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Le point de vue de Michèle Rivasi, députée européenne :
Décès de Pierre Pellerin: la mémoire des victimes françaises de Tchernobyl bafouée à jamais.
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Le point de vue de Michèle Rivasi, députée européenne :
Décès de Pierre Pellerin: la mémoire des victimes françaises de Tchernobyl bafouée à jamais.
L’ACRO édite une excellente analyse de la situation à Fukushima deux ans après le début de la catastrophe nucléaire. Une vue d’ensemble où tous ces points sont abordés : contamination, décontamination, responsabilité de l’exploitant, populations touchées, pollutions fluviales et marines, etc. à partir du formidable travail de collecte d’informations effectué quotidiennement sur le site de l’association à la page : « La catastrophe de Fukushima au jour le jour ». Une base de données incontournable pour les historiens contemporains !
Voici quelques extraits de la synthèse.
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Fukushima, deux ans après, retour à l’anormal
ACRO, 23 février 2013
(extraits)
Les autorités japonaises rêvent d’une catastrophe réversible : le gouvernement a engagé un immense programme de « décontamination » et
a promis un retour à une partie des 160 000 personnes qui ont quitté leur habitation pour fuir les dangers de la radioactivité. Dans d’autres zones, non évacuées, mais aussi contaminées de 8
régions du Japon, ce sont les municipalités qui ont la charge des travaux qui consistent à laver, frotter, couper les herbes, arbustes, gratter la terre… Pour les zones évacuées, le gouvernement
a lancé des appels d’offres et ce sont les majors du BTP, sans aucune expérience, mais pouvant mobiliser une large main d’œuvre, qui ont été retenues. L’une d’entre elles avait la charge du génie
civil lors de la construction des réacteurs de la centrale de Fukushima. Comme toujours, ce sont des sous-traitants qui font les sales travaux.
(…)
Seul l’appât du gain intéresse les compagnies retenues, qui n’ont subi aucune sanction. Personne n’a été sanctionné suite à cette
catastrophe. Les cadres dirigeants limogés de TEPCo, l’exploitant de la centrale accidentée, se sont recasés dans des filiales et la compagnie espère toujours pouvoir continuer à exploiter son
autre centrale nucléaire. On retire le permis de conduire à un chauffard, pas à un exploitant du nucléaire. TEPCo, s’accroche à ses 7 réacteurs de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa, sur la mer du
Japon, dans la province de Niigata, même si deux d’entre eux sont situés sur une faille sismique qui a été requalifiée en faille active suite aux révisions des critères de sûreté. Les autres, à
eau bouillante, de la même technologie que ceux de Fukushima, nécessitent des investissements massifs et des années de travaux de remise aux normes durcies par la nouvelle autorité de sûreté.
TEPCo n’a pas renoncé non plus à ses réacteurs non accidentés de Fukushima, même s’ils ont été noyés par de l’eau de mer corrosive lors du tsunami de mars 2011 et même si les autorités locales
n’en veulent plus. Des milliers de travailleurs y sont exposés à des doses inutiles pour tenter de les remettre en état de marche.
(…)
Pour les populations touchées par la catastrophe la vie est toujours anormale. Les déplacés volontaires ne bénéficient de quasiment
aucune aide. On ne sait même pas combien ils sont, nombre d’entre eux n’allant pas s’enregistrer sur le nouveau lieu de vie. Pour ceux qui sont restés par force ou par choix, la vie dans les
territoires contaminés est difficile. L’alimentation est toujours un sujet d’inquiétude. Les enfants ne jouent presque plus dehors et prennent du poids. Pour les réfugiés, qui ont dû évacuer sur
ordre des autorités, la vie est aussi difficile dans le logement provisoire, souvent exigu. Comment refaire sa vie quand on ne sait pas combien de temps cette attente va durer, quand on ne sait
pas si l’on pourra rentrer un jour chez soi ? Pour les agriculteurs, l’espoir de retrouver une ferme est très mince.
(…)
La mer continue à se contaminer sans que l’on n’y puisse rien. Les infiltrations d’eau souterraine polluent le rivage sur le site de
la centrale et le lessivage des sols par les eaux de pluie entraîne une augmentation de la contamination des sédiments dans l’embouchure des fleuves. C’est particulièrement flagrant dans la Baie
de Tôkyô où la contamination croît de jour en jour. Le pire est peut-être à venir : TEPCo est contrainte d’injecter d’énormes quantités d’eau pour refroidir les combustibles fondus des réacteurs
1 à 3 de la centrale de Fukushima daï-ichi. Cette eau se contamine, s’infiltre dans les sous-sols des bâtiments réacteur et menace de déborder dans la mer. TEPCo la pompe donc continuellement, la
décontamine très partiellement et la réinjecte. Mais de l’eau souterraine s’infiltre aussi, se contamine et augmente les stocks. La compagnie ne sait plus où mettre les cuves pleines d’eau
contaminée sur son site. Elle n’a d’autre perspective que de la rejeter en mer à plus ou moins longue échéance, après une décontamination plus poussée, promet-elle, mais toujours partielle. La
station de traitement, prévue pour septembre 2012, ne fonctionne toujours pas.
(…)
Quant aux habitants évacués, ils n’en peuvent plus. Ils ne croient plus à un retour à la normale. De nombreux habitants, surtout ceux
avec de jeunes enfants, se sont résignés et ne rentreront jamais. Quelle sera leur vie quand les indemnités s’arrêteront ? Quel sera leur état de santé à long terme ? Il y a déjà, officiellement,
trois cas de cancer de la thyroïde avérés chez les enfants de Fukushima, qui ont subi une intervention chirurgicale. 7 autres cas suspects sont en cours d’analyses complémentaires. Cela ne va
qu’empirer, le pic du nombre de cas étant apparu 4 à 5 ans après les rejets massifs à Tchernobyl.
(…)
Qu’est-ce que l’ACRO ?
Créée à la suite de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, l'ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l'Ouest) est une association d'information et de surveillance de la radioactivité, dotée d'un laboratoire d'analyse et agréée de protection de l'environnement. L'association publie une revue trimestrielle d'information, l'ACROnique du nucléaire, organise des conférences publiques et tente de répondre à de nombreuses demandes de renseignements.
Photo d'entête : Prise de vue panoramique au niveau arasé de l'unité 4 (source)
Le plan de Tepco est tellement imprécis qu’il est difficile de savoir où se situe l’installation d’adsorption de césium. Si quelqu’un en sait plus, je mettrai à jour ce billet.
[ Mise à jour 25/02/13 : Geoffroy a retrouvé un plan de Tepco qui précise le lieu : l’équipement qui permet d’adsorber le césium (appelé Sarry, fourni par Toshiba) a été installée en 2011 dans le bâtiment de l’incinérateur haute température (donc le rouge sur les photos ci-dessus). L’installation est constituée de 14 cuves cylindriques qui doivent réduire la teneur en césium et autres radioéléments à un millionième de la teneur d'entrée. La première photo de ces cuves a été éditée par l’Asahi il y a quelques jours (cf. Voir Fukushima (49), 3ème photo). ]
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Mise à jour (24 février 2013)
Merci à Etienne Servant qui a retrouvé un document de Tepco relatant la présence d’un incinérateur sur le site. Toutefois, il s’agit d’un petit incinérateur situé près de l’unité 5. Le texte du document « Dans l'incinérateur de petite taille, seules des ordures non contaminées sont brûlées (boîtes à lunch vides, etc.). » semble vouloir dire qu’inversement, dans l’autre incinérateur, celui de grande taille dont on ne parle jamais, on y brûle les déchets contaminés…
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Mise à jour (25 février 2013)
Iori (Fukushima Diary) signale que cette fumée a également été aperçue le 7 janvier 2013 à 10h17 (donc toujours aux environs de 10h du matin).
Dans son article « Le 7 janvier 2013, de la fumée noire sort de la cheminée de la piscine commune à combustibles », un ouvrier mentionne que cette fumée sort d’une cheminée de la piscine commune (donc le bâtiment bleu sur les photos ci-dessus), ce qui nous ramène à ma première hypothèse. Peut-être le bâtiment de la piscine commune a également un incinérateur pour ses propres activités ?
Fumée du 7 janvier 2013
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Mise à jour (24 janvier 2014)
Nuckelchen signale un nouveau dégagement de fumées qui a eu lieu le 22 janvier 2014 entre 13:00 et 14:11 JST.
Plus de détail ici : http://fukushima.xobor.de/t32f9-steamy-wonders-th-of-january.html#msg65
L’IRSN vient de mettre en ligne l’étude sur le coût d’un accident nucléaire en France qui avait été rendue publique en anglais le 6 novembre 2012 au forum Eurosafe à Bruxelles. Rien de nouveau dans cette publication qui avait déjà été reprise par de nombreux médias et traduite par nos propres soins. Toutefois, cette publication sur le site même de l’IRSN officialise l’information qui avait été reléguée dans une note de bas de page du rapport de la Cour des Comptes sur les coûts de la filière électronucléaire : un accident nucléaire majeur pourrait coûter à la France jusqu’à 1000 milliards d’euros.
Evidemment, l’IRSN ne l’annonce pas ainsi. Comme d’habitude, l’institut fournit des moyennes qui, de fait, minimisent l’information, bien que 430 milliards d’euros soit déjà un coût exorbitant à faire pâlir nos dirigeants et leurs électeurs. Pour avoir une véritable idée du coût possible d’un tel accident, il faut reprendre les données de l’IRSN pour en déduire les estimations basse et haute.
L’estimation basse retenue par les économistes de l’IRSN est à -60% de l’estimation moyenne, ce qui porte le montant total des coûts à 171 milliards d’euros.
L’estimation haute est quant à elle à +120% de l’estimation moyenne, soit 939 milliards d’euros arrondis à 1000 milliards par la Cour des Comptes.
Estimation basse Md€-60% |
Estimation moyenne Md€ |
Estimation haute Md€+120% |
|
Coûts sur site |
? |
8 |
? |
Coûts radiologiques hors-site |
? |
53 |
? |
Territoires contaminés |
? |
110 |
? |
Coûts en termes d’image |
? |
166 |
? |
Coûts liés à la production d’énergie |
? |
90 |
? |
Total |
171 |
427 |
939 |
Ainsi, pour des raisons inexpliquées et en contradiction avec l’effort de transparence déjà engagé pour d’autres informations, l’IRSN ne publie pas l’étude complète mais seulement un résumé dont les données sont lacunaires. Ces données sont pourtant connues de l’IRSN depuis longtemps puisque la Cour des Comptes y faisait déjà référence en janvier 2012.
Or, que doit connaître un décideur pour prendre les bonnes décisions ? L’info ou la moitié de l’info ? Il est évident qu’un politique doit prendre en compte les deux bornes de l’estimation avant d’engager sa responsabilité et celle du pays entier. Il est très important qu’il sache à quoi il s’engage quand il fait prendre le risque à tous les Français de devoir payer 1000 milliards d’euros et de mettre le pays à genou.
Quoi qu’il en soit, il est maintenant démontré que le coût réel de l’électricité nucléaire ne correspond absolument pas au coût du kWh facturé puisque les dépenses générées par un accident nucléaire ne sont jamais prises en charge par l’opérateur mais par l’Etat. Dernier exemple en date, celui de Fukushima où l’exploitant Tepco reçoit régulièrement des milliards de yens de l’Etat japonais pour être en mesure (mais de manière très insuffisante) de payer les charges qui lui incombent. C’est ainsi que les constructeurs de centrales nucléaires, puis les exploitants, encaissent toujours les bénéfices de leurs activités nucléaires lucratives mais ne paient jamais complètement les dépenses provoquées par les accidents. Au final, ce sont les citoyens qui paient la différence par leurs impôts (en plus d'être évacués et irradiés !).
Si vous n’êtes pas d’accord avec ce système, vous pouvez participer à une campagne lancée par Greenpeace International qui demande à ce que les constructeurs payent les dommages que leurs réacteurs causent dans le monde. Cliquer sur l’image ci-dessous pour accéder à l’action.
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En savoir plus
Un accident nucléaire en France : mais combien coûte une vie humaine pour l’IRSN ? (Rue 89)
Accident nucléaire : la France va revoir la responsabilité civile de l'exploitant à la hausse (Les Echos)
Qui paye les coûts d'une catastrophe nucléaire ? L'exemple de Fukushima (Notre planète - Info)
Accident nucléaire : les exploitants devraient payer plus (BFMTV)
Fukushima deux ans après : l’industrie nucléaire « irresponsable » (Greenpeace)
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Illustration d'entête : carte de simulation d'un accident nucléaire à Tricastin à partir des données de Tchernobyl (source)
Le cancer de la thyroïde est un cancer habituellement rare, de l’ordre de 1 à 3 pour 1 million chez les enfants japonais. Du coup, l’information annonçant qu’un cancer de la thyroïde a été détecté et soigné chez 3 enfants de la préfecture de Fukushima ne passe pas inaperçue, d’autant plus que 7 autres sont soupçonnés.
Pas même deux ans après la catastrophe, les terribles effets de l’iode 131 sont déjà là.
Evidemment les autorités irresponsables, qui demandent aux gens d’aller vivre en territoire contaminé (1), n’ont pas manqué d’essayer d’amoindrir la nouvelle en envoyant au charbon le professeur Kazuo Sakai, de l'Institut national des Sciences radiologiques. Pour expliquer qu'il était encore trop tôt pour accuser Fukushima, ce « chercheur » qui ignore totalement les données connues sur Tchernobyl, a osé déclarer selon l’AFP : « D'après les données issues des études sur les victimes de la bombe atomique de Hiroshima, il est reconnu que le risque de cancer croît lorsque la dose reçue dépasse 100 millisieverts ». Ca rappelle le très controversé Pr. Yamashita, que l’on a appelé ironiquement « Monsieur 100 mSv » et qui prétendait abusivement qu’il n’y avait pas de risque pour la santé jusqu’à 100 mSv/an (Il s’est excusé depuis…). Selon Kazuo Sakai, les maladies que l’on observe à Fukushima viennent du stress. Comment peut-on oser dire de tels mensonges à l’annonce des premiers cas de cancer ?
En fait, le dixième rapport de l'enquête sanitaire réalisée sur la préfecture de Fukushima ‒ publié récemment avec des données allant jusqu'au 21 janvier 2013 ‒ a révélé que 44,2 % des 94 975 enfants suivis présentaient des anomalies échographiques à leur thyroïde. Le nombre d'anomalies a donc augmenté au fil du temps, ainsi que la proportion d'enfants présentant des nodules d’une taille égale ou supérieure à 5,1 mm. La situation est donc toujours très préoccupante, car si aucune évacuation n’intervient rapidement, la catastrophe sanitaire aura une bien plus grande ampleur.
Pour essayer de contrer cette folie du déni, l’avocat Toshio Yanagihara tente une action collective à laquelle je vous propose de participer. Cet homme représente 14 enfants de Fukushima qui demandent l'évacuation collective de la zone contaminée. Pour soutenir cette démarche en justice, deux actions sont organisées : une manifestation qui aura lieu le 23 février 2013 à Tokyo, et un site internet qui recueille l’appui de tous ceux qui se sentent concernés et qui veulent laisser un message de soutien. C’est très simple, il suffit d’indiquer son nom, son prénom, son pays, et d’écrire un message de soutien.
Cliquer ici pour accéder au site de soutien
(1) Les spécialistes Shinzo Kimura et Masaharu Okano ont démontré par leurs mesures que la Préfecture de Fukushima était à évacuer, comme le montrent ces graphiques très parlants, où l’on constate que plus de 5 millions de Bq/m² ont été relevés.
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En savoir plus
Cancers de la Thyroïde à Fukushima: 3 cas officiels, 7 cas en examen.
ACRO : révélation des trois cas de cancer de la thyroïde confirmés (Jeudi 14 février)
Fukushima kids have skyrocketing number of thyroid abnormalities - report
Cancer de la thyroïde à Fukushima : des chiffres manipulés
Problèmes de thyroïde à Fukushima : une population cobaye
Cancer de la thyroïde et rayonnements ionisants. Un bilan.
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Les cancers de la thyroïde au Bélarus dus à la catastrophe de Tchernobyl
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Source image d'entête : Wikimedia ( cellule tumorale de la thyroïde)
Le 6 novembre 2012, lors du forum Eurosafe organisé à Bruxelles par le réseau ETSON et ses partenaires, deux économistes de l'IRSN, Ludivine Pascucci-Cahen et Patrick Momal, ont présenté une communication intitulée « Massive radiological releases profoundly differ from controlled releases » (Les rejets radiologiques massifs sont très différents des rejets contrôlés).
La principale information de cette communication est une bombe : un accident nucléaire 3 fois moins important que celui de Fukushima (1 fusion de cœur de réacteur contre 3 au Japon) engendrerait un coût d’au moins 430 milliards d’euros pour le seul pays de France, soit plus que le budget de l’Etat. Autant dire une faillite complète.
Dans un souci de diffusion maximale des informations importantes concernant le nucléaire en France, le blog de Fukushima a décidé de réaliser la traduction de la communication de l’IRSN (1)
Télécharger la traduction française de la communication de l’IRSN
Cette communication serait passée inaperçue si l’ACRO ne l’avait pas relevée à l’occasion de sa mise en ligne en langue anglaise en décembre 2012 sur le site du forum Eurosafe. Depuis, une autre communication a été réalisée par les mêmes spécialistes en économie, en France cette fois à Cadarache, et c’est seulement à cette occasion que la presse s’en est fait l’écho à partir du 7 février 2013.
On ne saurait trop remercier tous les sites d'information qui ont repris cette nouvelle car bizarrement, alors que l’information a été rendue publique depuis maintenant 3 mois, ni le site de Cadarache, ni le site du CEA, ni le site de l’IRSN ne la diffusent. Comme le gouvernement français doit déposer, dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, un projet de loi de programmation à la fin du premier semestre 2013, il nous a semblé opportun de diffuser aussi cette information cruciale dont les politiques doivent absolument tenir compte pour l’avenir de la France et de l’Europe en général.
430 milliards d’euros, c’est difficile à imaginer ! Voilà enfin la vérité de ce que nous propose le nucléaire, une sorte de roulette russe économique et sanitaire. Voilà le futur de ce pays et de l’Europe, car les pays voisins profiteront largement du désastre prévu, il n’y a pas comme au Japon l’océan Pacifique à l’est pour absorber la radioactivité mortelle. Il y a la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, l’Italie, pays qui ont décidé de sortir du nucléaire. Voilà aussi à quoi il faudrait se préparer : avoir une responsabilité et une honte éternelle envers tous les pays contaminés de l’Europe.
« L’Autorité de Sûreté Nucléaire l’a dit, on ne peut pas exclure une catastrophe nucléaire majeure en France. Le risque économique incommensurable que fait peser l’industrie nucléaire sur notre pays doit donc absolument être pris en compte dans le débat en cours. » (source ACRO)
Le projet de loi de programmation sur la transition énergétique concerne votre député et le sénateur de votre circonscription. Envoyez-leur la communication de l’IRSN en pièce jointe par mail ! Et dites-leur par la même occasion ce que vous pensez du risque nucléaire : acceptable ? inacceptable ?
Vous trouverez leurs adresses mail ici et là.
Vous pouvez aussi porter cette connaissance dans le débat national sur la transition énergétique. On peut y participer directement par cette page qui permet à toute personne intéressée de poster une contribution :
http://www.transition-energetique.gouv.fr/contribuer (lien mort)
Mise à jour du 12/03/2018 : lien qui contient toutes les informations relatives au débat et au nouveau modèle énergétique https://agence-energie.com/reseaux/transition-energetique
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Lire aussi à ce sujet :
Comment estimer le coût d’un accident nucléaire ? (Etude de P. Momal)
Peut-on supporter le coût d’une catastrophe nucléaire majeure ? (ACRO)
Le coût d'un accident nucléaire en France ? Plus de 400 milliards d'euros(Les Echos)
Un accident nucléaire majeur coûterait 430 milliards d'euros (Le Figaro)
Un accident nucléaire en France : une catastrophe pour l'économie (Le Monde)
L'IRSN évalue à 430 milliards d'euros le coût d'un accident nucléaire majeur en France(L’Usine Nouvelle)
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Addendum
Une lectrice du blog apporte une information de taille, puisqu’il s’agit d’une autre estimation de l’IRSN, énoncée dans le rapport public de la Cour des Comptes sur les coûts de la filière nucléaire mis en ligne le 31/01/12. Voici ce qu’indiquait la note 200, page 242 :
« Les estimations de l’IRSN donnent un coût moyen compris entre 70 Md€ pour un accident modéré sur un réacteur comme celui qui s’est produit à Three Mile Island en 1979, et 600 Md€ à 1 000 Md€ pour un accident très grave comme ceux de Tchernobyl ou de Fukushima. » (source)
On comprend ici que l’IRSN, qui réalise selon P. Momal et L. Pascucci-Cahen des estimations depuis 8 ans, a une politique de communication à deux vitesses. Devant la Cour des Comptes, l’accident majeur coûterait entre 600 et 1000 milliards d’euros, et devant les journalistes, ce coût tomberait à 430 milliards d’euros. Dans les deux cas, la somme est colossale et, comme dit P. Momal, « l’accident demeurerait largement intolérable » et les décideurs seraient face à « une situation dans l’ensemble désespérée ».
Une autre source de l'IRSN est publiée par le Figaro. Curieusement, cette image amoindrit encore l'estimation, la facture totale passant de 430 milliards dans l'article à 421 milliards dans l'illustration.
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(1) Les rejets radiologiques massifs sont très différents des rejets contrôlés
Ludivine Pascucci-Cahen et Patrick Momal
Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)
31 av Division Leclerc, 92260 Fontenay-aux-Roses
Titre original : Massive radiological releases profoundly differ from controlled releases
Edité par EUROSAFE, lien : http://www.eurosafe-forum.org/2012-seminar-2
Traduction française : Odile Girard, Catherine Thirion, Pierre Fetet
Résumé:
Se préparer à un accident nucléaire nécessite de comprendre les conséquences potentielles de cet accident. Alors que de nombreux experts spécialisés ont travaillé sur divers aspects particuliers d’un tel accident, il est surprenant que si peu d'efforts aient été consacrés à obtenir une vue d’ensemble et à fournir une image globale et équilibrée de toutes les conséquences majeures. L'IRSN a travaillé sur le coût des accidents nucléaires, un exercice qui se doit d’être aussi complet que possible, étant donné que toute omission sous-estimerait évidemment le coût. Il fournit donc (idéalement) une estimation de tous les éléments de coût d’un accident, révélant la nature de ces coûts et esquissant ainsi une image globale. Sur un réacteur à eau pressurisée français (REP), il apparaît que des rejets contrôlés provoqueraient un accident « économique » ayant des conséquences radiologiques limitées par rapport à d'autres coûts ; en revanche, des rejets massifs déclencheraient une crise majeure ayant des conséquences radiologiques importantes. Ces deux types de crises confronteraient les décideurs à différents types de défis.
Plan de la communication
1. LES COÛTS ESTIMATIFS DOIVENT ÊTRE COMPLETS POUR DONNER UNE VUE GLOBALE
1.1. L’estimation des coûts doit être complète
1.2. Les grandes catégories de coûts
1.3. Détail des postes de coûts
2. UN ACCIDENT NUCLÉAIRE GRAVE EN FRANCE serait un DÉSASTRE NATIONAL Mais resterait NÉanmoins gÉrable
2.1. Un désastre national
2.2. Une crise gérable
2.3. Variabilité
3. UN ACCIDENT NUCLÉAIRE MAJEUR EN FRANCE PROVOQUERAIT UNE CATASTROPHE EUROPÉENNE INGÉRABLE
3.1. Une catastrophe radiologique majeure
3.2. Des coûts économiques élevés
3.3. Des pertes énormes
4. REMARQUES DE CONCLUSION
Lire la communication en entier
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Soutien au blog de Fukushima
Chaîne vidéo du blog de Fukushima
BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin (Bertrand Galic, Roger Vidal)
Présentation de la BD par l'éditeur
Dossier documentaire 10 pages sur Fukushima (Pierre Fetet)
Dossier sur le rejet des eaux contaminées dans le Pacifique
« Fukushima - Rejets dans le Pacifique : clarification et mise en perspective »
Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?
Spectacle
Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :
https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress
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« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)
Les Éditions de Fukushima : des livres à télécharger et à diffuser librement
Le dernier livre de Jean-Marc Royer
Le dernier numéro d'Atomes crochus
Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com
Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl
Télécharger la version française ici.
Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !