23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 18:26

DSCF5902Voici la suite de la traduction française de la synthèse du rapport officiel de la commission d’enquête indépendante sur la catastrophe de Fukushima Daiichi. Aux pages 62-70 du document édité en anglais, une annexe intéressante  donne la parole aux travailleurs de la centrale qui se trouvaient sur le site le 11 mars 2011. Le texte reporte les principaux résultats de l’enquête effectuée par la commission auprès de tous les employés, qu’ils soient sous-traitants ou directement sous les ordres de Tepco, accompagnés de graphiques et de témoignages.

Le fait que certaines compagnies sous-traitantes n’aient pas voulu répondre à l’enquête de la commission fausse malheureusement les données. Cela montre en tout état de cause la puissance de ces entreprises de sous-traitance du nucléaire au Japon qui se permettent, sans être inquiétées, de ne pas répondre à une requête du Parlement. Ce défaut d’information est la confirmation de ce nous avions déjà dénoncé avec l’impossibilité de décompter dans le détail le nombre de personnes ayant travaillé à la centrale de Fukushima Daiichi. Le fait qu’il soit impossible de faire une enquête précise, même officielle, est très inquiétant car on ne sait toujours pas ce que sont devenus les travailleurs manquant à l’appel !

______________

 

 

Synthèse du rapport officiel de la commission d’enquête indépendante sur l’accident nucléaire de Fukushima

 

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ANNEXE

 

 

 

Enquête sur les travailleurs de la centrale nucléaire de Fukushima

 

 

 

(traduction : Marie-France Payrault-Gaber)

 

 

 

-        Après l'accident, la plupart des travailleurs de TEPCO n'ont pas été évacués, mais sont restés sur le site afin d'aider, après la catastrophe. Certains travailleurs en sous-traitance ont été évacués le 11 mars à 16 h00. Il a été constaté des problèmes de communication d’informations pour les sous-traitants. Le 11 mars, ceux qui sont restés sur le site n'ont pas reçu d'explications sur l'état de dangerosité de la situation des réacteurs.

-        Les efforts, mis en place pour le processus de contrôle de l'irradiation des travailleurs sur le site de l'usine accidenté, ont été restreints compte-tenu de la situation d'extrême urgence et des moyens de mesure limités disponibles sur place. Il n'y a pas eu de rapport sur les cumuls des doses d'irradiation pour ces individus et aucun effort n'a été fait pour prendre en compte la radiation in-situ. De nombreux travailleurs ont exprimé leur anxiété et frustration sur le manque de contrôle des doses radioactives. Ces besoins doivent être améliorés.

-        La plupart des travailleurs qui sont restés en fonction après le tremblement de terre dans le cadre de l'accident ont été enregistrés comme professionnels de la radioactivité.

-        Certains d'entre eux ont dû partager un dosimètre avec plusieurs autres personnes car les appareils n'étaient pas en nombre suffisant. Très peu d'entre eux sont restés sans aucun appareil du tout.

-        Un système d'enregistrement des résultats des dosimètres n'était pas disponible. La conséquence en est qu'environ 30 % des employés n'ont pas eu connaissance de leur cumul d'irradiation, ce qui est un problème.

-        On n'a pas observé de différences significatives dans le traitement des mesures prises contre les radiations pour les employés TEPCO et les travailleurs sous-traitants.

-        La majorité des employés qui ont eu à faire face aux conséquences de l'accident n'ont pas été prévenus à l'avance qu'ils auraient à le faire si l'un des réacteurs était détérioré. Certains d'entre eux ont dû travailler sans avoir le choix et n'ont pas donné leur consentement. Des lacunes apparaissent  dans la préparation des travailleurs en cas de désastre nucléaire.

-        Environ 80% des employés ont reçu une information sur les doses radioactives dans leur domaine d'opération, ou connaissaient  les doses de radioactivité du site  à partir de cartographies de dosages avant d'intégrer le groupe. Environ 20% ont affirmé n'avoir reçu aucune explication à ce sujet dans leur domaine opérationnel. Bien qu'il soit indispensable que des travailleurs du site aient à être impliqués dans la crise, une formation sur les niveaux de radiation et les risques devrait toujours être donnée.

 

Résumé de la méthodologie employée pour cette enquête

-        Cette étude a été conduite sur les employés qui étaient présents à l'usine nucléaire de Fukushima Daiiichi le 11 mars 2011.

-        L'objectif de cette enquête : comprendre la réalité de la communication des informations, évacuations et contrôle de santé sur le site de l'usine.

-        Méthode : étude effectuée par courrier.

-        Durée : du 27 avril au 18 mai 2012.

-        Personnes ciblées : environ 5 500 employés présents à l'usine nucléaire Fukishima Daiichi le 11 mars 2011, et ont été ou étaient employés de TEPCO ou de compagnies sous-traitantes (*) et qui ont accepté de participer.

-        Total des participants : 2 415 soit environ 44 % de l'ensemble contacté.

-        Sur ces 2 415 réponses, 1 060 (44%) ont fait des commentaires dans l'espace réservé à cet effet. Par ailleurs, 41 participants ont écrit sur le devant et l'arrière du document d'enquête ou ont fourni des commentaires complémentaires sur des enveloppes ou des feuilles de papier séparées. Nous avons senti de leur part une forte volonté d'être entendus.

 

Répartition des réponses par rapport au lieu de travail

-        la plupart des participants travaillaient dans les aires radioactives le 11 mars.

 

 

Communication des informations aux travailleurs durant l'accident

-        Environ 40% des employés TEPCO ont été alertés que les réacteurs étaient ou pouvaient être à un niveau dangereux. Par ailleurs, pratiquement aucun employé des compagnies sous-traitantes n'a été prévenu.

 

(*) Note : Étant donné que nous n'avons pas pu conduire cette enquête avec les employés des compagnies qui n'ont pas voulu participer, les résultats ne représentent pas tout le personnel concerné et est donc à cet égard incomplète. De plus, cette commission a demandé aux compagnies sous-traitantes de TEPCO l'adresse actuelle des employés qui travaillaient à l'usine nucléaire le 11 mars 2011. Mais certaines compagnies nous ont donné les adresses d'employés qui ont commencé à travailler sur le site de l'usine après le 11 mars 2011. Ceux-ci ont été inclus dans les 5 500 personnes ciblées pour l'enquête. C'est la raison pour laquelle, on ne peut dire que les exemples relevés sont une  analyse statistiquement exacte sur les employés  de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011. De ce fait, veuillez prendre note que les réponses peuvent ne pas être statistiquement fiables, excepté pour celles des employés de TEPCO, qui a fourni les informations de contact pour pratiquement tous ses employés.

 

 

Total des réponses

 

1 62-70

 

 

Réponses par type de travail

 

2 62-70

 

 

Après le tremblement de terre du 11 mars, y a-t-il eu une explication donnée par TEPCO sur les conditions critiques des réacteurs ou la possibilité d'une telle situation ?

 

Travailleurs non-évacués

 

3 62-70

 

 

 

Travailleurs évacués

 

4 62-70

 

 

Situation de l'évacuation après le tremblement de terre 

-        Plus de 80% des employés TEPCO n'ont pas été évacués après le tremblement de terre et sont restés sur place. Nombre des employés des sous-traitants ont été évacués de l'usine, tout au moins temporairement.

-        La plupart des évacués l'ont été aux environs de 16 h le 11 mars.

-        Plus de la moitié des travailleurs des sous-traitants qui ont évacué ont répondu qu'ils n'avaient pas reçu d'ordre pour cela. (Ceci inclut ceux qui ont répondu être rentrés chez eux car ils avaient reçu des ordres de le faire en cas de tremblement de terre, et non en raison de l'accident à la centrale électrique.)

-        Environ 30% des travailleurs des compagnies sous-traitantes primaires et 15% des sous-traitants secondaires sont restés sur place afin de faire face à l'accident.

 

Les travailleurs impliqués à contenir l'accident

-        La plupart de tous les employés qui ont dû lutter contre l'accident ont été enregistrés en tant que professionnels de la radioactivité.

