
Nouvel SOS de Minamisoma, Fukushima
Nouvel SOS de Minamisoma, Fukushima
Ce reportage, qui traite du système de décontamination de l’eau, des conditions de sa mise
en œuvre, de la possible descente du corium dans le sol et des pratiques de désinformation de Tepco, donne aussi des informations sur l’état général de la centrale de Fukushima Daiichi. Malgré
l’annonce rassurante de Tepco et du gouvernement au sujet de la maîtrise de la crise, personne au Japon ne peut ignorer, à la lecture de cet article très critique, ce qui se joue réellement à
Fukushima Daiichi.
Merci infiniment à Marielle Ikeme et Hiroko pour avoir réalisé cette traduction française de qualité.
Paru le 8 juillet 2011 sur le site Internet Gendai Business sous le titre original :
メルトアウト「核燃料」地下水直撃の恐怖!
メルトスルーを超える最悪の事態 東電はこの可能性を隠していないか!
cet article provient à l’origine de l’hebdomadaire FRIDAY publié par Kodansha, grande société d'édition au Japon.
L’article est suivi d’un communiqué du 20 juillet de NHK World qui confirme, 12 jours plus tard, que le système de recyclage de l’eau de refroidissement ne fonctionne pas correctement.
Fukushima : après le "Melt-through", le "Melt-out" : le corium attaque les nappes phréatiques
source :
http://gendai.ismedia.jp/articles/-/11152
En considérant l’aspect des sous-sols de la centrale de Fukushima Dai-ichi, les spécialistes font un effroyable constat : le système de refroidissement fonctionne bien en deçà des espérances et le devenir du combustible fondu reste incertain.
Cependant Tepco s’évertue à remettre en marche le système de refroidissement des réacteurs de la centrale Fukushima Dai-ichi.
Travail au sol près de l'unité 1
A l’ouverture de la séance organisée par Tepco et le gouvernement le 27 juin, le responsable M. Takeshi Hosono a déclaré qu’on se rapprochait de la stabilisation du système de refroidissement, qu’un pas en avant avait été franchi. Ce système, interrompu le 18 juin, avait été remis en marche dans l’après-midi à 16h20.
Cependant, lors de la clôture de cette conférence, Monsieur Junichi Matsumoto de Tepco a mis fin à cette euphorie en déclarant, les yeux baissés, qu’il avait d’autres informations à communiquer : « De l’eau fuit par les joints, ce qui a entraîné l’arrêt du circuit de refroidissement dans l’après-midi à 5h55. »
Mesure de dose de radiations sur une voiture du site : 94 µSv/h
La remise en circulation de l’eau de refroidissement n’a fonctionné que 90 minutes. Ce système est encore en situation d’échec. Ce n’est que le 28 juin qu’il a pu refonctionner. A quand sa stabilité ?
C’est parce que ce système a été construit à la hâte que l’on craint des incidents imprévisibles, comme une réplique. Ce système de refroidissement repose sur 4 km de canalisations dans lequel circule une grande quantité d’eau contaminée par le mélange fondu de combustible à haute température. Lors d’un fort tremblement de terre, les canalisations s’endommageraient, les boulons se desserreraient et des matières radioactives se déverseraient dans l’environnement (M. Jun Sakurai technicien spécialisé).
Selon les indications de M. Sakurai, il est fort possible qu’une catastrophe imprévisible intervienne à nouveau d’ici la stabilisation du système de refroidissement. La situation serait alarmante. Une atroce réalité peu imaginable, mais qui peut arriver dans la profondeur des sous-sols de la centrale de Fukushima.
Avec l’intervention des systèmes de désalinisation d’eau, de séparation huile-eau, de purification, et un autre système d’élimination du césium, l’eau légèrement décontaminée de sa radioactivité est réutilisée pour le refroidissement. Selon un rapport de l’AIEA publié le 7 juin, le gouvernement a reconnu la possibilité de perforations dans les cuves des réacteurs 1~3.
Le combustible des réacteurs fondus (melt-down) s’échappe des cuves de pressurisation et s’infiltre dans l’environnement (melt-through).
Selon Monsieur Hiroaki Koide de l’Université de Kyoto, “La situation de la centrale de Fukushima est désespérée” :
« Je pense que le corium, mélange fondu à base d’uranium, a endommagé le fond des cuves et qu’il s’infiltre au travers du béton et se diffuse dans la terre. Le combustible du cœur des réacteurs ne fond pas à moins de 2800 degrés (la radioactivité empêche la mesure de la température actuelle).
Il y a à peu près cent tonnes de corium. Les cuves de pressurisation et les métaux utilisés pour l’enceinte du bâtiment fondent à 1500 degrés. Il est donc probable que le corium soit tombé au fond des cuves, qu’une partie ait attaqué le sol et qu’une autre partie se soit mélangée avec l’eau contaminée, entraînant la fonte des murs. »
Le combustible fuit à l’extérieur des réacteurs et diffuse une forte radioactivité dans l’environnement. M. Koide qualifie cette situation catastrophique de « melt-out ».
Si le corium attaque les nappes phréatiques, on aura beau refroidir, cela n’empêchera pas la radioactivité de s’étendre. Il faut stopper cette infiltration souterraine afin de ne pas contaminer l’océan. Ne faut-il pas envisager de construire une enceinte souterraine autour de la centrale ? Cela protègerait les nappes phréatiques du corium et des sols contaminés.
Si l’on considère la structure de la centrale, il y a de grande chance pour que l’on soit entré dans la phase “melt out”. Voici les explications fournies par M. Masashi Goto, ex-technicien nucléaire chez Toshiba :
« L’épaisseur des parois des cuves de pressurisation est d’une dizaine de centimètres. Mais les enceintes de confinement ne font pas plus de 30 millimètres d’épaisseur. La pression des cuves est calculée pour supporter une pression de 70 unités mais la pression à l’extérieur ne peut en excéder 4. Si le combustible devait fuir au point de faire fondre la cuve de pressurisation, l’enceinte de confinement ne résisterait pas. Et qui plus est, le bâtiment extérieur et les murs en béton du sous-sol.
Comme nous l’avons dit plus haut, rien n’a été construit en cas de fonte d’un réacteur, ni au niveau des enceintes, ni au niveau des cuves. C’était dès le départ un échec assuré. C’est pour cela qu’il faut envisager des mesures pour le cas où nous entrerions dans la phase « melt down » car ce n’est qu’une question de temps pour que le corium s’échappe des cuves, perce les enceintes extérieures et s’infiltre dans les sous-sols de la centrale. »
Suite à la phase “melt-out”, des particules radioactives terriblement dangereuses sont dispersées. On y trouve de l’iode, dont la demi-vie est de 8 jours, en provenance de l’eau contaminée qui vient du sous-sol des bâtiments et qui remonte à la surface de la terre, ainsi que du césium dont la demi-vie est de 2 ans ; ces particules radioactives assez légères s’accumulent à la surface de l’eau. Par contre, parmi les particules qui s’infiltrent à l’intérieur du sol, il y a le strontium dont la teneur met 29 ans pour diminuer de moitié et le plutonium qui lui mettra 24 000 ans. De plus le plutonium peut rester dans le corps humain 50 ans et y causer de graves dommages. D’après M. Takeda, ancien spécialiste du nucléaire de l’institut de recherche de l’université du Chubu, « Ses effets sont désastreux ».
Sous le soleil brûlant, des hommes travaillent avec des combinaisons de protection renforcées de ruban adhésif. La chaleur s’intensifiant depuis juin, plusieurs ont déjà souffert d’hyperthermie.
Le plutonium qui se dépose facilement dans l’eau est une substance radioactive relativement lourde. Si le combustible s’est infiltré dans les eaux souterraines, ce sont les rivières les lacs, les puits, la mer et tout ce qui est en contact avec ces nappes qui vont être contaminés. Et en plus, le niveau de radioactivité est tellement fort que l’homme ne peut pas s’en approcher afin de faire un rapport de la situation.
La construction d’une enceinte de protection
Est-ce que Tepco connait le niveau actuel d’infiltration du combustible ? Certes Tepco a constaté la phase du « melt-out » mais sans pour autant être persuasif dans ses explications.
Selon des analyses, le combustible du réacteur numéro 1 est tombé au fond de la cuve. Actuellement, le refroidissement de ce réacteur est stabilisé grâce aux injections d’eau, ce qui limiterait à partir de maintenant l’éventualité de fortes émanations radioactives. Pour les réacteurs 2 et 3, de mêmes analyses sont en cours mais l’état des réacteurs est inconnu. A la question de savoir si les cuves sont percées ou pas, Tepco répond que l’investigation n’étant pas terminée, les résultats seront communiqués plus tard (Service de presse de Tepco).
Pendant que l’attention se focalise sur “la stabilisation de refroidissement des réacteurs”, les possibilités de “melt through” et “melt out” sont à peine évoquées sous prétexte que “l’enquête suit son cours”. Cependant d’un autre côté, Tepco prépare la construction d’une enceinte de protection en profondeur.
« Les plans sont en cours d’élaboration. Tepco prévoit de construire une enceinte afin de protéger les nappes phréatiques des infiltrations contaminées » (Service de presse de Tepco).
On en revient à l’évocation de M. Koide : « Ne faut-il pas envisager de construire une enceinte souterraine autour de la centrale ? ». Concernant la pire des situations qui pourrait arriver, Tepco ne se prononce pas, mais n’envisage-t-il pas ce « melt out » quand il commence à prendre des mesures à son encontre ?
Un travailleur sur la centrale révèle que, depuis juin, le travail à Tepco devient problématique. Sur le panneau d’affichage du stade de Fukushima, des informations étaient quotidiennement publiées sur la centrale. Mais récemment plus aucune information n’est apparue. Selon le patron d’une compagnie mère qui travaille sur la centrale, il manque l’essentiel. Tepco, qui interdit formellement l’accès de la centrale car c’est trop dangereux, n’en dit pas plus. Les ouvriers soupçonnent « Tepco de manigancer quelque chose ».
Sous la centrale, où l’homme ne peut pas pénétrer, il est possible que se préparent des évènements sans précédents pour l’humanité.
Note : Pour voir les autres photos du reportage, se reporter à "Voir Fukushima (15)"
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Le taux de nettoyage à la centrale de Fukushima reste faible
NHK World,
Mercredi 20 juillet 2011- 21:14 0900 (JST)
http://www3.nhk.or.jp/daily/english/20_36.html
Le système de décontamination d'eau radioactive de la centrale nucléaire paralysée de Fukushima Daiichi continue de fonctionner en dessous de sa capacité cible.
L’opérateur de l'usine, Tokyo Electric Power Company, a constaté que le taux de décontamination du système était d'environ 53% durant la semaine écoulée, alors que le taux attendu était de 70%. Il a été incapable d'atteindre le taux cible pendant 3 semaines consécutives.
La faible performance du système est due à des fuites d'eau ainsi que le fait que sa capacité à éliminer les matières radioactives est de 30% inférieur à celui des Etats catalogue.
TEPCO dit que les performances du système ne se sont pas améliorées, même après que la tuyauterie ait été changée, et que la cause du problème est encore inconnue.
À la centrale en difficulté, l'eau utilisée pour refroidir les réacteurs est devenue radioactive et s’est accumulée dans les sous-sols des bâtiments du réacteur.
TEPCO a exploité un système en boucle depuis le mois dernier, en utilisant l'eau pour refroidir les réacteurs après décontamination.
Mardi, la compagnie d'électricité et le gouvernement ont déclaré que les réacteurs se sont refroidis de façon stable. Pourtant, le système de recyclage d'eau de refroidissement ne fonctionne pas bien.
Mercredi, à 7 heures, au bâtiment du réacteur numéro 1, le niveau d'eau polluée dans le sous-sol avait 13 centimètres de plus que la veille. TEPCO dit que la tempête tropicale a haussé les niveaux d'eau.
Texte original en anglais
Cleanup rate at Fukushima plant remains low
A system to decontaminate radioactive water at the crippled Fukushima Daiichi nuclear power plant continues
to work below its target capacity.
The plant's operator, Tokyo Electric Power Company, has found that the system's decontamination rate was about 53 percent during the past week, compared with the target rate of 70 percent. It has
been unable to reach the target rate for 3 consecutive weeks.
The utility says the system's low performance rate is due to water leaks as well as the fact that its capacity to remove radioactive materials is 30 percent lower than the catalog states.
TEPCO says the system's performance has not improved even after its piping was changed, and that the cause of the problem is still unknown.
At the troubled plant, water used to cool down reactors has become radioactive and has been accumulating in the basements of the reactor buildings.
TEPCO has operated the cyclical system since late last month, using the water to cool down the reactors after decontaminating it.
On Tuesday, the utility company and the government said that the reactors are being cooled down in a stable manner. However, the system to recycle cooling water is not working well.
At the Number 1 reactor building, the level of polluted water in the basement at 7 AM on Wednesday was 13 centimeters higher than the previous day. TEPCO says a tropical storm has raised the
water levels.
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Pour avoir plus d’infos techniques sur le système de décontamination, reportez-vous à l’excellent dossier de l’électron libre sur le site « Glasnost sur Fukushima » :
« L’électron libre » n° 51 du 14 juillet au 16 juillet
Billet invité
Jean-Claude Cousin, veilleur de Fukushima sur le site Dazibaoueb, m’a transmis cet article que je publie ici volontiers. Dans ce contexte de catastrophe où l’actualité prend le dessus sur l’analyse, il n’est pas inutile de prendre du recul sur les évènements gravissimes qui ont eu lieu et d’aller au-delà des déclarations d’autosatisfaction de Tepco, l’entreprise la plus polluante du monde. Non, malgré les propos minimisants des acteurs du lobby nucléaire, rien n’est réglé. Oui, « le monde va devoir se serrer les coudes », et changer.
Quatre mois plus tard, Fukushima : un premier bilan ?
par Jean-Claude Cousin, le 16 juillet 2011
« Rappel des faits. Le 11 mars 2011, un déplacement de trente mètres de la plaque supportant le Japon (plaque nord-américaine), sur une largeur de 400 kilomètres, a provoqué à la
fois le séisme le plus violent de l'histoire du Japon (au moins 9 de magnitude), et un très violent tsunami atteignant parfois 14 mètres de hauteur, et ravageant les terres du nord-est sur une
profondeur de plusieurs dizaines de kilomètres.
Un autre séisme moins violent, le 9 mars, avait déjà fragilisé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Le 11 mars les défenses automatiques ont très mal fonctionné, et envahies par l'eau de mer n'ont plus permis de refroidir les réacteurs 1 à 3. Dans ceux-ci, en raison de la rapide élévation de température, les barres contenant les pastilles de carburant nucléaire se sont mises à fondre complètement, constituant un corium qui s'est accumulé au fond des cuves. On ne sait pas exactement quel est l'état de ce corium, ni combien de barrières il a réussi à traverser, ni ce qui advient du plutonium qu'il contient nécessairement.
Le plutonium est un sous-produit de la transmutation de l'uranium initial, quand il n'est pas comme dans le réacteur N°3 de Fukushima Daiichi un des constituants du carburant initial. Ce réacteur avait été chargé en MOX, mélange d'uranium pauvre pour 93% et de plutonium pour le reste. Ce mélange particulier est fabriqué en France, par le recyclage de barres usagées provenant du monde entier. Les autres réacteurs utilisent de l'uranium enrichi.
L'inconvénient du plutonium, outre sa toxicité énorme, est la faiblesse de sa masse critique. Cela signifie que, dans le corium encore chaud, si les diverses particules de plutonium réussissent à se constituer en une masse commune suffisante (six kilogrammes seulement, soit en raison de sa masse très élevée - pratiquement 20 Kg pour un litre - une petite motte), une réaction nucléaire se produira spontanément. On peut essayer d'en imaginer les conséquences.
Ce matin, la société TEPCO, opérateur de cette centrale, et le gouvernement japonais se sont félicités de maîtriser la situation : les trois réacteurs incriminés seraient enfin dans un état d'arrêt à froid. En revanche, sur les eaux de refroidissement et leur "nettoyage" des difficultés continuent à se faire jour, avec sans doute un risque de débordement de produits radioactifs dans la terre environnante.
Ce n'est pas tout. La piscine où sont entreposés les déchets du réacteur N°4 est-elle entièrement sécurisée ? Rappelons qu'en raison de l'hydrogène qui s'était accumulé au-dessus, provenant des autres réacteurs, son plafond avait volé en éclats, et les barres usagées avaient manqué d'eau puisque les pompes de refroidissement ne fonctionnaient plus, et que l'eau de la piscine s'était en partie évaporée à force de bouillir.
On notera que pendant tout ce travail des particules de césium, d'iode, et d'autres produits plus lourds ont été transportées par le vent un peu partout, en particulier jusqu'à Tokyo et au-delà. Les quantités n'étant pas très importantes, les effets ne se feront pas sentir tout de suite, mais dans plusieurs années. Déjà, les plantes, les animaux sont radioactifs : on l'a découvert pour le thé, jusqu'à 200 Km de la centrale. C'est aussi vrai pour les champignons, et pour plein d'autres légumes. Bien entendu, les animaux qui ont brouté l'herbe, ou le foin pas encore mis à l'abri, présentent eux aussi des signe de contamination. On ne parle pas des poissons et coquillages, puisque des quantités importantes d'eau très radioactive se sont déversées dans l'océan avant qu'on puisse maîtriser ce facteur.
Jusqu'à présent, n'a été abordé que le volet nucléaire du désastre (qui amène d'ailleurs les Japonais à manquer d'électricité pour cet été). C'est pourquoi le premier ministre a poussé à désormais diversifier la production, en se lançant dans les énergies renouvelables.
Pour ce qui est des dégâts matériels du Japon du nord-est, ils sont considérables. Le chiffre de 165 milliards d'euros a été avancé. Tout est à reprendre, infrastructures, routes, distribution électrique et d'eau potable, bâtiments publics et privés. La masse des gravats et détritus divers devra être évacuée d'une façon ou une autre. Sans compter qu'il faudra veiller à ce que les sols, déjà touchés par le sel apporté par la vague, ne soient pas aussi radioactifs. De plus, même les balises géodésiques sont à recaler une à une pour reconstituer les bornages des propriétés, puisque tout a été décalé de façon variable allant jusqu'à plusieurs mètres.
Comment la reconstruction pourra-t-elle se faire ? Très lentement sans doute, puisqu'il faut reprendre plus qu'à zéro, nettoyer, recadastrer, reconstituer des archives dont certaines sont forcément inutilisables en raison de l'envahissement par l'eau, définir les priorités, aider les habitants à reprendre espoir, à repartir sur de nouvelles bases. Il va falloir compter sans doute en dizaines d'années, mais rien ne sera plus comme avant. On compte plus de vingt-trois mille morts et disparus, cela va changer beaucoup de choses. Des familles entières sont manquantes.
Il y aura un Japon d'après le 11 mars, ce sera bien pire qu'un certain 11 septembre à New York. Grosse différence, il peut être
considéré comme acquis que dans ce cas-là, une grossière propagande ne va pas transformer le pays en camp retranché, car c'est cela, et rien que cela, l'important du nine-eleven. Le Japon doit
vivre, réussira-t-il à surmonter toutes ses difficultés ? Nos descendants le sauront sans doute. Ou pas, si notre monde s'écroule entre-temps sous les coups de boutoir de la grande finance et de
ses fous furieux.
Que nous, Européens, ne considérions pas cette affaire comme négligeable. La quantité de nucléides radioactifs divers qui s'est répandue dans l'atmosphère va essaimer sur le monde entier, de façon moins importante à court terme que Tchernobyl pour nous Européens, mais...
Mais les océans vont TOUS supporter un accroissement de radioactivité, plus ou moins stockée par le plancton, puis par les poissons... je laisse deviner la suite. Les prairies de partout seront plus radioactives... un peu, ce qui s'ajoutera à ce qui advient d'un Tchernobyl "qui s'est arrêté à nos frontières", comme l'ont laissé entendre les médias !
Le Monde va devoir se serrer les coudes. Pour cela quelques accapareurs devront, ce sera devenu impératif, laisser de gré ou de force place à de toutes autres formes de gouvernements, solidaires et plus égalitaires. »
source image : Ouest-France
Piscine de combustible le 29 juin 2011
Dans la série « Voir Fukushima », voir aussi dans ce blog :
Photos : les systèmes de décontamination de l’eau
Schéma : fuite du corium dans le sol
Photo et vidéo : porte du bâtiment de l’unité 2
Schéma : projet de digue de 33 m de hauteur
Vidéo : visite de la centrale par les experts de l’AIEA
Photos : réacteur 4
Webcam Tepco : enregistrements sur youtube
Vidéo : vague du 11 mars sur la centrale
Vidéo : environnement de la centrale et zooms sur réacteurs 1 et 4
Photos : arrivée de la vague sur la centrale de Fukushilma Daiichi
Webcam de la centrale par Tepco
Vidéo : Shigeru Aoyama Clear, conseiller technique en énergie nucléaire, visite la centrale de Fukushima Daiichi
Photos : album de 70 photos de la centrale de Fukushima Daiichi
Vidéo : piscines de stockage de combustible usé des réacteurs 3 et 4
Vidéo : visite de l’unité 1 par des robots
Vidéo : images de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
Photos : tous les clichés fournis par Tepco
Vidéo : zone interdite
Webcam de la centrale par Weather Online
Vidéos : survol des réacteurs avec des drones
Vidéos : des robots filment au sol
Photos : les 15 séries de photos de Cryptome
Photo satellite : visite de la centrale avec Google Earth
Trop de mauvaises nouvelles depuis plusieurs mois pour ne pas souligner les bonnes ! Cette
semaine, au Japon et en France, deux personnalités se sont fait remarquer par leurs propos au sujet de la sortie du nucléaire. Même si ce ne sont que des paroles, elles marquent le début du
tournant mondial provoqué par la catastrophe de Fukushima : l’industrie nucléaire étant à la fois trop dangereuse et plus du tout rentable, l’humanité va progressivement quitter cette ère
honteuse pour les générations futures. Bien évidemment, cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique, il faudra sans doute plusieurs décennies, mais si les hommes politiques au pouvoir
commencent enfin à prendre conscience de la nécessité du changement, on est sur le bon chemin.
Naoto Kan (photo Sebastian Pinera)
« Le risque nucléaire est trop fort »
Naoto Kan, premier ministre du Japon, a déclaré mercredi : « On ne peut plus soutenir que la politique menée jusqu’à présent garantisse la sécurité de l’exploitation de l’énergie nucléaire. Nous devons concevoir une société qui puisse s’en passer. »
Quelle audace ! Et quelle surprise ! Avant l’accident de Fukushima, ce même homme prévoyait une augmentation de la part de l’électricité nucléaire dans la production totale à plus de 50% d’ici à 2030, contre quelque 30% en 2010. Aujourd’hui, il envisage de revoir de fond en comble la politique énergétique du Japon : Naoto Kan plaide pour une « réduction progressive » de la part de l’électricité nucléaire au profit des énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse, etc.) avec pour objectif de s’en affranchir totalement.
Evidemment, les médias, sous influence financière de Tepco, ont vivement critiqué les propos du premier ministre. Mais malgré son impopularité au Japon, il a indiqué qu’il quitterait le pouvoir une fois adopté un texte sur les énergies renouvelables. Il est clair que les Japonais, de moins en moins favorables à l’énergie nucléaire, vont maintenant attendre des actes, car si « l'abandon du nucléaire est une idée qui monte en puissance" selon l'Asahi, elle "ne doit pas être seulement un slogan", poursuit le Mainichi.
Aujourd’hui, seuls 19 réacteurs sur 54 sont en activité au Japon, ce qui montre la grande faiblesse de cette énergie en cas de tremblement de terre.
Eric Besson
« Nous allons étudier tous les scénarios possibles du mix énergétique des années qui viennent », « Aucun scénario ne sera écarté, y compris, les scénarios de sortie du nucléaire »
Eric Besson, pronucléaire notable et ministre français de l’industrie, a précisé qu’une étude prospective était lancée afin d'envisager les scénarios de sortie du nucléaire. Ce programme s’appelle
« Energie 2050 ». « Ce programme, qui vient de démarrer et sera piloté par Bercy, prévoit le passage en revue de toutes les sources d'énergie, de la demande et des « sources de production »,
a précisé Eric Besson sur Europe 1. La grande nouveauté, c’est que parmi les hypothèses, la fin du nucléaire à l'horizon 2040-2050 sera envisagée, ce qui est une grande première pour l'exécutif français.
Bien que le gouvernement, Nicolas Sarkozy en tête, soit favorable à l’énergie nucléaire, les Français sont en train d’évoluer sur le sujet : suite à la catastrophe de Fukushima, les récents
sondages montrent qu’une majorité de Français ne sont pas favorables à cette énergie et de ce fait, il est probable que l’énergie sera un thème fort lors de la campagne électorale pour l’élection
présidentielle de 2012.
Fukushima a fait bouger les choses. Avant, on ne parlait pas de nucléaire, c’était un sujet tabou. A partir de maintenant, cela devient un enjeu électoral et chaque parti s’en empare : alors que sans surprise Europe-Ecologie-les-Verts veut mettre en œuvre une sortie rapide du nucléaire, le PS, plus divisé, envisage soit une dénucléarisation sans fixer d'échéance (Martine Aubry), soit une réduction de la part de l'atome à 50% d'ici 2025 (François Hollande), soit une sortie d'ici 40 ans (Ségolène Royal).
A chacun maintenant d’aider les politiques qui nous gouvernent ou qui vont nous gouverner à faire bouger la ligne encore plus loin,
- en les informant sur ce qui se passe réellement au Japon,
- et en leur indiquant que l’énergie sera un sujet clé pour les prochaines élections.
Aujourd’hui en France, de nombreuses centrales nucléaires sont en passe de devoir être
arrêtées à cause du manque d’eau dans les rivières qui assurent le refroidissement des cœurs, ce qui montre une autre faiblesse de cette énergie (voir article de l’observatoire du nucléaire).
sources :
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/bffd2e40-ad8f-11e0-afdb-44023cd0aa9f
http://www.francesoir.fr/actualite/politique/sortir-du-nucleaire-gouvernement-cogite-116878.html
Un accident disent-ils une centrale ils ont perdu le contrôle
Les radiations sont partout et j'habite presque à côté
Le matin je vais à l'école comme tous les enfants
J'ai six ans papa m'a dit si le dosimètre monte plus haut que le trait tu t'éloignes
Tu me cherches
Le dosimètre a dépassé le niveau je ne vais pas à l'école je cherche papa
Je demande aux gens qui passent vous n'avez pas vu mon papa
Il travaille dans une banque
Non on ne l'a pas vu
Les gens regardent mon dosimètre
Ils ont peur
Peur
De me toucher
De me regarder
Peur
Que je les contamine
Peur
De me parler ils s'en vont très vite
Peur
Ils ont appelé des gens qui ressemblent à des cosmonautes
Avec leurs combinaisons blanches
Je ne vois même pas leurs yeux
J'ai peur
Ils m'emmènent
Me font monter dans un camion
Déshabiller
Doucher
Ils me passent un drôle d'appareil qui grésille
Tout autour de moi
Je suis nu
J'ai froid
Peur
Où sont papa et maman
Une autre douche
Encore l'appareil il grésille moins fort
J'ai le droit de ressortir
Pour cette fois ça va ils m'ont dit
Où sont tes parents
Je ne sais pas je les cherche
Comment tu t'appelles
Je dis mon nom
Où tu habites
Ils me ramènent chez moi
C'est long
J'ai peur
Ils m'ont donné un nouveau dosimètre
Ils donnent l'ancien à papa et maman
Tout va bien il est décontaminé
Papa et maman pleurent
Pourquoi vous pleurez
La ville est contaminée
Les radiations arrivent
La vie change on doit déménager
Ça fait trois fois
Et on a tous été irradiés
Cette fois on ne déménage pas on attend
C'est la fin
Des larmes
La douleur
Ils n'ont pas de dosimètre
Ils savent
Jérôme Goupil, 9 juillet 2011
source :
http://www.jeromegoupil.com/fr/News/Entr%C3%A9es/2011/7/11_Irradi%C3%A9s.html
[ Il y a comme un problème de mesure pour l’un ou pour l’autre ! A la même date (fin mai), les mesures données par
l’IRSN sont 5 000 fois inférieures à celles de la Criirad. Certes, il peut y avoir des écarts énormes entre des endroits très rapprochés mais quand même, cela est très surprenant. Cela
voudrait-il dire que l’IRSN ne retient que les « bons » endroits ou que la Criirad ne retient que les « mauvais » (en dessous d’une balançoire par exemple) ?
]
Correction du 15 juillet 2011 13h : suite à un commentaire pertinent d’un lecteur, je supprime ce paragraphe car on ne peut effectivement pas comparer un flux avec un dépôt. La Criirad donne une somme de dépôts radioactifs accumulés sur le sol alors que l’IRSN donne le flux, c’est-à-dire l’apport de poussières radioactives en une journée. L’erreur provient de l’utilisation de la même unité « Bq/m² » dans les deux mesures. Pour un flux, il faudrait plutôt utiliser « Bq/m²/j » pour plus de clarté.
La nouvelle est tombée le 12 juillet, révélée par le Point, mais la décision avait été prise depuis
quelques semaines par les actionnaires de Libération : Anne Lauvergeon sera bientôt présidente du conseil de surveillance du journal
"Libération". Pour mémoire, en 1999, DSK la nommait PDG de la COGEMA, en 2001 elle fondait le groupe AREVA dont elle prenait la tête et en 2011, il y a
quelques jours, elle était remplacée par Luc Oursel.
Donc maintenant c’est clair, la femme reconnue parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde va orienter Libé.
« Libération » journal pronucléaire ? Ca va faire drôle. Quoique… Sylvestre Huet, journaliste scientifique du journal nous avait déjà habitués à cette tournure éditoriale. Son dernier article sur Fukushima, daté du 6 juillet, est juste là pour dire quelle est la bonne information :
« Des acteurs sociaux conduits par des objectifs, convictions et intérêts divers voire divergents interfèrent avec une bonne information des citoyens. »
A vrai dire, ce journaliste n’aime pas les associations indépendantes, il l’avait prouvé en descendant en règle la Criirad dans son article du 17 juin :
« Il est regrettable de constater que la CRIIRAD ne joue pas son rôle de contre-expertise citoyenne, rôle nécessaire et souhaitable, par défaut de compétence... »
Car le journaliste scientifique ne prend en compte que l’information officielle, qu’elle provienne de Tepco, du gouvernement japonais ou de l’IRSN, et s’en explique dans son article du 23 juin :
« Les sources d'informations "officielles" sont diverses, selon qu'elles émanent de l'industriel (la TEPCo), de l'Autorité de sûreté japonaise, du gouvernement japonais. Elles sont très souvent incompréhensibles directement. Et l'effort d'explication de l'industriel est la plupart du temps proche de zéro. Volonté d'embrouiller tout le monde ou incapacité ? Je ne peux trancher, il faudrait vivre au Japon pour cela. ».
Ah bon, donc comme on ne vit pas au Japon, on ne peut avoir d’avis tranché ! Dommage d’entendre cet aveu de la part d’un journaliste scientifique, alors que les faits, rien que les faits, montrent que le gouvernement japonais et Tepco ont caché la fusion des cœurs de Fukushima Daiichi durant des mois !
Le dernier article scientifique du blog de Sylvestre Huet a été celui consacré à la décontamination de l’eau, le 22 juin, il y a 3 semaines maintenant. Un article à la gloire d’Areva ou il parle d’une « boucle fermée » (ça me rappelle le discours de l’IRSN). Cela voudrait-il signifier que la catastrophe de Fukushima est terminée ? Il n’y a plus rien à dire ? Qui parlera à l’avenir des coriums ingérables et des vapeurs hautement radioactives qui s’échappent en continu de la centrale ? Qui parlera du combat de la population japonaise pour être véritablement informé ?
Peut-être va-t-il falloir s’informer de manière différente maintenant ?
« Anne Lauvergeon, future présidente du conseil de surveillance de Libération : l'aberration ! »
et puis
"Anne Lauvergeon, ministrable, lâchée sur la gauche à huit mois de 2012".
Autres sources :
http://elysee.blog.lemonde.fr/2011/06/16/areva-aucune-decision-nest-prise-assure-lelysee/
L’IRSN a publié le 11 juillet une « Synthèse actualisée des connaissances relatives à l’impact sur le
milieu marin des rejets radioactifs du site nucléaire accidenté de Fukushima Dai-ichi ». Cette note d’information présente et commente les informations les plus récentes recueillies par cet
organisme, depuis la seconde note d’information du 13 mai consacrée au même sujet.
On peut la télécharger avec ce lien :
Quelques commentaires… critiques !
p. 1
« Le césium radioactif restera détectable durant plusieurs années à l’échelle du Pacifique Nord, mais à des concentrations très faibles (environ 5000 fois plus faibles que la concentration en potassium 40, radionucléide naturel présent en permanence dans l’eau de mer). »
Pourquoi l’IRSN se sent-il obligé de toujours minimiser ?
[ La comparaison du césium avec le potassium est pour le moins très mal choisie : un
gramme de potassium 40 présente une radioactivité de 263 000 Bq alors qu’un gramme de césium 137 présente une radioactivité de 3 260 millions de Bq. Si l’on suit le taux donné dans le rapport
(concentration 5000 fois plus faible), on obtient encore 652 millions de Bq, ce qui est quand même près de 2500 fois plus radioactif qu’un gramme de potassium 40 ! Doit-on être rassuré par cette
nouvelle ? ]
Correction du 15 juillet 2011 14h : suite à la remarque d’un lecteur, je supprime ce paragraphe qui reposait sur une erreur de compréhension. En effet, le rapport d'activité observé K40/Cs137 ne peut être comparé avec la concentration massique des éléments.
p. 2
" D’autres radionucléides artificiels, la plupart avec une demi-vie courte, ont également été décelés occasionnellement, à des concentrations plus faibles. "
De quels autres radionucléides artificiels s’agit-il ? Dommage que l’IRSN n’en parle pas !
En fait, le rapport ne parle que des radionucléides qui ont des périodes courtes, jamais des radionucléides qui ont une période longue. Il ignore par exemple le césium 135, qui a une période radioactive de 2,3 millions d’années.
Pourquoi ?
p. 12
« Des valeurs également élevées (au-dessus des niveaux maximaux admissibles pour la consommation alimentaire) concernent quelques échantillons prélevés de manière occasionnelle ; elles ne sont pas reportées sur la figure 11. Il s’agit de petite friture, de moules méditerranéennes (Mytilus galloprovincialis), d’algues Wakame (Undaria pinnatifida), ou encore de poissons scorpaeniformes ou gadiformes, tous provenant de la préfecture de Fukushima. »
Pourquoi l’IRSN ne reporte pas ces valeurs ?
p. 13
« Évolution attendue
En conséquence, si à court terme, les concentrations les plus élevées sont plutôt trouvées chez les espèces situés au début de la chaîne alimentaire, à plus long terme, une fois que le transfert dans les différents maillons des réseaux trophiques sera effectif, ce seront les prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui devraient présenter des niveaux plus élevés. »
Et qui est au bout de la chaîne ? L’homme ! Et au Japon, le poisson est au menu dans 60% des repas.
Je n’en dirai pas plus sur ce rapport qui est, comment dire, … orienté ? Il est en tous les cas incomplet. Je terminerai juste par un petit rappel des produits de fission créés par une centrale nucléaire. Il s’agit d’un tableau fourni par le CEA, édité dans le site du Sénat : « Concentrations des différents isotopes des produits de fission dans le combustible irradié » (1)
A partir de ce tableau très instructif, on apprend qu’on ne trouve pas que du césium dans les produits de fission. C’est vrai que le césium 137 est intéressant car c’est celui qui est le plus abondant, mais ça serait intéressant aussi de connaître les taux de deux autres éléments qui se retrouvent aussi en forte quantité : le technétium et le zirconium 93. Mais chuuuuut, ils ont respectivement des périodes de 210 000 ans et de 1,5 million d’années, c’est une information non politiquement correcte ! (2)
Pour en savoir plus sur les autres radionucléides produits par une centrale nucléaire : « Radionucléides de Fukushima »
http://fukushima.over-blog.fr/article-radionucleides-de-fukushima-72040491.html
Et pour connaître l’extrapolation des radionucléides diffusés par la centrale de Fukushima Daiichi, visitez le site de l’AIPRI : « Prédire la contamination globale au sol »
http://aipri.blogspot.com/2011/06/predire-la-contamination-globale-au-sol.html
(1) Source : tableau CEA ( UO2 enrichi à 3,5 % - 33 000 MWj/t - gaine zircalloy - 3 ans après le déchargement), tiré du Rapport de l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques No 612 (1997 / 1998)
http://www.senat.fr/rap/o97-612/o97-612.html
(2) L’IRSN publie des fiches techniques sur les radionucléides : s’il a publié une fiche sur le technétium, il n’a pas encore réalisé celle du zirconium, élément découvert en... 1789.
Élément | Période (années) | Abondance (g/t) | Teneur isotopique |
Césium 133 | Stable | 1144 | 42,80% |
Césium 134 | 2,1 | 38,7 | 1,40% |
Césium 135 | 2 300 000 | 360 | 13,50% |
Césium 137 | 30 | 1130 | 42,30% |
Césium total | - | 2672,7 | |
Iode 127 | Stable | 38,2 | 18,30% |
Iode 129 | 16 000 000 | 170 | 81,70% |
Iode 131 | 8 jours | - | |
Iode total | 208,2 | ||
Palladium 104 | Stable | 198 | 12,20% |
Palladium 105 | Stable | 382 | 23,60% |
Palladium 106 | Stable | 288 | 17,80% |
Palladium 107 | 6 500 000 | 200 | 12,40% |
Palladium 108 | Stable | 129 | 8,00% |
Palladium 109 | 0,0001 | 0 | |
Palladium 110 | Stable | 420 | 26,00% |
Palladium total | 1617 | ||
Sélénium 77 | stable | 0,7 | 1,30% |
Sélénium 78 | stable | 2,5 | 4,60% |
Sélénium 79 | 65 000 | 4,7 | 8,60% |
Sélénium 80 | stable | 13,8 | 25,30% |
Sélénium 82 | stable | 32,8 | 60,20% |
Sélénium total | 54,5 | ||
Samarium 147 | 1,1. 1011 | 186 | 21,30% |
Samarium 148 | 8. 1015 | 118 | 13,50% |
Samarium 149 | 4. 1014 | 3,7 | 0,40% |
Samarium 150 | stable | 275 | 31,50% |
Samarium 151 | 90 | 16 | 1,80% |
Samarium 152 | stable | 143 | 16,40% |
Samarium 153 | 0,005 | 100 | 11,50% |
Samarium 154 | stable | 30 | 3,40% |
Samarium total | 871,7 | ||
Etain 115 | stable | 0,1 | 0,20% |
Etain 116 | stable | 2 | 4,70% |
Etain 117 | stable | 4,2 | 9,90% |
Etain 118 | stable | 3,6 | 8,50% |
Etain 119 | stable | 3,7 | 8,70% |
Etain 120 | stable | 3,6 | 8,50% |
Etain 121 | 55 | 0,3 | 0,70% |
Etain 122 | stable | 4,8 | 11,30% |
Etain 124 | stable | ||
Etain 126 | 100 000 | 20 | 47,30% |
Etain total | 42,3 | ||
Technétium 99 | 210 000 | 810 | 100% |
Zirconium 90 | stable | 58,5 | 1,60% |
Zirconium 91 | stable | 602 | 16,80% |
Zirconium 92 | stable | 644 | 18,00% |
Zirconium 93 | 1 500 000 | 713 | 19,90% |
Zirconium 94 | stable | 765 | 21,40% |
Zirconium 95 | 0,02 | 0 | |
Zirconium 96 | stable | 800 | 22,30% |
Zirconium total | 4392,5 | ||
Soutien au blog de Fukushima
Chaîne vidéo du blog de Fukushima
BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin (Bertrand Galic, Roger Vidal)
Présentation de la BD par l'éditeur
Dossier documentaire 10 pages sur Fukushima (Pierre Fetet)
Dossier sur le rejet des eaux contaminées dans le Pacifique
« Fukushima - Rejets dans le Pacifique : clarification et mise en perspective »
Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?
Spectacle
Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :
https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress
.
« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)
Les Éditions de Fukushima : des livres à télécharger et à diffuser librement
Le dernier livre de Jean-Marc Royer
Le dernier numéro d'Atomes crochus
Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com
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