4 février 2017 6 04 /02 /février /2017 01:07

Les investigations menées par Tepco fin janvier 2017 ont permis de visualiser une partie de l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 2 de Fukushima Daiichi. A cette occasion, Tepco a fait semblant de s’étonner de deux choses pourtant très prévisibles : 1) le corium a pu faire un trou dans une plateforme métallique située juste en dessous de la cuve du réacteur. 2) l’endroit est excessivement radioactif : 530 Sieverts/h (dose létale quasi immédiate), mesure de radioactivité la plus haute jusqu’à présent révélée par Tepco.

(Mises à jour régulières en bas de page)

Le trou d’un mètre de côté observé le 30 janvier (photo Tepco)

Le trou d’un mètre de côté observé le 30 janvier (photo Tepco)

Cette découverte a été rendue possible grâce à une caméra conduite à distance. Ce n’est pas la première fois que Tepco fait des recherches dans l’enceinte de confinement du réacteur 2, mais les images obtenues jusqu’alors n’étaient pas aussi explicites.

Ouvriers à l’action dans le BR2 (photo Tepco)

Ouvriers à l’action dans le BR2 (photo Tepco)

Situation de la cavité explorée (document Tepco)

Situation de la cavité explorée (document Tepco)

Aire d’investigation (Illustrations d’après des documents Tepco)
Aire d’investigation (Illustrations d’après des documents Tepco)

Aire d’investigation (Illustrations d’après des documents Tepco)

Les employés de Tepco ont utilisé un accès existant destiné au remplacement des barres de contrôle qui ne peut se faire que par le bas. Pour cela, une ouverture est aménagée dans l’enceinte de confinement suivie d’une passerelle qui permet d’accéder à la cavité située juste en dessous de la cuve. A cet endroit, les systèmes de commande des barres peuvent être vérifiés lors des visites d’entretien et les barres de contrôle peuvent être remplacées si besoin. Voici par exemple une photo d’une inspection du dessous de cuve du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daini, le 8 février 2012.  

Les barres de contrôle sous le réacteur 4 de Fukushima Daini (Reuters/Kyodo)

Les barres de contrôle sous le réacteur 4 de Fukushima Daini (Reuters/Kyodo)

Ces barres sont nécessaires au bon fonctionnement du réacteur car elles permettent de réguler sa puissance. Le 11 mars 2011, les barres sont remontées automatiquement dans les réacteurs de Daiichi et ont stoppé la réaction en chaîne.

 

Aujourd’hui au réacteur 2 de Fukushima Daiichi, le paysage du dessous de cuve est tout autre, voilà ce qu’on peut en voir :

Commandes des barres de contrôle du réacteur 2 de Fukushima Daiichi (photo Tepco)

Commandes des barres de contrôle du réacteur 2 de Fukushima Daiichi (photo Tepco)

A partir d’un montage de Tepco, le site Simply Info a évalué l’emplacement du trou dans la grille ("HOLE" sur l’illustration ci-dessous).

Illustration Simply Info

Illustration Simply Info

Tepco a également fourni un plan de la plateforme avec la situation du trou :

Illustration Tepco

Illustration Tepco

Aire d’investigation et évocation des dégâts (Illustration Asahi Shimbun)

Aire d’investigation et évocation des dégâts (Illustration Asahi Shimbun)

Le caillebotis est recouvert de morceaux de matière noire qui pourrait bien être du corium solidifié. Le trou dans la plateforme, juste sous la cuve, évoque le passage du corium. Ayant pu chauffer à l’intérieur de la cuve jusqu’à 2 à 3000°C, celui-ci a facilement pu faire fondre les barres de contrôle et comme le fond de cuve est percé de multiples trous (voir photos ci-dessous), le magma radioactif n’a pas eu de mal à traverser la passoire.

Ces trous servent à faire coulisser les barres de contrôle qui sont situées sous la cuve. C'est un vieux système des réacteurs Mark-I ou Mark-II, conçus par General Electric, qui a démontré sa grande faiblesse. Aujourd'hui, il existe encore beaucoup de centrales nucléaires qui l'utiisent, notamment aux Etats-Unis. En France, le système est différent, il est actionné par le haut.

Les fonds de cuve des réacteurs de Fukushima Daiichi sont des passoires (97 trous pour le n°1, 137 pour les réacteurs 2, 3, 4, 5 et 185 pour le réacteur n°6)
Les fonds de cuve des réacteurs de Fukushima Daiichi sont des passoires (97 trous pour le n°1, 137 pour les réacteurs 2, 3, 4, 5 et 185 pour le réacteur n°6)

Les fonds de cuve des réacteurs de Fukushima Daiichi sont des passoires (97 trous pour le n°1, 137 pour les réacteurs 2, 3, 4, 5 et 185 pour le réacteur n°6)

On peut facilement imaginer, puisque trou il y a, que le corium est tombé sur le caillebotis, l’a rendu mou à cause de la chaleur et l’a déformé jusqu’à percement à cause de sa densité 20 fois plus importante que celle de l’eau. La suite logique est qu’il est tombé dans le fond de l’enceinte de confinement. Là, l’interaction corium-béton, bien connue des spécialistes, a fait disparaître le béton petit à petit. On ne connaît pas la profondeur du trou – n’ayez crainte Tepco nous l’annoncera un jour – mais peu importe, le mal est fait depuis 6 ans déjà et la pollution est permanente à cause de l’eau. L’investigation du 26 mars 2012 nous avait appris qu’il y avait 60 cm d’eau au fond de l’enceinte à une température d’environ 50°C, malgré un apport de plus de 100 m3/jour.  Le corium est donc bien proche et l’eau extrêmement contaminée file dans les sous-sols et la nappe phréatique. Le corium n’a pas besoin de s’être enfoncé dans le sol pour polluer la nappe phréatique et l’océan Pacifique.

De fait, les niveaux de pollution de la nappe phréatique en aval du réacteur 2 ont toujours été gigantesques. Les dernières données de Tepco relevées par le site Fukushima Diary montraient des niveaux importants en strontium 90 pour des échantillons pris non loin du réacteur 2, côté mer : puits 1-06 : 750 000 Bq/L, puits 1-14 : 54 000 Bq/L, puits 1-16 : 200 000 Bq/L (5 février 2016). Et il faut se souvenir que Tepco a avoué durant l’été 2013 que 300 m3 d’eau contaminée allaient directement des sous-sols de la centrale à l’océan Pacifique chaque jour.

 

Une partie du corium du réacteur 2 a pu aussi se déverser dans la piscine torique. On en retrouvera partout assurément. Il faut se souvenir du corium de Tchernobyl qui se trouve encore, 30 ans après les faits, réparti sur plusieurs niveaux de la centrale ukrainienne.

Répartition du corium de Tchernobyl. Aucun démantèlement depuis trente ans.

Répartition du corium de Tchernobyl. Aucun démantèlement depuis trente ans.

A Fukushima Daiichi, Hiroshi Miyano, professeur à l'Université Hosei et président de la commission d'étude pour le démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi, a déclaré que « Le niveau extrêmement élevé de radiations mesuré à un endroit, s'il est exact, peut indiquer que le combustible n'est pas loin et qu'il n'est pas recouvert d'eau ».

Mais les plus de 500 Sv/h relevés sous la cuve et le trou dans la grille risquent fort d’empêcher Tepco de poursuivre ses investigations comme il l’avait prévu. En effet, le petit robot qu’ils comptaient envoyer en éclaireur devait passer sur cette grille. Or il n’a pas été conçu pour rencontrer des débris collés à la grille ou des trous. Il était prévu également pour mener une mission de 10 heures (la dernière investigation avait donné une radioactivité de 73 Sv/h). La radioactivité ambiante réactualisée le rendra inutilisable probablement au bout d’une ou deux heures seulement.

Le robot que Tepco compte utiliser pour les explorations futures

Le robot que Tepco compte utiliser pour les explorations futures

Pour mémoire, le réacteur 2 de Fukushima Daiichi a subi une explosion, sans doute au niveau de la piscine torique, le 15 mars 2011 vers 6h10. A partir de cette date, une énorme quantité de radioactivité s’est échappée de ce réacteur qui, malgré ses murs extérieurs intacts, rejetait un panache de vapeur permanent par le trou du panneau d’évent (déjà ouvert le 13 mars 2011).

Panache de vapeur visible le 23 mars 2011

Panache de vapeur visible le 23 mars 2011

Trou du panneau d’évent du BR2 (façade est)

Trou du panneau d’évent du BR2 (façade est)

Cette radioactivité venait soit directement du puits de cuve, à la verticale du réacteur, comme le montre cette photo gamma (880 mSv/h en juin 2013) (ce qui prouve au passage que le couvercle de la cuve n'est plus étanche),

L’intérieur du réacteur 2 (d’après une photo gamma Tepco)

L’intérieur du réacteur 2 (d’après une photo gamma Tepco)

soit par une cheminée de ventilation provenant du sous-sol, qui est bien visible sur la photo ci-dessous (angle nord-ouest du bâtiment-réacteur).

Cheminée de ventilation du réacteur 2 (photo Tepco)

Cheminée de ventilation du réacteur 2 (photo Tepco)

On n’a donc pas fini de parler de Fukushima. Tepco compte sur 40 ans pour démanteler le site, mais il est probable que dans plusieurs siècles on en parle encore.

 

Pierre Fetet

 

_____________________________

Documents de synthèse de Tepco

2 février :

http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima-np/handouts/2017/images/handouts_170202_01-e.pdf

30 janvier :

http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima-np/handouts/2017/images/handouts_170130_02-e.pdf

26 janvier :

http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima-np/handouts/2017/images/handouts_170126_01-e.pdf

Vidéo du 26 janvier 2017

http://www.tepco.co.jp/en/news/library/archive-e.html?video_uuid=udr1gg5z&catid=61785

 

 

______________________________

Mise à jour (08/02/17)

 

Tepco a donné plus d'informations sur la localisation de la mesure de 530 Sv/h (qui d'ailleurs n'est qu'une estimation faite à partir de la caméra avec marge d'erreur de 30%).

Voici le nouveau schéma diffusé par l'opérateur qui montre l'endroit précis (point n°2) où l'estimation de 530 Sv/h a été faite, suivi de la photo reconstituée de l'endroit :

Schéma de localisation des mesures (merci à Masaichi Shiozaki pour la traduction !)

Schéma de localisation des mesures (merci à Masaichi Shiozaki pour la traduction !)

Partie de la passerelle où a été observée une masse de métal fondu très radioactif selon l'estimation (530 Sv/h)

Partie de la passerelle où a été observée une masse de métal fondu très radioactif selon l'estimation (530 Sv/h)

Si la masse fondue est du corium, on s'explique mal comment il a pu arriver à cet endroit. On observe également qu'il n'y a "que" 20 Sv/h sous la cuve (à l'entrée du socle), alors que l'on se rapproche du trou dans la plateforme. Les investigations futures dans ce secteur devront essayer de répondre à ces problématiques. Dernière remarque relevée par Masaichi Shiozaki : Tepco précise qu'au moment de l'arrêt du réacteur 2, donc en 2011, le débit de dose pour les assemblages de combustible était de plusieurs dizaines de milliers de Sv/h. Tepco nous habitue progressivement aux grands nombres. Plus on se rapprochera du corium, plus on mesurera une haute radioactivité. Ce qu'il ne faut pas confondre avec une augmentation de la radioactivité.

 

Source des deux dernières illustrations :

http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/handouts/2017/images1/handouts_170206_05-j.pdf

 

 

______________________________

Mise à jour (09/02/17)

 

Selon Kyodo News, lors du nettoyage de la passerelle avec un jet d'eau à haute pression, l'image transmise par la caméra est devenue sombre. Bref, la caméra a grillé. Tepco a relevé une radioactivité de 650 Sieverts par heure, soit 120 Sieverts de plus que la dernière mesure communiquée fin janvier. De ce fait, l'opération a été interrompue. Cela ralentit (voire compromet ?) la poursuite des investigations. La passerelle doit en effet être dégagée de tout débris pour laisser passer le petit robot prospecteur Scorpion, censé supporter une radioactivité de 1000 Sv/h.

(Source : http://english.kyodonews.jp/news/2017/02/457859.html)

 

Selon Tepco, les "sédiments" (peut-être des fragments de corium) ont été détachés sur un mètre (sur les 5 mètres planifiés). Car plus on approche du socle de la cuve, plus la couche est épaisse et difficile à décoller.

 

Localisation du nettoyage (Extrait du rapport de Tepco du 9 février 2017)

Localisation du nettoyage (Extrait du rapport de Tepco du 9 février 2017)

La vidéo du décapage des "sédiments" est visible à cette adresse :

http://www.tepco.co.jp/tepconews/library/archive-j.html?video_uuid=x9n765q1&catid=69619

 

______________________________

Mise à jour (15/02/17)

 

Tepco continue de communiquer des infos sur les investigations du réacteur 2.

La photo reconstituée montre que la plateforme comporte au moins 3 trous et qu'elle est déformée par endroit.

Vue globale de la plateforme (photo Tepco)

Vue globale de la plateforme (photo Tepco)

Plan de la plateforme. Les parties rouges sont manquantes.

Plan de la plateforme. Les parties rouges sont manquantes.

Le plan de la plateforme ne montre que deux trous. La photo commentée en montre un troisième du côté sud du réacteur non représenté sur le plan. On peut en déduire que le corium a fui par plusieurs trous depuis le fond de la cuve.

Le corium, en toute logique, doit se trouver en dessous, en fond de cuve de confinement, ou encore plus bas s'il y a eu une interaction corium-béton. Pour en savoir plus, le robot Scorpion devra s'approcher d'un trou et diriger sa caméra vers le fond de l'enceinte.

Source : http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/handouts/2017/images1/handouts_170215_08-j.pdf

 

 

______________________________

Mise à jour (16/02/17)

 

Le robot Scorpion est entré dans l'enceinte de confinement et s'est avancé sur la passerelle jusqu'à la plateforme sous la cuve, mais sans pouvoir aller plus loin car une chenille ne fonctionnait plus.

Le robot Scorpion avançant sur la passerelle

Le robot Scorpion avançant sur la passerelle

Ouverture du socle (photo Tepco)

Ouverture du socle (photo Tepco)

A trois mètres du socle, le robot a relevé 210 Sv/h et 16,5°C.

Extrait du rapport de Tepco

Extrait du rapport de Tepco

Vidéo de l'exploration visible ici :

http://www.tepco.co.jp/en/news/library/archive-e.html?video_uuid=ptc4lm8y&catid=61785

 

Rapport Tepco du 16/02/17 : http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima-np/handouts/2017/images/handouts_170216_01-e.pdf

______________________________

Mise à jour (25/02/17)

 

Tepco diffuse à nouveau cette image du dessous du réacteur 2 avec les barres de contrôle.

Barres de contrôle sous la cuve du réacteur 2 (photo Tepco)

Barres de contrôle sous la cuve du réacteur 2 (photo Tepco)

Il diffuse aussi une nouvelle image de l'état de la passerelle avec ses trous.

Plateforme sous la cuve du BR2 (photo Tepco)

Plateforme sous la cuve du BR2 (photo Tepco)

Tepco diffuse également un rapport, mais uniquement en japonais.

Celui-ci envisage une autre mission robotique d'exploration du réacteur 2.

Toujours par le même conduit, un robot de même type que le précédent (assez fin pour passer dans un tuyau) sera envoyé sur une passerelle qui se situe autour du socle de la cuve. Après avoir fait la moitié du tour du socle, le robot laissera pendre une caméra et un dosimètre pour voir l'état de la base de l'enceinte de confinement à côté du socle. A cet endroit, on devrait également apercevoir une ouverture d'accès au dessous de la cuve du réacteur, là où en toute logique, le corium est tombé.

 

Chose très rare pour Tepco, une flaque de corium est représentée sortant par cette ouverture. Manifestement, Tepco s'attend à en trouver sur tout le fond.

 

A droite, corium apparaissant sous forme de flaque bleue (schéma Tepco-IRID : 燃料デブリの広がり(イメージ)

A droite, corium apparaissant sous forme de flaque bleue (schéma Tepco-IRID : 燃料デブリの広がり(イメージ)

Reconstitution de la passerelle autour du socle (photo Tepco)

Reconstitution de la passerelle autour du socle (photo Tepco)

Adresse du rapport complet (en japonais)

http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/roadmap/2017/images1/d170223_08-j.pdf

Le site du Mainichi a mis en ligne aujourd'hui des photos de l'intérieur du réacteur 5 de Fukushima Daiichi. Ces photos sont très intéressantes car elles permettent de voir en net ce que le robot voit en flou dans le réacteur 2.

La passerelle d'accès aux barres de contrôle du réacteur 5 (photo Mainichi)

La passerelle d'accès aux barres de contrôle du réacteur 5 (photo Mainichi)

La plateforme sous la cuve du réacteur 5 (photo Mainichi)

La plateforme sous la cuve du réacteur 5 (photo Mainichi)

_____________________

Mise à jour (10/05/17)

 

IRID et Tepco ont édité un rapport final en anglais sur les investigations du réacteur 2.

Il a été publié par le site Simply Info avec des commentaires à cette adresse :

http://www.fukuleaks.org/web/?p=16208

 

Du nouveau au réacteur 2 de Fukushima Daiichi

Partager cet article

Repost0

commentaires

S
Bonjour <br /> <br /> A ce jour peut on dire que le corium est solidifié ?<br /> Ou est il toujours à l état de lave.
Répondre
P
Oui il est certainement solidifié quelque part dans l'enceinte de confinement, dans le radier ou dans le sol. Baignant dans l'eau de la nappe phréatique qui passe par là en se contaminant.
C
Cet article est de plus en plus utile pour comprendre ce qui se passe ... quitte à en avoir de plus en plus froid dans le dos !<br /> Pour les gens qui, comme moi, sont moyennement familiers avec ces choses-là, je conseille vivement de relire ce que vous avez écrit en août 2011 sur le corium - même si vous avez alors déclaré que votre présentation n'avait "pas vocation d'être figée dans le marbre" ;)<br /> - la page qui donne accès au premier article (en particulier, le danger avec le béton est exposé à la page 10 du document pdf)<br /> http://www.fukushima-blog.com/article-le-corium-de-fukushima-1-description-et-donnees-81378535.html<br /> - Et les mises au point qui complètent votre article<br /> http://www.fukushima-blog.com/article-corium-le-point-89292985.html
Répondre
C
Merci pour cet article. France 2 à sortier hier soir un reportage sur la centrale: http://pluzz.francetv.fr/videos/cellule_de_crise_,153344813.html
Répondre
S
Pour info les REP aussi ont des pénétrations en fond de cuve. Elles servent à y introduire des capteurs de flux et de température.<br /> <br /> Sur l'EPR le fond de cuve est volontairement fragile pour que le corium le traverse et vienne se répendre sur un béton spécial et refroidit (le récupérateur de corium).
Répondre
J
Et combien de mort depuis le début du chantier,main d'œuvre non déclaré les vies humaines sont-elles devenues du consommable,juste à titre d'info merci pour ta réponse et l incompétence des ingénieurs de DCNS brillent-elle toujours autant et j'ai dit ingénieurs pas sous-fifre.
F
Bonjour,<br /> <br /> Quel est la réference où indiquer 500Svh pour la première fois?
Répondre
P
Selon le journal The Mainichi, Tepco a indiqué cette mesure de 530 Sv/h lors d'une conférence de presse la semaine dernière. <br /> http://mainichi.jp/english/articles/20170202/p2g/00m/0dm/087000c
F
Merci pour toutes ces explications illustrées.
Répondre
R
La situation reste hors contrôle. Nous sommes encore très loin de la maîtrise des suites de la catastrophe nucléaire. La gestion des suites de cette tragédie doit être transférée au secrétariat général de l' ONU.
Répondre
G
Bonjour,<br /> <br /> On se demande bien pourquoi les barres de régulation ne passaient pas par des trous, en haut de la cuve ? Par ailleurs, si ces barres de commande, étaient descendues, est-ce que la catastrophe aurait été moindre ou même évitée ?<br /> Guth Renaud
Répondre
B
Bonjour,<br /> <br /> Les barres de contrôle d'un Réacteur à Eau Bouillante (REB) sont au bas de la cuve parce que le haut est occupé par les sécheurs de vapeur qui permettent d'éliminer les gouttelettes d'eau de la vapeur sortant du coeur. <br /> <br /> L'accident de Fukushima n'a aucun lien avec le fonctionnement des barres de contrôle: elles ne sont faites que pour mettre fin à la réaction en chaine de fission. Même après la fin de la réaction en chaîne, les produits de fission produits jusqu'alors continuent de décroître (ils sont radioactifs), ce qui produit de la chaleur, qui décroît exponentiellement dans le temps (~6-7% de la puissance nominale du réacteur immédiatement après extinction; 4% après une minute, 1% après une heure... ainsi de suite. Si cette chaleur n'est pas évacuée du tout (ce qui n'arrive jamais vraiment) pour pas assez vite (ce qui est le cas ici) le combustible chauffera jusqu'à ce qu'il fonde. <br /> <br /> Cordialement,<br /> Boris Hombourger, ingénieur nucléaire
D
Bonjour,<br /> <br /> Il me paraît important d'ajouter que les réacteurs de Fukushima Daiichi sont de "petits" réacteurs. Leur puissance est presque moitié de celle des réacteurs français (puissance électrique du n°2 : 780 MW. Chez nous, c'est entre 900 et 1 500 MWe).<br /> <br /> En matière de fusion, nous ferions donc beaucoup mieux : plus fort, plus vite et beaucoup plus profond.<br /> <br /> Delphin
Répondre
F
Précision qui ne seront pas rendu publique au delà de ce site puisque Fukushima over blog ne veut pas qu'ont les reprennent sur Crashdebug...
Répondre
C
Votre article était fort attendu, après les "informations" de ces derniers jours, manifestement recopiées par des journalistes qui n'y comprenaient pas grand chose - à part que c'était pas bon !<br /> <br /> Merci pour ces explications - précises et accessibles à tout le monde comme d'habitude. Mais je voudrais savoir encore un truc : pourquoi le fond de cuve du réacteur est-il percé de trous ? On voit bien les inconvénients (surtout maintenant), mais les avantages, c'est quoi ?<br /> <br /> En tout cas, cette histoire montre qu'on n'est pas près de voir le bout du démantèlement de nos centrales, et que les salariés de Fessenheim ont tort de manifester contre la fermeture de leur vieille marmite : même en commençant tout de suite le démontage, ils auraient du boulot jusqu'à leur retraite ;)
Répondre
P
M. Hombourger, vos propos sont plus une critique de mon article que de ce que dit Kna. Le fait que le fond de cuve ressemble à une passoire est un fait, ne vous en déplaise, et je suis prêt à parier que le corium s'est servi de ces trous pour se faire la malle. Tepco nous en dira bientôt plus, mais pas tout de suite pour ne pas contrarier la petite vie tranquille des centrales de ce type qui tournent encore dans le monde. <br /> <br /> Par ailleurs, ce n'est pas la première fois que je vois quelqu'un s'en prendre à Arnie Gundersen. Tous les pronucléaires se sont mis d'accord pour le descendre dès qu'il est cité dans un site. Ce que vous ne semblez pas savoir, M. Hombourger, c'est qu'on peut être à la fois expert nucléaire et antinucléaire. Ceci dit, je ne resterai jamais indifférent aux calomnies que l'on colporte sur mon blog. M. Andersen est un homme de grande valeur qui a expliqué inlassablement durant plusieurs années ce qui se passait à Fukushima, et ce avec la plus grande clarté. Vous prétendez qu'Arnie Gundersen a fait "nombre de prédictions fausses". Je vous défie d'en citer une.<br /> <br /> Quant aux propos de Kna, ils ne sont absolument pas ridicules. Kna est une personne également de très grande valeur qui a donné énormément de son temps pour traduire en français toutes les vidéos anglophones sur Fukushima et sur l'énergie nucléaire en général pendant que l'industrie nucléaire faisait profil bas. Sa chaine youtube est une référence en ce domaine et je n'accepterai pas non plus qu'on critique son travail de grande qualité. Je vous défie également, M. Hombourger, de relever une information ridicule dans la vidéo de M. Gundersen éditée par Kna.
K
@ Mr Hombourger, ingénieur nucléaire : Où lisez-vous que j’affirme que les dangers des réacteurs de Fukushima Daiichi tiennent à la localisation des barres de contrôle en bas de la cuve, et que ce soit responsable de la catastrophe qu'on connait ? A chacun sa notion du ridicule, n'est-ce pas ?<br /> Si selon vous les qualifications et intérêts d'Arnold Gundersen sont sujets à caution, je pense que tout le monde aura compris quels sont les vôtres.<br /> Fin de la discussion.
B
Bonjour,<br /> <br /> Comme je l'explique plus haut l'insertion des barres de contrôle par le bas est dûe à la présence des sécheurs de vapeur au dessus du coeur parce que le réacteur est un réacteur à eau bouillante (REB).<br /> Le système reste d'une fiabilité exceptionnelle puisque les barres sont équipées de bonbonnes de gaz sous pression qui permettent leur remontée rapide même en cas de perte de l'alimentation électrique. Quant à la redondance les REB sont équipés de systèmes d'injection d'eau borée directement dans le coeur pour parer à une éventuellement défaillance du système courant. <br /> <br /> Kna: Vos propos dont le contenu a vraisemblablement été lu de sources peu fiables, sensationnalistes et non expertes sont plus que ridicules. Comme je l'explique plus haut la présence des barres de contrôle en bas de la cuve est dû à la nature du réacteur et non à ses spécificités de design. Tous les modèles de REB commerciaux du monde (pas seulement ceux de General Electric) sont comme ça. Les premiers REB expérimentaux avaient des barres de contrôles insérées depuis le haut mais leurs sécheurs de vapeur n'étaient pas dans la cuve.<br /> La position des barres de contrôles n'a aucune espèce de pertinence dans l'initiation et le déroulement de l'accident de Fukushima, tout au plus dans la relocalisation du corium hors de la cuve, ce pour quoi le réacteur n'était de toute façon pas conçu.<br /> <br /> Finalement Arnie Gundersen n'a aucune crédibilité scientifique et a fait nombre de prédictions fausses. Il semble gagner sa vie en tant que "consultant" anti-nucléaire...<br /> <br /> Cordialement,<br /> Boris Hombourger, ingénieur nucléaire.
K
Les barres de commande situées dans le chapeau de cuve et qui s'abaissent seules en cas de coupure d'alimentation, ça existe, dans d'autres modèles de réacteurs. Ceux de Fukushima Daiichi sont de conception américaine, le "fameux" modèle Mark I de General Electric, jugé si dangereux qu'il n'aurait jamais dû être vendu et que 2 ingénieurs ayant travaillé à sa conception ont démissionné ! Mais c'était sans compter sans l'intense lobbying des pronucléaires... Voir à ce propos l'intervention d'Arnie Gundersen, "Fukushima, que savaient-ils et quand ?" : http://kna-blog.blogspot.fr/2013/05/fukushima-que-savaient-ils-et-quand.html
B
J'avoue mal comprendre moi aussi, le fait que les barres de freinage soient dessous la cuve, par des trous de passoire, au lieu d'être au-dessus, et de tomber naturellement si le courant se coupe (en cas d'urgence, quoi).<br /> <br /> Cela affaiblit le fond de cuve, et il faut qu'un circuit spécial et indépendant fasse remonter les barres (avec des moteurs ?) : je crains que ce ne soit moins fiable encore qu'en France. Ou alors, il faut qu'il y ait des avantages cachés...
P
Oui effectivement, certains médias sont assez confus. C'est pourquoi j'ai décidé de faire cet article. <br /> Je réponds à votre question : les trous servent simplement à faire passer les barres de contrôle par le bas. Je vais faire un ajout explicatif dans l'article. Merci de votre question.
B
Bonjour !<br /> <br /> N'est-ce pas la situation que nous avions crainte dès le départ ? Encore, à l'époque, ne savions-nous pas que 300 m³ d'eau radioactive se déversaient chaque jour en mer...<br /> <br /> Je me souviens avoir prédit que le Japon (au moins les côtes Est) devrait être évacué, dont Tokyo...
Répondre
U
Merci pour ces précisions. Bonne continuation
Répondre

  • : Fukushima 福島第一
  • Fukushima 福島第一
  • : Un blog consacré entièrement à la catastrophe nucléaire de Fukushima et à ses répercussions au Japon et dans le monde.
  • Contact

Mentions légales

Directeur de la publication :

Pierre Fetet

Lien vers les mentions légales du blog de Fukushima

Soutien au blog de Fukushima

C'est ici !

 

 Chaîne vidéo du blog de Fukushima

 

BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin (Bertrand Galic, Roger Vidal)

 

Présentation de la BD par l'éditeur

Dossier documentaire 10 pages sur Fukushima (Pierre Fetet)

 

Dossier sur le rejet des eaux contaminées dans le Pacifique

« Fukushima - Rejets dans le Pacifique : clarification et mise en perspective »

Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?

Consulter le dossier

 

 

Spectacle

Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :

https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress

 

 


 

Outil de traduction gratuite de site Internet

Actualités sur Fukushima

L'ACROnique de Fukushima

Les Veilleurs de Fukushima

Nos voisins lointains

The Watchers of Fukushima

Projet Mieruka Fukushima

.

« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)

Infos en direct

webcam tepco 

 Webcam

 TEPCO

.

webcam tepco 1 

 Webcam

 TEPCO 1

.

reacteur2aout2011webcamTBS Webcam

 TBS/JNN

 

radioactivité Tokyo Radioactivité

 à Tsukuba

 en continu

 

 

Éditions de Fukushima

Publications

Le dernier livre de Jean-Marc Royer

 

 

Le dernier numéro d'Atomes crochus

 

 

Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com

 

Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl

Télécharger la version française ici.

 

Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !

A télécharger ici

 

 

 

 

sitesanspub

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -