


Le 26 avril, environ 400 agriculteurs ont manifesté devant le siège social de Tepco à Tokyo pour réclamer le paiement de tous les dommages causés par la catastrophe nucléaire. Le problème, c'est que Tepco ne sera pas en mesure de payer tous les dégâts qui s'élèveront à des milliers de milliards de yens. Toutefois, la responsabilité de l'entreprise nippone, totale et illimitée devant la loi, pourrait finalement être plafonnée à 45 milliards de dollars. En effet, le plan d'indemnisation, qu'étudient actuellement le gouvernement japonais et Tokyo Electric Power, en appellerait également à la solidarité des autres entreprises du secteur de l'électricité atomique qui participeraient à un fonds d'aide mutuelle.
En clair, les entreprises du lobby nucléaire vont se serrer les coudes pour sauver l'entreprise nipponne et pour essayer de sauvegarder une image de marque déjà très ternie par l'accident de Fukushima.
Raison de plus pour augmenter le prix de l'électricité nucléaire dans le monde et pour constater encore une fois que cette énergie n'est absolument pas rentable.
Finalement, les beaux discours sur cette électricité "bon marché" ne passeront plus car la dette est immense aujourd'hui et pour les générations futures.
A moins que les citoyens continuent à ignorer qu'une partie de leurs impôts sert à financer cette industrie ? En Europe, l’Union européenne verse chaque année 1 milliard d’aides diverses aux entreprises du lobby nucléaire : par exemple, ces dernières années, elle a débloqué une enveloppe d’un montant global de 500 millions d’euros pour la construction de centrales nucléaires en Roumanie (centrale de Cernavoda) et en Bulgarie (centrale de Béléné).
sources :
http://www.asahi.com/english/TKY201104270132.html
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE73C00520110413
http://www.courrierinternational.com/article/2011/04/21/l-elysee-premier-lobbyiste-europeen
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Poursuivre la réflexion :
On voit encore ici ou là des gens soi-disant spécialistes, mais essentiellement anonymes, qui prétendent que les faibles doses de radioactivité ne sont pas dangereuses pour la santé.
En fait, la question ne devrait plus être polémique car la CIPR, Commission Internationale de Protection Radiologique, a fait ces recommandations il y a plus de 20 ans, mais le gouvernement japonais semble les ignorer :
1) Il n'y a pas de seuil de dose en dessous duquel il n'y a aucun effet : en clair, cela signifie que toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique.
2) La probabilité d'apparition d'un cancer radio-induit mortel est directement proportionnelle à la dose reçue.
3) Le rayonnement naturel n'est pas inoffensif.
« La composante de l'irradiation du public due aux sources naturelles est de loin la plus élevée, mais ceci ne fournit aucune
justification pour réduire l'attention qu'on doit apporter aux irradiations plus faibles mais plus facilement maîtrisables dues aux sources artificielles » (article
140)
Dès 1990, la CPIR révisait à la baisse les normes de radioprotection, la portant à 1 mS/an pour le public et 20 mS/an pour les travailleurs. Mais ces limites de dose n'impliquent pas qu'en dessous de ces limites, le rayonnement est inoffensif ; cela est clairement indiqué dans l’article 124 :
"Dans la pratique, plusieurs idées fausses sont apparues dans la définition et la fonction des limites de dose. En premier lieu, la limite de dose est largement, mais d'une façon erronée, considérée comme une ligne de démarcation entre «l'inoffensif» et le «dangereux»"
Alors, quels dangers et quels effets ?
Je reprends des extraits d'un article de Roger Belbéoch de La Gazette nucléaire
Les effets biologiques, cancers et dommages génétiques, sont d'une nature tout à fait différente de ceux causés par les fortes doses. Ainsi les processus de réparation incomplète des cellules endommagées par le rayonnement peuvent induire un cancer, mais dans une population d'individus irradiés d'une façon identique, certains développeront un cancer, d'autres pas, sans qu'il soit possible de prédire qui sera affecté. Ces effets apparaissent au hasard au sein de la population irradiée.
(…)
Les effets génétiques se manifestent dans toutes les générations à venir.
Pour les cancers aucun symptôme n'est détectable entre le moment de l'irradiation et l'apparition clinique ultérieure du cancer radio-induit ce qui traduit des longs
temps de latence :
- de 2 ans et plus pour les leucémies
- supérieurs à 10 ans pour la plupart des tumeurs solides
(…)
On doit tenir compte des effets tératogènes par irradiation in utero des embryons et des fœtus,
particulièrement radiosensibles, pouvant conduire à des avortements spontanés, des anomalies à la naissance, des retards moteurs ou mentaux plus ou moins graves.
