Mise à jour du 8/01/12 18h30
:
EX-SKF a trouvé une image de la face est des réacteurs datant du 13 mars. Seul le
panneau amovible du réacteur 2 est absent. C'est une preuve que la vidéo infra-rouge du 11 mars ne montre pas des cavités mais des couleurs différentes dues probablement à la nature
du revêtement. Reste à savoir si ces panneaux avaient réellement été soudés ou non.
Source image : DigitalGlobe
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Mise à jour du 2/01/12
18h30 :
Suite à la découverte d’une vidéo démontrant sans ambigüité
que les panneaux étaient encore en place juste après le tsunami, il est désormais impossible d’affirmer qu’ils ont pu tomber à cause du séisme. De plus, la vidéo présentée dans le billet
d’origine a été tournée de nuit, ce qui fait que ces rectangles noirs ne représentent qu’une différence de température des matériaux, et non forcément une ouverture comme je l'avais pensé au
départ. C’est pourquoi cette mise à jour ajoutera un point d’interrogation au titre original, sans enlever la possibilité d’un enlèvement des panneaux le 11 mars avant 22
h.
Pour en savoir plus, lisez le dernier point de Trifouillax
:
Follow-up technique : les panneaux anti-déflagration étaient toujours en place après le séisme et le tsunami du 11/3
Par ailleurs, Hélios nous signale à juste titre que ce
n’est pas la piscine 4 qui fuit mais son trop-plein. Cette information est importante car de ce fait, la sécurité est assurée, le combustible restant recouvert de plusieurs mètres d’eau. Ce qui
n’enlève rien au problème des fuites d’eau contaminée en général sur le site, problème récurrent dans tous les circuits de la centrale. Pour en savoir plus, lisez la dernière traduction
d'Hélios :
Japon, 2 janvier 2012
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Depuis hier circule une information non confirmée, provenant d’un employé anonyme de Tepco, laissant entendre que les
panneaux de ventilation de sécurité des bâtiments réacteurs avaient été soudés alors qu’ils auraient dû rester amovibles, ce qui aurait favorisé les explosions des bâtiments. Or il s’avère qu’une
vidéo prise le 11 mars montre les unités 2, 3 et 4 avec leurs panneaux absents.
C’est un veilleur de Fukushima assidu, Ray, collectionneur et analyseur d’images et de vidéos sur la catastrophe, qui a trouvé l’oiseau rare : une vidéo d’un journal télé japonais, enregistré et diffusé à
présent sur YouTube par nuckelchen. Voici
l’image la plus nette extraite de cette vidéo, montrant clairement les emplacements des 3 panneaux manquants (rectangles noirs sur les murs face à la mer).
L’enregistrement date précisément du 11 mars à 22h24-25, et le film a été pris d’un hélicoptère. C’est à ma connaissance le seul document dont on dispose qui montre
le côté est des bâtiments. Je me souviens qu’au tout début de la catastrophe, les journaux télévisés ne montraient pas d’image de la centrale, sauf des images d’archives. Ensuite, très rapidement
ont eu lieu les explosions et les informations se sont focalisées sur leurs images spectaculaires, bien que parcellaires (on n’a toujours pas d’image de l’explosion du bâtiment 4, plus de 9 mois
après les faits !).
La vidéo n’est pas de bonne qualité, mais l’information est fiable : les panneaux sont manquants. Maintenant, reste à se poser les bonnes
questions :
- Le bâtiment n°1, le plus ancien, était-il équipé de ce panneau de ventilation ? Si oui, ce panneau avait-il été soudé comme l’affirme cet informateur anonyme ? Une confirmation
de cette information serait grave car cela remet en cause la compétence de la NISA. C’est un peu comme les magasins qui cadenassent les sorties de secours ; on prévoit des systèmes de
sécurité mais on s’empresse de les rendre hors d’usage…
- A quel moment les 3 panneaux ont-ils été éjectés ? On sait juste qu’ils sont tombés entre 14h46, l’heure exacte du tremblement de terre, et 22:24, l’heure
exacte de la prise de vue aérienne. Mais en fait, il est possible que le tremblement de terre de magnitude 9 ait fait sauter ces panneaux dès le début de l’après midi. En effet, à cette heure-là,
aucune explosion n’avait encore eu lieu. Toutefois, la prise de vue a lieu presque 8 heures après le séisme, et 7 heures après le tsunami. Les cœurs étaient déjà en train de chauffer sérieusement
et de ce fait, les panneaux ont peut-être sauté à cause de la pression interne des bâtiments.
Evidemment, tout cela demanderait une enquête complète et minutieuse, réalisée par des experts indépendants. On en est loin… Mais la vérité avance jour après jour
et on ne désespère pas en 2012 avoir plus d’informations qu’en 2011. A qui profite ces cachotteries ? L’analyse de cette vidéo va peut-être faire avancer les choses un peu plus vite. Car si
les panneaux 2, 3 et 4 étaient ouverts avant les explosions, ils ont pu libérer l’hydrogène. Dans ce cas, seule l’explosion du réacteur n°1 est compréhensible car il n’avait pas d’ouverture. Les
explosions des bâtiments 2, 3 et 4 pourraient alors avoir été causées par autre chose. La diffusion de la vidéo de l’explosion du réacteur 3 a fait vraiment désordre. Elle ne ressemblait pas du tout à la première. Faire avaler une
couleuvre au monde entier en prétendant qu’il s’agissait aussi d’une explosion d’hydrogène, c’était déjà très difficile, alors l’explosion du réacteur 4, n’en parlons pas, elle a été carrément
censurée !
Tout cela est du passé, mais il va bien falloir déterminer les responsabilités et les causes de cette catastrophe en reconstituant fidèlement le fil des évènements.
Dans le même temps, il faudra continuer à gérer les dangers du présent. Aujourd’hui, le danger vient à nouveau de la piscine du réacteur 4. Je vous avais déjà signalé que son niveau était déjà
descendu bien bas récemment, et ça recommence. Un message d’alerte a été donné à la presse : la piscine fuit, mais on ne sait pas où va l’eau ! A chaque
tremblement de terre, comme celui du 1erjanvier, les secousses ne doivent pas arranger les choses… Une
surveillance continue est nécessaire pour éviter aux 264 tonnes de
combustibles de s’enflammer et polluer tout l'hémisphère nord.