2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 03:35
Mise à jour du 8/01/12 18h30 :

EX-SKF a trouvé une image de la face est des réacteurs datant du 13 mars. Seul le panneau amovible du réacteur 2 est absent. C'est une preuve que la vidéo infra-rouge du 11 mars ne montre pas des cavités mais des couleurs différentes dues probablement à la nature du revêtement. Reste à savoir si ces panneaux avaient réellement été soudés ou non.

    

 

panneau2.jpg

Source image : DigitalGlobe

 

 

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Mise à jour du 2/01/12 18h30 :

 

Suite à la découverte d’une vidéo démontrant sans ambigüité que les panneaux étaient encore en place juste après le tsunami, il est désormais impossible d’affirmer qu’ils ont pu tomber à cause du séisme. De plus, la vidéo présentée dans le billet d’origine a été tournée de nuit, ce qui fait que ces rectangles noirs ne représentent qu’une différence de température des matériaux, et non forcément une ouverture comme je l'avais pensé au départ. C’est pourquoi cette mise à jour ajoutera un point d’interrogation au titre original, sans enlever la possibilité d’un enlèvement des panneaux le 11 mars avant 22 h.

Pour en savoir plus, lisez le dernier point de Trifouillax :

Follow-up technique : les panneaux anti-déflagration étaient toujours en place après le séisme et le tsunami du 11/3

 

 

Par ailleurs, Hélios nous signale à juste titre que ce n’est pas la piscine 4 qui fuit mais son trop-plein. Cette information est importante car de ce fait, la sécurité est assurée, le combustible restant recouvert de plusieurs mètres d’eau. Ce qui n’enlève rien au problème des fuites d’eau contaminée en général sur le site, problème récurrent dans tous les circuits de la centrale. Pour en savoir plus, lisez la dernière traduction d'Hélios :

Japon, 2 janvier 2012

 

 

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Depuis hier circule une information non confirmée, provenant d’un employé anonyme de Tepco, laissant entendre que les panneaux de ventilation de sécurité des bâtiments réacteurs avaient été soudés alors qu’ils auraient dû rester amovibles, ce qui aurait favorisé les explosions des bâtiments. Or il s’avère qu’une vidéo prise le 11 mars montre les unités 2, 3 et 4 avec leurs panneaux absents.
 
C’est un veilleur de Fukushima assidu, Ray, collectionneur et analyseur d’images et de vidéos sur la catastrophe, qui a trouvé l’oiseau rare : une vidéo d’un journal télé japonais, enregistré et diffusé à présent sur YouTube par nuckelchen. Voici l’image la plus nette extraite de cette vidéo, montrant clairement les emplacements des 3 panneaux manquants (rectangles noirs sur les murs face à la mer).
 
panneaux-ouverts.jpg
 
L’enregistrement date précisément du 11 mars à 22h24-25, et le film a été pris d’un hélicoptère. C’est à ma connaissance le seul document dont on dispose qui montre le côté est des bâtiments. Je me souviens qu’au tout début de la catastrophe, les journaux télévisés ne montraient pas d’image de la centrale, sauf des images d’archives. Ensuite, très rapidement ont eu lieu les explosions et les informations se sont focalisées sur leurs images spectaculaires, bien que parcellaires (on n’a toujours pas d’image de l’explosion du bâtiment 4, plus de 9 mois après les faits !).
 
 
 
La vidéo n’est pas de bonne qualité, mais l’information est fiable : les panneaux sont manquants. Maintenant, reste à se poser les bonnes questions :
 
- Le bâtiment n°1, le plus ancien, était-il équipé de ce panneau de ventilation ? Si oui, ce panneau avait-il été soudé comme l’affirme cet informateur anonyme ? Une confirmation de cette information serait grave car cela remet en cause la compétence de la NISA. C’est un peu comme les magasins qui cadenassent les sorties de secours ; on prévoit des systèmes de sécurité mais on s’empresse de les rendre hors d’usage…
 
- A quel moment les 3 panneaux ont-ils été éjectés ? On sait juste qu’ils sont tombés entre 14h46, l’heure exacte du tremblement de terre, et 22:24, l’heure exacte de la prise de vue aérienne. Mais en fait, il est possible que le tremblement de terre de magnitude 9 ait fait sauter ces panneaux dès le début de l’après midi. En effet, à cette heure-là, aucune explosion n’avait encore eu lieu. Toutefois, la prise de vue a lieu presque 8 heures après le séisme, et 7 heures après le tsunami. Les cœurs étaient déjà en train de chauffer sérieusement et de ce fait, les panneaux ont peut-être sauté à cause de la pression interne des bâtiments.
 
panneaux2.jpg
 
Evidemment, tout cela demanderait une enquête complète et minutieuse, réalisée par des experts indépendants. On en est loin… Mais la vérité avance jour après jour et on ne désespère pas en 2012 avoir plus d’informations qu’en 2011. A qui profite ces cachotteries ? L’analyse de cette vidéo va peut-être faire avancer les choses un peu plus vite. Car si les panneaux 2, 3 et 4 étaient ouverts avant les explosions, ils ont pu libérer l’hydrogène. Dans ce cas, seule l’explosion du réacteur n°1 est compréhensible car il n’avait pas d’ouverture. Les explosions des bâtiments 2, 3 et 4 pourraient alors avoir été causées par autre chose. La diffusion de la vidéo de l’explosion du réacteur 3 a fait vraiment désordre. Elle ne ressemblait pas du tout à la première. Faire avaler une couleuvre au monde entier en prétendant qu’il s’agissait aussi d’une explosion d’hydrogène, c’était déjà très difficile, alors l’explosion du réacteur 4, n’en parlons pas, elle a été carrément censurée !
 
Tout cela est du passé, mais il va bien falloir déterminer les responsabilités et les causes de cette catastrophe en reconstituant fidèlement le fil des évènements. Dans le même temps, il faudra continuer à gérer les dangers du présent. Aujourd’hui, le danger vient à nouveau de la piscine du réacteur 4. Je vous avais déjà signalé que son niveau était déjà descendu bien bas récemment, et ça recommence. Un message d’alerte a été donné à la presse : la piscine fuit, mais on ne sait pas où va l’eau ! A chaque tremblement de terre, comme celui du 1erjanvier, les secousses ne doivent pas arranger les choses… Une surveillance continue est nécessaire pour éviter aux 264 tonnes de combustibles de s’enflammer et polluer tout l'hémisphère nord.
 
 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 03:25
conference-presse.jpgUn arrêt à froid en entraîne un autre.
Suite à l’achèvement de l’étape 2 de la feuille de route destinée à sortir de la crise nucléaire, le ministre japonais en charge de ce dossier, Goshi Hosono, a indiqué il y a quelques jours que désormais, le gouvernement ne ferait plus de conférence de presse conjointe avec TEPCo. Puis, très pressé de rejoindre une émission de télévision de NHK, il a planté les journalistes en plein milieu de cette dernière conférence de presse, abandonnant ses camarades Yasuhiro Sonoda, secrétaire parlementaire et Toshio Nishizawa, président de Tepco. Alors que le ministre partait, ces derniers ont voulu clore la séance des questions et partir dans la foulée.
Il n’en a pas fallu plus pour que les journalistes s’énervent et invectivent le ministre :
 
« Pour quelle raison les personnes autres que M. Hosono auraient à quitter aussi la salle ? »
« C’est la dernière conférence de presse commune. Prenez vos responsabilités et répondez aux questions ! »
« Vous n’avez pas du tout répondu aux questions du peuple japonais ! »
« Vous êtes impoli et trahissez le peuple japonais ! »
« Vous êtes un arnaqueur ! »
« Vous êtes un assassin ! »
« Vous ne pouvez pas être sérieux ! »
« S’il vous plait, restez ici pour répondre aux questions ! »
 
Entendant cela, Hosono a fait demi-tour et, après avoir demandé aux journalistes de rester courtois, a de nouveau expliqué qu’il ne pouvait pas rester. Puis il a négocié avec Sonoda pour que celui-ci reste pour répondre aux questions.
« Qu’en est-il des questions auxquelles nous n’avons pas eu de réponse jusqu’à maintenant ? » lance un journaliste.
« Nous vous répondrons par mail ou par courrier », répond le ministre qui s’excuse encore une fois et s’en va.
 
Et là… le président de Tepco, Toshio Nishizawa, n’ayant absolument pas envie de répondre aux questions des journalistes, s'est sauvé comme un couard. Car lui, il n’avait pas d’émission de télé, il n’avait pas de raison de partir.
« Pourquoi M. Nishizawa s’en va ? »
« M. Nishizawa ! »
« M. le président ! »
Zengo Aizawa, vice-président de Tepco, a pris le micro et, tout penaud, a expliqué qu’il ne savait pas pourquoi Toshio Nishizawa était parti. Et le porte-parole de Tepco, Junichi Matsumoto, son voisin de table de presse, a poussé un gros soupir de fatigue.
 
Cet épisode en dit long sur l’incapacité du gouvernement japonais et de l’opérateur Tepco à répondre sincèrement aux questions des journalistes. Le peuple japonais s’inquiète de plus en plus des effets sanitaires de la catastrophe nucléaire de Fukushima mais il n’y a personne pour répondre aux questions qu’il se pose.
 
Voici la vidéo de ce passage mémorable de cette dernière conférence de presse commune. Le sous-titrage est en anglais. Tepco envisage également de réduire le nombre de ses points presse. L’information a pris soudain un coup de froid. L’état en a décidé ainsi.
 
Il n’est pas certain que dans ces conditions, le gouvernement Noda dont les ministres se font maintenant insulter garde longtemps la confiance de son peuple. La vérité, que le lobby nucléocrate essaie tant bien que mal de cacher, se fait connaître petit à petit. On n’est plus au temps de Tchernobyl, l’Internet fait son travail, surtout par l’intermédiaire des jeunes générations.
 
 
 
sources :
Photo : Ryusaku Tanaka, journaliste ayant participé à la conférence
 
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Pour terminer, voici quand même quelques infos… non gouvernementales.
 
On trouve encore du strontium à 60 km au large de Fukushima, ce qui prouve que la centrale continue à polluer le Pacifique.
 
Les entreprises fuient Fukushima en nombre plus grand que ce qui est publiquement admis par le gouvernement local.
 
Noguchi Ken, sans doute l'alpiniste japonais le plus célèbre au monde, est malade. Il avait visité la zone des 20 km et avait pris des photos des animaux abandonnés dans la région.
 
Les frais de décontamination de 102 municipalités vont être pris en charge par l'Etat.
 
Monsieur Odome à Minamisoma a toujours besoin d’aide pour trouver de la nourriture saine en territoire contaminé.
 
Certains hôpitaux refusent de voir des patients irradiés
 
Et encore trop d’écoliers japonais fréquentent des établissements contaminés.
 
Car les normes japonaises en matière de radioactivité sont… hors normes !
 
Il faut vraiment faire savoir que la dose radioactive reçue lors d'un vol transatlantique ne peut être rapprochée de la contamination par des particules radioactives !
 
Et encore bien d'autres informations sur Fukushima Informations :
 


 
 
 
 

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 00:10
photo 1323976396435-1-0Alors que le gouvernement japonais vient de décréter l’arrêt à froid des réacteurs de Fukushima (comme s’il y avait encore des « réacteurs » à Fukushima !), un journaliste japonais indépendant, Tomohiko Suzuki, a donné vendredi une conférence de presse très instructive. Cet homme courageux, journaliste de terrain, s’était fait embaucher à la centrale de Fukushima Daiichi comme ouvrier par l’intermédiaire d’une filiale de Toshiba. Il a pu ainsi enquêter à l’intérieur même du site du 13 juillet au 22 août 2011, assigné à une tâche liée au retraitement de l'eau contaminée. Ses révélations décapantes nous amèneront à nous interroger une nouvelle fois sur la disparition de dizaines, voire de centaines d’ouvriers sur les listes administratives de la centrale nucléaire.
 
 
Aucun progrès
 
Tout d’abord, les déclarations de Tomohiko Suzuki (1) sont à l’opposé de la communication officielle qui proclame que tout est sous contrôle. Selon lui, aucun progrès n’a été fait vers une quelconque sortie de la crise nucléaire : seuls des travaux de façades ont été effectués pour faire croire à une maîtrise de la situation. On peut citer en effet l’installation de la tente de protection du réacteur n°1 et le nettoyage de la façade sud du réacteur n°4. Il s’agit d’actions concrètes et visibles propices pour donner une image de maîtrise de la situation. Or en réalité il n’en est rien. Ces actions de sécurisation à court terme ne règlent aucun problème :
 
- On ne sait toujours pas quoi faire de l’eau contaminée par le refroidissementeauFukushimaDaiichiSteelTanks des réacteurs, eau que l’on essaie de retraiter mais qui en fait s’entasse sur le site, au risque de la voir se répandre par des fuites diverses dues à des failles dans le sol, à des tuyaux de mauvaise qualité, à des normes techniques différentes selon les entreprises qui interviennent, et peut-être cet hiver à cause du gel de certains circuits exposés en plein air. Au 15 novembre, les réservoirs installés sur le site pouvaient contenir 106 000 tonnes d’eau contaminée. S’il n’y avait pas une pression de l’opinion public, TEPCo aurait déjà relâché cette eau dans la mer.
 
 
- Les 6 piscines des réacteurs et la piscine commune nécessitent un refroidissement constant car elles renferment ensemble 1964 tonnes de combustible. Aucune erreur n’est tolérable pour la maintenance de ces piscines, et il est difficile de comprendre pourquoi Tepco a laissé s’évaporer l’eau de la piscine n°4 jusqu’à ne plus avoir que 1,50 mètre de hauteur au dessus du combustible le 1er décembre alors que 7 mètres sont nécessaires. Ces piscines extrêmement dangereuses ne servent à rien. Elles nécessiteront des dépenses pharaoniques de surveillance et d’entretien durant des dizaines d’années alors que l’électricité qui a été produite avec les combustibles entreposés est déjà consommée depuis longtemps.
 
- Les coriums des réacteurs 1, 2 et 3, représentant au maximum 257 tonnes deou combustible, ne sont pas localisés. Malgré des centaines de pages de rapports divers et des modélisations rassurantes, personne ne peut dire aujourd’hui où ils sont exactement. Comment peut-on affirmer contrôler quelque chose qu’on ne sait pas localiser ?
 
.
.Intégralité de la conférence de presse de Tomohiko Suzuki avec interprète anglophone
(durée : 1 heure 42 ; langue : japonais et anglais, sous-titrage en français en 2 parties)
 
Partie 1
Partie 2

 
 
 
Un témoignage accablant
 
Tomohiko Suzuki témoigne également des conditions de travail inadmissibles, de l’absence de vérification de la qualification des intérimaires, de la guéguerre entre les constructeurs Toshiba et Hitachi qui dissimulent des données qu’ils devraient partager. Toutes ces informations sont habituellement cachées au Japon car les ouvriers du nucléaire n’ont pas le droit de parler, comme cela est stipulé dans leur contrat d’embauche (2). C’est pour cela que cette conférence de presse est exceptionnelle. Les informations sont de première main et c’est suffisamment rare pour être remarqué.
 
Vidéo réalisée par Tomohiko Suzuki à l’intérieur de la centrale (caméra cachée)
(durée : 17 minutes ; langue : japonais)
 

 
 
Pour lui, il fallait évacuer une zone de 80 km autour de la centrale, comme les Etats-Unis l’avaient préconisé pour leurs propres ressortissants. « Il y a des gens qui vivent dans des zones où personne ne devrait être. C'est presque comme s'ils vivaient à l'intérieur d'une centrale nucléaire », explique Suzuki.
 
Malgré l’absence de progrès notables dans la résolution de la crise, les nouvelles idées des ingénieurs sont aujourd’hui repoussées car il n’y a plus d’argent pour cela. On comprend mieux la précipitation du gouvernement et de TEPCo pour annoncer un « arrêt à froid » des réacteurs. Même si cela ne veut rien dire concrètement face à des réacteurs ruinés ayant perdu leur capacité de confinement, cela permet de réduire drastiquement le budget alloué à la résolution de la crise. Et tout cela aux dépens de la santé des travailleurs qui, pour la plupart, ne sont pas suffisamment prévenus des dangers des radiations. Cela explique sans doute le taux de mortalité important sur l’usine : depuis 7 mois, au moins 5 ouvriers sont morts de manière brusque.
 
 
Risques pour la santé des travailleurs
 
Tomohiko Suzuki a ainsi dénoncé les dangers et les risques pour la santé des travailleurs. Il existe d’ailleurs toujours des doutes sur l’état de santé des employés que TEPCo a « perdu » de ses listes dans les premiers mois et qu’il serait « impossible » de retrouver aujourd’hui. Le 20 juin, TEPCo avouait avoir perdu 69 ouvriers. Le 21 juillet, NHK rapportait que 198 travailleurs avaient été perdus par l’entreprise. Enfin, selon Fukushima Diary, il manquerait officiellement 840 ouvriers au 15 décembre. Que signifient ces chiffres ? TEPCo semble perdre certains de ses employés au fur et à mesure que le temps s’écoule. Au lieu de retrouver ces personnes pour pouvoir vérifier leur contamination et suivre leur état de santé, l’opérateur en perd de nouveau.
 
ouvriers
Ouvriers au réacteur n°4 : combien de temps sont-ils restés au bord de la piscine ?
 
En fait, on apprend avec notre journaliste freelance que, juste après les explosions de mars, TEPCo avait demandé à l’ensemble de ses entreprises de sous-traitance de recruter « des gens qui n’avaient pas peur de mourir ». Comment cela est-ce possible ? Hormis les Japonais qui effectivement, dans un esprit de sacrifice, ont accepté de risquer leur vie pour éviter que le Japon ne devienne un désert radioactif, qui d’autre pourrait accepter cette idée terrible ? Une autre information de poids rapportée par Suzuki pourrait l’expliquer en partie : le journaliste dévoile que les yakuzas sont très impliqués dans l’industrie nucléaire, étant responsables pour 10 % du nombre de recrutés dans la centrale de Fukushima. Les yakuzas formeraient la plus grande organisation criminelle au monde. Il faut savoir qu’au Japon, plus de 41 % des patrons de grandes entreprises japonaises affirment avoir été victimes de racket de cette organisation qui perçoit des « dîmes » régulières. On peut donc comprendre alors quels types de pressions peuvent être exercés sur des familles qui auraient des « dettes ». Car, selon Suzuki, les groupes yakuza ont longtemps envoyé des travailleurs dans les centrales nucléaires comme un moyen de rembourser les prêts consentis à des taux exorbitants.
 
 
 
Recrutements douteux
 
Une autre manière de recruter des ouvriers sur la centrale est le démarchage des personnes en difficulté. Certaines sociétés de sous-traitance sont allées très loin pour recruter des personnes dans le besoin, et surtout ne connaissant pas les dangers de la radioactivité. En témoigne ce tract alléchant distribué dans la région d’Ibaraki, et trouvé dans la boîte aux lettres d’un lecteur de ce blog au mois d’octobre. En voici l’image et la traduction :
 
 tract« Travail de reconstruction dans la zone sinistrée suite à la grande catastrophe dans l'est  du Japon
A l'intérieur de la zone de protection des 20 kilomètres (à l'extérieur de la centrale nucléaire) pour un travail de déblaiement.
4 heures par jour (par équipe de 24 heures)
Salaire journalier : 27 000 yens
(2 mois = plus de 1 600 000 yens)
Prise en compte à partir du 10 du mois, paiement 7 jours plus tard.
Durée du travail : 2 mois (pas de vacances)
Logement offert
Frais de repas 1750¥ (3 repas/jour) possibilité de retenue directe sur salaire
Age : entre 40 et 70 ans, hommes uniquement
Travail sécurisé (équipement de protection fourni)
(Sans domicile fixe et membres de la mafia refusés)
Cette annonce sera renouvelée chaque mois, les premiers arrivants seront les premies inscrits.
"Jusqu’à la fin des travaux de déblaiement"
S.A.R.L Hosyo planning 
Responsable : M. Nakamura : 047- 703 7122 
(Joignable de 6:00 à 11:00) »
 
[NDT : Il y a lieu probablement de décompter les charges sociales, les frais d'agence et de postage ainsi que la commission de l'agent recruteur qui peut être importante, ce qui donnerait un salaire net moindre, mais restant encore très alléchant]  
 
Véritable tract de recrutement ou arnaque ? Seules les personnes dans le besoin qui ont répondu à cet appel pourraient en témoigner. Quoi qu’il en soit, la catastrophe de Fukushima semble avoir créé une économie parallèle, où des salaires mirobolants sont versés à des gens prêts à tout pour sortir de la misère, et où on ne prendrait même pas la peine d’inscrire l’identité de certaines personnes appelées à faire des tâches quasi suicidaires. Sur internet, on trouve ce genre d’annonce avec un salaire mensuel plutôt de l’ordre de 200 000 yens (lien) mais le salaire journalier annoncé n’est pas non plus aberrant puisqu’on trouve aussi des annonces à 30 000 yens pour 3 heures de travail la journée (lien). Ces écarts de salaire s’expliquent sans doute par les différences des tâches à effectuer sur le terrain ou dans la centrale.
 
 
Un message secret
 
Il est impossible de savoir aujourd’hui où sont passés les ouvriers disparus. Etant donné que TEPCo ne communique pas sur ce sujet extrêmement délicat, des rumeurs ont circulé sur Twitter et sur la toile. Pour exemple, ce message troublant que l’on m’a transmis début novembre d’un « ancien professeur de math à l'Université de Kyoto, actuellement chef pour la relance des zones sinistrées » ; En voici la traduction :
 
Envoyé le : Jeudi 3 Novembre 2011 9h54 Objet : prof de Kyoto Univ.
 
« Tepco a toujours affirmé qu'ils avaient perdu la trace d'une centaine d'employés concernant leurs suivis dosimétrique et médical, c'est faux.
La réalité est qu'ils sont morts à cause de la très forte radioactivité des installations endommagées.
Ces victimes ont été parfaitement prises en charges médicalement par les unités de "Fukushima medical university"
Le département qui les a pris en charge a archivé tous les éléments médicaux de tous ces patients (symptômes, analyses, prélèvement humains, évolutions).
Si cette information, concernant une entreprise privée ayant occasionné un certain nombre de victimes directes, venait à être connue, cela ferait un très gros problème compte tenu de la situation actuelle.
Ne pouvant cacher qu'un certain nombre d'employés avait disparu de leurs listes, la direction de Tepco, avec l'aval du gouvernement, a préféré mettre en avant une perte de contact administratif avec ces personnes concernant leurs suivis médical et dosimétrique.
Les familles des victimes ont reçus de très belles indemnités pour les faire taire.
A l'heure actuelle personne ne parle, car cela représente pour les familles dédommagées une menace si elles venaient à rompre leur silence.
Moi, j'ai longuement hésité avant de vous informer de ce constat, il est probable que ce message sera effacé assez rapidement par les administrateurs du site.
Les personnes qui me lisent et qui me diffusent, auront peut-être quelques petits dérangements, mais la censure de la réalité d'une situation ne peut pas aller en s'améliorant.
Je continuerai d'essayer à vous tenir au courant, mais il ne sera pas toujours simple d'être clair, je vous apporterai plus de précisions en messages privé. »
 
Info ou intox ? Qui aurait intérêt à diffuser ce genre de texte ? Il faut espérer qu’un journaliste d’investigation retrouvera un jour l’homme qui a écrit ce message lancé comme une bouteille à la mer. Cette lettre pourrait être malheureusement véridique car elle concorde avec d’autres sources plus explicites.
 
 
Les ouvriers « jetables » ?
 
Selon Fukushima Diary, un travailleur de 21 ans est mort d’un infarctus. Il avait travaillé à la centrale de Fukushima Daiichi de mars à juillet 2011. Il est mort chez lui, et aucune autopsie n’a été réalisée. Cette mort n’est donc pas comptabilisée. Cette information a été donnée par M. Sakuma, commerçant à Kawamata-machi ‒ à 22 km à l’est du site nucléaire ‒ lors d’une interview accordée au journaliste Iwakami Yasumi. Accablé par les banques à qui il devait 30 millions de yens, cet homme est allé travailler à la centrale tout en étant bien conscient des risques qu’il encourait. Grâce à son témoignage, on apprend que dans les zones les plus contaminées, les ouvriers « non référencés » sont obligés de travailler dans des conditions extrêmes : l’un de ses amis a dû aller dans le réacteur n° 3. Dans un endroit rempli de débris, le compteur montrait environ 1~2 Sv/h. Le lendemain matin, le même endroit avait été impeccablement nettoyé, ce qui signifie que cela avait été fait par des hommes et non par des robots.  Certains travailleurs « jetables » pourraient ainsi être forcés à travailler dans des situations extrêmes, puis on les renverrait, enfin ils seraient marqués comme « manquants ».
 
La police ne serait pas mieux lotie. Les policiers qui gardent la zone d'évacuation de 20 km ne sont pas informés du niveau de rayonnement de l’environnement où ils travaillent (environ 100 microSv /h lorsque M. Sakuma l’a mesuré) et de ce fait, les décès  des policiers ne sont pas plus comptabilisés car ils ne font pas partie de la liste des ouvriers.
 
policiers
Policiers en bras de chemise et ne portant qu'un masque à poussière dans la zone contaminée : savent-ils ce qu’ils risquent ?
 
Même quand ils ne sont pas forcés de faire des travaux dangereux, certains  ouvriers font en sorte de ne pas toujours porter leurs dosimètres afin de pouvoir travailler plus longtemps, car dès qu’ils arrivent à la dose maxi, ils perdent leur emploi. C’est aussi ce qui explique que beaucoup d’ouvriers aient des dépassements de doses. D’ailleurs, l’ancien directeur de la centrale lui-même, souffrant aujourd’hui d’un cancer, avait avoué ne pas s’être inquiété des doses qu’il avait reçues. Depuis mars, d’après les données officielles de TEPCo, sur les  17 780  personnes qui sont venues travailler à la centrale de Fukushima Daiichi, 338 d’entre elles auraient reçu des doses supérieures à 100 mSv. Mais on ne sait pas si les « disparus » sont comptabilisés dans ce nombre. On ne sait pas non plus combien de ces employés sont encore en vie aujourd’hui. Tant que cette liste restera anonyme, il sera impossible de vérifier ces informations unilatérales.
 
Témoignages d’ouvriers sur ZDF (émission Frontal 21 du 4/10/11)
(durée : 8 min 21, sous-titrage en français)
 
Par ailleurs, un journaliste a tenté de poser la question du nombre de morts directement au gouvernement, représenté ce jour-là par le secrétaire parlementaire Yasuhiro Sonoda : il lui est en fait impossible de répondre à la question et se reporte toujours sur une demande faite à TEPCo. Sa non réponse implique donc que le gouvernement ignore combien de morts il y a eu à Fukushima depuis le 11 mars.
 

 
Des ouvriers en colères
 
Suite à l’annonce gouvernementale évoquée au début de cet article, il n’y a pas que le gouverneur de Fukushima qui a sursauté en regardant la télévision. Selon le Tokyo Shinbun (le Journal de Tokyo), les travailleurs de Fukushima sont également furieux d'avoir entendu leur premier ministre déclarer que non seulement la température dans les réacteurs avait baissé mais que la situation était désormais sous contrôle : « Le gouvernement ment » ; « Je ne comprends pas ce qu'il dit » ; « On ne peut même pas entrer dans les bâtiments et on ne sait même pas comment récupérer les combustibles ». Un des travailleurs qui regardait la conférence à la télévision commenta aussi : « J'ai cru que je ne comprenais plus le japonais. Je ne crois pas qu'il parle de la centrale que je vois tous les jours. Il nous faudra encore des années pour pouvoir gérer la situation... »
 
Et pendant ce temps-là, les grands médias francophones diffusent en continu une information officielle rassurante (Je vous laisse deviner qui titre quoi !):
etc.
 
Alors que les Japonais soit pleurent, soit sont en colère en entendant leur premier ministre annoncer cet « arrêt à froid », le reste du monde est hilare ou ahuri devant ce mensonge d’état. Le monde entier ? Non, la France aux 58 réacteurs soupire d’aise et se donne pour objectif de construire 30 nouveaux EPR d’ici 2050
 
 
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(1) Tomohiko Suzuki vient d’éditer un livre intitulé « Le pouvoir des yakusas dans le nucléaire », détaillant ses nombreuses expériences à la centrale de Fukushima Daiichi et les connexions entre les syndicats du crime yakuza et l'industrie nucléaire. Il a été publié par Bungei Shunju le 15 décembre 2011.
 
(2) Phrases relevées dans les contrats TEPCo : « Si le signataire accepte ce travail, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enceinte de la centrale de Fukushima, il doit rester dans un strict secret concernant toute information, qu’elle soit écrite, orale ou obtenue par observation. » ; « Le signataire n’acceptera jamais d’interview ou une quelconque enquête de la part de tout média, que ces requêtes aient ou non à voir avec le travail. » (source)
 
 
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sources :
 
 
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Pour aller plus loin :
autres articles et reportages sur les ouvriers de Fukushima
 
Les liquidateurs de Fukushima
 
Yakuzas et centrales nucléaires
   
Témoignages d’ouvriers sur Channel 4 news
(reportage en anglais)
 
Tokyo Freeters - Un film de Marc Petitjean
Le Japon compte aujourd'hui plus de deux millions de freeters, "travailleurs jetables après usage" : des jeunes précaires peu qualifiés qui, faute de moyens, ne peuvent se fixer.
 
À la rencontre des travailleurs de Fukushima
(reportage france24)
 
5 TEPCO Workers Have Over 250 mSv Of Internal Contamination
 
 
   

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Mise à jour de mars 2013

 

L’Asahi Shimbun a rapporté le 28 février 2013 que Tepco n’a pas transmis les données concernant les doses reçues par 21 000 travailleurs à la centrale de Fukushima Daiichi. Ces données doivent être fournies à la Radiation Effects Association, une société d'intérêt public qui gère les données de dose des travailleurs de centrales nucléaires.

 

source : http://ajw.asahi.com/article/0311disaster/fukushima/AJ201302280086

 

Copie de l’article en anglais :

 

THE ASAHI SHIMBUN

Tokyo Electric Power Co. failed to submit radiation dose data to an industry database, compromising the health of 21,000 people who worked at the Fukushima No. 1 nuclear plant after the March 2011 disaster.

The development shows that Tokyo Electric Power Co. remains lax about protecting the safety of workers, many of whom are employed by subcontractors. It also underscores flaws in the private records system to prevent nuclear plant workers from being exposed to dangerous accumulated doses.

A big problem is that many nuclear plant workers often switch companies—including unscrupulous ones--and they can be exposed to more radiation than legally allowed unless the dose data are kept at a centralized database.

The Ministry of Health, Labor and Welfare has repeatedly told TEPCO to submit the dose data of the 21,000 people to the Central Registration Center of Radiation Workers, operated by the Radiation Effects Association, a public-interest corporation that manages dose data of nuclear plant workers in an integrated manner.

The workers were at the Fukushima plant between March 11, 2011, the day the plant was destroyed by the Great East Japan Earthquake and subsequent tsunami, and March 31, 2012, or the end of fiscal 2011.

More than 80 percent of those workers, or 17,600, were from other companies, including subcontractors.

TEPCO on Feb. 18 agreed with the Radiation Effects Association to submit workers’ accumulated data for fiscal 2010 and 2011 by the end of March. The provisional data will be replaced when full-fledged records, including the names of employers and other details, are ready.

“We are extremely sorry for the delay,” a TEPCO spokesman said.

The company has said it took several months before data were retrieved from a computer system damaged by the tsunami. After the disaster, records were initially kept on paper, and it took time to convert them into electronic form.

In May or June each year, electric power companies submit dose data for the previous fiscal year to the center.

Around June 2011, TEPCO said the submission of data for fiscal 2010 would be delayed, and it also did not provide data for fiscal 2011. Records for fiscal 2010, excluding the post-disaster period, were submitted around July 2012.

Electric power companies, primary contractors and subcontractors are legally required to measure doses of nuclear plant workers and keep them under 50 millisieverts a year and 100 millisieverts over five years.

Many primary contractors set 20 millisieverts as the annual ceiling.

Of the 25,000 people who worked at the Fukushima No. 1 plant between March 11, 2011, and Dec. 31, 2012, more than 4,800 were exposed to an excess of 20 millisieverts a year, compared with seven for all of Japan in fiscal 2009.

The average among 76,000 nuclear plant workers across the country that year was 1.1 millisieverts.

Electric power companies have said data management in an integrated manner is not essential. They argue that they can check information in radiation management records--a dose record book kept by individual workers--when new workers arrive at their nuclear plants.

The companies say they make inquiries to the central registration center only when they need to confirm entries in the record books. The center receives 60,000 to 90,000 inquires a year.

However, workers themselves say dose data cannot be strictly managed by radiation management records alone.

Primary contractors or subcontractors enter data into the record books. But some do not comply with laws and regulations.

One subcontractor had workers cover dosimeters with lead plates at the Fukushima No. 1 plant to keep readings low so that they could continue working at nuclear facilities. Other lax practices about dose management have been uncovered.

A man in his 40s who left the Fukushima No. 1 plant more than a year ago said accurate dose data have not been written into his radiation management record.

The worker was illegally sent there as an employee of a company he does not know well. Moreover, a different company’s name is listed in his record book.

The worker could be exposed to more radiation than legally allowed if he continues to work at nuclear plants with his dose data being left uncorrected.

The Radiation Effects Association says both the system based on the central registration center and radiation management records are essential to manage dose data accurately.

The record book usually includes the latest data available for the worker, but the figures may be revised later. Some workers even lose the record book.

The central registration center, on the other hand, keeps closely examined data, but they are updated only once a year.

The dose data management system including the central registration center was established in 1977 with financial support from the government.

But it is a private-sector framework based on contracts between electric power companies and the Radiation Effects Association. The utilities and other parties are paying 275 million yen ($3 million) to administer the system in fiscal 2012.

It remains unclear whether the utilities, or layers of contractors involved in the nuclear power industry, are responsible for managing workers’ dose data and protecting their safety.

The government is not directly responsible, although the science ministry, the health ministry, the Nuclear Regulation Authority’s secretariat and other branches are involved.

“No ministry or agency is expected to take the lead because the health of individuals is at stake and the responsibility is heavy,” a government official said.

The momentum for change could come from politicians.

Some lawmakers, led by those in the Liberal Democratic Party and New Komeito, submitted a bill to establish a state management system in August, when the two parties were in the opposition camp.

Under the bill, utilities would be required to enter dose data into a government-issued record book and the government would collect and manage the data in an integrated manner.

The bill was scrapped when the Lower House was dissolved in November for a snap election. But some politicians plan to submit the bill to the Diet again.

(This article was written by Jun Sato and Toshio Tada.)

 

 

 
 
 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 02:58


    unité 3 moyenne face cachée 110316 1f sora 1 - CopieLe désormais célèbre blog Ex-SKF, qui donne des informations journalières en provenance du Japon, vient de rapporter l’interview d’un ingénieur japonais, Setsuo Fujiwara, ancien inspecteur au JNES (Japan Nuclear Energy Safety Organization). Celui-ci a déclaré au magazine SPA qu'il y a eu deux explosions au réacteur 3 le 14 mars à Fukushima Daiichi : une explosion d'hydrogène, puis une explosion nucléaire à la piscine de combustible usé.



Ce qui suit est une copie du texte japonais, puis une traduction en anglais et enfin une traduction en français. Précisons qu’EX-SKF n’a pas de connaissance particulière en physique nucléaire, et que de ce fait, sa traduction peut être sujette à révision, le cas échéant.



 

「福島第一原発3号機で3月14日に起きた爆発はピカドン(核爆発)だ!!」

"The explosion in Reactor 3 at Fukushima I Nuke Plant on March 14 was nuclear!"

"L'explosion dans le réacteur 3 à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi le 14 mars était nucléaire ! "



そう語るのは、10年の春まで日本原子力安全基盤機構(JNES)で原発検査員を務めていた藤原節男氏。原発の施設と運用について隅々まで知る専門家の一人だ。

So says Mr. Setsuo Fujiwara, who worked at Japan Nuclear Energy Safety Organization (JNES) until the spring of 2010 as nuclear plant inspector. He is one of those experts who know the nuclear power plant facilities and operations in great details.

C'est ce que dit M. Setsuo Fujiwara, qui a travaillé à l’Organisation de sûreté de l’Energie nucléaire du Japon (JNES) jusqu'au printemps de 2010 comme inspecteur des installations nucléaires. Il est l'un de ces experts qui connaissent très précisément les installations et les activités de la centrale nucléaire.

 


 「3号機の爆発では、一度ピカっと炎が出た後、ドーンと黒煙がまっすぐ建屋上方へと立ち上っています。水素爆発であんな黒い煙は出ません。キノコ雲の形状といい、核爆発の現象に酷似している」

"In the Reactor 3 explosion, there was a flicker of fire, then a vertical, black smoke up the reactor building. A hydrogen explosion does not produce such a black smoke. And the mushroom cloud. It resembles a nuclear explosion."

« Dans l’explosion du réacteur 3, il y a eu une lueur d'incendie, puis une fumée noire verticale au dessus du bâtiment réacteur. Une explosion d'hydrogène ne produit pas une fumée noire. Et le nuage en forme de champignon. Cela ressemble à une explosion nucléaire. »

 

 



しかし、政府、東電の発表では、原子炉内部は安定を取り戻してきているはずだが?

But according to the government and TEPCO, the nuclear reactors are getting more stable, aren't they?

Mais selon le gouvernement et TEPCO, les réacteurs nucléaires deviennent plus stables, n’est-ce pas?

 


 「重要な放射能飛散原因は、使用済み燃料プールです」

"A more important source of radioactive materials dispersed is the Spent Fuel Pools."

 

"Une source plus importante de matières radioactives dispersées est la piscine de combustible usé."



 彼は一原発を陸側から写した航空写真を取り出した。

Fujiwara takes out an aerial photograph of the plant shot from the land side.

 

Fujiwara sort une photographie aérienne de la centrale prise du côté terre.


 

「建屋上部フレームは、使用済み燃料プールの場所が吹っ飛んでいます。プール内で爆発が起こり、そこにあった燃料棒は飛び散ってしまったと思われます」

"The upper frames of the reactor building are blown off at the location of the Spent Fuel Pool. I believe there was an explosion inside the SFP, and the fuel rods inside were blown out."

 

«Les cadres supérieurs du bâtiment réacteur sont arrachés à l'emplacement de la piscine du combustible usé. Je crois qu'il ya eu une explosion à l'intérieur du SFP et les barres de combustible qui étaient à l'intérieur ont été soufflées."

   

piscinetrou---Copie.jpg



 
だが、たとえ使用済み燃料が溶融して下に溜まっても、果たしてそれで核爆発は起きるのだろうか。

If the spent fuel had melted and sank to the bottom of the pool, would that cause a nuclear explosion?

Si le combustible usé avait fondu et coulé au fond de la piscine, est-ce que ça aurait causé une explosion nucléaire?


 
「3号機の燃料プール内では、爆発が生じるまでに冷却水が少なくなり、ジルカロイ・水反応で水素が発生。上方の燃料被覆管が溶けて、中のペレットはブロック崩し状態。プール内が原子炉さながら、小出力で臨界状態となって水が沸騰したと思われます。そして、プール水面上方で水素爆発。その圧力で沸騰水中のボイド(水蒸気)が圧縮。ボイド反応度係数はマイナスなので、一気に核分裂の反応度が高まり、即発臨界の核爆発が起きた。3号機爆発のスローモーションビデオを観ると、爆発音が3回聞こえる。これが、水素爆発の後に核爆発が生じた証拠です」

"The amount of cooling water decreased in the Reactor 3 SFP prior to the explosion, and hydrogen was generated from the zircaloy-water reaction. The upper part of the cladding melted, and the pellets fell out and piled [at the bottom of the pool?]. Inside the SFP, it was like a nuclear reactor becoming critical, and the water boiled. Then there was a hydrogen explosion above the surface of the water in the SFP, and due to the pressure from the explosion, voids (steam bubbles) in the boiling water were compressed. The void coefficient was negative, so the reactivity of nuclear fission was suddenly heightened, resulting in a nuclear explosion from the prompt criticality. When you see the slow-motion video of Reactor 3's explosion, you hear three explosive sounds. It is the evidence that the nuclear explosion occurred after the hydrogen explosion."

"La quantité d'eau de refroidissement a diminué dans la SFP du réacteur 3 avant l'explosion, et l'hydrogène a été générée par la réaction du zircaloy avec l’eau. La partie supérieure de la gaine a fondu, et les pastilles sont tombées et se sont empilées [au fond de la piscine ?]. A l'intérieur de la SFP, c’était comme un réacteur nucléaire qui devient critique, et l'eau s’est mise à bouillir. Puis il y a eu une explosion d'hydrogène au-dessus de la surface de l'eau dans la SFP, et en raison de la pression de l'explosion, les vides (bulles de vapeur) dans l'eau bouillante ont été compressés. Le coefficient de vide a été négatif, donc la réactivité de la fission nucléaire a été soudainement accrue, produisant une explosion nucléaire de criticité instantanée. Quand vous voyez la vidéo au ralenti de l'explosion du réacteur 3, vous entendez trois bruits d'explosions. C'est la preuve que l'explosion nucléaire a eu lieu après l'explosion d'hydrogène. "


 
続いて彼が指差したのは、排気筒と3号機を結ぶ配管部分だ。太いパイプはそこで断裂し、短い管が口を空けて転がっている。

Next, he points to the pipe that connected the exhaust stack and Reactor 3. The big pipe is broken, and the short segment of the pipe is lying on the ground.

 

Ensuite, il pointe le tuyau qui reliait le tuyau d'échappement et le réacteur 3. Le gros tuyau est cassé, et le segment court du tuyau est couché sur le sol.


tuyaucoupe.jpg

 

.
 
「東電は、定期点検中の4号機で水素爆発が起きたのは、3号機で発生した水素がこの配管を通って、4号機建屋に入ったためだと説明しました。しかし写真を見ると、このとおり配管は繋がっていない。4号機でも使用済み燃料プール内で水素が発生して、爆発したと言える。3、4号機爆発とも、使用済み燃料プールの水素なら、1号機も使用済み燃料プールの水素による爆発ではないか。これら重要な事故シナリオについて、誰もダメ出しをしていない」

"TEPCO explained that the hydrogen gas generated in Reactor 3 passed through this pipe and entered the reactor building of Reactor 4, causing the hydrogen explosion in Reactor 4 which was in regular maintenance at that time. However, if you look at the photo, the pipe is broken. I think it was a hydrogen explosion in Reactor 4 also, caused by hydrogen generated inside the Spent Fuel Pool. If Reactors 3 and 4's hydrogen came from the Spent Fuel Pools, is it possible that the explosion of Reactor 1 was also caused by hydrogen from the Spent Fuel Pool? But no one is questioning [TEPCO] hard on these important points in reconstructing the accident."

    «TEPCO a expliqué que le gaz hydrogène produit dans le réacteur 3 a traversé ce tuyau et est entré dans le bâtiment du réacteur 4, provoquant l'explosion d'hydrogène dans le réacteur 4, qui était dans un entretien régulier à cette époque. Cependant, si vous regardez la photo, le tuyau est cassé. Je pense que c'était aussi une explosion d'hydrogène dans le réacteur 4, causée par de l'hydrogène généré à l'intérieur de la piscine de combustible usé. Si l’hydrogène des réacteurs 3 et 4 provient de la piscine de combustible usé, est-il possible que l'explosion du réacteur 1 ait également été causée par l'hydrogène à partir de la piscine du combustible usé ? Mais personne ne questionne fermement [TEPCO] sur ces points importants concernant la reconstitution de l’accident. »

 
彼は、脱原発の技術者たちにもこれら事故シナリオ内容を投げかけたが、コメントを控えたという。「日本の技術者は、自分の専門領域以外のことにはなかなか発言しようとしない」と藤原氏は苛立つ。

Fujiwara says he tried to run his scenario of the accident with the engineers who are anti-nuclear, but that they withheld comments. "Japanese engineers are too reluctant to comment on things outside their specialties", says Fujiwara, irritated.

