a eu une détonation au réacteur 3. La taille massive du panache de fumée noire, et la flamme jaune au moment de l'explosion du réacteur 3, indique une détonation.

 

Alors, quel était la cause de cette détonation? La réaction oxygène-hydrogène n'explique pas cette explosion. Il faut chercher l'explication ailleurs, et nous n'avons pas encore la réponse définitive. Une hypothèse plausible est que l'explosion a commencé avec une réaction oxygène-hydrogène. Immédiatement après, cette réaction à créé un choc suffisant à déformer les barres de combustible nucléaire, ce qui a produit une réaction nucléaire et la détonation, suivie d’un panache de fumée noire et l'éjection des gravats irradiés du réacteur 3 du central de Fukushima.

 

Il existe des moyens pour tester cette hypothèse, qui consiste à mesurer les sortes d'isotopes dans cette fumée. Nous savons que l'armée a des avions en vol, et nous pouvons croire qu'il y a des laboratoires qui ont calculé les différentes sortes de substances. Il y a deux isotopes de xénon, et leur ratio dans la fumée peuvent confirmer si oui ou non qu'il y a eu une explosion due à la perturbation de la masse critique. Les données existent, même si elles ne sont pas encore disponibles.

Notre gouvernement [USA] doit certainement les avoir.

 

Je vous remercie, et quand je disposerai de plus d'information, je vous tiendrai au courant. » 

 

 

(Si vous constatez qu’il reste encore des erreurs de traduction, merci de me le signaler, je ferai la correction.)

 

 

Qui est Arnie Gundersen ?

 

Arnold, ou Arnie Gundersen est un ancien cadre de l'industrie de l’énergie nucléaire. Il a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la surveillance du démantèlement. Aujourd’hui, il est ingénieur en chef chez Fairewinds Associates, entreprise de recherche, d’expertise et d’aide juridique sur les questions de fiabilité et de sécurité dans l’industrie nucléaire. A. Gundersen a remis en question la sécurité de l’AP1000 de la Westinghouse Electric Company, un projet de troisième génération de réacteurs nucléaires. Il a également exprimé ses préoccupations concernant le fonctionnement de la centrale nucléaire de Vermont Yankee. Il a participé à l'enquête sur l’accident de Three Mile Island en tant que témoin expert.

 

sources :

http://en.wikipedia.org/wiki/Arnold_Gundersen

http://fairewinds.com/content/who-we-are

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 01:18
Malgré leur apparente uniformité de forme et de couleur avant la catastrophe, les six réacteurs de la centrale de Fukushima Dai-ichi ne sont pas identiques. Ils ont été construits à différentes époques, de 1967 à 1979, par trois constructeurs différents : General Electric, Toshiba et Hitashi. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils ne réagissent pas de la même manière aux contraintes qu’ils subissent durant la catastrophe.
 
Un petit rappel des évènements spectaculaires, mais aussi fortement polluants, qui ont concerné les 4 premiers réacteurs, et se sont produits juste après le tsunami, du 12 au 16 mars.
 
les 4 réacterus
Les 4 réacteurs endommagés (photo satellite)
les 4 réacteurs accidentés
source : image créée par Roulex 45
 
 
 
reacteur 1 photoSamedi 12 mars : réacteur 1
(mis en service en 1970, construit par Général Electric)
 
15 h 36 : explosion de la partie supérieure du bâtiment. Le toit semble s’être effondré, produisant une propagation horizontale des nuages de poussière.
Structure restante sur 3 niveaux : croisillons de poutrelles métalliques
  
Vidéo de l’explosion :
 
 
 
 
 
vue de côté reacteur 3 cryptoem 5 avrilLundi 14 mars : réacteur 3 (mis en service en  1974, construit par Toshiba)
  
11 h 01 : l’explosion se produit en deux temps. Une première explosion est visible sur le côté sud de manière horizontale avec un flash de lumière, et quasi simultanément une seconde souffle le toit de manière verticale. Il reste 3 niveaux de poutres de béton armé côté est, les 3 autres côtés ont disparu pour cette même hauteur.
Structure : poutres de béton armé
 
Vidéo de l’explosion :
 
Etude compète de l'explosion du réacteur 3 (Mise à jour 2015) :
 
 
 
reacteur 2Mardi 15 mars : réacteur 2
(mis en service en 1973, construit par Général Electric)
 
6 h 10 : Contrairement aux deux précédentes explosions sur les réacteurs 1 et 3, celle du réacteur 2 n'a pas été visible de l'extérieur et n'a pas détruit le bâtiment externe. L’explosion a endommagé la piscine de condensation de l’enceinte de confinement.
 
Vidéo de l’explosion :
Elle n’existe pas apparemment.
 
 
 
réacteur 4Mardi 15 mars: réacteur 4 (mis en service en 1978, construit par Hitashi)
6 h 14 : TEPCO annonce qu'une partie du bâtiment du réacteur no 4 est endommagé
8 h 00 (?) : le hall d'opération du réacteur 4 est victime de deux grosses explosions qui causent deux brèches d’environ 8 mètres de large sur l’enceinte extérieure du bâtiment abritant le réacteur.
9 h 38 : explosion suivie d’un incendie de la piscine de stockage du combustible, qui s’éteint vers midi. La structure de base du bâtiment est encore quasiment entière, mais très endommagée à cause des explosions et des incendies.
 
Vidéos des explosions :
Elles existent peut-être, mais je ne les ai pas encore trouvées (si quelqu’un connaît un lien, je l’ajouterai)
 
Mardi 15 mars : Selon la WMO, le réacteur 3 aurait subi une nouvelle explosion, à 11 heures.
  
Mercredi 16 mars : réacteur 4
5 h 45 : nouvel incendie qui s’arrête vers 9 h 40
 
(Mise à jour) Mercredi 23 mars : réacteur 3
Un incendie débute avant 16 h 00 au niveau 4 du bâtiment réacteur. Selon la NISA, il était encore visible à 21 h 30. Il a donc duré au moins 5 heures. A 23 heures, il était éteint.
 

(Mise à jour) Lundi 30 mairéacteur 4 - Tepco a rendu compte le 31 mai d'une explosion provenant de la partie sud du réacteur N°4 qui se serait produite le 30 mai à 14h30. Pas de feu, de fumée ni d'augmentation de radioactivité n'ont été notés. Tepco soupçonne un engin técommandé de déblaiement des débris qui pourrait avoir endommagé un réservoir de gaz et provoqué son explosion.

source : http://www.franceculture.fr/blog-en-quete-de-science-2011-05-29-fukushima-le-mystere-du-reacteur-n%C2%B04.html
 
Sources : Wikipédia
 
Sources photos : Tepco
 
 
Vidéo de la chronologie des évènements :
 
 
 
Chronolgie par l'AFP

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 17:40

Mishio IshikawaSelon Mishio Ishikawa, ardent promoteur de l’énergie nucléaire et fondateur du JANTI (Japan Nuclear Technology Institute), les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima Dai-ichi auraient fondu à 100%.

 

S’exprimant dans une émission le 29 avril sur Asahi TV, il a créé la surprise en donnant une version totalement différente de celle de Tepco et du gouvernement.

 

Iida Tetsunari, directeur de l’ISEP (Institute for Sustainable Energy Policies), qui participait également à l’émission, a affirmé être entièrement d’accord avec l’évaluation de la situation de Mishio Ishikawa et a ajouté : « Personne ne sait ce qu’il faut faire, nous devons demander l’avis mondial des meilleurs et des plus brillants ».

 

Kohey Otsuka, vice-ministre de la santé et des affaires sociales déclare pour conclure : « Aucun de nous ne sait à coup sûr l’état du cœur des réacteurs, il ne faut pas faire de spéculations sur une télévision nationale ». Sous entendu : fermez-la maintenant !

 

Trop tard Monsieur le censeur, l’Internet se charge de diffuser dans le monde entier l’avis d’un spécialiste de la question nucléaire.

 

Car il s’agit de la sécurité du monde entier.

 

Qui est Mishio Ishikawa ?


Né dans la préfecture de Kagawa Takamatsu, il est diplômé en génie mécanique à Tokyo. En 1957, il entre à l'Institut japonais de recherche sur l'énergie nucléaire (JAERI) de Tokai-mura. Il participe à la réalisation d’un réacteur de démonstration au Japon en 1963. Après avoir été directeur adjoint de l’Institut de Tokai, il devient, en 1991, professeur à l’Université d’Hokkaido. De 1973 à 2004, il est conseiller dans diverses organisations (AIEA, Agence de sureté nucléaire) et au ministère de la Science et la Technologie. En avril 2005, il devient président du Japan Nuclear Technology Institute (JANTI). Depuis sa retraite, il sert de conseiller technique pour l'énergie nucléaire. Ses publications portent entre autres sur le démantèlement d’un réacteur nucléaire, et sur l'emballement d’un réacteur nucléaire.

 

sources :

  

Blog d’un Japonais vivant en Californie qui a diffusé et retranscrit des passages de l’émission

http://ex-skf.blogspot.com/2011/04/fukushima-i-nuke-plant-japan-nuclear.html

  

Emission télé sur la chaine Asahi TV du 29 avril 2011 :

vidéo en japonais

http://www.youtube.com/user/superkeaton2011#p/u/9/kO0flpwmjJI

vidéo avec traduction française partielle

http://www.dailymotion.com/video/xii9gb_m-ishikawa-tout-le-combustible-a-fondu_news

 

Site du JANTI

http://www.gengikyo.jp/english/shokai/shoukaiindex.html

 

Site de l’ISEP

http://www.isep.or.jp/

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 15:01

hirose-copie-1Je ne peux que vous encourager à lire l’interview de Hirose Takashi.

Bien que réalisé le 17 mars 2011, il reste malheureusement d’actualité.

 

  

source : site de deux journalistes d'investigation américains

http://www.counterpunch.org/takashi03222011.html

 

Proposition de traduction française par le site cartoradiation :

www.next-up.org/pdf/Alerte_Protection_population_Voir_la_realite_en_face_sur_etat_de_la_situation_par_Takashi_Hirose_28_03_2011.pdf

 

 

 

Inhaling even the tiniest particle, that’s the danger.

What They're Covering Up at Fukushima

By HIROSE TAKASHI

Introduced by Douglas Lummis

Okinawa

 

Hirose Takashi has written a whole shelf full of books, mostly on the nuclear power industry and the military-industrial complex. Probably his best known book is Nuclear Power Plants for Tokyo in which he took the logic of the nuke promoters to its logical conclusion: if you are so sure that they're safe, why not build them in the center of the city, instead of hundreds of miles away where you lose half the electricity in the wires?

He did the TV interview that is partly translated below somewhat against his present impulses. I talked to him on the telephone today (March 22 , 2011) and he told me that while it made sense to oppose nuclear power back then, now that the disaster has begun he would just as soon remain silent, but the lies they are telling on the radio and TV are so gross that he cannot remain silent.

I have translated only about the first third of the interview (you can see the whole thing in Japanese on you-tube), the part that pertains particularly to what is happening at the Fukushima plants. In the latter part he talked about how dangerous radiation is in general, and also about the continuing danger of earthquakes.

After reading his account, you will wonder, why do they keep on sprinkling water on the reactors, rather than accept the sarcophagus solution [ie., entombing the reactors in concrete. Editors.] I think there are a couple of answers. One, those reactors were expensive, and they just can't bear the idea of that huge a financial loss. But more importantly, accepting the sarcophagus solution means admitting that they were wrong, and that they couldn't fix the things. On the one hand that's too much guilt for a human being to bear. On the other, it means the defeat of the nuclear energy idea, an idea they hold to with almost religious devotion. And it means not just the loss of those six (or ten) reactors, it means shutting down all the others as well, a financial catastrophe. If they can only get them cooled down and running again they can say, See, nuclear power isn't so dangerous after all. Fukushima is a drama with the whole world watching, that can end in the defeat or (in their frail, I think groundless, hope) victory for the nuclear industry. Hirose's account can help us to understand what the drama is about.

