Tu me hantes sans recours
Dans des cauchemars suffocants
Pleins de larmes, de sueur, et de sang...
Soumis à une étrange sentence
L'Homme subit l'omnipotence
D'une épée de Damoclès au dessus de sa tête
Le feu nucléaire à sa porte, sournoisement l'inquiète...
Mais l'orgueilleux technophile
Idolâtre de sa science virile
Se rit de nos craintes effarées
Rien, dit-il, ne saurait libérer
Le Dieu nucléaire asservi pour toujours
Car il est enchaîné sans retour...
Pourtant une petite voix...
Voix de la conscience aux abois...
Me chuchote tout bas cette complainte cruelle
Que je chantonne comme un rituel
"Tchernobyl, Three Mile Island, Fukushima...
Un jour le désert s'étendra...
Jusqu'aux confins de la terre
Comme après une guerre...
Tchernobyl, Three Mile Island, Fukushima...
Un jour nous n'aurons plus de larmes, ici-bas,
Pour pleurer nos frères humains
Disparus dans une nuit sans fin...
Hiroshima, Nagasaki, Fukushima...
Un jour, demain ?..., l'apocalypse viendra..."
Fantasmes d'un peuple irrationnel et obscurantiste !
Raillent nos technocrates autistes...
"Selon les calculs de probabilité
De nos ordinateurs brevetés
Le risque est infinitésimal...
C'est consigné dans le procès-verbal !"
Dormez, dormez, braves gens...
L'Atome divin veille sur vos enfants
Par lui viendra le Salut !
Témoins déchus... rumeurs disparues...
Dans l'abolition de toute pensée délictueuse
Doucement s'endort la majorité silencieuse...
Bercée par le ronron bavard de ces écrans
Où défile sans arrêt le spectacle du Léviathan...
Soudain un rêve tourmenté l'éveille
L'angoisse la tire de son sommeil...
"Mais où donc nous emmènent-ils ?...
Vers quel néant ?... vers quel futur hostile ?..."
Le Nucléaire!!! enfer ou paradis...
C'est juste une question de Foi mon ami !
La Foi aveugle dans les modernes Prométhées
Qui nous promettent l'éternité du feu sacré...
Mais il y a de moins en moins de croyants semble-t-il...
Prêts à sacrifier pour une parcelle d'uranium une âme indocile
Demain nos cathédrales atomiques désertées
Resteront comme les témoins naufragés
D'une époque arrogante qui croyait triompher...
Et à l'hubris déchaîné...
« Radiation-exposed flower harmony » (2)