 

Fujiwara dit qu'il a essayé d'exécuter son scénario de l'accident avec les ingénieurs qui sont anti-nucléaires, mais qu'ils ont retenu leurs commentaires. "Les ingénieurs japonais sont trop réticents à commenter des choses en dehors de leurs spécialités», dit Fujiwara, irrité.


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Setsuo-Fujiwara.jpgQui est Setsuo Fujiwara ?

 

Cet ancien inspecteur âgé de 62 ans, ayant dénoncé des irrégularités dans les rapports d’inspection concernant la sécurité d’installations nucléaires au Japon, a été forcé par le JNES à prendre une retraite anticipée en mars 2010. Pour tenter de retrouver son travail, il a porté plainte à la cour de justice du district de Tokyo.

« J'ai décidé de devenir un Don Quichotte et d'élever ma voix, maintenant que je suis presque à la retraite et que je n’ai plus rien à perdre », avait déclaré M. Fujiwara dans une interview.

C’est donc un expert nucléaire japonais qui parle sans aucune contrainte.

 

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sources :

http://ex-skf.blogspot.com/2011/12/japanese-engineer-there-was-nuclear.html

http://www.zakzak.co.jp/zakspa/news/20111213/zsp1112130929001-n1.htm

http://online.wsj.com/article/SB10001424052702303654804576346821727192828.html

 

 

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 00:59
Comme déjà annoncé dans Voir Fukushima (27) il y a quelques jours, le mur sud du bâtiment du réacteur n°4 a changé d’allure. On peut aussi observer ces différences ici. La question aujourd’hui est : le mur s’est-il effondré suite à un tremblement de terre ou bien a-t-il été démoli intentionnellement par l’opérateur TEPCo ? Une analyse s’impose.
 
En remontant le temps grâce aux enregistrements de la webcam TBS/JNN du veilleur nommé Dawidh2011, nous pouvons observer le bâtiment au fil des jours. Il est a noter que le cadrage de la webcam ne permet pas toujours de visualiser l’ensemble du bâtiment 4 :
 
 22nov
 
 
22 novembre
 
26nov 
 
 
 
 
 
 
 
 
26 novembre
 
29nov 
 
 
 
 
 
 
 
29 novembre
 
1dec 
 
 
 
 
1er décembre
 
3dec 
 
 
 
 
 
3 décembre
 
5dec 
 
 
 
 
 
5 décembre
 
7dec 
 
 
 
 
 
 
7 décembre
 
 
 
 
 
 
 
Dans ce laps de temps, il semble y avoir eu plusieurs évènements :
 
- 1er et 2 décembre 2011 : évènement lumineux qui avait été suivi dans un articledu blog de Fukushima. J’ai trouvé une autre vidéo montrant plus précisément ce phénomène lumineux. Alors que le 1er décembre, la webcam était devenue floue, dans cette vidéo, la webcam réussit à avoir de la netteté par moments. On distingue en fait deux sources lumineuses, une verte sur la gauche, et une jaune sur la droite, les deux semblant reliées entre elles par leur halo :
 
 
- 3 décembre 2011 : l’image de la webcam TEPCo semble avoir été coupée de 9 h à 14h. Dawidh2011 a comparé l’image de la webcam avant et après la coupure. Que s’est-il passé ? Beaucoup de vapeur ou de poussière dans l’air, du côté des réacteurs 3 et 4 :
 
En outre, TEPCo a ajouté de nombreuses lumières sur les grues, et a dirigé un projecteur vers leur webcam comme s’ils voulaient limiter la vision du réacteur 4, déjà amoindrie par le changement de caméra du 3 décembre qui nous offre depuis un magnifique trait horizontal en permanence qui passe justement sur le 4...
 
Donc résumons : l’aspect du bâtiment de l’unité 4 a changé entre le 29 novembre et le 1er décembre 2011 : il a perdu la travée qui restait à gauche du mur sud. Mais durant cette période, la caméra TBS est mal cadrée et ne montre pas entièrement l’unité 4. Donc s’il y a eu un effondrement, celui-ci est resté forcément inaperçu.
 
Deux hypothèses :
 
1) soit TEPCo a suffisamment d’influence pour changer le plan de TBS/JNN, afin de démolir ce mur à l’abri des regards, sans subir de critique. L’évènement lumineux pourrait prendre alors un autre sens : il serait là uniquement pour attirer l’attention sur autre chose.
 
2) soit le mur s’est effondré de lui-même, et cela a obligé TEPCo à faire de gros travaux de déblaiements. Dans ce cas, le combustible a peut-être été secoué par des blocs de béton tombant dans la piscine, ce qui a provoqué son échauffement et la baisse du niveau d’eau (il ne restait plus que 1,50 m le 1erdécembre alors qu’il y en a 7 habituellement !).
 
Dans les deux cas de figure, cet évènement était extrêmement dangereux. Rappelons que la piscine de combustible du n°4 contient toujours 264 tonnes  de combustibles qu’il est impératif de maintenir sous l’eau sous peine de provoquer un incendie qui polluerait tout l’hémisphère nord.
 
La destruction de ces parties de mur (sud, est et ouest) a de toute manière provoqué des nuages de poussières qui ont forcément augmenté le niveau de radioactivité de l’atmosphère. Y a-t-il un rapport avec les nuages évoqués plus haut le 3 décembre ? On en saura sans doute un peu plus bientôt.
 
Quoi qu’il en soit, le bâtiment du réacteur 4, très instable, restera l’objet de toute notre attention !
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Autres liens sur le même sujet (anglais) :
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Compléments d'informations
(Merci à Cécile et à Ray du groupe Fukushima Information et à Okaiio, lecteur de ce blog !)
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Un document TEPCo indiquait fin septembre que la piscine allait être recouverte d'éléments pour que les combustibles soient protégés des débris du toit :
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doctepco27sept11.jpg
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Voici une photo montrant les éléments qui ont disparu de la structure ces dernières semaines :
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383209_2813579941949_1332320101_3014939_1867855869_n.jpg
     
 
De plus, comme le rapporte justement EX-SKF, TEPCo a déjà communiqué sur les travaux de démolition du bâtiment 4.
 
tepcodoc2.jpg
 
tepcodoc3.jpg
 
.
 
On suppose que TEPCo a voulu rester discret sur la partie la plus sensible de la démolition, c'est-à-dire l'enlèvement de la poutre centrale sommitale qui menaçait la piscine directement. On peut imaginer que c'est la raison pour laquelle la webcam TBS/JNN a été détournée durant la durée de ces travaux à hauts risques.
 
 
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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 00:34

Bastamag, sous la plume d’Agnès Rousseaux, vient d’éditer une très bonne synthèse sur la contamination des terres due à la catastrophe de Fukushima et sur le cynisme de l’opérateur TEPCo.

 

arton1963-cff17.jpg « Les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima sur la population commencent à montrer leur étendue. Pneumonies, leucémies ou problèmes hormonaux semblent se multiplier chez les deux millions d’habitants de la région. Les enfants sont en première ligne, alors que les terres, les eaux et certains aliments sont fortement contaminés. De son côté, Tepco, l’exploitant de la centrale, sombre dans le cynisme : les éléments radioactifs qui se sont échappés des réacteurs ne lui appartiennent plus…

 

« La santé de nos enfants est maintenant en danger. Nous constatons des symptômes tels que thyroïdes enflées, saignements de nez, diarrhées, toux, asthme… » C’est l’appel lancé par un groupe de femmes de la région de Fukushima. Depuis mars, ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour alerter sur les dangers sanitaires de la radioactivité, dans la zone concernée par la catastrophe nucléaire, comme ailleurs dans le pays. Des graphiques mis en ligne par Centre de surveillance des maladies infectieuses font apparaître d’inquiétants pics pour certaines maladies au Japon, comme les pneumonies, ou les conjonctivites aiguës hémorragiques.

 

Des écoliers plus irradiés que les travailleurs du nucléaire

 

Des prélèvements d’urine effectués par un laboratoire indépendant français (l’Acro, agréé par l’Autorité de sûreté du nucléaire), auprès d’une vingtaine d’enfants de la région de Fukushima ont montré que 100 % d’entre eux sont contaminés par du césium radioactif. Dans cette région, un enfant examiné sur 13 aurait des problèmes hormonaux et un dysfonctionnement de la thyroïde, selon une étude japonaise. Face à l’angoisse des parents, la préfecture de Fukushima a lancé en octobre une grande étude médicale auprès de 360 000 enfants.

Les habitants de la région de Fukushima restent soumis à un important taux de radiation. En avril, le gouvernement japonais a relevé la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 millisievert/an à 20 millisieverts/an. Ce taux est le seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire. Alors que la sensibilité des enfants aux radiations est plus importante que celle des adultes, le ministère de l’Éducation considère pourtant comme « sans danger » les écoles où le taux de radiation approche les 20 millisieverts/an. 20 % des écoles de la préfecture de Fukushima dépasseraient ce taux. Dans ces établissements, les activités de plein air sont limitées : les enfants ne sont pas autorisés à rester plus d’une heure dans les cours de récréation et les parcs, ni à jouer dans les bacs à sable. Parallèlement, du césium a même été détecté dans du lait en poudre destiné aux enfants.

 

Les autorités confirment la vente de riz contaminé

 

Cette situation est « extrêmement dangereuse », s’indigne le réseau Sortir du nucléaire, qui rappelle qu’« aucune dose de radioactivité n’est inoffensive » :« Les normes d’exposition ne correspondent en aucun cas à des seuils d’innocuité scientifiquement fondés ; elles définissent seulement des niveaux de “risque admissible”. » Dans la ville de Fukushima, située à 60 km de la centrale, la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a mesuré une contamination de 370 000 Bq/kg de la terre prélevée sous les balançoires d’une école primaire. Une radioactivité énorme. « Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site approprié », déclarait alors l’organisation.

La nourriture est aussi un vecteur de contamination radioactive. Les autorités japonaises ont étendu le 29 novembre l’interdiction de vente de riz, notamment dans la région de Date, où des milliers d’agriculteurs ont dû suspendre leurs livraisons. Les dernières mesures effectuées montraient une teneur supérieure à la limite légale provisoire, fixée par le gouvernement à 500 becquerels/kg. Neuf kg de riz « excédant les standards de sécurité internationaux » ont par ailleurs été vendus à des consommateurs, ont déclaré les autorités de la préfecture de Fukushima, qui se sont excusées pour « les désagréments causés aux personnes qui ont acheté ce riz » (sic). C’est la première fois depuis la catastrophe que les autorités confirment la vente de riz contaminé. Le présentateur de télévision Norikazu Otsuka, qui consommait en direct des produits de la région de Fukushima pour en montrer l’innocuité, a récemment été hospitalisé pour une leucémie aigüe. Ce qui n’a pas rassuré les deux millions d’habitants de la zone.

 

L’équivalent de la Bretagne contaminé au Césium

 

Autre sujet d’inquiétude : le taux de contamination en césium des rivières de la région de Fukushima. Une étude universitaire évalue le niveau de contamination à l’embouchure de l’Abukumagawa à environ 50 milliards de becquerels répandus dans la mer chaque jour. L’équivalent, au quotidien, du césium déversé dans la mer pour tout le mois d’avril, par les eaux « faiblement contaminées » relâchées par Tepco depuis les réacteurs.

Un rapport publié fin novembre par les autorités japonaises souligne que 8 % du territoire du Japon est fortement contaminé par du césium radioactif. Soit 30 000 km². L’équivalent de la superficie de la Bretagne ou de la région Paca. Le césium s’est diffusé à plus de 250 km vers l’ouest, et jusqu’à la préfecture d’Okinawa, à 1 700 km de la centrale, selon le ministère des Sciences [1]. Une zone de 20 km autour de la centrale a été évacuée en mars, et à 30 km les habitants avaient pour consigne de se calfeutrer chez eux, prêts pour une évacuation. Les dernières cartes publiées par le ministère montrent que la zone à risque est beaucoup plus étendue. 300 000 personnes vivent dans la ville de Fukushima, où la radioactivité cumulée atteignait en mai plus de 20 fois la limite légale (…) »

 

 

Lire la suite de l’article sur Bastamag.net :

À qui appartient la radioactivité ?

Cynisme et manque de transparence

Le béton des réacteurs rongé par le combustible

 

 

 

 

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Une autre très bonne synthèse à lire, mais cette fois pour les anglophones, sur le site Simply Info :

 

9 Months since 3-11 Disaster

 

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Photo : Home of chaos

 

 

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 01:09

alertez-les-bebes1.jpgDes centaines de milliers de boîtes de lait en poudre pour bébés (Meiji) sont actuellement rappelés au Japon après que des traces de césium radioactif de la centrale nucléaire de Fukushima aient été détectées. La société, qui rappelle 400 000 boîtes au total, a publié les numéros de lots en ligne afin que les gens puissent vérifier par eux-mêmes : les lots contaminés peuvent être reconnus par leur date de péremption comme indiqué ci-après :

6/10/2012: 3, 4, 5

24/10/2012: 21, 22, 23

 

La société Meiji, une des grandes sociétés japonaises de produits laitiers, précise que la quantité de césium dans la poudre de lait est bien en dessous des limites de sécurité (norme : 200 Bq/kg) et que le produit est retiré à titre de précaution.

 

C’est grâce à un journaliste de Kyodo news que l’information a été diffusée, obligeant la firme à réagir. Un laboratoire indépendant avait découvert la contamination du lait par le césium : 30,8 Bq/kg. Selon Meiji, les tests effectués les 3 et 4 décembre ont révélé un taux de césium-134 à 15,2 becquerels par kilogramme et de césium-137 à 16,5 Bq/kg,

 

Le césium 137 est particulièrement toxique. Il affecte a priori tous les êtres vivants et d'autant plus s'ils sont jeunes. Sa toxicité est chimique, mais elle résulte surtout et probablement presque essentiellement de ses propriétés radiologiques. Sur le long terme, la contamination se fait surtout par ingestion. Le césium est ensuite transporté par le sang et tend à se fixer à la place de son analogue chimique, le potassium, principalement dans le squelette. À faibles doses, et à long terme, on lui reconnait les impacts suivants :

- perturbations du cycle veille-sommeil, sans troubles comportementaux importants

- atteinte du système cardiovasculaire

- troubles du métabolisme de la vitamine D, du cholestérol et des hormones stéroïdiennes,

- malformations congénitales et fœtales,

- risque accru de cancers de la thyroïde

D'autres effets, à plus long terme sont suspectés pour le cœur et la paroi de l'estomac.

 

Beaucoup de Japonais ont été surpris par cette information, car ils n’ont pas encore réalisé que la contamination de la chaîne alimentaire est générale. Aujourd’hui, on a du mal à imaginer comment elle ne pourrait pas se poursuivre.

 

Il faut noter que c’est grâce à un laboratoire indépendant que l’information a pu arriver jusqu’au consommateur.  Au Japon, de plus en plus de citoyens se prennent en main pour surveiller la radioactivité de leur environnement et de leur alimentation.

 

alertezles-bebesseegan_t.jpgPar exemple, voici l’appel lancé par Laurent Mabesoone qui réside au Japon :

« Parents du Japon, je vous dirais : faites comme nous, rassemblez de toute urgence 10 000 euros pour passer commande d'un doseur LB200 (ou mieux : A1320A), organisez des séances de mesures citoyennes gratuites pour tous les parents qui le souhaitent, et cessez de compter sur le gouvernement ! »

 

Plus d’infos sur le site Netoyens-info :

 http://www.netoyens.info/index.php/auteur/seegan

 

 

sources :

http://webfarm.bloomberg.com/news/2011-12-06/radioactive-cesium-found-in-meiji-baby-formula-spurs-recall-shares-fall.html

http://www.euronews.net/2011/12/07/japanese-baby-milk-recalled-over-radiation-scare/

http://fukushima-diary.com/2011/12/breaking-news-30-8-bqkg-from-baby-formula/#.Tt8J6LAYv5o.facebook

http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9sium_137#Sources_de_contamination.2C_normes_alimentaires_en_situation_normale_ou_de_crise_nucl.C3.A9aire

 

 

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 18:44
Ce billet s'intitulait à l'origine "Incendie à la centrale de Fukushima Daiichi ?" car il s'agissait bien d'une question à la date du 1er décembre.
Le titre a été changé le 4 décembre pour éliminer des inquiétudes qui ne sont plus fondées.
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1er décembre 2011
 
8h45 : Des lueurs changeantes et colorées suggérant un feu sont actuellement visibles entre les unités 3 et 4 à la centrale de Fukushima Daiichi.
 
On peut voir cet évènement en direct sur la webcam TBS/JNN :
 
 
 

 
 
La webcam Tepco, qui a un autre angle, ne permet pas de voir ces lumières, et on ne distingue pas de fumée.
 
 
 
A suivre de près. Je complèterai cette page dès que j’aurai plus d’informations.
 
 
   
 
 
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23h00 - Mise à jour -
Le phénomène a persisté jusqu’à environ 22h00.
Il ne pouvait pas s’agir d’un feu de pétrole car il y aurait eu de la fumée noire.
 
Voici l’emplacement exact de l’évènement sur une image nette de la webcam TBS enregistrée antérieurement :
 
emplacement
 
 
Il y a quelques jours, un internaute avait déjà remarqué au même endroit une lueur verte dont voici le cliché :
 
green flash
(source)
 
 
Instantané de la webcam TBS vers 21h00 : lumière jaune-orangée
 
jaune
 
 
Instantané de la webcam TBS vers 21h00 : lumière verte
 
vert
 
 
L’image est redevenue nette à 21h50. A l’emplacement de la lumière, on voit encore une lueur rouge à 22h10 :
 
emplacement net 22h10 entouré
 
Selon Simply Info, l’hypothèse la plus vraisemblable serait celle d’un feu d’hydrogène contrôlé, pour éviter une explosion. En effet, cela fait plusieurs semaines que Tepco combat la présence d’hydrogène en injectant de l’azote. Peut-être ont-ils trouvé une solution pour se débarrasser de ce gaz explosif.
Autre hypothèse rencontrée dans les commentaires d’Enenews : des feux de véhicule d’urgence.
 
Caractéristiques des lueurs :
- couleurs : jaune, orange et vert
Informations sur les couleurs des flammes : si les gaz incandescents sont riches en particules carbonées, la couleur d’une flamme est jaune et brillante, comme celle d’une bougie. La couleur peut être aussi une indication de l’intensité énergétique des réactions physicochimiques, donc de la température des flammes. Plus la température est élevée, plus la couleur de la flamme est froide. La chaleur peut aussi exciter les électrons des composés métalliques présents dans les flammes. Ils restituent alors l’énergie sous forme d’émission lumineuse spécifique. La présence de chlorure de sodium donne une couleur jaune aux flammes, le chlorure de calcium produit de l’orange, le sulfate de cuivre, l’acide borique, le nitrate de baryum produisent du vert, le cuivre, le zinc et l’acétate de potassium produisent du bleu. Mais ces indications sont insuffisantes pour déterminer ce qui brûlait.
 
Exemple d’une flamme d’hydrogène-oxygène : elle n’est visible que quand elle est exposée à l’air.
.
 
Explications d’Arnie Gundersen sur l’hydrogène de Fukushima
.
 
 
- taille de la flamme supposée :
Si l’on se réfère aux dimensions des bâtiments, la flamme supposée avait une taille d’une dizaine de mètres. Elle semblait former une boule par moment, mais c’est sans doute une déformation de l’image due à son floutage.
 
- emplacement :
Le phénomène lumineux observé semble se situer à proximité du bâtiment réacteur n°3, sur son côté sud. Mais en réalité, la caméra est tellement éloignée qu’il est possible que ce que nous voyons soit situé sur un autre plan que celui des réacteurs. En effet, l’évènement a pu se produire sur une infinité de points situés sur une ligne partant de l’espace #3-#4 et la colline du premier plan. Sur cet axe se trouve un autre bâtiment très important : la piscine commune de combustible usé (en savoir plus sur cette piscine).
 
- durée :
L’évènement a été signalé le 1er décembre 2011 à partir de 16h (ou 10h ET) et a duré environ 6 heures.
 
- trafic dans les webcams :
Durant cet évènement, la webcam Tepco a été débranchée un moment. Par ailleurs, la webcam TBS/JNN est restée floue. Quand la lumière s’est estompée, la netteté est revenue.
Tepco maîtrise donc toujours la communication, à sa manière.
 
    
 
     
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2 décembre 2011 - Mise à jour -
 
9h30 : Le point incriminé est toujours lumineux.
Une couleur verte constante, comme les jours précédents.
 
En revanche, autre élément lumineux ce matin en plus : une lumière rouge clignotante sur une grue près du réacteur n°1. Alerte en cours ?
 
(Remarque : la lumière de la grue est rouge sur la webcam Tepco et jaune sur celle de TBS.)
 
2declumiere-rouge-sur-grue.jpg
 
2dec2lumierestepco.jpg
 
 
 
 
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2 décembre 2011 - Mise à jour -
 
12h00
 
 
 
Depuis 10h40, la caméra TBS n’offre plus qu’une image noire hyper pixellisée.
 
Hier, ils avaient flouté l’image, aujourd’hui on ne voit plus rien. Il est évident que quelque chose veut être caché. Est-ce en rapport avec la lumière clignotante rouge près du réacteur n°1, toujours en marche ?
 
 
 
Le phénomène lumineux d’hier a été enregistré par ichicax4. Si vous n’avez pas pu le voir en direct, le voici en différé :
 
 
 
           
 
 
 
       

A mon sens, la vidéo montre clairement quelque chose en train de brûler. (mise à jour du 4 décembre)

L'agrandissement permet même de "voir" de la fumée qui semble se diriger vers le nord-ouest.
 
ichicax4 nous montre aussi les flashs qui ont précédé l’évènement et expose son interprétation (commentaires en anglais, sous-titrés en français, merci Kna !). On y apprend entre autres que les gaines que l’on dit de zirconium qui entourent le combustible uranium, sont en fait constituées de zircaloy qui est un alliage de zirconium (95%), d'étain (2%), de niobium, de fer, de chrome, de nickel et quelques autres métaux, qui lui sont ajoutés pour améliorer ses propriétés mécaniques et de résistance à la corrosion. Très sensible à l’hydrogène, celui-ci le fragilise.
 
 
 
Très difficile d’interpréter ces informations pour l’heure…
 
 
 
     
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20h00
La webcam Tepco a été coupée vers 19h00. Nous n'avons plus d'image en direct de la centrale
 
      

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3 décembre 2011 - Mise à jour -

11h00

 

Les images des webcams sont revenues ce matin.

L’image Tepco montre toujours une lumière rouge clignotante sur une grue près du n°1.

L’image TBS/JNN montre toujours une lumière blanche au centre et verte en bordure, au même endroit que les jours précédents.

 

Toutefois, le plan de la webcam TBS/JNN a été recadré et ne montre plus la lumière rouge de la grue. La raison pourrait être que cette image révélait une différence très nette de couleurs entre les deux caméras. La lumière de la grue apparaissait comme jaune-orange sur la webcam TBS/JNN, donc saturée en jaune. Dans ce cas, la couleur verte du point « chaud » devrait peut-être être corrigée en bleu. La couleur bleue, dans le cadre d’une piscine de combustible, serait tout à fait normale. Ce qui est anormal est que l’on voie cette couleur très vive à l’extérieur, et que personne n'en donne d'explication !

 

377540_10150503569373245_619858244_10480031_905773014_n.jpg

Très bon cliché de Duke Thehazard

 

3decpointvert.jpg

image TBS/JNN de ce matin

 

 

 

 

 

 

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4 décembre 2011 - Mise à jour -

 

15h00

 

 

 

Etant donné que l’on ne constate pas de fumée visible durant la journée et que la radioactivité ambiante n’augmente pas, il est probable que l’évènement lumineux du 1er décembre ne soit ni un incendie, ni un feu volontaire.

 

 

 

Alors comment expliquer ce phénomène ? Selon la Tribune de Genève, qui s’appuie sur « certaines sources japonaises », ces lumières seraient dues à l’installation d’un nouvel éclairage.

 

 

 

D’après Etienne Servant (Fukushima informations), la partie du spectre visible latéralement sur un projecteur haute luminosité peut osciller entre l'orangé et le vert, ce qui pourrait expliquer le phénomène observé ces derniers temps avec le téléobjectif 500 mm de TBS /JNN : le mouvement du projecteur et de la caméra simultané pourrait produire l'effet visible. Compte tenu de la distance, de la brume, du mouvement simultané de la caméra et du projecteur, ces éclats lumineux peuvent accentuer le phénomène.

 

 

 

En effet, la caméra TBS/JNN est située à environ 2,5 km de la centrale, et l’image que l’on perçoit est forcément déformée par les mouvements de l’air et les mouvements de l’objectif dus au vent. L’absence d’image de cette webcam peut aussi s’expliquer par le passage de brumes qui opacifient l’atmosphère.

 

 

 

Si cette hypothèse n’est pas démentie, cet « évènement » démontre la capacité des hommes à imaginer ce qu’ils craignent. Les lacunes courantes des informations fournies par Tepco font que la surveillance extérieure de la centrale nucléaire la plus dangereuse au monde demande toujours un effort d’interprétation. Les effets lumineux perçus sur les webcams depuis le 11 mars ont d’ailleurs souvent conduit à des interprétations erronées.

 

 

 

Pour l’instant, la mise en place de nouveaux projecteurs dans la centrale paraît être une bonne hypothèse, car les nuits sont plus longues en hiver et les tâches de nettoyage et de déblaiement restent énormes, ce qui nécessite certainement de travailler avec des éclairages puissants.

 

 

4dec2011 lumière rouge agrandisseemnt - Copie

Lumière rouge-orangée remarquée par Robert au sud-est de l'unité 4.

 

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 17:41
MSCRLes mères de Fukushima avaient alerté le monde dès le mois de juin : les enfants avaient des saignements de nez, des diarrhées, de la toux, des thyroïdes enflées, etc. Elles n’ont eu cesse d’informer et d’agir pour que tous les enfants soient évacués de la région de Fukushima. Encore dernièrement, elles se sont mobilisées à Tokyo pour sensibiliser la population, mais en vain pour l’instant. Pourtant, l’actualité semble leur donner raison. Un grand nombre d’informations convergentes indiquent que, suite à la catastrophe nucléaire, l’état général de la santé des Japonais vivant dans une vaste région correspondant au moins à 8% du Japon est en train de se dégrader.
 
 
Tweet d'un habitant d'Ibaraki : "Je travaille dans un hôpital d'Ibaraki. Il y a eu des patients avec des saignements de nez perpétuels en avril. Il y en a eu sans raison avec de la diarrhée et de la fièvre en juillet. Maintenant même les membres du personnel de l'hôpital souffrent de diarrhée sans raison...Ça commence à craindre." Tweet d'un habitant de Fukushima : "Mon ami vit à Iwakashi. Il vient finalement de commencer à avoir de l'hématurie (sang dans les urines, NdT). Mes petits enfants ont des saignements de nez. Ils ne peuvent évacuer parce qu'ils n'ont pas assez d'argent." (source)
 
Même si ces tweets n’ont aucune valeur statistique, ils se rencontrent de plus en plus souvent et sont à mettre en relation avec l’augmentation de certaines pathologies, visible sur ces graphiques mis en ligne par le gouvernement japonais : conjonctivites, pneumonies, et diverses autres maladies sont en nette augmentation en 2011.
 
Pneumoniespneumonie.jpg
Conjonctivites
conjonctivite-aigue.jpg
 
Maladies "Hand-foot-mouth"
 mains-pieds-bouche.jpg
 
 
On avait déjà remarqué chez les enfants de Fukushima que leur thyroïde avait été affectée. Un groupe de chercheurs, sous la direction du Professeur Satoshi Tashiro de l'Université de Hiroshima, avait contrôlé la glande thyroïde de 1149 enfants de la préfecture juste après l'accident, en mars, de la centrale nucléaire. De l'iode 131 avait été détecté chez environ la moitié des enfants. Les enfants, que l’on a affublés de dosimètres, semblent ainsi être devenus des sujets de recherche ! Chez les jeunes évacués, on avait aussi remarqué des dysfonctionnements de la glande thyroïde. Plus au sud, dans la préfecture de Gunma, 80% des patients atteints de problèmes thyroïdiens voient aujourd’hui leur état s’aggraver. Devant l'inquiétude et la pression des parents, une étude à grande échelle sur les problèmes de thyroïde a commencé le 10 octobre : 360 000 enfants de la région de Fukushima seront suivis de manière régulière tout au long de leur vie.
 
D’autres anomalies ont été remarquées pour ces enfants vivant en zone contaminée comme la perte de poids, le ralentissement ou l’arrêt de la croissance et même des attaques cardiaques, ce qui peut être mis en lien avec la grande toxicité du césium-137. L’ACRO, laboratoire français, a aussi fait des mises en garde à plusieurs reprises, à partir d’analyses effectuées sur l’urine des enfants de Fukushima : 100% des prélèvements révèlent la présence des césiums radioactifs. Ainsi, plus de 4 mois après les rejets massifs de radioactivité dans l’environnement, ils étaient toujours contaminés alors que leurs parents font des efforts pour limiter cette contamination interne. Il est fort probable que cela soit dû à la nourriture.
 
Et pourtant, cette nourriture contaminée, on la vante et on en fait la promotion pour ne pas laisser tomber la région de Fukushima et son économie agricole. Mais… un présentateur vedette de la télévision japonaise, Norikazu Otsuka, qui mangeait des produits irradiés devant les caméras « pour montrer leur innocuité », a dernièrement été diagnostiqué par son médecin comme ayant contracté une leucémie aiguë.
 

 
 
Un autre promoteur et consommateur des légumes de Fukushima, l’empereur du Japon lui-même, vient également d’être hospitalisé, ainsi que deux autres membres de sa famille. Akihito souffre d’une pneumonie, la princesse Aiko a contracté une Mycoplasma pneumoniae, et la princesse Masako serait victime de fièvre et de toux : ils ont tous les trois des symptômes communs. Or la pneumonie, nous l’avons vu, est une maladie qui augmente fortement au Japon cette année ; Takeo Nishioka, Président de la Chambre des conseillers de la Diète du Japon est d'ailleurs décédé d’une pneumonie le 5 novembre 2011 à l’âge de 75 ans. Même si les cas de l’empereur et de sa famille n’auront pas forcément la même issue, on peut s’interroger sur ces cas à répétition. En avril, on tentait d’expliquer l’augmentation des cas de pneumonies dans la région de Tohoku par l’ingestion d’eau de mer : au moins 11 personnes étaient mortes de la pneumonie et environ 150 avaient été hospitalisés dans la préfecture de Miyagi, le nombre de patients étant de cinq à six fois plus élevé que d’habitude. Mais aujourd’hui, comment expliquer cette augmentation ? Comme pour Tchernobyl, il est probable que les radionucléides, en contamination interne, provoquent ces maladies respiratoires.
 
Le problème, ce sont ces idiots qui se bousculent à la télévision pour faire croire aux gens que la situation n’est pas grave. Ainsi, d’après plusieurs scientifiques médiatisés, le plutonium ne serait pas si dangereux. La radioprotection pour tous n’est pas un concept avancé au Japon. Et la population, quand elle ne s’organise pas de manière autonome, en fait les frais. Une télévision alternative, OurPlanet-TV, informe de manière indépendante en diffusant des émissions sur le sujet même de la santé. Par exemple, en juillet dernier, l’émission ContAct a invité Mika Noro, présidente de l'association " Le pont pour Tchernobyl ", qui a partagé son expérience : s’étant rendue au Bélarus en 1993 (pays le plus touché par les retombées radioactives de Tchernobyl), elle a éclairé avec lucidité et compétences les symptômes cliniques chez les enfants de Fukushima. Après la catastrophe de Fukushima, Our Planet-TV a lancé une enquête pour savoir si les retombées radioactives avaient eu des effets sur la santé de la population. Suite à cet appel, ils ont été amenés à étudier plus de 500 cas. Cette enquête met ainsi en évidence que la radioactivité, même à faible dose, a des effets réels sur la santé, ce qui était déjà connu par ailleurs avec la reconnaissance de l’augmentation du risque de cancer.
 
Dans cette vidéo sous-titrée en français, on voit entre autres le Dr Masamichi Nishio, chef  du centre anti-cancéreux d’Hokkaïdo commenter le livre de Yablokov et Nesterenko et témoigner que la  CIPR (Commission  Internationale contre les rayonnements) a renoncé à étudier les effets des radiations internes car cela aurait gêné le développement de l’industrie nucléaire.

 
 
 
Dans les écoles le problème est identique. Dans le même esprit de se persuader que tout va bien dans le meilleur des mondes, on continue de fonctionner comme si de rien n’était. Par exemple, on demande aux enfants de nettoyer une piscine contaminée sans protection, ou on leur demande d’aller ramasser les feuilles d’automne sans précaution particulière alors que l’on sait parfaitement qu’elles sont contaminées au césium. Pire encore, on force les enfants à boire du lait contaminé. Et gare à celui qui ne veut pas. Le 29 septembre 2011, Akira Matsu du New Komeito (parti politique japonais NKP) est intervenue sur ce sujet devant les responsables gouvernementaux japonais et notamment Yoshihiko Noda, 1er Ministre, Osam Fujumina, chef de Cabinet du secrétariat et Yukio Edo, Ministre de l’industrie et de l’économie. Elle a dénoncé le cynisme et la barbarie du gouvernement envers les populations contaminées de la région de Fukushima.
 

 

Un autre grave problème qui se pose d’ores et déjà dans la région de Fukushima est la fuite du personnel médical depuis la catastrophe. C’est ainsi, les personnes les mieux informées des dangers sanitaires et qui ont les moyens de déménager s’en vont. Les autres restent, alors que de toute évidence il faudrait au moins évacuer les enfants, plus fragiles aux effets de la radioactivité. Le problème est immense mais il semble que l’on veuille à tout prix l’ignorer. 8 mois après la catastrophe, on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas, ou qu’on n’a pas eu le temps de trouver des solutions pour évacuer la population.
 
La contamination est massive, le gouvernement le sait depuis les premiers jours de la catastrophe. Les premiers touchés ont été les sauveteurs qui ont opéré dans les régions dévastées par le tsunami, comme le relate ce témoignage : l'un d'entre eux qui était intervenu dans les zones sinistrées d’Iwate et Fukushima est décédé le 26 octobre 2011 d’une défaillance de la fonction rénale, trois mois après avoir appris que lui et les membres de son équipe avaient subi une contamination interne par les radionucléides. La personne qui témoigne assistait à une conférence de de Taro Yamada lors du ''Forum National des cantines scolaires'' qui s'est tenu le 6 novembre 2011 dans la ville de Sapporo. Sa déclaration a été enregistrée dans la vidéo ci-dessous (sous-titrages en français). Mais pour une personne qui parle, combien se taisent ? Quel est l’état de santé des autres membres de son équipe ?
 

 
 
 
Les personnes les plus touchées sont évidemment les « liquidateurs », ces ouvriers de la centrale de Fukushima Daiichi qui reçoivent des doses « héroïques ». Malgré l’assurance de Tepco qui affirme qu’il n’y a pas de décès liés aux travaux de décontamination et de maintenance de ce qui reste de la centrale, on constate un fort taux de mortalité pour les ouvriers de la centrale, ce qui est en contradiction avec l’espérance de vie des Japonais qui est la plus élevée au monde. En l’espace de 5 mois, 4 employés sont morts de façon anormale et rapide : le 12 mai 2011, un sexagénaire employé par la sous-traitance s’est senti mal et est décédé 2 jours plus tard. Le 16 août 2011, un employé de la centrale nucléaire est mort d’une leucémie foudroyante. Il avait travaillé pour Tepco durant une semaine, affecté à la surveillance de points chauds. Le 6 octobre 2011, un autre travailleur employé à la centrale est décédé subitement. Enfin, dernier en date, le 11 octobre 2011, un employé d'une cinquantaine d'années est mort brusquement alors qu'il se rendait à son lieu de travail, la centrale de Fukushima Daiichi.
A ces décès, il faut ajouter tous ceux dont on ne parle pas : de nombreuses personnes, employées par la sous-traitance, ont disparu ainsi des décomptes de Tepco. L’agence de sûreté nucléaire, on se souvient, avait épinglé l’entreprise en juin car celle-ci avait « égaré » des listes d’employés vacataires qui étaient intervenus sur le site, empêchant tout suivi médical de 69 personnes contaminées.
 
Il n’en a pas fallu plus pour que des rumeurs circulent sur internet sur le décès effectif de ces ouvriers intérimaires, information impossible à vérifier à ce jour bien qu’un journaliste du Shukan Asahi, M. Imanishi, ait entendu que des ambulances arrivaient 10 fois par jour à la centrale. A qui étaient destinées ces ambulances, et pourquoi ni les employés de Tepco, ni les ouvriers hospitalisés, ni les médecins n’ont-ils le droit de parler ? Il est évident que si un jour un journaliste arrivait à prouver ce genre d’information, l’image du nucléaire serait ternie à jamais et anéantirait tous les efforts du lobby nucléaire pour cacher la vérité. Il est incroyable que la catastrophe de Tchernobyl n’ait d’ailleurs pas eu plus d’impact sur l’énergie nucléaire dans le monde. La raison en est que l’OMS, qui était la plus à même de prendre des mesures de protection des populations, s’est tue. Condamnée au silence par un vieil accord avec l’AIEA, elle est devenue une institution criminelle, laissant tomber malade les gens vivant dans les territoires contaminés, et niant les effets des faibles doses sur la santé humaine.
 
Il faut en effet savoir que Tchernobyl a généré un million de victimes, comme le rappelle Janette Sherman, biologiste américaine et spécialiste en toxicologie. Dans la vidéo ci-dessous, elle présente le livre déjà cité « Chernobyl. Consequences of the catastrophe for people and environnement » d'A. Yablokov et de V. et A. Nesterenko, édité en 2009 par  l'Académie des Sciences de New York avec plus de 5000 références scientifiques (et bientôt édité en français).
Les auteurs de ce livre estiment à 985 000 le nombre de décès survenus à cause de Tchernobyl dans le monde entier entre 1986 et 2004, chiffre qui a encore augmenté depuis cette date. Janette Sherman dénonce également l'accord entre l'OMS et l'AIEA, signé en 1959. L'OMS est théoriquement garante de la santé des populations dans le monde et fait autorité auprès des États membres. Elle devrait, conformément à sa Constitution, être indépendante de tout intérêt commercial. Pourtant le 28 mai 1959, elle a signé avec l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique) un accord par lequel aucune de ces deux agences de l'ONU ne peut prendre de position publique qui puisse nuire aux intérêts de l'autre (accord référencé WHA 12-40). Or, l'AIEA a été constituée en 1957 pour faire la promotion du nucléaire civil...

Cet interview a été réalisé le 6 mars 2011 soit 5 jours avant la catastrophe de Fukushima. (Sous-titrage en français)

 
 
 
Il faut aussi voir pour être complet la conférence de presse donnée par le Dr. Helen Caldicott, physicienne australienne, auteure et avocate anti-nucléaire qui a fondé plusieurs associations qui luttent contre l'utilisation de l'énergie nucléaire, de l'uranium appauvri pour des munitions, et des armes nucléaires en général. La conférence s’est tenue à Montréal, au Canada, le 18 mars, une semaine seulement après la catastrophe nucléaire.

Fukushima est bien pire que Tchernobyl

 


Il est certain que la situation ne va pas s’améliorer au Japon, l'expérience de Tchernobyl le démontre. Le fait de laisser vivre des millions de personnes dans un environnement contaminé apportera son lot de problèmes et de souffrances. Une grande sagesse a fait fuir de cette zone dangereuse beaucoup de femmes enceintes, protégeant leurs futurs enfants des radiations. Mais qu’en est-il de celles qui sont restées ? Que doit-on déduire du non-dit du milieu médical, relevé par Keiko Ichikawa ? Si les médecins japonais cachent les malformations et les enfants mort-nés, comment de réelles statistiques pourront-elles être établies ? On connaît déjà les dégâts épouvantables causés par l’uranium appauvri dus aux bombardements lors de la guerre en Irak, et on imagine avec effroi l’avenir des populations japonaises soumises à de fortes contaminations. La santé est un sujet difficile à aborder, le lobby nucléaire est très puissant dans le monde entier et cherchera à minimiser toutes les mauvaises nouvelles. Mais la santé n’a pas de prix et chacun doit se battre pour la conserver. Amis lecteurs, ce sujet est très grave, soyez vigilants et dénoncez toute désinformation, partout où vous le pouvez !
 
 
 
Complément d'information sur ce sujet par un médecin pédiatre :
 
-----------------------------------
Merci à Etienne Servant pour ses infos en continu sur Fukushima Informations, à Kibo-promesse pour ses articles de qualité, à Véronique Ratel, de IndependentWHO pour l’aide apportée à la collecte des sources, à Jeep pour ses traductions sur aweb2u, à Hélios pour ses traductions sur Bistro bar blog et à Kna60 pour la mise en ligne de nombreuses vidéos sous-titrées en français ! Sans toutes ces personnes bénévoles à la recherche de la vérité, cet article n’aurait pu voir le jour.
-----------------------------------
 
 
 
 
Rappel : la seule solution envisageable pour éviter une catastrophe sanitaire est d’évacuer les zones contaminées !
 

 

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 17:16
La catastrophe de Fukushima inspire de nombreux artistes à travers le monde. Voici quelques chansons qui sillonnent le web, rappelant à chaque fois les dangers générés par l’énergie nucléaire (page mise à jour régulièrement).
 
誰にも見えない、匂いもない 2011
(Invisible et inodore pour tous 2011)
interprétée par En Rankin Taxi & Dub Band Aïnous 
(Paroles & Musique: Taxi Rankin)

 
 
Fukushima Mama
Radio Free Earth (Joshua Wachtel & Rob Sunderland)
adapted from "Fujiyama Mama" by Earl Burrows

 
 
Kochemar
d’Irina et Igor

 
 
Kayak à Fukushima
par la Parisienne libérée
 
 
Plus d’info sur la musique japonaise dans cet article :
 
« Fukushima, l’avis d’artistes »
Par Michel Temman, envoyé spécial à Gifu et Tokyo (Next-Libération)
 
« Chanteurs, DJ ou écrivains, ils se font l’écho de la contestation antinucléaire et, de festivals en manifs, brisent l’omerta qui règne au Japon.
En train, en car, en voiture, à moto, à vélo, à pied, sac à dos et matériel de camping sous le bras, c’est tout une jeunesse japonaise bariolée, tifs déteints, l’âme nomade, qui accourt par bandes chaque été au Starlight Reggae Festa, le plus grand festival reggae du Japon, à 100 kilomètres au nord-est de Kyoto, dans les beaux méandres montagneux et campagnes vallonnées de Gifu. L’édition 2011 n’a pas dérogé à la tradition, attirant 20 000 personnes. Mais elle a eu un goût amer, celui des retombées de la catastrophe de Fukushima et d’une contestation antinucléaire qui ne cesse de s’amplifier avec le soutien actif d’artistes, d’écrivains, de musiciens. Un phénomène sans précédent. »
(…)
 
-----------------------------------------------------------
Autres chansons sur la toile (mise à jour régulière)
 
L'écolière de Fukushima
 
 
Allons travailler pour TEPCo !
 
Cette chanson est un véritable pied-de-nez à l'industrie nucléaire japonaise. Les auteurs reprennent les propos rassurants de la Compagnie d'électricité de Tôkyô (Tepco) pour en faire des paroles ironiques. Ils invitent notamment ceux qui font la promotion du nucléaire à aller travailler dans un réacteur. Le titre signifie "Allons travailler pour Tepco!" (東電に入ろう, tôden ni hairô). Il s'agit là d'un jeu de mot car la prononciation peut également siginifier "Abolissons les réacteurs en renversant Tepco" (倒電に廃炉). Cette chanson est une reprise de "Andorra" du chanteur de folk Pete Seeger. (source : Le Japon à l’envers)
 
Paroles :
 
Y-a-t'il des volontaires dans le public,
pour aller travailler pour Tepco?
Est-ce que quelqu'un veut faire sa fortune?
Car Tepco est à la recherche de personnes compétentes
 
Refrain :
          Allons travailler pour Tepco, Tepco, Tepco,
          Travailler pour Tepco, c'est le paradis sur terre
          Que tous les meilleurs hommes rentrent à Tepco
          Et tombent comme des feuilles, morts
 
S'il y en a qui veulent avoir le frisson
Ils peuvent venir quand ils veulent chez Tepco
On a tout ce qu'il faut, de l'uranium, du plutonium,
Se faire employer comme sous-traitant, c'est tranquille!
 
Tous ceux qui font la promotion du nucléaire
Venez s'il-vous-plait sous le cœur d'un réacteur
Cela ne vous fera rien de mal dans l'immédiat,
Prenez une douche et c'est tranquille!
 
Le nucléaire est une énergie propre
Le plutonium, ça fait pas si peur que ça
Après tout, pour réduire sa radioactivité de moitié,
Cela ne prendra que 24 000 ans
 
Pour soutenir les besoins d'énergie du Japon
On doit dépendre du nucléaire
Il est inévitable qu'il y ait quelques irradiations
Gargarisez-vous d'un bain de bouche et tout sera tranquille!
 
Rassemblez tous les déchets nucléaires
Mettez-les dans des fûts, ça ira
Faites-les refroidir dans une piscine de Rokkasho-mura
Il ne reste plus qu'à attendre seulement 300 ans
 
L'eau fuit de partout, mais gardez votre sang froid
De la fumée sort, mais ne paniquez pas
Le toit s'est envolé, mais tout va bien,
On va refroidir tout ça avec de l'eau de mer!
 
Il n'y a pas vraiment de danger dans l'immédiat
Mais jetez quand même votre lait et vos légumes
Le grand homme du gouvernement nous l'a dit,
Nous paierons les indemnisations avec vos impôts!
 
Les compteurs Geiger sont en rupture de stocks
Vous n'avez pas besoin d'en possédez un
Nous publierons les niveaux de radiation
Seuls ceux qui nous croient seront sauvés!
 
(traduction : Mathieu Gaulène)
 
 
"It Was A Big Lie All Along"  by Kazuyoshi Saito
(斉藤和義) / 歌えなくもない英詞付き
 
 
This is a self-parody of a hit song in 2010 "I Loved You All Along" (Zutto Suki Datta) by a singer-songwriter Kazuyoshi Saito. The original Japanese title of this self-parody is "Zutto Uso Datta".
 
[Full translation (subject to revision)] :

Just take a walk
around this country
There're nuclear plants
total fifty-four

All the textbooks
CMs on TV
Said they're safe
forevermore

Now it turns out
that they had duped us
And their excuse:
"Beyond their assumptions"

The good old sky
stays the same
But now we find
black tickling rain

It was a big lie all along
But now it's come to light after all
Really a big lie all along
"Please be assured nuke power is so safe"

It was a big lie all along
I truly miss safe spinach and all
Really a big lie all along
They must have known for sure how it would be

No one can stop this radiation from flying around in the wind
How many people have to get it till they finally face reality?
This nation's government

I hear you got out
out of this town
Have you yet found
good water to drink?

Why don't you tell me?
No, never mind
Nowhere to flee
No place I can find

(interlude)

It was a big shit all along
All those electric companies
Not only TEPCO, but each of them
We've no illusion about them any more

It was a big shit all along
But still they wanna keep going on
Really a big shit all along
I feel I gotta do something about it

It was a big lie all along

Really a big shit all along

[Original Japanese lyrics]

「ずっと嘘だった」斉藤和義


この国を歩けば 原発が54
教科書もCMも言ってたよ、「安全です」


俺たちを騙して、言い訳は「想定外」
懐かしいあの空 くすぐったい黒い雨


ずっとウソだったんだぜ やっぱばれてしまったな
ほんとウソだったんだぜ 「原子力は安全です」


ずっとウソだったんだぜ ほうれん草食いてえな
ほんとウソだったんだぜ 気づいてたろこの事態


風に舞う放射能はもう止められない
何人が被爆すれば気がついてくれるの 
この国の政府


この街を離れて うまい水見つけたかい
教えてよ やっぱいいや もうどこも逃げ場はない


ずっとクソだったんだぜ 東電も北電も
中電も九電も もう夢ばかり見てないけど


ずっとクソだったんだぜ それでも続ける気だ
ほんとクソだったんだぜ 何かがしたいこの気持ち


ずっとウソだったんだぜ

ほんとクソだったんだぜ
 
 
 
     

"La voix de la ville sinistrée"

 

par Yushi Saito

 

Sur la scène du Sonic Club d'Iwaki, Yushi s'apprête à interpréter un morceau qu'il n'a pas joué depuis longtemps.

 

« Franchement, j'ai beaucoup hesité à jouer cette chanson ce soir, mais le patron du Sonic m'y a encouragé… ça s'appelle “ la voix de la ville sinistrée ”, écoutez-la bien ! »

 

Yushi prend sa guitare et entame les premiers accords de blues.

 

« La ville où je suis né a été complètement irradiée. La maison du gars là-bas a été emportée par le tsunami, les cerisiers en fleurs que nous regardions ensemble, la mer où nous jouions tous les deux, tout, tout, tout a été contaminé. »

 

Yushi Saito est un « furita », un intérimaire qui cumule differents boulots saisonniers : conducteur de poids lourd, confectionneur de crêpes « okonomiyaki » dans les festivals traditionnels, et travailleur nucléaire à Fukushima Dai-ichi depuis 8 ans.

 

« Quand il y a eu le séisme, je ne travaillais pas à la centrale. J'ai évacué ma famille à Iwaki et ensuite j'ai écrit deux chansons qui critiquaient Tepco. J'étais fou de rage. »

 

Depuis, cinq mois se sont écoulés et Yushi a changé les paroles de ces morceaux. Mais « la voix de la ville sinistrée » reste toujours virulente. Ce jeune ouvrier du nucléaire pourrait passer pour un héros à l'étranger, mais au Japon il n'est pas une exception. Ces derniers mois, il souffre de troubles à la prostate et au niveau de l'œsophage, mais choisit de ne pas en parler même s'il est suivi médicalement.

 

Sur la scène du Sonic Club, Yushi chante à plein poumons. Des chansons sur sa vie d'intérimaire, sur l'amour et sur l'accident nucléaire.

 

« Nous ne pouvons plus faire confiance au gouvernement. Alors il faut croire en soi et agir en conséquence. Ainsi quoiqu'il arrive, on n'aura pas de regrets. »

 

(source article complet :

 

http://blogs.rue89.com/alissa-descotes-toyosaki/2012/02/23/les-travailleurs-du-nucleaire-agresseurs-mais-aussi-victimes-d-0)

 

.

 
« On me dit que c'est à cause du stress et du manque de sommeil. De toute façon, personne ne peut savoir ce qu'il adviendra dans 10 ou 20 ans. Si je commence à y penser, c'est un problème sans fin. Alors je préfère essayer de vivre comme avant. Et chanter ».
______________
 
Everybody's Doin' the Fukushima

 
.

Fukushima (demo)

Fukushima it's like a bad dreama the cracks are beginning to show media blackout, hiding the fallout the criminal conspiracy grows Acute radiation, jet stream migration headed for the U.S. of A politicians went all-out, authorities stalled-out the cover-up was well underway Radiation warning? That sounds alarming tell them everything is O.K. multiple meltdowns? FEMA told to stand-down crush anyone in our way An army of liars to hide the nuclear fires yes we own everyone on TV online resistance is rendered defenseless by our cyber security teams Fukushima it's like a bad dreama the melting fuel rods will flow fallout is global, more than Chernobyl so the criminal conspiracy grows As life fades away, what can we say except that mankind never learns repeating the cycle, reliving our downfall until the whole world is burned

 

______________

 

La catastrophe de Fukushima a inspiré une très belle chanson à Zedvan.

La centrale nucléaire détruite de Fukushima-Daiichi vomit ses radiations dans la terre du Japon et l'océan Pacifique. On en parle un peu aux anniversaires, et puis après, plus rien...

Chanteur français, citoyen du monde, Zedvan ne se résout pas à ce silence.
Pas plus qu'aux pertes irrémédiables que l'industrie nucléaire inflige et risque encore d'infliger à la planète et à l'humanité.

Le 13 avril 2011, au lendemain de l'annonce par le gouvernement japonais de l'évacuation d'Iitate (Province de Soma, District de Fukushima), Fumio Okubo, le doyen du village, âgé de 102 ans, a préféré se suicider plutôt que de quitter sa maison.

"Fukushima, chanson du doyen d'Iitate", tente de donner la parole à cet homme.

Une version sous-titrée en anglais (http://youtu.be/lFG9CxPXK_E) et une en japonais (http://youtu.be/2pLs9BvTKMA) sont également disponibles.
D'autres traductions suivront, très bientôt : ce que le Japon a perdu, nous l'avons tous perdu.

________________________________

 

Human ERROR

Le groupe japonais Frying Dutchman a été scandalisé par le comportement du gouvernement japonais face à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Il estime que les autorités ont aggravé la contamination et qu’elles continuent de préserver davantage les puissances de l'argent et l'économie plutôt que la vie de son propre peuple et de ses enfants.  Alors que la vidéo HumanError ‒ du nom de leur album et morceau éponyme sorti en août 2011 ‒ avait été visionnée plus de 30 000 fois dès le premier mois de mise en ligne, les membres du groupe avaient décidé d’organiser une parade mondiale à l’occasion du premier anniversaire de la catastrophe, désirant accompagner et amplifier cette vague massive de résistance à l'énergie nucléaire et de soutien aux survivants.

Le texte complet de ce morceau en trois langues (français, anglais, japonais) est disponible sur le blog de Fukushima : http://www.fukushima-blog.com/article-humanerror-le-cri-de-revolte-du-japon-contamine-98604933.html

_______________________

 

Tu n'as rien vu (à Fukushima)

by RéVOLePTIK - Stéphane Appourchaux / Nicolas Hillion

 

Des monticules d'eau
des monticules d'objets
remplacent les cités

L'intimité déversée l'intimité mêlée l'intimité mélangée
de l'oxyde et du métal
du plancton dans les platanes
un poisson sur un pare-brise
bon pour la psychanalyse

et les larmes des Nations

Les cygnes partiront, les oiseaux partiront, les enfants partiront

Humanité violée
avenir inimaginable
Les coupables
tout désignés
mais intouchables

La pêche y était miraculeuse
les fleurs des cerisiers délicieuses
mais immangeables les poissons
seront laissés tranquilles
les poissons mourront
ou muteront

Toute laideur ici sera née de l'homme
qui croit impunément jouer avec l'atome

les cygnes reviendront, les oiseaux reviendront, les enfants reviendront... oui...

_____________

credits

released 01 October 2013
voix, guitare, textes: Stéphane Appourchaux
enregistrement, mixage, basse : Nicolas Hillion
OCT 2013

___________________

 

« Fukushima Mon Amour »

Bruno V. / Vincent Barbier

2014

« Fukushima Mon Amour »

 

Tchernobyl Fukushima

jamais jamais deux sans trois

Tchernobyl Fukushima

quel est ce monstre dans tes bras ?

Fukushima mon amour

es tu morte pour toujours

Fukushima mon amour

peux tu me dire à qui le tour?

 

Ta centrale si fière dans le vent

comme un phare au firmament

provoquait chaque jour l'océan

il a mis ton rivage en sang

ses petites soeurs n'ont pas eu peur

elles turbinnent à pleine vapeur

nous acheminent vers l'horreur

elles n'ont que faire de ton malheur

 

Tchernobyl Fukushima

vos coeurs refroidissent d'émoi

Tchernobyl Fukushima

seules au monde et paria

Fukushima mon amour

aucun sursis ni recours

Fukushima mon amour

ta plaie fait fuir les vautours

 

 

Comment peut-on sans précaution

briser nos rêves de cette façon

peux tu me dire pour quelles raisons

ton cri se perd à l'horizon.

Les bourses reprennent leur train train

spéculant sur le bien commun

ton suicide restera vain

chacun a repris son chemin

 

Tchernobyl Fukushima

condamnées à mort sans loi

Tchernobyl Fukushima

2 exemples pour rien ma foi

Fukushima mon amour

aucun espoir de retour

Fukushima mon amour

ta lèpre tue pour toujours

 

De ton corps denudé et froid

ton ombre brûle jusqu'à trépas

l'invisible morsure en toi

contamine tes fleurs et nos pas

ne pleure pas Fukushima

l' homme ne te mérite pas

le jour où il te comprendra

il ne sera plus ici bas

 

Paroles : Bruno V.

Musique : Bruno V. & Vincent Barbier

 

_______________________

 

TALKIN’ END GAME: IT’S THE RADIOACTIVE SONG

Michel Montecrossa dit à propos de 'Talking' End Game: it's the Radioactive Song" :
« Les catastrophes nucléaires, les catastrophes humaines, les catastrophes naturelles sont tous les avertissements et les appels forts pour se tourner vers une évolution de conscience plus élevé. Dans l'émergence d'un savoir au lieu d'une humanité ignorante, il pourrait y avoir l'espoir d'une conduite plus harmonieuse et moins destructive du monde terrestre ".

 

Paroles :

TALKIN’ END GAME: IT’S THE RADIOACTIVE SONG (Dedicated to the Fukushima Nuclear Plant)
Talkin’ End Game: It’s The Radioactive Song. / Push away the dark thoughts, see, yes, see the light of the One. / Latest news spreads the threat to this heart of mine: / Fukushima Daiichi nuclear plant brought the demon time.
Talkin’ End Game: It’s The Radioactive Song. / It’s bad to feel alone with eyes like glitterin’ holes. / My head aches from contaminated ham and eggs and juice. / Fukushima Daiichi nuclear plant did it to you too.
Talkin’ End Game: It’s The Radioactive Song. / Italian clothings and recycled Japanese paper: / I will leave them on the floor and am a-runnin’ faster. / Yeah, man! Fukushima plant poses as the Endzeit master.
Talkin’ End Game: It’s The Radioactive Song. / The texture of vision changes. / Evolution in me is a-goin’ on. / We tube into the city for a mega overthrill. / Like freak winds we are somethin’ / that can not be killed.
Talkin’ End Game: It’s The Radioactive Song. / Push away the dark thoughts, see, yes, see the light of the One. / Latest news spreads the threat to this heart of mine: / Fukushima Daiichi nuclear plant brought the demon time.
Music & Lyrics by Michel Montecrossa, © Mira Sound Germany

____________________________

 

FUKUSHIMA (tribute)

Peter Roland

 

"Il y a des sujets d'actualité qui forcément nous touchent et nous font prendre conscience de la fragilité de cette terre que nous croyons immortelle ! Plutôt qu'un militantisme basique et souvent inefficace utilisons nos voix pour passer le message en chansons !"

 

On dit que maintenant à Fukushima

Les oiseaux vivent libres  mais ils ne chantent pas

Les souris naissent aveugles les fleurs ne poussent plus

Naitre là-bas c’est une aventure sans issue !

 

Cinq ans avant on riait à Fukushima

La vie était facile  c’était un bel endroit

Avant la vague qui est venue de l’horizon

Avant la lave qui a ravagé nos maisons !

  

Fukushima  c’est chez toi

Partout c’est le même combat

On construit des horreurs qu’on n’assume pas

 

Que vous soyez enfants d’ici où de là-bas

Je vous en prie surtout ne baissez pas les bras

Accrochez-vous à deux mains à notre caillou

Ne cédez pas aux mirages qui nous rendent fous !

_________________

 

F*** TEPCO!! / SCRAP

 

"You wouldn't know the punk band was Japanese, a culture self-programmed for propriety.
I can't write the chorus (sung in English) of the band's favorite song here, as my editor would first delete the offensive word and then report me to my superiors.
Let's just say it's an obscenity that begins with the letter "F" and rhymes with what hockey players call the vulcanized rubber disk that's hit into the goal.
(...)

_________________

 

Fukushima

(L'île du bonheur)

 

Paroles: Eric Hermerel, Musique: Gérard Bonnet.

Une chanson inspirée par la catastrophe de Fukushima.

Version live

________________

 

Pépère, le nucléaire ! Joyeux #anniversaire #Fukushima !

 

(Paroles et musique : Jérémy K. )


"Écrite en 2014, suite à l'audition sur France Inter d'un reportage expliquant que TEPCO avait fait appel à la mafia japonaise pour recruter dans la rue des personnes endettées, SDF ou psychologiquement fragiles, pour aller nettoyer les endroits les plus dangereux de la centrale de Fukushima et de ses environs, ce qui m'a scandalisé, Pépère, le nucléaire ! est une chanson aux paroles caustiques et même violentes qui dénonce le cynisme dont TEPCO a fait preuve pour s'enrichir, rappelle le fameux mensonge du nuage de Tchernobyl qui se serait « arrêté à la frontière » et pose également la question taboue : si vous êtes pro-nucléaire et qu'un accident se produit dans un centrale, irez-vous, vous-même, faire le nécessaire pour endiguer la catastrophe au péril de votre vie ?

Le clip, pour sa part, est un court-métrage d'animation réalisé essentiellement suivant la technique du papier découpé. A mi-chemin entre les collages de Terry Gilliam et un dessin animé punk, il est totalement « barré » et comprend une multitude d'allusions tant à la culture japonaise qu'aux arts plastiques, au cinéma, à la science, ainsi, bien sûr, qu'à... TEPCO, aux liquidateurs de Tchernobyl et à la vie politique française.

Pépère, le nucléaire ! se veut une authentique création artistique mais également un outil politique efficace."

Jérémy K.

 

Paroles :

 

Konishiwa ! Здравствуй ! Bonjour ! Bonjour !
Konishiwa ! Здравствуй ! Bonjour ! Bonjour !

Fukushima ! Boum ! Boum ! Bonjour ! Bonjour !

J'aime l'argent
J'suis très content
J'viens d'investir
Dans l'énergie d'l'avenir !

Le nucléaire
Y a pas d'mystère
Pour faire du fric
C'est la formule magique !

Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, PÉPÈRE !

C'est idéal :
J'ai aucun frais !
Pas d'assurances
Et rien pour la maintenance !

Irresponsable !
Jamais coupable !
C'est idéal,
Je fais ce qui me plait !

Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, PÉPÈRE !

Pour les fissures...
Un coup d'peinture !
Pour la piscine...
De la résine !
Si y a une fuite...
J'attends la suite !
Et pour le cœur...
Un extincteur !

Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, pépère !
Pépère le nucléaire, PÉPÈRE !

Et si ça pète ?
Y a pas d'problèmes !
Vous croyez pas
Que j'vais y aller moi-même ?!

J'ai pas prévu
D'mourir là-bas !
Y a bien d'autres cons
Qu'iront crever pour moi !

Tous ces clodos / Sayonara !
Tous ces débiles / Sayonara !
Et tous ces vieux
Dont on n'sait pas quoi faire / Sayonara !

Tous ces psychos / Sayonara !
Ces inutiles / Sayonara !
Ces sous-humains
Qu'on paye à ne rien faire / Sayonara !

Au réacteur ! / Kamikaze !
A la piscine ! / Kamikaze !
Au nettoyage
Et aux rayons gamma ! / Kamikaze !

Allez crever ! / Kamikaze !
Allez crever ! / Kamikaze !
J'ai mon pognon,
Réparez mes conneries ! / Aligato !

J'ai mon pognon,
Je vous laisse l'addition ! / Aligato !

J'ai mon pognon,
Je vous laisse l'addition ! / Aligato !

Haaaa ! Haha ! Hahahaha ! Haaaa ! Haha ! Hahahaha !...
 

________________

Fukushima (Harrison, feat. Freya Lindblom)

https://audiocd.bandcamp.com/track/fukushima-feat-freya-lindblom

Vocals – Freya Lindblom
Guitars – Greg Harrison/Ben Scarf
Bass/Synths – Greg Harrison
Violin – Retaw Storer Boyce
Backing Vocals – Ben Scarf

 

Fukushima woke the dreamer
To the lie that we’d been sold
That the power that he’d taken
Was a flame that he could hold
Now the sleeper has awakened
but the nightmare still unfolds
Fukushima is a story
As new as it is old

Lalalala lala

There’s a town near Fukushima
Where children used to play
But the streets of Namae
are empty today
And the houses stand like ghosts
To all the souls that couldn’t stay
The road that we travel
And the land on which it lay
forever torn asunder
sent askew and turned away

How pleasant it is
For little tin gods
While mother nature nods
But when she awakes
Our lies and mistakes
Are irrevocable
Woke the dreamer
To the lie that we’d been sold
That the power that he’d taken
Was a flame that he could hold
Now the sleeper has awakened
but the nightmare still unfolds
Fukushima is a story
As new as it is old

Lalalala lala


フクシマ
*フクシマは夢を見ていた人を起こした。
 信じ込まされていた嘘の夢。
 つかみ取れば威力を持ち続けられるという
 炎があるという嘘。
 今、眠っていた人は目覚めた。
 でも、悪夢はまだ続いている。
 フクシマの話は
 新しく、古い。
 ララララララ

 フクシマの近くに町があった。
 かつては子供たちが遊んでいた。
 でも、ナミエの通りは
 今日は、空っぽだ。
 家々は亡霊のように立つ。
 そこに留まれなくなった全ての魂の為に。

        私達の旅路と
        そこに横たわる土地は
        永遠に引き裂かれた。
        歪められ、追い払われた。

 なんと心地よいことだろう。
 おだてられて、いい気になっている人にとって、
 母なる自然が居眠りしている間は。
 でも、眠りから覚めた時、
 私達の嘘と過ちは
 もう取り返しがつかない。

________________

Souviens-toi de Fukushima (Julos Beaucarne)

Vous pourrez écouter cette oeuvre à cette adresse :

https://www.musicme.com/Julos-Beaucarne/titres/Souviens-Toi-De-Fukushima-t2783903.html

 

Souviens-toi de Fukushima

Les mandariniers étaient en fleurs

Un mince sentier escaladait la colline

On devinait la mer bleue dans les loins

Un vague bateau s'enfonçait dans la brume...

 

________________

Fukushima (Dizis la peste)

[Couplet 1]
Au bord du texte le plus ambitieux que je n'ai jamais tenté
Je fais partie de ceux qui n'ont pas peur de sauter
Et tu sais d'où je viens, j'ai grandi en cité
Autrement dit on a grandi dans des maisons hantées
Que ce soit le manque de sous, le manque de souffle
L'habitude de dessous fait que, peu se découvrent
On se cache derrière des capuches, des casquettes et des codes
On prend des attitudes, on consomme, on fuck l'école
Nos vies ne sont pas des films, on vit par épisodes
Et les rêves d'avenir ici sont en exode
Peu à peu en eux-mêmes beaucoup s'isolent
Exclus, vivent entre eux, sociale est la camisole
Des visions à court terme, ne voit pas plus loin que son hall
Les cœurs veulent être libres, mais nos têtes sont les geôles
Une cartographie réduite, on se dit que peu nous est possible
On élabore nos labeurs dans des champs impossibles
Y'a que des ions négatifs mon texte est radioactif
Un exorcisme lyrical aux vertus curatives
Premier couplet introductif, le prochain : le schéma
Ton cœur va exploser comme à Fukushima

[Refrain]
Une musique en physique quantique (Fukushima)
Une expression d'amour, un cantique (Fukushima)
Tu peux changer ta vie sur un déclic (Fukushima)
Faut juste que sur ton cœur tu cliques (Fukushima)
Fukushima

[Couplet 2]
Et c'est comme dans un gros bolide, change les rapports
Moins de télé et plus de livres : là ça rapporte
Tu veux faire du chiffre ? Apprends à compter
Sinon tu vas pas vivre, tu vas que raconter
Autour de nous trop de béton, les cœurs n'ont plus le wifi
As-tu déjà été heureux ? Si tu sais pas, vérifie
La simple idée d'être sois même depuis petit terrifie
Mon cœur t'écrit ce poème que ma voix amplifie
Tu as le pouvoir nucléaire, tu peux en faire une catastrophe
Ou alors au contraire tu peux en faire quelque chose de noble
Les enfants sont purs, c'est les Hommes les parasites
Les mauvaises idées gravitent autour de nous en satellite
Je te l'ai déjà dit : tu peux changer ta vie
Il te manque un ingrédient dans cette recette magnifique
Il faut que tu t'aimes, tu t'aimes, tu, tu, tu t'aimes
Les grosses voitures, les grands palais ne sont que des totems
Il n'y a que des ions négatifs mon texte est radioactif
Un exorcisme lyrical aux vertus curatives
Deuxième couplet : le schéma, le prochain : rayon gamma
Ton cœur va exploser comme à Fukushima

[Refrain]
Une musique en physique quantique (Fukushima)
Une expression d'amour un cantique (Fukushima)
Tu peux changer ta vie sur un déclic (Fukushima)
Faut juste que sur ton cœur tu cliques (Fukushima)
Fukushima

[Couplet 3]
Dans ma vie j'ai fait un jour une explosion nucléaire
En fait j'ai fait une sorte de désastre à l'envers
J'ai évacué la zone, chassé les mauvaises ondes
Je me suis mis en quarantaine des zombies, des amazones
J'ai auréolé ma vie d'amour et de sens
J'ai repris mes études, je me suis donné une chance
J'ai irradié les miens de rayons gamma, car là d'où je viens y'a que du drama
Et combien combien, j'ai vu de gamins qui avaient tout pour eux, se perdre en chemin ?
De la même manière qu'un clic, clique sur la gâchette
Peut découper ta vie, l'achever à la machette
Il faut juste un déclic du cœur, changer de modèle
Catapulter leurs codes, leurs vies de bagatelle
Prendre soin de ses gosses, de toi et de ta mère
La guérison est douce, le remède est amer
Y'a que des ions négatifs mon texte est radioactif
Un exorcisme lyrical aux vertus curatives
Troisième couplet : rayons gamma, maintenant c'est à toi
Ton cœur va exploser comme à Fukushima

[Refrain]
Une musique en physique quantique (Fukushima)
Une expression d'Amour un cantique (Fukushima)
Tu peux changer ta vie sur un déclic (Fukushima)
Faut juste que sur ton cœur tu cliques (Fukushima)
Fukushima

________________

Fukushima (Bin't'age)

paroles dans l'image

 

FOU KOU SHI MA

(Auteur inconnu, sur l'air de Bella Ciao)

Fou /kou /shi /ma-a
Fou /kou /shi /ma-a
Ki é/ lou/ ko/ to /no /naï/ tsou /mé a-a to

so/ no /oua /lou-ou
oua/ hi/ to/ bi /to- o
I/ ta /mé-é /tsou-ou-ou /ké

O/ do / ka /sou ou
O /do /ka / sou ou
Hi/ to/ bi/ to/ oua /li/ ka ï /sou-ou/ lou-ou
Li /djou oun/ ni/
oua/ ka /gui/ li -i
no/ na- a /aï / / ko-o /to- o /ouo

Le/nu/clé/ai/air’
C'est/la/fin/d'la/terr’
Le/nu/clé/air’/c'est/la/guerr’/c’est/la/guerr’/guerr’/guerr’
Guèr’/de/ré/pii
Pour/tou/teu/vi-ie
C'est/t’un/en/fer/le/nu/clé/air’

Ne/men/tez/pa-as
Don/nez/d’la/voix/a
Le/nu/clé/air’/c'est/la/guerr’/c’est/la/guerr’/guerr’/guerr’
Ne/vo/tez/paa
Pour/u/ne/loi-oua
Qui/vous/con/duit/au/ci/me/tièr’

N'é/cou/tez/pas/a
La/mau/vais'/foi/a
Qui/vous/jur’/que/l'a/to/me-eu/est/sûr/sûr/sûr
Mais/sûr/de/quoi/a?
To/xiqu’/et/quoi/a?
Com/bien/de/morts/et/de/can/cers

Le/risqu’/est/là/a
En/ten/dez/ma/voix
N'ou/bli/ez/pas/Tcher/no/byl/et/Fu/ku/shi/ma
Ma/ terr’/n'est/plus/u
Je/ne/suis/plus/u
Qu'un/mal/heu/reux/pri/vé/de/mèr’

Tcher/no/byl/est/t’une
Trac’/in/dé/lé/bil’
D'un/mal/et/d'u/ne/me/na/ce/qui/grond’/grond’/grond’
Le/peu/ple/com/prend
A/ses/dé/pends/en
Le/cy/nis/me/n'a/pas/d'li/mites

Mais/d'au/tres/che/mins
S'o/ffrent/t’à/nou/ous
Ex/ploi/tons/tou/tes/les/zé/ner/gies/sans/dan/ger
Res/tons/tous/u/nis
Les/pieds/sur/terr’/ère
L'a/ve/nir/n'est/pas/nu/clé/air’

Res/tons/tous/u/nis
Les/pieds/sur/terr’/ère
L'a/ve/nir/n'est/pas/nu/clé/air’

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 Chaîne vidéo du blog de Fukushima

 

BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin (Bertrand Galic, Roger Vidal)

 

Présentation de la BD par l'éditeur

Dossier documentaire 10 pages sur Fukushima (Pierre Fetet)

 

Dossier sur le rejet des eaux contaminées dans le Pacifique

« Fukushima - Rejets dans le Pacifique : clarification et mise en perspective »

Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?

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Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :

https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress

 

 


 

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« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)

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Éditions de Fukushima

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Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com

 

Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl

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Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !

A télécharger ici

 

 

 

 

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