En ce qui concerne l'induction de cancer et leucémie on considère que le risque est plus élevé pour les enfants ayant été irradiés in utero. D'autre part il semble se confirmer que
les enfants de moins de dix ans sont plus radiosensibles que les adultes.
Source : La Gazette nucléaire n°141/142
http://solar-club.web.cern.ch/solar-club/gazette/1995/141_18.html
A propos de la CIPR et des effets des faibles doses, il faut lire l’analyse remarquable de Rosalie Bertell, présidente de l'International Institute of Concern for Public Health (Institut international pour la santé publique) de Toronto.
Lien :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/rosalie_bertell.html
Un habitant de la ville de Fukushima, située à une soixantaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi, a promené son compteur Geiger à 7 endroits différents.
Où l'on voit que la la ville de Fukushima, non appelée à être évacuée, est contaminée, et où l'on remarque que la radioactivité se concentre au sol par l'intermédiaire de l'eau de pluie (mesure la plus élevée au bas d'une gouttière : 97 µS/h).
Lien vers la vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=AxUZbnlzSv0&feature=player_embedded
Lien vers un article de Japan News Today commentant cette vidéo (en anglais) :
Il y a un mois, Dominique Leglu s'interrogeait de savoir si l'explosion du réacteur n°3 avait laissé le coeur à ciel ouvert.
Lien des articles :
"Et, vu les implications graves de cette hypothèse, nous interpellions les autorités du nucléaire. Nous les interpellons à nouveau aujourd’hui. De quelles données disposez-vous ? Pourquoi aucune précision n’est-elle donnée ces jours-ci sur ce danger très particulier ?"
S’ils ont fuité, où se trouvent (du moins en partie) l’uranium et les transuraniens (dont le plutonium) des réacteurs ? Sont-ils également sortis hors de la centrale ?
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Sait-on quelque chose de plus que ce qu'affirmait Tepco après l'explosion, à savoir que l'enceinte du réacteur n'avait pas souffert ? Ou alors peut-être un peu, d'après un communiqué du 23 mars. Ou alors pas du tout d'après l'agence de sureté nucléaire japonaise 2 jours plus tard...
Eh bien on ne sait rien de plus ! Tepco et le gouvernement japonais sont toujours les maîtres de la communication minimale. Il est invraisemblable que la communauté internationale laisse le Japon gérer cette crise seul. N'y a-t-il pas un grave problème de sécurité internationale ? L'ONU ne devrait-elle pas décréter une situation d'urgence, instaurer une commission d'enquête au Japon ? Face à un dictateur menaçant son peuple, le monde se soulève et protège les populations ; face à un accident nucléaire permanent menaçant la santé de millions de personnes, le monde reste sans voix, laissant régler ce "problème" aux spécialistes du lobby nucléaire.
Certes, le secrétaire général de l'ONU, Sem Ban Ki Moon vient d'appeler de ses voeux la tenue d'un débat mondial sur l'avenir de l'énergie nucléaire, mais le mois de septembre semble très loin, et un débat ne règlera pas les problèmes actuels urgents de la centrale de Fukushima.
Quant au réacteur n°3, on en reste à des hypothèses...
Celle de Dominique Leglu dejà citée, mais aussi celles du site Stop Nucléaire 31 par exemple,
http://www.stop-nucleaire31.org/spip.php?article11
ou d'Arnold Gundersen, expert nucléaire états-unien qui analyse dans le détail la vidéo de l'explosion du réacteur n°3, mettant en évidence deux explosions successives
Mise à jour du 28 avril :
Complément d'infos avec un nouvel article de Dominique Leglu sur ce même sujet
Autre article allant dans le même sens :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/fukushima-3-explosion-nucleaire-92928
Le blog Fukushima News révèle aujourd'hui une information inquiétante, extraite d'une note du ministère japonais des affaires intérieures et de la communication :
source :
"...Le gouvernement japonais a décidé d'appliquer la loi de manière rigoureuse en ce qui concerne les reportages indépendants ainsi que les critiques visant les politiques du gouvernement après la catastrophe, en décidant ce que les citoyens peuvent ou ne peuvent pas dire en public. Une nouvelle équipe de projet a été créée par le ministère des affaires intérieures et de la communication, l'agence nationale de police, et le METI (ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie), cela afin de combattre les "rumeurs" jugées dangereuses pour la sécurité du Japon après la catastrophe de Fukushima.
Le gouvernement accuse des rumeurs irresponsables de grossir les dommages causés par les tremblements de terre et par l'accident nucléaire, et que, de ce fait, le gouvernement doit entreprendre des actions au nom de l'intérêt public. L'équipe chargée du projet a commencé à envoyer des "lettres de requête" à des organisations telles que les compagnies de téléphone, les fournisseurs d'accès internet, les chaînes de télévision par câble et autres, en leur demandant qu'elles prennent des mesures adéquates basées sur les lignes directrices établie en réponse à l'information illégale. Les mesurent incluent l'effacement de toute information provenant de sites internet que les autorités jugent dangereuses pour l'ordre public et la moralité..."
En fait, c'est le gouvernement japonais qui favorise l'apparition de ces rumeurs, en organisant la rétention de l'information. Par exemple, les médias étrangers sont exclus des conférences de presse quotidiennes. Ils ne sont invités qu'une fois par semaine. Il ne faut pas s'étonner ensuite que des rumeurs circulent sur la contamination radioactive et que des journalistes indépendants cherchent à s'introduire dans les zones interdites. Mêmes les maires des communes concernées par les évacuations, comme le maire d'Iitate, se plaignent de n'avoir aucune information au sujet de la centrale nucléaire.
Les médias nippons sont corrompus par l'argent : 20 milliards de yens, c'est le budget publicitaire de Tepco. C'est la raison pour laquelle ils ne sont pas intéressés de savoir par exemple s'il y a une contamination au plutonium. Circulez il n'y a rien à voir. Tout ce qui pourrait nuire à l'image de cette société privée est éliminé, auto-censuré. La note du ministère de la communication va dans ce sens : il ne faut pas dire du mal du Japon ni nuire à son image internationale, et ceux qui voudront parler autrement que le discour officiel seront censurés.
Source des informations de cet article :
Makiko Segawa, rédactrice à l'agence Shingetsu News, a rédigé un long article (en anglais) dans The Asian-Pacific Journal sur ce problème de collusion entre les médias et le gouvernement japonais.
lien : http://japanfocus.org/-Makiko-Segawa/3516
traduction française de l'article ici :
Cela fait des semaines que l'on soupçonne des fuites pour la piscine de stockage n°4, mais Tepco ne le reconnait publiquement qu'aujourd'hui.
source : http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/french/top/news05.html
Tepco, l'opérateur de la centrale Fukushima Dai-ichi endommagée, ne nie pas la possibilité que de l'eau s'écoule de la piscine de stockage des barres de combustible
irradié du réacteur 4.
Plus de 1500 barres sont stockées dans cette piscine, soit le plus grand nombre sur le site de Fukushima.
Tepco a injecté quotidiennement de l'eau dans cette piscine pour compenser la perte due à l'évaporation et pour éviter que les barres en question ne soient exposées
à l'air libre, ce qui accentuerait leur dégradation.
Tepco a injecté entre 140 et 210 tonnes d'eau au cours des quelques derniers jours. Toutefois, l'entreprise a constaté que le niveau de l'eau dans la piscine est de
10 à 40 centimètres inférieur à ce qu'il devrait être, étant donné les injections quotidiennes.
Rappelons que les murs du bâtiment du réacteur qui supportent aussi la piscine de stockage ont été endommagés par une explosion d'hydrogène le mois dernier. Tepco
craint donc que la piscine, elle aussi, ait pu être endommagée par l'explosion.
Avec le rehaussement des limites de doses radioactives annuelles au Japon (on passe de 1 mS/an à 20 mS/an), la préfecture de Fukushima se promet un avenir sanitaire catastrophique. Quelle sera la contamination interne cumulée des Japonais dans 25 ans ? On peut en avoir une idée en se tournant vers la malheureuse expérience de Tchernobyl.
A Tchernobyl, 25 ans après l'explosion du réacteur, et alors que l'OMS se tait, l'association "Les enfants de Tchernobyl" démontre que les territoires contaminés sont extrèmement étendus et que la population qui y vit est en danger : la radioactivité se concentre... dans la nourriture, dans les cuisines et dans les corps des habitants.
Je fais suivre ici le dernier communiqué de cette association exemplaire qui milite pour la décontamination des enfants des régions contaminées d'Ukraine, de Biélorussie et de Russie.