-        Seuls environ 10% des employés sous-traitants impliqués dans la lutte contre l'accident ont reçu une explication à l'avance sur la possibilité que l'usine puisse subir un accident nucléaire.

-        Environ 30% des employés TEPCO et 40% des autres n'ont donné aucun accord pour travailler lors d'un tel accident.

 

Gestion de l'irradiation

-        Étant donné le manque de dosimètres à cause du tsunami, TEPCO a laissé de nombreux travailleurs dans les zones aux niveaux de radiation faible partager des dosimètres immédiatement après l'accident. En conséquence, le pourcentage d'employés qui n'ont pas eu accès à un dosimètre du tout a pu être limité à 5 %. Il n'a été observé aucune différence significative entre les employés de TEPCO et les autres.

 

 

 

Le 11 mars, avez-vous évacué le site de l'usine de Fukushima Daiichi (y compris une évacuation temporaire) ?

 

5 62-70

 

 

Avant l'accident, avez-vous été informé des tâches possibles de lutte qui pouvaient vous être confiées dans le cas d'un tel accident ?

 

6 62-70

 

 

Avez-vous reçu des instructions pour l'évacuation du 11 mars (pour ceux qui ont évacué ce jour-là) ?

 

(instructions de TEPCO : 3 et 2 % en bleu)

 

7 62-70

 

 

Ratio des employés professionnels de la radioactivité par rapport aux autres qui sont intervenus dans la lutte contre l'accident

 

8 62-70

 

 

Si vous avez évacué l'usine le 11 mars, à quelle heure ?

 

9 62-70

 

 

-        TEPCO a fait effectuer le contrôle d'irradiation des travailleurs « manuellement » car le système de mesure et de contrôle cumulatif des radiations  était devenu inutilisable. Toutefois, environ 30% des employés ont dit qu'ils n'avaient jamais été informés des doses de radiation cumulées. Il n'y a pas de différences significatives majeures entre les employés de TEPCO et ceux des compagnies sous-traitantes sur le niveau d'informations données concernant l'irradiation.

 

-        Au fur et à mesure de l'évolution de l'accident, les niveaux de radiation montèrent hors du bâtiment parasismique, et même hors de la zone de radiation sous contrôle. A ce stade, TEPCO a donné des explications aux travailleurs engagés dans des tâches hors du bâtiment antisismique sur les doses radioactives des  différents sites de l'usine et sur la possibilité croissante d'irradiation. Alors que 40% des employés ont répondu avoir été informés à chaque fois, 20% d'entre eux ont dit n'avoir reçu aucune de ces informations. Pas de différences significatives entre les employés TEPCO et les autres n'ont été constatés sur l'information des risques et leur étendue durant les opérations.

 

-        Le contrôle de l'exposition radioactive a été mené au mieux vu les limitations et le nombre restreints des matériels  à disposition. Quoiqu'il en soit, de nombreux employés ont affirmé que la gestion de la radiation aussi bien interne que cumulée et leur contrôle a été insuffisant.

 

 

 

Commentaire d'un employé de TEPCO

« Il n'y a eu aucune explication sur le danger encouru jusque tôt le matin du 15 mars. Je comprends que la situation était critique et qu'il y avait peu de temps pour donner des explications, mais au moins, nous voulions savoir. »

« Il nous était demandé de gérer notre taux d'irradiation par nous-mêmes, peut-être parce que les bases de données étaient devenues inutilisables à cause du tremblement de terre. Mais nous n'avions même pas de stylos ou du papier. Il nous était impossible de garder des traces avec précision. »

« Mon exposition radioactive cumulée atteignait environ 0,008 millisievert à la fin mars. J'ai donc demandé un contrôle de tout le corps. La compagnie a refusé arguant que je n'y avais pas droit tant que je n'avais pas atteint 0,1 millisievert. J'ai travaillé dans le bâtiment principal antisismique pendant deux semaines à partir du 11 mars, et j'ai passé là au moins 5 à 6 heures chaque jour. J'étais sûr d'être irradié intérieurement. A la mi-mai, j'ai eu un contrôle des globules blancs du sang, mais les résultats ont montré que j'étais moins atteint que les personnes qui ont passé moins de temps que moi dans ce bâtiment.

 

Commentaire d'un employé de TEPCO

« J'ai réclamé fortement un suivi approfondi, et plus particulièrement pour la génération la plus jeune des travailleurs, qui se sentaient probablement abandonnés. Certains ont été temporairement relevés de leur travail ayant atteint la limite d'exposition radioactive légale d'une année. Les dirigeants TEPCO disent que cet accident n'est pas un autre Tchernobyl, malgré son ampleur, mais je ne vois aucune différence en terme de souffrance des habitants, et plus particulièrement la perte de leur endroit de vie. Je ne veux pas que ces dirigeants diminuent la gravité de l'accident ».

 

Commentaire d'un employé de TEPCO

« Les employés du bâtiment principal parasismique ont travaillé dans des conditions où ils ne pouvaient se fier à personne sauf à eux-mêmes, et ils étaient seuls responsables de leur propre sécurité. Ces problèmes n'ont-ils pas pour origine un manque de préparation en cas de désastre ? Je ne veux pas entendre dire que cet événement a eu lieu car il n'était pas possible de l'anticiper. Le gouvernement et la compagnie de production nucléaire sont responsables des problèmes préexistants qui ont conduit au désastre. N'est-il pas de la responsabilité de la NAIIC (Commission d'Enquête Indépendante) de révéler ces problèmes et les dénoncer ? ».

 

Commentaire d'un employé sous-traitant

« Aucune information quelle qu'elle soit sur l'interruption du courant de la station n'a été transmise aux travailleurs de finition comme nous. Il m'a fallu apprendre par la télévision les ordres d'évacuation d'urgence pour les habitants dans un rayon de 20 km. Bien que travailleur sous-traitant, je devais faire des équipes de 24 heures selon mon contrat de travail. Mon employeur savait que plusieurs de ses employés comme moi étaient restés dans le bâtiment principal antisismique. Toutefois, le directeur général de la compagnie, le directeur exécutif et le responsable de la protection radioactive ont tous évacué avec leurs familles. Finalement, je suis arrivé à appeler notre siège à Tokyo le 14 mars, mais ils n'étaient pas au courant qu'il y avait encore des employés travaillant dans le bâtiment central. J'ai demandé à être évacué, mais ils ont refusé ma demande. Je mangeais et dormais à peine et arrivais à mes limites physiques et mentales. Plus tard, j'ai dit au directeur général  de TEPCO que je voulais être évacué et il fut très difficile d'avoir son consentement. Nous avons découvert que la voiture de notre compagnie que nous avions prévu d'utiliser avait été prise par des employés de TEPCO, mais un collègue nous a emmenés. J'ai demandé à de nombreuses reprises un contrôle physique complet à mon employeur fin mars et en avril, mais ma demande a toujours été refusée. J'ai été assigné à travailler à Daiichi à la fin avril, ce que j'ai refusé compte tenu de problèmes de santé. En résultat, j'ai été par la suite victime de harcèlement moral de mon employeur et suis devenu mentalement déséquilibré. A cause de cela, j'ai dû quitter la compagnie en juin, ce qu'ils ont attribué à une démission pour raisons personnelles. »

 

 

 

Entre le jour de l'accident et la fin mars, est-ce que votre employeur vous a indiqué votre niveau d'irradiation cumulée chaque fois que vous travailliez ​ ?

 

10 62-70

 

 

Entre le jour de l'accident et la fin mars, avez-vous reçu des explications de qui que ce soit sur les risques d'irradiation chaque fois que vous travailliez hors du bâtiment principal parasismique ?

 

11 62-70 

 

 

Avez-vous donné votre accord pour être assigné à des travaux de lutte contre les conséquences d'un accident ?

