Un rapport détaillé sur les premières 24 heures de la catastrophe de Fukushima vient de paraître. Elaboré par Eliza Strickland (IEEE Spectrum), il a été fondé sur des entretiens avec des responsables de la Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle, la Nuclear Regulatory Commission des États-Unis, l'Agence internationale de l'énergie atomique, les gouvernements locaux, et avec d'autres experts en ingénierie nucléaire, ainsi que sur l'examen de centaines de pages de rapports officiels.
Un nouveau récit où l’on apprend, entre autres, que les employés sont allés chercher des batteries de voiture pour alimenter la salle de commande du réacteur n°1 ! Le déroulement des catastrophes les plus graves se rattache parfois à des évènements inimaginables… L’occasion de rappeler qu’en France, il n’y a pas besoin de tsunami ou de tremblement de terre pour provoquer un accident majeur. L’erreur humaine est suffisante, comme en 1979 à Three Mile Island, ou dans le prochain accident nucléaire qui a de fortes probabilités pour se produire en Europe…
Revenons à Fukushima :
14h46 : au moment du tremblement de terre, tout semble sous contrôle. Les alarmes fonctionnent normalement. Dans les 5 secondes, les barres de contrôle se relèvent automatiquement et mettent à l’arrêt les 3 réacteurs en fonctionnement. Les piscines se remplissent d’eau pour éviter toute surchauffe.
14h52 : un système de refroidissement de secours se met en route automatiquement. Les opérateurs estiment qu’un refroidissement trop rapide du coeur pourrait endommager la cuve et arrêtent le système.
Alerte au tsunami prédisant une vague de 3 m à Fukushima. Les personnels commencent à évacuer le site.
15h27 : la première vague de 4 m arrive.
15h35 : une autre série de vagues d’une hauteur de 14 m inonde le bâtiment des turbines et percute la pompe d’eau de mer. 11 groupes électrogènes sur 12 sont mis hors service. Le 12ème permettra aux réacteurs 5 et 6 de conserver un système de refroidissement.
Salle de contrôle du réacteur 1 : il n’y a plus d’électricité. Aucun moyen de connaître l’état du réacteur. Impossible de rouvrir la vanne fermée juste avant le tsunami car les commandes électriques sont inopérantes. Les ouvriers vont chercher les batteries de leur voiture pour réalimenter la salle de contrôle !
Les 11 camions devant apporter des générateurs de secours sont coincés dans des embouteillages… C’est le début d’une série d’évènements qui ont conduit à la catastrophe que l’on connaît.
Les premiers temps sont ainsi décrits précisément, heure par heure, jusqu’à l’explosion du bâtiment réacteur n°1 le 12 mars à 15h36, 24 heures exactement après l’arrivée de la vague de 14 m de hauteur.
Lire l’article en entier (langue anglaise) :
http://spectrum.ieee.org/energy/nuclear/24-hours-at-fukushima/0
Lire l’article en langue française (merci Hélios !)
1ère partie
http://bistrobarblog.blogspot.com/2011/11/les-premieres-24-heures-de-la.html
2ème
partie
http://bistrobarblog.blogspot.com/2011/11/les-premieres-24-heures-de-la_05.html
Cet article fait partie d'une série documentaire, elle-même présentée de manière chronologique et thématique, très facile d'utilisation, consultable à cette adresse :
http://spectrum.ieee.org/static/fukushima-and-the-future-of-nuclear-power
A noter également, cette remarquable chronologie réalisée par l’ACRO :
http://www.acro.eu.org/chronoFukushima2.html
De manière plus concise, voir également la chronologie des explosions ici :
Et bien sûr, l’incontournable chronologie de l’article de Wikipédia qui concerne, comme il est rappelé à juste titre, un évènement en cours :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l'accident_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima
L'explication technique des premiers jours de la catastrophe par le site bravenewclimate :
http://bravenewclimate.com/2011/03/13/fukushima-simple-explanation/.
Enfin, autre chronologie intéressante, celle non officielle recueillie sur le site Enformable :
source : http://enformable.com/category/resources/foia/
Illustration : inondation d'une salle de l'unité 3 (photo Tepco)