L’association « Les Enfants de Tchernobyl » apporte les preuves que la catastrophe de Tchernobyl se déroule aujourd’hui en 2011 !
Une délégation de responsables français et ukrainiens de l’association humanitaire alsacienne « LES ENFANTS DE TCHERNOBYL » vient de rentrer d’une mission dans les régions du sud-ouest de la Russie fortement contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl.
Les 15 participants de la mission « Tchernobyl, 25 années de catastrophe » avaient un double objectif humanitaire et scientifique : évaluer la situation sur le terrain plus de 25 années après l’explosion du réacteur ukrainien le 26 avril 1986.
Quatre journalistes français et deux belges ont suivi la délégation durant ce séjour en Russie des « Enfants de Tchernobyl ». André Paris, scientifique, auteur de l’ouvrage de référence « Contaminations radioactives France et Europe » accompagnait l’équipe franco-belgo-russo-belarusso-ukrainienne muni d’un spectromètre gamma très performant pour évaluer la contamination en césium 137 de la couche superficielle des sols.
Si l’association française a également sillonné la « Zone d’exclusion de Tchernobyl » en Ukraine, elle s’est essentiellement attardée à Novozybkov, une ville russe située à 200 km de la centrale nucléaire accidentée où vivent près de 45 000 habitants. En partenariat avec les autorités municipales de cette ville, l’équipe française s’est chargée de faire durant 5 jours des mesures de radioactivité des sols dans une cinquantaine d’endroits : en ville, dans les potagers, au parc municipal, près des usines, dans les espaces verts des écoles, dans les bois proches, aux abords des habitations individuelles et collectives,...
Et les mesures sont sans appel. Partout, les chiffres s’affolent sur le compteur. Rares sont les zones décontaminées. La moyenne, avec des pics à 3 millions de becquerels par mètre carré (Bq/m2) là où se déversent les gouttières, donne environ 250 000 Bq/m² de césium 137...soit autant que dans la zone interdite de Tchernobyl située à près de 200 km de Novozybkov !
L’essentiel de la contamination de la population se fait par les aliments. Qu’elle provienne du jardin, du marché ou d’une nature généreuse, la nourriture (légumes, lait, champignons, baies, gibier et poissons) est contaminée par le césium 137 radioactif qui s’est déposé en surface dans les jardins, les bois et sur les pâturages. Les habitants consomment les légumes du potager, on donne le lait des vaches aux enfants, on cueille les baies et les champignons dans une forêt qui accuse des contaminations en césium de l’ordre de 500 000 à 1 million de Bq/m². Les radionucléides stockés dans le sol contaminent les aliments par le biais de la chaîne alimentaire.
Les populations prennent du bois contaminé par la radioactivité dans les forêts. Ce bois chauffe la maison et alimente le poêle de la cuisine. La pièce la plus chargée en radioactivité est donc souvent la cuisine. Les cendres servent d’engrais, ce qui entretient et amplifie la contamination du potager.
En juillet et en août 2010, tous les enfants ukrainiens et russes invités à séjourner en France par l’association « Les Enfants de Tchernobyl » étaient contaminés par du césium 137 dans leur organisme, mis en évidence par les mesures réalisées (aux frais de l’ONG) par l’Académie des Sciences d’Ukraine à Kiev.
Certains des enfants mesurés, qui n’étaient pas nés en 1986 au moment de l’explosion du réacteur de Tchernobyl, avaient dans leur corps l’été dernier autant de césium 137 radioactif que leurs parents 24 ans plus tôt. Des mesures faites avant leur départ d’Ukraine, il ressort que la majorité des enfants avaient plusieurs centaines de becquerels (Bq) dans leur organisme, 11 d’entre eux plus de 2 000 Bq, 3 plus de 100000 Bq et une des jeunes Ukrainiennes 19 645 Bq de césium 137.
A l’hôpital de Novozybkov, en ce printemps 2011, les pathologies et maladies sont multiples. Depuis 1986, des milliers d’études ont mis en évidence dans les pays touchés une augmentation sensible de tous les types de cancer, ainsi que des maladies des voies respiratoires, des affections cardiovasculaires, gastro-intestinales, génito-urinaires, endocriniennes, immunitaires, des atteintes des systèmes lymphatiques et nerveux, de la mortalité prénatale, périnatale et infantile, des avortements spontanés, des malformations et anomalies génétiques, des perturbations ou des retards du développement mental, des maladies neuropsychologiques et des cas de cécité.