 

12 62-70

 

 

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« En ce qui concerne les travailleurs, il n'y avait pratiquement pas d'instructions d'évacuation. Il faut un protocole de communication des informations bien compris pour être efficace. Les mesures prises pour faire face à l'accident n'étaient pas coordonnées et par dessus tout très pauvres. Il en va de même de la perspective des habitants. Les procédures d'évacuation et de destination étaient vagues et le sont toujours. Tous ces problèmes doivent être éclaircis. C'est seulement à partir de là qu'un nouveau commissionnement de l'usine nucléaire pourra être discuté. Il y a des employés qui retournent chez eux le soir et essaient de mener des vies normales après avoir été exposés à la radioactivité. C'est inconcevable. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« Je travaillais à Fukushima Daiichi le 11 mars. Lorsque le tremblement de terre s’est produit, j'ai essayé de sortir, mais il m’a fallu deux heures pour sortir du site de l'usine étant donné le nombre de personnes. Les premières vagues du tsunami sont arrivées alors que j'étais encore en train de sortir et cependant il n'y eut aucune annonce concernant le tsunami. En y pensant maintenant, cela me fait frissonner de peur. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

Le niveau de radiation dans le bâtiment principal antisismique était si élevé qu'en temps normal il aurait été complètement bloqué pour empêcher toute entrée. Je n'avais aucun choix sinon celui d'essayer d'évaluer mon taux d'irradiation dans ma tête. Ce bâtiment était clairement contaminé et il y avait une augmentation dans la concentration de poussière et d'iode. L'eau était rare, et je ne pouvais pas me laver les mains avant de manger de la nourriture d'urgence. J'étais clairement exposé intérieurement. L'eau et l'électricité étaient en besoin urgent, toutefois il n'y avait aucune fourniture de l'un ou de l'autre venant de l'extérieur. L'usine était complètement isolée et j'ai pensé avoir été abandonné à mon sort. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« Étant donné que les travailleurs étaient désespérément nécessaires, je n'eus pas le temps de me faire confirmer si ma famille était sauve, et ceci me perturbait tant que je ne pouvais me concentrer sur mes devoirs professionnels. La priorité était de faire face à l'accident, cependant il n'y avait aucune possibilité pour les employés de vérifier leur taux d'irradiation. Je me sentais en danger. Il n'y avait pas assez de dosimètres et il fallait les partager. Les employés chargés de tâches non indispensables furent évacués, mais pas les autres. Je craignais pour ma vie. Le principal bâtiment parasismique avait résisté au tremblement de terre, mais il ne protégeait pas des radiations. Les endroits les plus contaminés étaient indiqués par des bandes adhésives. Étant donné que l'attention était monopolisée par une réunion en réponse au désastre entre le siège de TEPCO et l'usine, aucune information du tout n'a été transmise à la zone d'entourage, alors qu'il y avait une prévision de la dispersion radioactive du système de contrôle interne de l'usine basé sur la direction du vent. Les employés qui étaient chargés de la lutte contre le désastre à ce moment auraient mérités d'être affectés à d'autres endroits ! »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« Le contrôle  des taux radioactifs a manqué de rigueur juste après l'accident. Le contrôle annuel des taux d'irradiation a été un problème vague durant les 15 dernières années. Les différences de taux enregistrées d'un employé à un autre étaient importantes. J'ai été surexposé, environ 0,15 millisievert/h  en externe et 0,007 millisievert/h en interne, de ce fait maintenant je ne peux pas travailler dans la zone contrôlée pour les cinq ans à venir. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« Après l'accident, il n'y avait aucun système de test corporel complet et il était sensé n'y avoir aucune radiation (Je me demande si cela pouvait venir d'ordres des compagnies électriques ou des compagnies de sous-traitance?). Étant donné qu'il n'y a eu aucune information donnée les 12 et 13 mars, nous n'avons pas su dans quelle direction la radiation s'est dispersée durant notre évacuation. »

« Si la décontamination n'a pas la priorité,  nous ne pouvons pas retourner chez nous. J'espère que la décontamination sera faite par des volontaires de chez TEPCO ou des compagnies qui appartiennent à TEPCO (c.à.d. par des personnes qui ne travaillent pas dans des usines nucléaires). »

 

 

 

Avant le 11 Mars, aviez-vous reçu des instructions précisant que vous pouviez avoir à être chargé de lutter contre un accident ?

 

13 62-70

 

 

 

Entre le moment de l'explosion de l'unité 1 le 12 mars et la fin mars, portiez-vous un dosimètre lorsque vous travailliez hors du bâtiment principal parasismique (*) ?

(* le seul bâtiment conçu pour coordonner la lutte contre un tremblement de terre et à partir duquel toutes les réponses à la crise étaient organisées.)

 

14 62-70

 

 

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« Je ne pense pas qu'il ait été donné beaucoup d'attention aux travailleurs qui ont eu en fait à gérer l'accident. Le premier compteur corporel complet a été installé dans la ville d’Iwaki, mais seuls les employés TEPCO étaient en droit de l'utiliser. Les autres devaient se rendre jusqu'à Kashiwazaki et nous n'avons pratiquement pas vu d'employés TEPCO là. TEPCO a laissé tout faire par les principaux sous-traitants. Avant de donner des blâmes, l'opérateur devrait avant tout se focaliser sur les règles de sécurité en cas d'accident. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« En tant que travailleur d'un sous-traitant principal, je n'ai eu d'autre choix que d'être impliqué dans la procédure mise en place après l'accident, ce qui veut dire être confronté à des niveaux d'irradiation extrêmement élevés par rapport à la norme.

Je suis très inquiet pour ma santé depuis le 11 mars. Après l'accident, j'ai reçu une compensation financière selon les conditions de ma propre compagnie, mais c'était vraiment une très petite somme. Peut-on dire que ce que nous avons fait était pour notre pays ? Si c'est le cas, nous devrions recevoir plus d'argent. J'ai souffert  d'un cancer de l'estomac dans le passé et si je devais encore en être atteint à cause du travail fait à la suite de l'accident et en mourir, cela serait impardonnable. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« Cela fait quatre ans que je travaille dans une compagnie sous-traitante. Durant tout ce temps, je n'ai jamais eu de formation sur une procédure d'évacuation en cas d'accident nucléaire. L'état d'esprit de TEPCO était qu'il était « impossible qu'un accident arrive », et « nous n'avons besoin de formation uniquement en cas de sinistre par le feu ». A cause de cela, j'ai été licencié et j'ai dû évacuer très loin afin d'élever mes trois enfants et protéger leur santé. Je veux retrouver nos vies et moyens de vivre. »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant principal

« J'exige de recevoir une compensation et assurance suffisantes dès que possible. Nous ne pouvons pas attendre un jour de plus. »

« Je pense que cet accident devait se produire en fait. TEPCO est devenu maître dans l'art de cacher l'information. Même maintenant, TEPCO n'a pas fourni toutes les informations concernant la fuite d'eau, etc. »

« Le gouvernement et TEPCO auraient dû prendre en compte les accidents passés comme celui de Tchernobyl lorsqu'ils ont dû affronter le désastre. Il n'y a eu aucune excuse faite aux évacués. Comment cela peut-il être acceptable ? »

 

Commentaire d'un employé d'un sous-traitant secondaire

« Aux nouvelles, il était dit que les travailleurs de l'usine qui affrontaient l'accident étaient prêts à mourir, mais en regardant ces nouvelles, je me disais qu'il est impossible que l'on soit prêt à mourir. J'ai fait un contrôle corporel complet pour la première fois fin avril et mon taux d'irradiation était incroyablement élevé. Je suis de tout coeur avec les personnes qui travaillent encore pour lutter contre les conséquences de l'accident. J'espère que ces personnes travaillant à Fukushima Daiichi prendront soin de leur santé. »

 

 

___________________

 

Illustration d’entête : dessin de Tignous, extrait de la couverture du hors-série de Charlie Hebdo « L’escroquerie nucléaire ».

 

 

 

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commentaires

C
On aurait pu faire un copié collé de la mésinformation auprès du personnel en france, les même "technique" sont utilisés, navrant qu'au japon ce soit la même chose.
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