12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 03:16

eurdep.jpgD’après le site public European Radiological Data Exchange Platform, de l’iode-131 est détecté uniquement en Slovénie et en Croatie, à quatre endroits différents : à Zagreb, à Ljubljana, à Krsko, et à la limite des trois pays Croatie-Hongrie-Serbie.

 

 

Quelques remarques viennent immédiatement à l’esprit :

 

Les informations fournies par l’AIEA sont lacunaires (pas de carte, localisation vague, pas de mesure fournie). Il va sans dire qu’il s’agit bien là de rétention d’information. Pour quelle raison l’AIEA a-t-elle fait seulement hier ce communiqué sur l’iode-131 ? Deux semaines après ces détections suspectes, il est évident que cette organisation sait déjà où se situe le problème.

 

Les informations fournies par la carte mise à disposition du public par la commission européenne sont incomplètes également : aucune information sur une présence d’iode-131 dans les 5 pays cités hier (Allemagne, Hongrie, République tchèque, Autriche, Slovaquie). Pourquoi cette carte n’est-elle pas mise à jour ?

 

D’après cette carte publique, deux centrales nucléaires sont susceptibles d'être concernées par ces rejets d'iode-131 : la centrale de Krsko (Slovénie) et la centrale de Paks (Hongrie). Mais si l’on fait une recherche avec le Césium, seule la centrale de Krško est concernée puisqu’en Europe, seul ce site cumule à la fois de l’Iode-131, du Césium-134 et du Césium-137.

 

krskocarte.jpg

Carte de situation de la centrale de Krško

 

Même si cette carte mise en ligne pour informer le public n’est pas une carte pour donner une alerte et peut contenir des erreurs, elle donne tout de même un fort indice pour qu’un évènement se soit passé dans les dernières semaines (ou est encore en cours ?) dans la centrale nucléaire slovène. Il est inimaginable que l’AIEA ne soit pas au courant.

 

Cette centrale a d’ailleurs déjà eu des problèmes de fuites en 2008 : le 4 juin 2008, une fuite sur le circuit primaire du système de refroidissement du réacteur avait eu lieu. Et avec Fukushima, on sait ce qu’un problème sur un circuit de refroidissement peut donner !

 

Il est grand temps que l’AIEA s’explique sur cette diffusion d’iode-131, de césium-134 de césium-137 en Europe. Si la centrale de Krško a eu un accident, il est légitime et urgent que la population européenne en soit informée dans les plus brefs délais !

 

 

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Pour plus d'information et des mises à jour, se reporter à l'article précédent :

http://fukushima.over-blog.fr/article-iode-radioactif-sur-l-europe-evenement-nucleaire-en-cours-88519209.html

 

 

 

 

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 18:48
iode111111.jpgSelon l’AIEA, de très faibles niveaux d'iode-131 radioactive ont été détectés en République tchèque et « ailleurs » en Europe, mais les particules sont considérées comme ne présentant pas un risque de santé publique.

 

L'Agence internationale de l'énergie atomique, basée à Vienne, a déclaré qu'elle cherchait à déterminer cette source radioactive en estimant a priori que cette pollution ne pouvait pas provenir du Japon.

 

 
(Mises à jour régulières en bas de page)
 
En fait, c’est l’agence de sûreté nucléaire tchèque qui a donné l’alerte : depuis fin octobre ‒ donc depuis 2 semaines ‒ plusieurs des stations de surveillance de ce pays ont détecté de l’iode-131; mais l’AIEA était déjà au courant, car d’autres pays d’Europe centrale, comme l’Autriche et la Hongrie, avaient des mesures similaires de ce radionucléide cancérigène depuis environ 8 jours. Or l'iode-131 est un isotope de courte durée qui a une période de désintégration radioactive de huit jours, ce qui signifie concrètement qu’un évènement a eu lieu dans les semaines qui viennent de s’écouler, et de manière suffisamment importante pour que plusieurs pays européens détectent ce radionucléide.
 
Doit-on « croire » comme l’AIEA que cette pollution ne vient pas du Japon ? Dans les jours et les semaines suivant après le 11 mars, de l’iode-131 a pourtant été détecté aux Etats-Unis, en Islande, en France et dans d’autres parties de l’Europe.
 
Voyons quels ont été les évènements de ces dernières semaines :
 
- 23 octobre 2011 : puissant tremblement de terre en Turquie. Ce pays possède un seul réacteur (Mark II, installé en 1979), qui est un réacteur de recherche situé à la Technical University of Istanbul. A plus de 1000 km de l’épicentre, ce réacteur n’a pas pu être touché par la secousse.
 
- début novembre : niveau de radioactivité très élevé (620 mSv/h) sur le réacteur 3 de la centrale de Fukushima Daiichi
 
- 2 novembre 2011 : détection de Xénon 133 et 135 sur le réacteur 2, ce qui signifie, selon les propres termes de Tepco, qu’une réaction nucléaire avait eu lieu récemment dans la centrale.
 
- 5 novembre 2011 : Mochizuki relève une augmentation de tweets sur des picotements des yeux ou des démangeaisons inhabituelles. Le vent vient du nord, de la centrale de Fukushima Daiichi, et la radioactivité commence à augmenter à Tokyo.
 
- 6 novembre 2011 : masse d’air radioactif qui arrive sur Tokyo, comme le relève le graphique du KEK à Tokyo et la prévision météo des vents au Japon.
 

 
 
kek6nov2011.jpg
Graphique du KEK (radioactivité à Tokyo)
 
- 6 novembre 2011 : pluie particulièrement radioactive (140 CPM) relevée à Los Angeles

 
- 11 novembre 2011 : détection d’iode-131 en Europe depuis au moins 2 semaines
 
Ces évènements ont-ils un lien ?
 
L’AIEA prétend que l’iode-131 pourrait provenir d’un site de production de matériels radioactifs utilisés dans le milieu médical. Si c’est le cas, il serait urgent de connaître ce généreux donateur de radionucléides dans l’environnement européen. L’AIEA serait aimable aussi de communiquer la carte de tous ces centres de production qui sont censés exister pour le bien-être de la population mondiale. Il est primordial que l’industrie, qui plus est liée à la santé, maîtrise parfaitement ce genre de produits hautement cancérigènes.
 
L’AIEA est en train d’enquêter…
… à suivre !
 
 
sources :
 
 
 
Mise à jour 11/11/11 à 23h30 : de l'iode-131 a également été détecté en Slovaquie et dans le nord de l'Allemagne. Cette pollution concerne donc l'ensemble de l'Europe centrale (environ 500 000 km²). 
 
Mise à jour 12/11/11, 1h45 : Le site public de surveillance de la radioactivité en Europe pointe la Slovénie et la Croatie. Etrange que l'AIEA ne signale pas ces pays dans leur liste ! D'après cette carte, de l'iode-131 a été détecté à Zagreb, à Ljubljana, entre ces deux villes à la centrale nucléaire de Krsko, et à la limite des trois pays Croatie-Hongrie-Serbie.
Deux centrales nucléaires sont susceptibles d'être concernées par ces rejets d'iode-131 : la centrale de Krsko (Slovénie, qui a déjà eu des problèmes de fuites en 2008, et la centrale de Paks (Hongrie).
 
Mais en fait, quand on fait une recherche sur le Césium 137, on obtient les mêmes points. Puis, avec une recherche sur le Césium 134, seule la centrale de Krsko est concernée.
 
A l'AIEA de trancher maintenant, et de dire la vérité !
 
iodecroatiegoogleearth.jpg
 
Mise à jour 13/11/11, 21h30 :  la Criirad fait ce communiqué sur son site :
"Note : l'AIEA a signalé le 11 novembre 2011 que de l'iode 131 a été détecté à de très faibles niveaux dans l'air ambiant en Europe centrale "ces derniers jours" . Selon l'agence de presse Reuters les services compétents de la République Tchèque ont détecté des traces d''iode 131 fin octobre. De faibles niveaux d'iode 131 auraient été mesurés dans le nord de l'Allemagne et en Hongrie. L'origine de cette contamination n'est pas établie. Le laboratoire de la CRIIRAD est en vigilance renforcée."

Selon le site SimplyInfo, la pollution pourrait provenir de Pologne ou de Russie où se trouvent les deux seuls réacteurs médicaux connus dans la région proche de la République tchèque, à l'est des zones de détection de l'iode 131. Ce sont les réacteurs Maria en Pologne et le réacteur de Rosatom dans le Dimitrovgrad en Russie. Le réacteur Maria en Pologne est plus proche de la détection des zones d'iode dans l'air ; il était à l'origine un réacteur de recherche et a été converti en 2010 pour faire des radio-isotopes médicaux comme l'iode 131.

     

 

Toutefois, SimplyIfo n’a pas de confirmation de ces hypothèses.    

Le mystère reste donc entier pour l’instant.

 

 

 

Mise à jour du 13/11/11, 22h10 : Selon Associated Press of Pakistan, La PASA (Pakistan Atomic Energy Commission) vient de réfuter une nouvelle (*) parue dans un article de presse nationale et internationale alléguant que la radioactivité plus élevée que la normale remarquée dans certaines parties de l'Europe pourrait provenir du récent incident à la centrale nucléaire de KANUPP. Dans un communiqué public, elle affirme qu'il n'y a eu aucune fuite de radiations dans l'environnement de KANUPP le 19 octobre. Il y a eu seulement un déversement d'eau lourde dans le bâtiment de confinement, qui a été mis sous contrôle en suivant les procédures de routine.

 

« La libération de l'iode-131 n'est pas possible sauf s'il ya une panne de combustible nucléaire, tandis que l'incident de fuite de KANUPP impliquait de l’eau lourde qui contient du tritium et non pas l'iode-131 ».  
De plus, les niveaux de radiation les plus élevés ont été détectés en Pologne et en Ukraine, vant que l'incident de KANUPP n’ait eu lieu. On peut ajouter que même s'il y avait une fuite à KANUPP, il n’aurait pas pu avoir voyagé en Europe sans laisser aucune trace dans les environs où aucun niveau inhabituel n’a été détecté.

 


(*)Le porte-parole de l'agence de l'énergie atomique polonais aurait dit : « Des rapports non confirmés suggèrent qu'il peut y avoir eu un incident dans une centrale nucléaire au Pakistan, mais cela nécessite une confirmation supplémentaire». 

 

 

 

 

 

Mise à jour du 14/11/11, 0h30 : d'autres hypothèses exposées dans le site Ex-SKF (article et commentaires).

 

- un accident dans une installation d'armes en Iran ?

 

- le résultat de spallations de Fukushima par les retombées des dernières éruptions solaires ?

 

- des problèmes à l’ex-centrale de Tchernobyl ?

 

 

Mises à jour suivantes : cliquer ici.

 

 

 

 

 

 

 

 
 

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 16:39

cattenom.jpgLes journalistes ont rivalisé d’imagination pour  nommer les intermittents du nucléaire : les bagnards du nucléaire, les clochards du nucléaire, les invisibles du nucléaire, les serfs de l'atome, les esclaves du nucléaires, les trimardeurs du nucléaire…

Le dernier reportage de Pascale Pascariello dans l’émission « La tête au carré » sur France Inter en dit encore long. Mais n’a-t-on déjà pas tout dit sur ce sujet ? Pourquoi cette situation scandaleuse perdure ? Tout simplement parce que le nucléaire a un coût qu’EDF ne veut plus assumer, au risque de mettre les centrales nucléaires en situation d’avoir un accident majeur.

 

Aujourd’hui, tout est dénoncé, tout est su, et rien ne bouge. C’est comme si l’on attendait stupidement que l’accident irrémédiable arrive. Les conditions de vie et de travail des intérimaires sont scandaleuses, les prises de risque décidées par EDF envers la population française sont honteuses. Tellement honteuses que les dirigeants coupent court à tout débat sur le sujet de la sous-traitance dans le nucléaire. On se souvient d’Eric Besson qui a fui un plateau de télévision, maintenant c’est Philippe Druelle, directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF, qui met fin à un interview (voir la transcription de l’interview ci-dessous). Vous rendez-vous compte que nous sommes dirigés par des gens qui fuient la réalité ?

 

Avant la catastrophe de Fukushima, la situation était identique dans le nucléaire japonais. Si vous ne l’avez pas encore fait, lisez absolument le témoignage de Norio Hirai, qui laisse son manifeste posthume : Témoignage de Norio HIRAI, chaudronnier du nucléaire : « Les centrales nucléaires sont construites par des gens incompétents »

 

Aujourd’hui, quel avenir veut-on pour la France ?

 

 

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Transcription de l’interview avec Philippe Druelle, directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF :

 

Philippe Druelle : Nous avons acquis l’intime conviction que techniquement nos installations sont capables de fonctionner jusqu’à 60 ans.

Donc la maintenance des installations ne peut se faire que lorsque le réacteur est à l’arrêt, sur des périodes très courtes et très limitées dans le temps, donc cette activité de maintenance est une activité saisonnière.

Pascale Pascariello : En même temps, ce qui est étonnant, c’est que dans les centrales maintenant il y a des sous-traitants qui restent à l’année.

Philippe Druelle : Oui, effectivement, on a un certain nombre d’emplois dits permanents dans nos centrales.

Pascale Pascariello : Il y a eu un rapport également paru en juin 2011 qui s’interroge sur la sous-traitance en cascade.

Philippe Druelle : Aujourd’hui, la maintenance nucléaire, environ 80% de cette maintenance est assurée par ces entreprises prestataires. Qu’on se comprenne bien, EDF reste maître de ce qu’il fait chez lui, c’est-à-dire : la définition de ce que l’on doit faire, la nature des travaux que l’on doit faire, la façon dont ces travaux doivent être faits, la vérification que ces travaux sont bien faits, c’est de la responsabilité d’EDF, et c’est l’exercice de son contrôle qu’elle exerce sur les entreprises prestataires.

Pascale Pascariello : Comment EDF, qui ne pratique plus, peut surveiller ?

Philippe Druelle : Pour faire faire faut-il savoir faire. On a augmenté le nombre de surveillants formés, c’est là-dessus que nous travaillons.

Pascale Pascariello : C’est possible d’avoir un ordre d’idée de l’augmentation du nombre de surveillants ?

Philippe Druelle : Euh, ça… Donc, on a une demande de l’ASN, je peux vous garantir qu’on progresse. Je peux vous garantir que c’est le cas, on y travaille fortement.

Pascale Pascariello : 80% des doses sont prises par les salariés de la sous-traitance.

Philippe Druelle : Nous industriels, c’est aussi notre responsabilité, c’est de faire en sorte que bien sûr la loi soit respectée. Puisque vous avez beaucoup de chiffres, vous devez aussi avoir celui-là, je vous en rajoute un : c’est que la dosimétrie prise par les intervenants a quand même été divisée par trois en plus de 10 ans. Donc ensuite, qui prend la dose, c’est très fortement lié à l’activité menée par chacune des personnes.

Pascale Pascariello : Est-ce que cette sous-traitance est aussi voulue parce que ça permet de ne pas prendre en charge les doses prises par les salariés de la sous-traitance ?

Philippe Druelle : Euh…Alors. Moi je vous invite à venir voir comment ça se passe sur un site, concrètement. Plutôt qu’en parler, venez voir concrètement comment on y vit, comment les sous-traitants y travaillent.

Pascale Pascariello : Je serais venue volontiers. Je suis allée dans une autre centrale. J’ai pris avec moi des témoignages que j’ai pu avoir sur un surveillant. Il dure 1 minute 30. Donc si vous voulez on peut l’écouter. Je l’ai gravé sur un CD [« Je suis désolé mais »… dit une voix féminine en fond] pour vous donner un aperçu de ce que j’ai entendu. Est-ce que vous voulez qu’on l’écoute ?

Philippe Druelle : Non, non non, Mais… Je… Après, comment dirais-je, vous êtes libre d’interroger les gens que vous souhaitez. Il n’y a pas d’état d’âme là-dessus.

Pascale Pascariello : Non non. Mais justement je vous fais part, je vous invite à écouter les gens que j’ai rencontrés et également ceux qu’on appelle les nomades du nucléaire qui vivent dans des campings, dans des conditions justement de vie et de travail assez déplorable.

Philippe Druelle : Je lis dans des journaux des témoignages divers et variés. Je suis à l’aise avec ça. Moi je vous explique qu’en tant que patron et en tant qu’industriel, les actions qu’on mène.

Quelqu’un : « De toute façon, on ne va pas continuer à… parce que je crois que vous avez votre… »

Philippe Druelle : oui

Pascale Pascariello : Ah bon, vous arrêtez ? Pourquoi ? Parce que j’ai parlé des conditions de vie des sous-traitants ?

Quelqu’un : Bon je suis désolée, je vous avoue qu’on est un petit peu en retard, euh..

Pascale Pascariello : Bon il n’y a pas de réponse, quoi…

 

Mathieu Vidard : Gros malaise, Pascale Pascariello, la direction d’EDF refuse donc de parler des conditions de travail et de vie des sous-traitants.

Pascale Pascariello : Oui, il coupe court à l’interview ».

 

Lien pour écouter l’émission complète :

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=191435

 

Présentation de l’émission :

La sous-traitance dans le nucléaire, un reportage de Pascale Pascariello

Près de 80% de la maintenance des installations nucléaires est aujourd’hui sous-traitée.

« EDF utilise pas loin de 20 000 personnes en sous-traitance, aux cotés de ses 20 000 salariés. C'est vraiment un souci ! Ces sous-traitants doivent être formés, travailler dans de bonnes conditions, être bien protégés, bien surveillés ». Ce cri d'alarme a été lancé le 29 aout dernier par le Président de l'Autorité de Sureté nucléaire, André-Claude Lacoste, en charge de veiller sur les 19 centrales françaises.

Nous sommes donc allés voir ceux qui entretiennent les centrales. Certains sont des "nomades" qui vont de centrales en centrales et logent dans des campings ou des gites. Souvent interdits de parole sous peine de licenciement, les sous-traitants du nucléaire éprouvent aujourd'hui le besoin d'alerter l'opinion sur les risques qu'ils encourent et sur la dégradation des conditions d'intervention à l'intérieur des centrales.

Les témoignages que nous avons pu recueillir sont instructifs : « Je suis tout seul dans l'atelier de décontamination mais je ne sais pas faire. Donc le boulot est mal fait»affirme un décontamineur à l’abri des regards non loin de la centrale dans laquelle il intervient depuis près plus de 15 ans.

A quelques heures de route de là, dans un autre site nucléaire, un jeune homme de 22 ans vient de finir sa journée. De la grande distribution, il s'est reconverti dans le nucléaire. Las, il s'assoit à mes côtés dans un petit bureau attenant à la centrale : «Souvent on m'a demandé de faire des trucs seuls comme vérifier des fuites ou décontaminer alors que je ne suis pas habilité à le faire » explique t'il, décidé à quitter ce travail trop dangereux.

Encore des kilomètres et une autre centrale plus loin, nous arrivons dans un camping occupé en cette fin d'été non par des vacanciers mais des sous-traitants. Devant une caravane de 6 mètres carrés, Fred, intérimaire, et deux de ses collègues acceptent de faire part de ce qu'ils vivent, épuisés par leur condition de travail : « Au bout d'un moment y en a qui vont péter les plombs (...) C'est de la survie ». Du côté des agents EDF, le malaise se ressent également. Les agents EDF en charge de veiller à la maintenance des installations nous confient qu' « au bout du compte, on ne surveille pas comme il faut, et parfois on ne surveille pas du tout ! ».

Nous avons donc rencontré des salariés de la sous-traitance et de EDF, et nous avons également interrogé Annie Thebaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l'Inserm, Thomas Houdré, directeur des centrales à l'Autorité de Sureté Nucléaire, Philippe Druelle, directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF et Pierre-Yves Cuche, ancien directeur de la centrale de Tricastin.

 

 

 

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Plus de documentation sur la sous-traitance dans le nucléaire :

 

Le scandale de la sous-traitance dans les centrales nucléaires   (Blog de Fukushima)

La sous-traitance nucléaire explose (OWNI).

 

 

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 23:24

Les émissions parlant de Fukushima en France sont suffisamment rares pour qu’on les signale.

 

France Culture diffusait le 19 septembre l’émission « Du grain à moudre » intitulée :

Peut-on désinventer le nucléaire ?

 

isnard-et-laponche.JPG Olivier Isnard

 et Bernard Laponche

 

 

Présentation :

« De la même manière qu’il y eut un ‘avant’ et un ‘après’ Tchernobyl, il y aura un ‘avant’ et un ‘après’ Fukushima. Six mois après le séisme et le tsunami qui ont mis en péril la centrale japonaise et traumatisé la population, la question de la pérennité du nucléaire civil reste plus que jamais d’actualité. Depuis cet accident, la Suisse a décidé de sortir du nucléaire en 2034, l’Allemagne dès 2022. L’Italie, de ne pas y revenir, comme cela avait été un temps envisagé.

Hier, le conglomérat industriel allemand Siemens a annoncé à son tour qu’il renonçait à cette technologie, pour se consacrer pleinement aux énergies renouvelables. Le nucléaire : trop dangereux aux yeux de nos plus proches voisins.

 Cette série de décisions, d’en finir une bonne fois pour toutes, contraste fortement avec l’attitude de la France. C’est qu’il n’est pas facile de remettre en cause une politique énergétique fondée depuis les débuts de la Vème République sur la primauté de l’atome.

L’électricité que nous consommons aujourd’hui est fournie, pour les trois quarts par l’énergie nucléaire. Avec ses 19 centrales et ses 58 réacteurs en activité, la France est le pays le plus nucléarisé au monde. Et pas forcément le plus sûr.

Selon une enquête récente de l’Autorité de sureté nucléaire, aucune de nos centrales ne prendrait correctement en compte le risque sismique. Eric Besson, le ministre de l’énergie, avait donc beau jeu aujourd’hui de plaider, devant l’AIEA à Vienne, en faveur d’une généralisation des tests de résistance à tous les réacteurs du monde.

La France ne semble donc pas prête à sortir du nucléaire. Mais, et c’est un changement notable, ceux qui la dirigent ou la dirigeront demain, sont désormais disposés à en débattre, comme l’a prouvé la première confrontation télévisée entre les candidats à la primaire socialiste. L’idée d’une sortie du nucléaire n’est plus taboue Mais s’agit-il vraiment d’une bonne idée ?

 

Peut-on désinventer le nucléaire ?

Pour y répondre, Hervé Gardette recevait :

 

- Olivier Isnard, chercheur à l'Institut radiologique de sûreté nucléaire (IRSN), adjoint au chef du service des situations d'urgence et d'organisation de crise

 

- Jacques Foos, professeur honoraire au Conservatoire national des Arts et Métiers et auteur du livre Peut-on sortir du nucléaire ? Après Fukushima, les scénarios énergétiques de 2050 à paraître aux éditions Hermann le 24 octobre 2011

 

- Bernard Laponche, physicien nucléaire, politologue et auteur du livre En finir avec le nucléaire à paraître aux éditions du Seuil le 6 octobre 2011 »

 

 

Pour écouter cette émission :

http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-4311981#reecoute-4311981

(39 minutes)

 

Durant cette émission, encore des propos très ambigus d’Olivier Isnard (IRSN) :

 

« Ce qu’on ressent de la société japonaise, c’est une défiance de plus en plus forte vis-à-vis de… vis-à-vis du… du pouvoir… du pouvoir politique et de.. et des mesures qu’ils sont en train de prendre. Euh… On est dans une période, par rapport à cette crise, où finalement, on n’attend plus de son pays de nous protéger de manière arbitraire, mais d’instaurer une discussion, une ouverture à la société civile, où un débat s’instaurerait entre cette société et l’état et le pouvoir politique pour trouver ensemble euh... ben… une certaine acceptation de la vie dans un territoire contaminé. Ce qui n’est à l’heure actuelle pas le cas, et donc la défiance vis-à-vis des mesures prises par l’état et bien évidemment le problème posé par le nucléaire au Japon se fait de plus en plus important. »

 

Mais face au discours pronucléaire invraisemblable de Jacques Foos, le représentant de l’IRSN a insisté sur les réels dangers du césium. De plus, il a bien expliqué la différence fondamentale existant entre une irradiation naturelle provenant du sol et une contamination interne via la chaîne alimentaire comme c’est le cas au Japon actuellement. Merci à lui d’avoir recentré les informations de base.

 

Merci aussi et enfin à Bernard Laponche d’avoir rétabli la vérité sur les dangers de la radioactivité et la nécessité de sortir du nucléaire !

 

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 22:55
Nucléaire, une vision d'avenir pour l'énergie ?
C’était l’avis d’Anne Lauvergeon, alors présidente générale d'Areva, qui s’exprimait le 4 mai 2011 à New-York lors d’une conférence au CFR, le Council on Foreign Relations, organisme qui a pour but d'analyser la politique étrangère américaine et la situation politique mondiale.
 
La vidéo et la transcription originales sont disponibles à cette adresse :
Le sous-titrage en français vient d'être réalisé d'après la transcription CFR en anglais. Merci à Kna qui a réalisé cette traduction et sa diffusion sur YouTube en 4 parties.
 
On pourrait penser que c’est servir Areva de diffuser ce discours, mais au contraire, je pense qu’il faut bien connaître les positions et les objectifs de cette firme pour mieux les dénoncer et les combattre. Je diffuse donc ce lien dans le blog de Fukushima comme archive documentaire, car il ne faut jamais oublier que le MOX du réacteur 3 de Fukushima Daiichi a bien été produit et livré par Areva.
 

 
 
.Télécharger le texte entier de la conférence en format pdf :
   
.Quelques phrases commentées :
 
 partie 1, 13:18
 « Au Etats-Unis comme en Europe, l’énergie nucléaire reste un problème émotionnel. »
Je répondrai deux fois non.
D’abord parce que l’ensemble de la planète, et plus particulièrement l’hémisphère nord, a « profité » des retombées radioactives dues à l’accident de Fukushima. Des radionucléides qui se déposent partout, même à faible dose, ce n’est pas de l’émotion.
Et puis non, nous ne sommes plus sous l’émotion des premiers jours, nous connaissons pertinemment les dangers du nucléaire et c’est de manière tout à fait calme et posée que nous revendiquons l’abandon de cette énergie.
D’ailleurs, Anne Lauvergeon a bien fait attention de ne pas mentionner le Japon, car là-bas, au-delà de l’émotion, même cachée, il y a la contamination généralisée des produits et des sols, et ce n’est pas l’émotion qui fait crépiter les compteurs Geiger !
 
partie 1, 13:54
« Et la nouvelle génération de réacteurs, la troisième « + », comme l’EPR, comme ATMEA, comme KERENA, sont plus sûres grâce à l’expérience tirée de crises comme TMI, Tchernobyl et le 11 septembre. »
Anne Lauvergeon fait un lapsus et parle du retour d’expérience du 11 septembre au lieu du 11 mars… Considère-t-elle la catastrophe du 11 mars comme un attentat ?
 
partie 2, 3:09
 « Nous parlons de rien de moins que de gagner la course contre le changement climatique et la sécurité énergétique, rien de moins que la construction du futur de l’énergie propre pour les Etats-Unis et pour le monde. »
Alors que la catastrophe de Fukushima n’est pas encore terminée, c’est assez insoutenable d’entendre cette phrase ! Pour trois raisons :
1. Après Three Mile Island et Tchernobyl, Fukushima vient encore de démontrer que la sécurité énergétique ne se fera jamais avec l’énergie nucléaire.
2. D’autre part, affirmer que le nucléaire est une énergie propre est un mensonge honteux. Le nucléaire pollue à la source lors de l’extraction de l’uranium, il pollue en fonctionnement en relâchant en permanence une légère radioactivité dans l’environnement, et il pollue enfin la terre pour des milliers d’années avec ses déchets radioactifs indestructibles.
3. Enfin, la course contre le changement climatique ne sera jamais gagnée avec l’aide du nucléaire ! L’Agence Internationale de l’Energie a calculé que la contribution du nucléaire à la réduction des émissions de CO2 serait d’à peine 6 % pour un coût d’au moins 1 000 milliards d’euros... contre 54 % pour les économies d’énergie et 21 % pour les énergies renouvelables, à un coût très inférieur ! (1)
 
partie 2, 7:20
« A la fin, vous avez seulement 4% du combustible usagé d’origine. Les 4% restant, nous travaillons beaucoup pour les faire disparaître aussi et pour s’assurer que tout sera brûlé. En laboratoire, nous savons comment faire disparaître ces derniers 4%. »
Anne Lauvergeon est une magicienne. En 3 phrases, pfouit, elle fait disparaître des tonnes de déchets radioactifs ! C’est invraisemblable d’entendre ça. C’est un discours trompeur et mensonger. Dans la partie 3, en réponse à une question d’un journaliste, elle fait disparaître l’hydrogène… Avec Areva, le monde devient si simple…
 
Pour terminer, si vous ne l’avez pas encore fait, je vous encourage à voir l’interview de Jérémy Rifkin avec la vidéo intitulée « Le nucléaire est mort ». Son discours va à l’opposé de l’ex-PDG d’Areva et ses arguments sont plutôt convaincants.
 
 
(1) Agence Internationale de l’Energie, "Energy technology perspectives 2008, Scenarios and strategies to 2050", 2008 ; cité dans Les cahiers de Global Chance n°25, "Nucléaire : la grande illusion", 2008, p.17.
 
 
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Autre article sur Anne Lauvergeon dans ce blog :
 

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 14:31

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Hier, jeudi 4 août 2011, quatre mois et deux jours après la création de ce blog, mon compteur de visiteurs uniques a dépassé le nombre de 100 000, correspondant à l’ouverture de plus de 230 000 pages. Cela ne veut pas dire grand-chose à vrai dire, c’est juste un nombre. Mais quand même, symboliquement ... Pour autant, cela ne signifie pas que 100 000 visiteurs différents sont venus visiter ce blog : ce total est la somme des totaux de visiteurs uniques par jour.

 

Quand j’ai commencé ce blog début avril, je ne m’attendais pas à ça. En fait, je remarque que moins les médias traditionnels parlent de la catastrophe de Fukushima et plus le blog est visité. Il est certain qu’à force de ne pas traiter correctement l’information, ils vont perdre des lecteurs et des auditeurs qui se tourneront de plus en plus vers l’Internet.

 

Cet été, vous êtes entre 1000 et 2000 par jour à visiter le blog de Fukushima selon les articles et les évènements. J’aimerais pouvoir poster plus d’informations, car il y en a beaucoup, mais la recherche d’informations vérifiées, la rédaction d’un article et la gestion d’un site prend du temps et une journée n’a que 24 heures. C’est pourquoi je mets en page d'accueil la liste des sites des veilleurs de Fukushima où vous pouvez trouver des fils d’info au jour le jour, des forums techniques, des forums sociaux, des analyses, des revues de presse, des documents, etc. de grande qualité.

 

Je suis enchanté que tant de monde diffuse de l’information sur Fukushima, et également heureux que beaucoup d'internautes s’y intéressent, car cela montre que nous sommes arrivés à un tournant historique en matière d’énergie. Car le 21ème siècle va devenir le siècle de l’économie d’énergie et de l’énergie renouvelable.

 

Les historiens ont pour habitude de faire commencer les siècles à des moments clés de l’Histoire. Par exemple, le 18ème siècle historique a commencé en 1715 avec la disparition de Louis XIV et l’avènement des Lumières, le 19èmesiècle a commencé en 1815 avec la défaite de Napoléon et le Traité de Paris qui a réorganisé l’Europe, le 20ème siècle a débuté en 1914 avec l’abandon de la paix et la généralisation de l’industrie polluante. Je propose que le 21ème siècle historique commence en 2011 avec la catastrophe de Fukushima et la sortie progressive de l’énergie nucléaire. De plus, cette crise nucléaire arrive au même moment qu’une grave crise financière mondiale, ce qui n’est sans doute pas sans rapport puisque ce sont bien les actionnaires du nucléaire qui font baisser les coûts de production au mépris des règles de base de la sécurité, autant pour la construction des réacteurs que pour leur maintenance.

 

L’Allemagne, l’Italie, la Suisse et l’Autriche ont déjà décidé de sortir du nucléaire, ces pays nous montrent la voie. Le Japon, suite aux conséquences tragiques de la dissémination de la radioactivité dans l’île, va bientôt se réveiller et prendre également cette décision, les déclarations du premier ministre Naoto Kan vont d’ailleurs dans ce sens. Même si cela doit encore prendre quelques années, le processus est enclenché et plus rien ne pourra l’arrêter.

 

Puisse la France et les autres puissances mondiales encore trop engagées dans cette énergie prendre cette décision assez tôt !

 

Cela dépendra de nous, chers visiteurs. En attendant, 100 000 mercis à vous pour votre fidélité. Et 100 000 mercis aux autres veilleurs de Fukushima de continuer à diffuser de l’information de qualité.

 

Continuez à vous informer, passez le message de l’abandon de l’énergie nucléaire et portez le flambeau des énergies propres partout où vous pouvez ! Il en va de l’avenir pérenne de nos sociétés et de la sauvegarde de l’espèce humaine.

 

Pierre Fetet

 

 

 

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avatar-le-blog-de-fukushima.jpg Si vous découvrez mon blog, vous pouvez prendre connaissance des 181 posts ou article classés par ordre chronologique à cette page :

http://fukushima.over-blog.fr/pages/Articles_du_blog_de_Fukushima-5491927.html

 

 

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Pour ceux que ça intéresse, voici l'image de mes statistiques fournies par Overblog

(en orange, les 19 derniers jours, en grisé, les 30 jours précédents)

 

100000stats.jpg

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 01:54

DSCF2325Trop de mauvaises nouvelles depuis plusieurs mois pour ne pas souligner les bonnes ! Cette semaine, au Japon et en France, deux personnalités se sont fait remarquer par leurs propos au sujet de la sortie du nucléaire. Même si ce ne sont que des paroles, elles marquent le début du tournant mondial provoqué par la catastrophe de Fukushima : l’industrie nucléaire étant à la fois trop dangereuse et plus du tout rentable, l’humanité va progressivement quitter cette ère honteuse pour les générations futures. Bien évidemment, cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique, il faudra sans doute plusieurs décennies, mais si les hommes politiques au pouvoir commencent enfin à prendre conscience de la nécessité du changement, on est sur le bon chemin.

 

Kan_Naoto.jpg Naoto Kan (photo Sebastian Pinera)

 

« Le risque nucléaire est trop fort »

 

Naoto Kan, premier ministre du Japon, a déclaré mercredi : « On ne peut plus soutenir que la politique menée jusqu’à présent garantisse la sécurité de l’exploitation de l’énergie nucléaire. Nous devons concevoir une société qui puisse s’en passer. »

Quelle audace ! Et quelle surprise ! Avant l’accident de Fukushima, ce même homme prévoyait une augmentation de la part de l’électricité nucléaire dans la production totale à plus de 50% d’ici à 2030, contre quelque 30% en 2010. Aujourd’hui, il envisage de revoir de fond en comble la politique énergétique du Japon : Naoto Kan plaide pour une « réduction progressive » de la part de l’électricité nucléaire au profit des énergies renouvelables (solaire, éolienne, biomasse, etc.) avec pour objectif de s’en affranchir totalement.

Evidemment, les médias, sous influence financière de Tepco, ont vivement critiqué les propos du premier ministre. Mais malgré son impopularité au Japon, il a indiqué qu’il quitterait le pouvoir une fois adopté un texte sur les énergies renouvelables. Il est clair que les Japonais, de moins en moins favorables à l’énergie nucléaire, vont maintenant attendre des actes, car si « l'abandon du nucléaire est une idée qui monte en puissance" selon l'Asahi, elle "ne doit pas être seulement un slogan", poursuit le Mainichi.

 

Aujourd’hui, seuls 19 réacteurs sur 54 sont en activité au Japon, ce qui montre la grande faiblesse de cette énergie en cas de tremblement de terre.

 

 

éric besson Eric Besson

 

« Nous allons étudier tous les scénarios possibles du mix énergétique des années qui viennent », « Aucun scénario ne sera écarté, y compris, les scénarios de sortie du nucléaire »

 

Eric Besson, pronucléaire notable et ministre français de l’industrie, a précisé qu’une étude prospective était lancée afin d'envisager les scénarios de sortie du nucléaire. Ce programme s’appelle « Energie 2050 ». « Ce programme, qui vient de démarrer et sera piloté par Bercy, prévoit le passage en revue de toutes les sources d'énergie, de la demande et des « sources de production », a précisé Eric Besson sur Europe 1. La grande nouveauté, c’est que parmi les hypothèses, la fin du nucléaire à l'horizon 2040-2050 sera envisagée, ce qui est une grande première pour l'exécutif français.
Bien que le gouvernement, Nicolas Sarkozy en tête, soit favorable à l’énergie nucléaire, les Français sont en train d’évoluer sur le sujet : suite à la catastrophe de Fukushima, les récents sondages montrent qu’une majorité de Français ne sont pas favorables à cette énergie et de ce fait, il est probable que l’énergie sera un thème fort lors de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2012.

Fukushima a fait bouger les choses. Avant, on ne parlait pas de nucléaire, c’était un sujet tabou. A partir de maintenant, cela devient un enjeu électoral et chaque parti s’en empare : alors que sans surprise Europe-Ecologie-les-Verts veut mettre en œuvre une sortie rapide du nucléaire, le PS, plus divisé, envisage soit une dénucléarisation sans fixer d'échéance (Martine Aubry), soit une réduction de la part de l'atome à 50% d'ici 2025 (François Hollande), soit une sortie d'ici 40 ans (Ségolène Royal).

 

A chacun maintenant d’aider les politiques qui nous gouvernent ou qui vont nous gouverner à faire bouger la ligne encore plus loin,

- en les informant sur ce qui se passe réellement au Japon,

- et en leur indiquant que l’énergie sera un sujet clé pour les prochaines élections.

 

Aujourd’hui en France, de nombreuses centrales nucléaires sont en passe de devoir être arrêtées à cause du manque d’eau dans les rivières qui assurent le refroidissement des cœurs, ce qui montre une autre faiblesse de cette énergie (voir article de l’observatoire du nucléaire).

sources :

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/bffd2e40-ad8f-11e0-afdb-44023cd0aa9f

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/07/13/04016-20110713ARTFIG00632-le-japon-envisage-de-sortir-du-nucleaire.php

http://www.sciencesetavenir.fr/depeche/nature-environnement/20110714.AFP7124/japon-le-premier-ministre-kan-critique-pour-la-vacuite-de-ses-propos-sur-le-nucleaire.html

http://www.francesoir.fr/actualite/politique/sortir-du-nucleaire-gouvernement-cogite-116878.html

 

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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 12:30

lauvergeonLa nouvelle est tombée le 12 juillet, révélée par le Point, mais la décision avait été prise depuis quelques semaines par les actionnaires de Libération : Anne Lauvergeon sera bientôt présidente du conseil de surveillance du journal "Libération". Pour mémoire, en 1999, DSK la nommait PDG de la COGEMA, en 2001 elle fondait le groupe AREVA dont elle prenait la tête et en 2011, il y a quelques jours, elle était remplacée par Luc Oursel.

 

Donc maintenant c’est clair, la femme reconnue parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde va orienter Libé.

 

« Libération » journal pronucléaire ? Ca va faire drôle. Quoique… Sylvestre Huet, journaliste scientifique du journal nous avait déjà habitués à cette tournure éditoriale. Son dernier article sur Fukushima, daté du 6 juillet, est juste là pour dire quelle est la bonne information :

Sylvestre-huet.jpg« Des acteurs sociaux conduits par des objectifs, convictions et intérêts divers voire divergents interfèrent avec une bonne information des citoyens. »

 

A vrai dire, ce journaliste n’aime pas les associations indépendantes, il l’avait prouvé en descendant en règle la Criirad dans son article du 17 juin :

« Il est regrettable de constater que la CRIIRAD ne joue pas son rôle de contre-expertise citoyenne, rôle nécessaire et souhaitable, par défaut de compétence... »

 

Car le journaliste scientifique ne prend en compte que l’information officielle, qu’elle provienne de Tepco, du gouvernement japonais ou de l’IRSN, et s’en explique dans son article du 23 juin :

« Les sources d'informations "officielles" sont diverses, selon qu'elles émanent de l'industriel (la TEPCo), de l'Autorité de sûreté japonaise, du gouvernement japonais. Elles sont très souvent incompréhensibles directement. Et l'effort d'explication de l'industriel est la plupart du temps proche de zéro. Volonté d'embrouiller tout le monde ou incapacité ? Je ne peux trancher, il faudrait vivre au Japon pour cela. ».

 

Ah bon, donc comme on ne vit pas au Japon, on ne peut avoir d’avis tranché ! Dommage d’entendre cet aveu de la part d’un journaliste scientifique, alors que les faits, rien que les faits, montrent que le gouvernement japonais et Tepco ont caché la fusion des cœurs de Fukushima Daiichi durant des mois !

 

Le dernier article scientifique du blog de Sylvestre Huet a été celui consacré à la décontamination de l’eau, le 22 juin, il y a 3 semaines maintenant. Un article à la gloire d’Areva ou il parle d’une « boucle fermée » (ça me rappelle le discours de l’IRSN). Cela voudrait-il signifier que la catastrophe de Fukushima est terminée ? Il n’y a plus rien à dire ? Qui parlera à l’avenir des coriums ingérables et des vapeurs hautement radioactives qui s’échappent en continu de la centrale ? Qui parlera du combat de la population japonaise pour être véritablement informé ?

 

Peut-être va-t-il falloir s’informer de manière différente maintenant ?

 

 

A lire aussi, cette lettre ouverte d'Agir pour l'environnement :

« Anne Lauvergeon, future présidente du conseil de surveillance de Libération : l'aberration ! »

    et puis

"Anne Lauvergeon, ministrable, lâchée sur la gauche à huit mois de 2012".

 

 

Autres sources :

http://www.energie2007.fr/actualites/fiche/3448/areva_nucleaire_lauvergeon_liberation_twitter_reactions_130711.html

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/exclusif-anne-lauvergeon-bientot-presidente-du-conseil-de-surveillance-de-liberation-12-07-2011-1352167_52.php

http://elysee.blog.lemonde.fr/2011/06/16/areva-aucune-decision-nest-prise-assure-lelysee/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_femmes_les_plus_puissantes_du_monde_selon_Forbes#Top_10_de_l.27ann.C3.A9e_2011

 

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 00:06

village bureQuel point commun existe-t-il entre Bure, ce petit village de la Meuse, et la centrale de Fukushima Daiichi ? Il est très simple : la folie des hommes d’aujourd’hui qui méprisent les générations futures pour des milliers d’années.

 

 

 

 

 

A Fukushima Daiichi, le feu nucléaire continu et incontrôlable pollue et va polluer irrémédiablement le sol japonais de toutes sortes de radionucléides très toxiques tels que le césium ou le plutonium, mais aussi le strontium-90, émetteur béta pur très "mordant" et non décorporable (2.9% des produits de fission), le technétium-99 pour ses particules très fines et sa demi-vie de 211.000 ans (3%), le zirconium-93 pour sa durée de demi-vie "record" de 1.530.000 ans (3.2%), le zirconium-96 qui bat encore le précédent à plate couture 3.8*10^17 années (3.2%) (1).

 

A Bure, on s’apprête à enfouir les déchets hautement radioactifs de toutes les centrales nucléaires de France, sans possibilité de réversibilité, condamnant cette région à la contamination des sols et des nappes phréatique pour des milliers d’années.

Labo-aerien.jpg "Laboratoire" de Bure

 

Il faut vraiment se mobiliser contre ce projet délirant, c’est pourquoi je vous convie à faire passer l’appel des militants de la maison de la résistance à la poubelle nucléaire de Bure.

 

bure1

 

 

MAISON DE RÉSISTANCE À LA POUBELLE NUCLÉAIRE DE BURE

 

COLLECTIF BURE ZONE LIBRE

 

APPEL À BÉNÉVOLES – ÉTÉ 2011

 

 

En Meuse, aux tréfonds du « Far East », l'industrie criminelle de l'atome veut camoufler sous terre les pires matières qu'elle ait créé : ses déchets hautement radioactifs, toxiques pour des centaines de milliers d'années !

 

bure2.jpgHeureusement, depuis plus de dix ans, la résistance à ce projet morbide s'organise. Les opposants à la décharge nucléaire de Bure ont notamment réussi à investir et rénover un ancien corps de ferme, symbole de l'implantation de cette lutte dans le temps : c'est la maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure, gérée par le collectif BureZoneLibre.

 

Cette maison a plusieurs facettes : lieu d'accueil et de rencontres des militants, activistes et sympathisants de la lutte antinucléaire, centre de diffusion d'une information libre et indépendante, espace de propositions et d'alternatives énergétiques et organisationnelles.

 

Pour contrer la propagande des nucléocrates la construction d'une salle d'accueil du public attenante à la Maison a été décidée. Elle accueillera des expos sur le nucléaire et ses déchets, des conférences, projections, concerts de soutien, etc. Mais il y a encore beaucoup de travail avant que cette salle puisse ouvrir ses portes au public !

 

Le programme de l'été 2011 est déjà bien chargé : maçonnerie, menuiserie, préparation du festival antinucléaire de Bure, etc. Et aussi toutes les activités quotidiennes d'une grande maison collective : cuisine, jardinage, apéro... bref, il y en aura pour tous les goûts ! Plusieurs stages sont aussi en préparation : moteur à huile, sérigraphie, etc. Rejoignez-nous pour aider à l'organisation ou participer ! Il est également possible de venir avec son projet s'il est autogéré.

 

Passer un moment à la Maison de résistance, au cœur du village de Bure, est une forme de vigie et un acte militant en soi : avec 7 habitants au km², le coin n'a pas été choisi par hasard !

Venez construire avec nous un monde sans nucléaire !

 

 

Plus de détails sur les chantiers prévus cet été sur

 

http://burezoneblog.over-blog.com/

 

 

BURE ZONE LIBRE  

2 rue de l'église 55290 BURE  

03 29 45 41 77  

leherissonvengeur@gmail.com

 

Merci de prévenir de votre arrivée par mail ou par téléphone !

 

 

(1) Merci à Trifouillax pour ces précisions !

source : http://www.forum-rpcirkus.com/t1653p1035-les-informations

 

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 13:26

« L’industrie électro-nucléaire est condamnée ». C’est ce que je retiens de l’excellent article de François Leclerc intitulé « Des promesses n’engageant que ceux à qui elles sont faites ». Depuis le début de la catastrophe de Fukushima Daiichi, il a tenu à jour quotidiennement une chronique éditée dans le blog de Paul Jorion, décrivant tous les évènements concernant la centrale accidentée. Il fait à ce titre partie des infatigables veilleurs de Fukushima.

 

Dans l'article que je reproduis ici en partie, il nous livre son analyse, sans concession pour ce « système oligarchique mondial », exhibant ses « grandes capacités de nuisance ». Toutefois je regretterai un mot de sa conclusion, « spectateurs ». Oui nous allons être les spectateurs de la fin du règne du nucléaire, mais nous pouvons surtout être des acteurs, afin d’accélérer le changement, comme le dit si bien le manifeste Wake up ! Oui François Leclerc, nous allons devoir « nous habituer à penser autrement, à briser le carcan de normes d’une grande indigence et de conservatismes rétrogrades ». Mais la pensée doit se poursuivre par l’action.

 

 

« Des promesses n’engageant que ceux à qui elles sont faites »

 

article de François Leclerc du 7 juillet 2011, invité dans le blog de Paul Jorion.

 

source :

 

http://www.pauljorion.com/blog/?p=25904

 

 

 

fracois-leclerc.jpgLa catastrophe rampante de Fukushima a désormais acquis dans les esprits un statut équivalent à celui de Tchernobyl, il y a vingt-cinq ans. Bien que son scénario soit différent, et que le pire ait été miraculeusement évité dans les tous premiers jours, ce nouveau désastre suscite désormais une profonde réticence à l’égard de l’électro-nucléaire, en dépit de la résilience d’un complexe industriel nucléaire installé au cœur du pouvoir politique.

 

 

 

Mais Fukushima n’a pas fini de dispenser ses leçons, bien que disparu de l’actualité. En premier lieu, parce que Tepco, son opérateur, n’est toujours pas parvenu à reprendre en main la situation à la centrale, qui reste profondément instable et incertaine. En second, parce que les conséquences de la catastrophe se sont désormais propagées sur quatre échelles.

 

 

 

D’abord celle de la centrale elle-même, toujours sous soins palliatifs improvisés, aux installations dévastées et fragilisées, dont le cœur de trois cœurs de réacteurs a fait fusion et où sont stockés dans des conditions précaires d’importantes quantités de combustible. Résultat des attentions dont elle est entourée, Fukushima Daiichi a subi une sorte de mutation, devenue bouilloire a produire non plus de l’électricité mais des masses d’eau hautement contaminée. Sans visibilité sur la poursuite des opérations, de dangereux rebondissements sont toujours à redouter.

 

 

 

Ensuite celle de la région et de la ville de Fukushima, où les 300.000 habitants qui n’ont pas été évacués (80.000 habitants dans un rayon limité de 20 kms autour de la centrale l’ont été) découvrent les servitudes de la vie sous la menace rampante d’une contamination radioactive insidieuse parce qu’invisible, dont les mesures officielles sont sujettes à caution, faisant face aux dissimulations des autorités censées les protéger et leur porter assistance. Soupçon et inquiétude minent de manière permanente la population et impriment leur marque à la vie de centaines de milliers de japonais, qui craignent d’être dans l’avenir considérés comme des parias. Le dos au mur, les autorités ne peuvent se résoudre à ordonner de nouvelles mesures d’évacuation, qui prendraient la forme d’un exode.

 

 

 

Pour ne donner que deux exemples, l’accès aux égouts de la ville de Fukushima a dû être condamné, à la suite de relevés de la contamination des eaux usées, le revêtement des sols des cours d’école a dû être remplacé, les bâtiments scolaires nettoyés au jet d’eau à haute pression.

 

 

 

En troisième lieu, celle du pays tout entier, qui doit déjà faire face aux terribles conséquences du tsunami qui a ravagé des régions côtières entières et fait de leurs habitants des déplacés devenus des assistés ayant tout perdu, maison et travail, y compris les repères de leur vie. 23.000 morts et disparus sont enregistrés. Mais les conséquences de Fukushima vont bien au-delà de la bonne exécution de l’immense chantier de la reconstruction et mettent en question l’avenir du pays dans son ensemble, bouleversant son équation énergétique et impliquant sans attendre une diminution forcée de sa consommation et une reconversion ultérieure de sa production.

 

 

 

Dans l’immédiat, le gouvernement et les autorités régionales cherchent à autoriser la remise en route de nombreuses centrales mises à l’arrêt, et vont utiliser le classique simulacre des stress tests pour en justifier la décision auprès d’une opinion publique désormais sur le qui-vive. Seuls 19 réacteurs sur 54 fonctionnent actuellement, alors que l’apport du nucléaire est de 30% de la consommation.

 

 

 

(…)

 

Lire la suite de l’article sur le blog de Paul Jorion

 

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Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?

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