Douglas Lummis

 

Hirose Takashi: The Fukushima Nuclear Power Plant Accident and the State of the Media

Broadcast by Asahi NewStar, 17 March, 20:00

Interviewers: Yoh Sen'ei and Maeda Mari

 

Yoh: Today many people saw water being sprayed on the reactors from the air and from the ground, but is this effective?

 

Hirose: . . . If you want to cool a reactor down with water, you have to circulate the water inside and carry the heat away, otherwise it has no meaning. So the only solution is to reconnect the electricity. Otherwise it’s like pouring water on lava.

 

Yoh: Reconnect the electricity – that’s to restart the cooling system?

 

Hirose: Yes. The accident was caused by the fact that the tsunami flooded the emergency generators and carried away their fuel tanks. If that isn’t fixed, there’s no way to recover from this accident.

 

Yoh: Tepco [Tokyo Electric Power Company, owner/operator of the nuclear plants] says they expect to bring in a high voltage line this evening.

 

Hirose: Yes, there’s a little bit of hope there. But what’s worrisome is that a nuclear reactor is not like what the schematic pictures show (shows a graphic picture of a reactor, like those used on TV). This is just a cartoon. Here’s what it looks like underneath a reactor container (shows a photograph). This is the butt end of the reactor. Take a look. It’s a forest of switch levers and wires and pipes. On television these pseudo-scholars come on and give us simple explanations, but they know nothing, those college professors. Only the engineers know. This is where water has been poured in. This maze of pipes is enough to make you dizzy. Its structure is too wildly complex for us to understand. For a week now they have been pouring water through there. And it’s salt water, right? You pour salt water on a hot kiln and what do you think happens? You get salt. The salt will get into all these valves and cause them to freeze. They won’t move. This will be happening everywhere. So I can’t believe that it’s just a simple matter of you reconnecting the electricity and the water will begin to circulate. I think any engineer with a little imagination can understand this. You take a system as unbelievably complex as this and then actually dump water on it from a helicopter – maybe they have some idea of how this could work, but I can’t understand it.

 

Yoh: It will take 1300 tons of water to fill the pools that contain the spent fuel rods in reactors 3 and 4. This morning 30 tons. Then the Self Defense Forces are to hose in another 30 tons from five trucks. That’s nowhere near enough, they have to keep it up. Is this squirting of water from hoses going to change the situation?

 

Hirose: In principle, it can’t. Because even when a reactor is in good shape, it requires constant control to keep the temperature down to where it is barely safe. Now it’s a complete mess inside, and when I think of the 50 remaining operators, it brings tears to my eyes. I assume they have been exposed to very large amounts of radiation, and that they have accepted that they face death by staying there. And how long can they last? I mean, physically. That’s what the situation has come to now. When I see these accounts on television, I want to tell them, “If that’s what you say, then go there and do it yourself!” Really, they talk this nonsense, trying to reassure everyone, trying to avoid panic. What we need now is a proper panic. Because the situation has come to the point where the danger is real.

 

If I were Prime Minister Kan, I would order them to do what the Soviet Union did when the Chernobyl reactor blew up, the sarcophagus solution, bury the whole thing under cement, put every cement company in Japan to work, and dump cement over it from the sky. Because you have to assume the worst case. Why? Because in Fukushima there is the Daiichi Plant with six reactors and the Daini Plant with four for a total of ten reactors. If even one of them develops the worst case, then the workers there must either evacuate the site or stay on and collapse. So if, for example, one of the reactors at Daiichi goes down, the other five are only a matter of time. We can’t know in what order they will go, but certainly all of them will go. And if that happens, Daini isn’t so far away, so probably the reactors there will also go down. Because I assume that workers will not be able to stay there.

I’m speaking of the worst case, but the probability is not low. This is the danger that the world is watching. Only in Japan is it being hidden. As you know, of the six reactors at Daiichi, four are in a crisis state. So even if at one everything goes well and water circulation is restored, the other three could still go down. Four are in crisis, and for all four to be 100 per cent repaired, I hate to say it, but I am pessimistic. If so, then to save the people, we have to think about some way to reduce the radiation leakage to the lowest level possible. Not by spraying water from hoses, like sprinkling water on a desert. We have to think of all six going down, and the possibility of that happening is not low. Everyone knows how long it takes a typhoon to pass over Japan; it generally takes about a week. That is, with a wind speed of two meters per second, it could take about five days for all of Japan to be covered with radiation. We’re not talking about distances of 20 kilometers or 30 kilometers or 100 kilometers. It means of course Tokyo, Osaka. That’s how fast a radioactive cloud could spread. Of course it would depend on the weather; we can’t know in advance how the radiation would be distributed. It would be nice if the wind would blow toward the sea, but it doesn’t always do that. Two days ago, on the 15th, it was blowing toward Tokyo. That’s how it is. . . .

 

Yoh: Every day the local government is measuring the radioactivity. All the television stations are saying that while radiation is rising, it is still not high enough to be a danger to health. They compare it to a stomach x-ray, or if it goes up, to a CT scan. What is the truth of the matter?

 

Hirose: For example, yesterday. Around Fukushima Daiichi Station they measured 400 millisieverts – that’s per hour. With this measurement (Chief Cabinet Secretary) Edano admitted for the first time that there was a danger to health, but he didn’t explain what this means. All of the information media are at fault here I think. They are saying stupid things like, why, we are exposed to radiation all the time in our daily life, we get radiation from outer space. But that’s one millisievert per year. A year has 365 days, a day has 24 hours; multiply 365 by 24, you get 8760. Multiply the 400 millisieverts by that, you get 3,500,000 the normal dose. You call that safe? And what media have reported this? None. They compare it to a CT scan, which is over in an instant; that has nothing to do with it. The reason radioactivity can be measured is that radioactive material is escaping. What is dangerous is when that material enters your body and irradiates it from inside. These industry-mouthpiece scholars come on TV and what to they say? They say as you move away the radiation is reduced in inverse ratio to the square of the distance. I want to say the reverse. Internal irradiation happens when radioactive material is ingested into the body. What happens? Say there is a nuclear particle one meter away from you. You breathe it in, it sticks inside your body; the distance between you and it is now at the micron level. One meter is 1000 millimeters, one micron is one thousandth of a millimeter. That’s a thousand times a thousand: a thousand squared. That’s the real meaning of “inverse ratio of the square of the distance.” Radiation exposure is increased by a factor of a trillion. Inhaling even the tiniest particle, that’s the danger.

 

Yoh: So making comparisons with X-rays and CT scans has no meaning. Because you can breathe in radioactive material.

 

Hirose: That’s right. When it enters your body, there’s no telling where it will go. The biggest danger is women, especially pregnant women, and little children. Now they’re talking about iodine and cesium, but that’s only part of it, they’re not using the proper detection instruments. What they call monitoring means only measuring the amount of radiation in the air. Their instruments don’t eat. What they measure has no connection with the amount of radioactive material. . . .

 

Yoh: So damage from radioactive rays and damage from radioactive material are not the same.

 

Hirose: If you ask, are any radioactive rays from the Fukushima Nuclear Station here in this studio, the answer will be no. But radioactive particles are carried here by the air. When the core begins to melt down, elements inside like iodine turn to gas. It rises to the top, so if there is any crevice it escapes outside.

 

Yoh: Is there any way to detect this?

 

Hirose: I was told by a newspaper reporter that now Tepco is not in shape even to do regular monitoring. They just take an occasional measurement, and that becomes the basis of Edano’s statements. You have to take constant measurements, but they are not able to do that. And you need to investigate just what is escaping, and how much. That requires very sophisticated measuring instruments. You can’t do it just by keeping a monitoring post. It’s no good just to measure the level of radiation in the air. Whiz in by car, take a measurement, it’s high, it’s low – that’s not the point. We need to know what kind of radioactive materials are escaping, and where they are going – they don’t have a system in place for doing that now.

 

Douglas Lummis is a political scientist living in Okinawa and the author of Radical Democracy. Lummis can be reached at ideaspeddler (at) gmail.com

Douglas Lummis est un scientifique politologue vivant à Okinawa, il est l'auteur de Radical democracy. Contact : ideaspeddler (at) gmail.com

 

 

 

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