Il y a peu de temps, l’« Académie des sciences de New York » a publié le recueil le plus complet de données scientifiques concernant la nature et l’étendue des dommages infligés aux êtres humains et à l’environnement à la suite de l’accident de Tchernobyl. Cet ouvrage met à la disposition du lecteur une grande quantité d’études collectées dans les pays les plus touchés : le Bélarus, la Russie et l’Ukraine. Les auteurs estiment que les émissions radioactives du réacteur en feu ont atteint dix milliards de curies, soit deux cents fois les retombées des bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki ; que le nombre de décès à travers le monde attribuables aux retombées de l’accident, entre 1986 et 2004, est de 985 000, un chiffre qui a encore augmenté depuis cette date. Des 830 000 « liquidateurs » intervenus sur le site après les faits, 112 000 à 125 000 sont morts.
Si les conséquences sanitaires et environnementales laissent les technocrates de marbre, la facture économique finale, elle, devrait les émouvoir. Pour les vingt premières années, les dépenses directes provoquées par la catastrophe pour les trois pays les plus touchés dépassent 500 milliards de dollars, ce qui, rapporté au coût de la vie dans l’Union européenne, représente plus de 2 000 milliards d’euros. En dissimulant aux populations les conséquences sanitaires et écologiques de l’accident de Tchernobyl, les dirigeants des grandes puissances participent à la désinformation cinquantenaire dont bénéficie l’industrie nucléaire, aussi bien civile que militaire. Cette stratégie, car c’en est une, est coordonnée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), porte-parole de l’establishment nucléaire, grâce à la promotion d’une pseudo science sur les effets des contaminations radioactives. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en est, hélas, partie prenante, du fait de l’accord signé en 1959 entre les deux agences. Ce document interdit à l’OMS d’informer les populations sur les effets des rayonnements ionisants pour les humains sans l’aval de l’AIEA.
Cette attitude coupable conduit à la disparition des mesures et des comportements de radioprotection et engendrent de fait des situations sanitaires dramatiques pour les populations de Novozybkov. Alors que la radioactivité des sols baisse naturellement lentement, la charge corporelle en composés radioactifs de l’organisme des habitants augmente.
La gestion du dossier de Tchernobyl est devenue un enjeu majeur, scientifique, social, médical, technologique, financier mais aussi d’information et de communication. Vingt-cinq ans après l’explosion du 26 avril 1986, les promoteurs du nucléaire auraient volontiers tourné la page de Tchernobyl, mais les évènements de Fukushima sont venus douloureusement leur rappeler qu’on ne peut se voiler la face.
L’association « Les Enfants de Tchernobyl » apporte les preuves que la catastrophe de Tchernobyl se déroule aujourd’hui en 2011 !
Les mesures des sols réalisées par les bénévoles français sous les regards des autorités locales et des journalistes français, belges et russes mettent en évidence un indiscutable et important risque sanitaire encouru par les populations russes qui continuent de vivre sur des territoires contaminés par les retombées radioactives, en particulier le césium 137 qui reste très présent.
Les témoignages, les mesures scientifiques et les documents rapportés de leur mission par les responsables de l’association « Les Enfants de Tchernobyl » prouvent que, plus de 25 années après l’explosion du réacteur N°4 de Tchernobyl, une mobilisation réelle, sincère et efficace de la communauté internationale s’avère urgente et indispensable pour protéger et aider les victimes de Tchernobyl. Ce n’est pas un choix, mais une nécessité !
Pour sa part, l’association « Les Enfants de Tchernobyl » dont le siège se situe à Pulversheim (Haut-Rhin) continuera d’apporter une aide aux populations russes de Novozybkov tout en poursuivant son soutien aux « Enfants de Tchernobyl » qui vivent au nord de l’Ukraine et au Bélarus, les deux autres principales républiques victimes de cette catastrophe qui se poursuit.
L’association lance un appel aux dons pour financer ses nombreux projets.
Association LES ENFANTS DE TCHERNOBYL
1 A rue de Lorraine 68840 PULVERSHEIM / France
Tel : 03 89 40 26 33
Courriel : les.enfants.de.tchernobyl (at) wanadoo.fr
Site internet : www.lesenfantsdetchernobyl.fr
source : communiqué du 17 avril 2011
http://premiumwanadoo.com/lesenfantsdetchernobyl.fr/Communique_de_Presse_du_17_avril_2011.pdf
L’État japonais a remonté le seuil de la norme d’arrêt des activités scolaires ordinaires (y compris en plein air) à Fukushima à 20mSv/an. C’est vingt fois plus qu’en temps normal ! Le calcul ne tient pas en compte de la fragilité des enfants, ni de l’irradiation interne.
(cf. l'article : 20 milliSieverts/an pour les enfants de Fukushima
http://fukushima.over-blog.fr/article-20-millisievert-an-pour-les-enfants-de-fukushima-72380817.html )
La pétition demande la rétraction de cette mesure et les noms des spécialistes ayant consenti ce chiffre.
Il faut savoir qu'en France, la limite est de 1 mS/an pour le public (recommandation de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR).
La pétition en ligne est en japonais mais un guide en anglais vous aide à la remplir.
Lien vers la pétition :
https://spreadsheets.google.com/viewform?hl=en&formkey=dFUyRmU4Wl9tczRVeVdHNE1GZnJrbGc6MQ#gid=0
Lien vers le guide :
http://www.flickr.com/photos/yukochatulapoly/5646244831/in/photostream
D’autres informations sur le site des Amis de la Terre (japonais) avec un formulaire en anglais.
source : http://appeldefukushima.wordpress.com/2011/04/27/petition-pour-les-ecoliers-de-fukushima/
Je fais suivre la suite de l’appel de Fukushima
Fukushima : mettre la catastrophe sous contrôle citoyen.
(voir article : http://fukushima.over-blog.fr/article-l-appel-de-fukushima-71530827.html )
Pour signer cet appel, se rendre désormais directement sur le site de l'appel :
http://appeldefukushima.wordpress.com/
Appel de Fukushima. -II-
Le Théâtre du Soleil, les revues Chimères, Ecorev’, Mouvement, Multitudes, Pratiques et Vacarme :
vous invitent à uneassemblée générale des signataires de l'Appel de Fukushima en Région parisienne qui se tiendra le dimanche 1er mai au Théâtre du Soleil,
Cartoucherie de Vincennes,
à 16 heures,
afin de réfléchir ensemble aux suites à donner à cet appel pour un contrôle citoyen de la catastrophe.
Loin d’être stabilisée, la centrale de Fukushima est encore aujourd’hui polluante et potentiellement explosive. Les instances nationales et internationales semblent non seulement ne pas prendre acte de cette situation, mais accepter de surcroît ce type de catastrophes comme une fatalité (déclaration récente de l’U.N. Secretary-General Ban Ki-moon). Exiger le contrôle démocratique de la situation, c’est dès lors pouvoir :
- informer sur la réalité des dégâts présents et à venir (sortir du secret) ;
- choisir les réponses appropriées (sortir des intérêts nationaux et capitalistes) ;
- en tirer les conséquences sur le futur (sortir du nucléaire).
Autant dire que cette exigence de contrôle démocratique forcé (nous n’avons pas choisi le nucléaire et ses accidents programmés) doit s’opposer fermement à la gestion fataliste de la catastrophe. Il s’agit de conjurer par tous les moyens possibles les destructions actuelles et à venir que contient le nom de Fukushima.
Cette AG est ouverte à tous ceux qui souhaitent fédérer leurs forces pour sortir de l'impuissance collective face à la catastrophe. Michelle Rivasi (CRIIRAD) sera notamment présente.
Un collectif d'organisation parisien devrait se dégager de cette AG.
D'autres assemblées sont souhaitées partout où sont les signataires de l'appel en France et dans le monde.
Merci de venir si vous le pouvez et de faire circuler
le message.
Toute réponse à :
- Jean-Marc Adolphe : j-m.adolphe (AT) mouvement.net
- Valérie Marange : marange (AT) no-log.org
- Yann Moulier-Boutang : yann.m.boutang (AT) gmail.com
Soutien au blog de Fukushima
Chaîne vidéo du blog de Fukushima
BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin (Bertrand Galic, Roger Vidal)
Présentation de la BD par l'éditeur
Dossier documentaire 10 pages sur Fukushima (Pierre Fetet)
Dossier sur le rejet des eaux contaminées dans le Pacifique
« Fukushima - Rejets dans le Pacifique : clarification et mise en perspective »
Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?
Spectacle
Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :
https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress
.
« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)
Les Éditions de Fukushima : des livres à télécharger et à diffuser librement
Le dernier livre de Jean-Marc Royer
Le dernier numéro d'Atomes crochus
Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com
Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl
Télécharger la version française ici.
Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !