13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 06:22

Rapport de HORI Yasuo, rédigé le 30 décembre 2014

traduit de l'espéranto par Paul SIGNORET

 

 

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Visite aux réfugiés dans la ville de Aizuwakamatsu

 

Le 29 décembre 2014 la « Société de la ville de Maebashi visant à la suppression de tous les réacteurs nucléaires du Japon » a organisé une visite aux réfugiés qui habitent la ville d’Aizuwakamatsu, dans le département de Fukushima.

La centrale nucléaire n°1 de Fukushima est située sur le rivage de l'Océan Pacifique. Les gens qui logeaient autour de cette centrale ont dû chercher refuge en d'autres lieux. Nous avons visité le quartier des réfugiés venus de la ville d'Ōkuma. Ce quartier se trouve dans Aizuwakamatsu, ville située dans la montagne, dans le département de Fukushima.

Visite aux réfugiés dans la ville de Aizuwakamatsu

Quelle ville est Ōkuma ?

 

Dans la ville d'Ōkuma se trouvent quatre réacteurs de la centrale nucléaire n°1 de Fukushima endommagés par le tsunami. La ville avait environ dix mille habitants. Presque 60% d'entre eux travaillaient dans les centrales nucléaires de Fukushima. Il y avait de vingt à trente compagnies liées aux centrales. Le budget municipal dépend donc principalement de la subvention gouvernementale pour la centrale et des impôts  versés par TEPCO, ces compagnies et les employés.

 

Suite à l'accident, tous les habitants se sont réfugiés dans d'autres villes. À présent 4 211 d'entre eux logent dans la ville d'Iwaki, 2 071 dans Aizuwakamatsu, 1 133 dans d'autres villes du département de Fukushima, et les autres hors du département : il y en a par exemple 402 dans le département de Saitama, 408 dans celui de Ibaraki et 308 dans celui de Tokyo.

 

Le plan de restauration de la ville de Ōkuma est le suivant :

1. Retour des habitants dans la ville quand les conditions le permettront.

2. Entre-temps, l'administration municipale – actuellement réfugiée dans la ville de  Aizuwakamatsu – veillera aux conditions de vie des habitants.

3. La ville future comprendra trois districts :  une zone naturelle, une zone commerciale et une zone de logement.

4. On dépolluera d'abord deux districts, Ōkawara et Shimo-Ōno, qui serviront de base au renouvellement à partir desquels seront ouverts de nouveaux espaces logeables.

    5. Calendrier de réalisation du plan :

2018 : ouverture de ces deux districts de base.

2023 : ouverture du bureau municipal et des hôpitaux autour de la gare.   Réoccu-pation des logements dans les districts de base.

2028 : aménagement de nouveaux quartiers d'habitation. Ouverture de bureaux et de compagnies.

                  2033 : mise en place d'une information sur l'accident de la centrale nucléaire.

 2053 : déclaration du démantèlement complet des réacteurs endommagés.

 Préparation de la fondation du musée de la restauration de la ville d'Ōkuma.

 6. Prévisions par la ville de la réduction de la radioactivité dans les districts  suivants (en millisieverts/an. Le maximum prévu par la norme gouvernementale pour le logement  est de 1 millisievert/an):

 

 

2014

2018

2023

2O28

2033

2038

Ōkawara

Kuma

Kumagawa

Otosawa

5,7

22,9

53,6

118,6

3,2

5,4

12,6

65,1

2,1

3,7

8,6

19,0

1,7

2,9

6,8

15,1

1,4

2,4

5,6

12,4

0,7

1,1

2,6

5,8

 

 

Voici ce que je pense de ce plan :

1. Jusqu'à présent, la loi sur la radioactivité stipulait, et stipule encore, que l'on n'a pas le droit d'habiter un lieu dont la pollution est supérieure à 1 millisievert/an. Ce chiffre est officiellement considéré comme principe intangible, or s'il est interdit aux gens de loger dans de tels lieux, il leur sera impossible de revenir chez eux quasiment pour l'éternité, ce qui signifie que le gouvernement et TEPCO devront les prendre éternellement en charge par des subventions ou par d'autres moyens. C'est pourquoi le gouvernement tente à présent d'obliger les habitants à revenir dans les logements qu'ils ont quittés, si ceux-ci n'ont pas une pollution supérieure à vingt millisieverts. Ceci est absolument contraire à la loi, mais l'État impose aux habitants cette illégalité.

2. Certaines personnes âgées veulent revenir chez elles, même dans cette situation, mais cela signifie qu'alors elles ne recevront plus d'indemnités. Il leur sera difficile de gagner de l'argent par l'agriculture. Pourront-elles vivre avec seulement une petite retraite ?

3.  Les jeunes couples ne reviendront pas, car ils craignent pour la santé de leurs enfants. Sans attendre le moment où leur foyer redeviendra suffisamment dépollué, ils vont chercher à gagner leur vie dans d'autres villes et ils ne retourneront pas dans leur district d'origine.

Selon une enquête menée dans la ville en février 2014, presque la moitié des habitants ont déjà décidé qu'ils ne reviendraient pas :

Question : Voulez-vous emménager dans les districts de base ?

                       11,2% : Oui

13,3% : J'examinerai la situation et si c'est possible je veux revenir à Ōkuma.

45,8% : Je n'ai pas l'intention de revenir.

22,4% : Je ne peux pas prendre de décision.

 

Visite du quartier où sont les réfugiés d'Ōkuma

 

Nous sommes partis à sept heures du matin de ma ville de Maebashi par un bus plein de riz, de motchi (plat de riz pétri pour le Nouvel An) et de légumes, et nous avons atteint la ville de Aizuwakamatsu à onze heures. À ma grande surprise, il y avait beaucoup de neige et la couche sur les toits était épaisse de trente centimètres.

 

L'endroit auparavant était un parc,  dans lequel on a construit quatre-vingts maisons provisoires comportant chacune deux petites pièces, un wc, une salle de bains et une cuisine  Nous avions préparé du matériel d'aide pour quatre-vingts familles, mais trente cinq d'entre elles avaient déjà quitté le quartier. La plupart logent maintenant dans la ville de Iwaki, afin que les maris puissent travailler dans les centrales nucléaires de Fukushima.

Sous un ciel de neige les maisons provisoires se dressent, silencieuses.

Sous un ciel de neige les maisons provisoires se dressent, silencieuses.

Une trentaine de personnes âgées et deux jeunes étaient venus dans la salle  commune. Le chef du district, un ancien employé de la centrale, était fier d'être en excellente santé, bien qu'il ait travaillé là-bas pendant quarante années et qu'il ait été fortement exposé aux irradiations. Il avait parfois avalé ou inspiré des matières radioactives et on lui avait alors recommandé de boire beaucoup de bière pour les éliminer de son corps. Il soulignait que dans le manga  « Oishinbo » on voit des hommes souffrir de saignements de nez consécutifs à l'explosion des réacteurs, or d'après lui la chose est complètement fausse, car beaucoup de ses collègues n'ont jamais saigné du nez. Je lui ai opposé avec un peu d'hésitation que d'après certains rapports, des mères réfugiées avaient témoigné que leurs enfants avaient des saignements de nez, mais cet homme insistait, disant que ces rapports étaient mensongers.

 

Nous avons distribué du riz et des motchis.

Nous avons distribué du riz et des motchis.

Un autre homme a fait rire les gens présents en racontant sa vie future : « Lorsque je reviens provisoirement chez moi, j'y vois souvent des sangliers avec des petits très mignons. Les chiens viverrins et les faisans s'y multiplient. La ville dispose pour sa restauration d'un plan sur vingt ans. J'ai soixante-dix ans, mais je pourrai revenir à la maison … sous forme de cendres. J'ai exigé de la ville qu'elle construise en priorité une maison de retraite car presque tous les habitants ici sont vieux, et c'est donc la construction la plus nécessaire. Nous pourrons ainsi revenir chez nous, d'abord à la maison de retraite dans le district de base, ensuite dans notre tombe sous forme de cendres. »

 

Sa prévision se vérifiera, car ils sont originaires d'Otozawa et d'autres  districts, qui sont situés près de la centrale nucléaire. La radioactivité y est très forte, exemple dans le n°1 d'Otozawa, elle était de 184,4 millisieverts/an en 2012, et même en 2053 elle sera de 5,8 millisieverts/an.

 

Ensuite j'ai donné un concert avec des instruments de musique insolites, originaires du monde entier, et j'ai beaucoup fait rire les spectateurs. Ce fut le seul moment où leurs visages ont rayonné de joie comme jadis, mais le concert fini, leurs mines se sont de nouveau rembrunies. Il m'a semblé qu'ils n'avaient ni colère ni animosité à l'égard de TEPCO, seulement de la résignation.  Avant la construction des centrales nucléaires, la ville était pauvre, et donc ses habitants l'étaient aussi. Pour subvenir aux besoins de leur famille, les hommes travaillaient dans Tokyo l'hiver. Mais, grâce aux centrales, leur niveau de vie s'est élevé de plus en plus. C'est ainsi que leur existence est devenue très dépendante de TEPCO, et ils acceptent donc leur situation et leur sort en silence.

 

Les gens ordinaires, surtout les personnes âgées, ont une existence banale, sans dessein précis. Ils sont contents s'ils peuvent vivre sans soucis, voir grandir leurs enfants et leurs petits-enfants, avoir des amis autour d'eux et s'impliquer un peu dans la société. C'est ainsi que vivaient ces réfugiés et ils pensaient mourir chez eux, mais  l'accident nucléaire leur a fait perdre leur vie tranquille et ils doivent désormais vivre difficilement et d'une façon qui ne leur est pas coutumière. Ils ne savent pas comment affronter cette nouvelle situation. Le gouvernement et TEPCO ont précipité les habitants dans l'abîme, cependant ils ne font nullement leur auto-critique, ni ne demandent pardon, et ils essaient de payer le moins possible d'indemnités aux victimes dont ils attendent sûrement la mort prochaine.

 

 

 

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Texte original en espéranto

 

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La 30an de decembro 2014

 

Vizito al rifuĝintoj en la urbo Aidu-Ŭakamacu

 

La 29an de decembro 2015 « la Societo de la urbo Maebaŝi celanta nuligi ĉiujn nukleajn reaktorojn el Japanio » organizis viziton al rifuĝintoj loĝantaj en la urbo Aidu-Ŭakamacu de la gubernio Fukuŝima.

   La nuklea centralo n-ro 1 de Fukuŝima troviĝas laŭ la marbordo de la Pacifika Oceano en Fukuŝima. La loĝantoj, kiuj loĝis ĉirkaŭ tiu centralo, devis rifuĝi en aliaj lokoj. Ni vizitis la kvartalon de rifuĝintoj el la urbo Ookuma. Tiu kvartalo situas en la urbo Aidu-Ŭakamacu, la urbo en la montaro de la gubernio Fukuŝima.

 

Kia urbo estas Ookuma ?

En tiu urbo Ookuma troviĝas 4 reaktoroj de la nuklea centralo n-ro 1 de Fukuŝima damaĝitajn de la cunamo. La urbo havis/as ĉirkaŭ 10 mil loĝantojn. El tiuj preskaŭ 60% laboris por la nukleaj centraloj de Fukuŝima. Troviĝis 20-30 kompanioj rilatantaj al la centraloj. Do la urba buĝeto ĉefe dependas de la subvencio pri la nuklea centralo de la registaro kaj impostoj el TEPCO, tiuj kompanioj kaj la laboristoj.

Pro la akcidento de la centralo ĉiuj loĝantoj rifuĝis en aliaj urboj. Nun 4,211 homoj loĝas en la urbo Iŭaki, 2,071 en la urbo Aidu-Ŭakamacu, 1,133 loĝas en aliaj urboj en Fukuŝima kaj la aliaj loĝas ekster la gubernio Fukuŝima, ekzemple 402 en la gubenrio Saitama, 408 en Ibaraki kaj 308 en Tokio.

La plano de la urbo Ookuma por revivigi ĝin estas :

1. La loĝantoj revenu al la urbo Ookuma, kiam la kondiĉoj por tio estos pretaj.

2. Ĝis tiu tempo la urba administracio (nun en la urbo Aidu-Ŭakamacu) prizorgos la loĝantojn pri vivado.

3. La estonta urbo dividiĝos en la tri distriktojn: naturriĉa zono, komerca zono kaj loĝzono.

4. Komence oni purigos du distriktojn Ookaŭara kaj Ŝimo-Oono kiel bazojn por reviviĝo, de kiuj oni disvastigos loĝeblajn lokojn.

5. Laŭjara efektivigo de la plano:

2018 : ekfunkciigo de tiuj du bazaj distriktoj.

2023 : ekfunkciigo de la urba oficejo kaj hospitaloj

ĉirkaŭ la stacidomo. Ekloĝado en la bazajn

distriktojn.

2028 : aranĝo de novaj loĝkvartaloj. Malfermoj de

oficejoj kaj kompanioj.

  2033 : aranĝo por informi la mondon pri la akcidento

de la nuklea centralo.

  2053 : deklaro de perfekta forĵetado de la damaĝitaj

reaktoroj. Preparo por la fondo de la muzeo pri la reviviĝinta urbo Ookuma.

6. La urbo antaŭvidas la reduktiĝon de radioaktiveco jene en jenaj distriktoj (milisivertoj/jare. La registara maksimuma normo por loĝado estas 1 miliziverto/jare):

 

            2014  2018  2023  2028  2033  2053

Ookaŭara     5,7    3,2    2,1   1,7   1,4    0,7

Kuma               22,9      5,4    3,7   2,9   2,4    1,1

Kumagaŭa  53,6  12,6    8,6   6,8   5,6    2,6

Otosaŭa    118,6   65,1   19,0  15,1  12,4    5,8

 

Jen estas miaj opinioj pri tiu plano :

1. Ĝis nun la legistara leĝo pri radioaktiveco estas/is, ke oni ne rajtas loĝi en lokoj pli poluitaj ol 1 milisiverto/jare. Oficiale ĝi tenas tiun ciferon kiel la principon, sed se estas ne permesite al homoj loĝi en lokoj pli poluitaj ol 1 siverto/jare, ili ne povos reveni hejmen preskaŭ eterne, kaj tio signifas, ke la registaro kaj TEPCO devos zorgi pri ili eterne per subvencio kaj aliaj rimedoj, do nun la registaro provas devigi la loĝantojn reveni al siaj hemlokoj, se tiuj ne estas poluitaj je pli ol 20 milisivertoj. Tio estas tute kontraŭleĝa, sed ĝi trudas al la loĝantoj tiun kontraŭleĝecon.

2. Iuj maljunuloj volas reveni hejmen eĉ en tiu situacio, sed tio signifas, ke tiam ili ne povos ricevi kompensan monon. Estos malfacile al ili gajni monon per agrikulturo. Ĉu ili povos vivteni sin nur per malmulta pensio?

3. Junaj gepatroj ne revenos, ĉar ili estos maltrankvilaj pro la sano de siaj gefiloj. Ili ne atendas la tempon, kiam iliaj hejmon fariĝos sufiĉe puraj kaj dume ili serĉos vivrimedojn en aliaj urboj kaj forlasos sian distrikton.

Laŭ enketo farita de la urbo en februaro 2014 preskaŭ duono de la loĝantoj jam decidis ne reveni:

Demando : Ĉu vi volas loĝi en la bazaj distriktoj ?

   11,2% : Jes

13,3% : Mi konsideros la situacion kaj se eblos, mi volas reveni al Ookuma.

45,8% : Mi ne havas intencon reveni.

22,4% : Mi ne povas decidi.

 

Vizito al la kvartalo de la rifuĝintoj el Ookuma

   Ni ekveturis je la 7a matene de mia urbo Maebaŝi per buseto plena de rizo, moĉio (knedita rizaĵo por la nova jaro) kaj legomoj, kaj atingis la urbon Aidu-Ŭakamacu je la 11a. Post tagmanĝo, ni atingis la kvartalon Oogimaĉi proksima al la stacidomo de la urbo. Je mia surprizo estis tre neĝe kaj sur tegmentoj estis 30-centimetroj da neĝtavolo.

   La loko antaŭe estis parko, sur kiu oni konstruis 80 provizorajn domojn kun du malgrandaj ĉambroj, necesejo, banejo kaj kuirejo. Ni preparis helpomaterialojn por 80 familioj, sed jam 35 familioj forlasis la kvartalon. Plejmulte de tiuj 35 familioj nun loĝas en la urbo Iŭaki por ke la edzoj povu labori en la nukleaj centraloj de Fukuŝima.

 

Venis al la komuna salono ĉirkaŭ 30 gemaljunuloj krom 2 junuloj. La distriktoestro estis eksa laboristo en la centralo, kaj li fieris, ke kvankam li laboris tie 40 jarojn kaj elmetiĝis al multe da radioaktiveco, li estas tute sana. Li foje englutis aŭ enspiris radioaktivaĵojn en sian korpon, kaj tiam oni rekomendis, ke li trinku multe da biero por eligi ilin el la korpo. Li substrekis, ke en la manga-o « Oiŝinbo » aperas homoj, kiuj suferis pro nazsangado post la eksplodoj de la reaktoroj, sed tio estas tute mensoga, ĉar multaj liaj kolegoj neniam nazsangis. Mi heziteme argumentis, ke en kelkaj raportoj de la rifuĝintaj patrinoj iliaj gefiloj nazsangis, sed tiu viro insistis, ke tiuj raportoj estas falsaj.

 

Alia viro rakontis sian estontan vivon, ridigante la ĉeestantoj: « Kiam mi provizore revenas hejmen, mi ofte vidas aprojn kun tre amindaj idoj. Multiĝas niktereŭtoj kaj fazanoj. La urbo havas 20-jaran planon pri sia revivigo. Mi nun estas 70-jara, sed mi povos reveni hejmen…kiel la cindro. Mi postulis de la urbo, ke ĝi unue konstruu maljunulejon, ĉar preskaŭ ĉiuj loĝantoj ĉi tie estas maljunaj, do maljunulejo estas la plej necesa. Tiamaniere ni povos reveni hejmen, komence al la maljunulejo en la baza distriko, kaj poste kiel cindro al mia tombo ».

Lia antaŭvido estos prava, ĉar ili devenas de la distrikto Otozaŭ kaj aliaj, kiuj situas apud la nuklea centralo. La radioaktiveco estas tre forta, ekzemple en n-ro 1 de Otozaŭa ĝi estis 184,4 milisivertoj/jare en 2012, kaj eĉ en 2053 ĝi estos 5,8 milisivertoj/jare.

 

Poste mi havis etan koncerton pri nekutimaj muzikiloj el la mondo kaj ridegis la ĉeestantojn. Nur tiun momenton iliaj mienoj estis brilaj kiel antaŭe, sed kiam finiĝis la koncerto, iliaj mienoj denove fariĝis nebulaj kaj mallumaj. Ŝajnias al mi, ke ili havas nek koleron nek batalemon kontraŭ TEPCO, sed nur rezignacion. Antaŭ la konstruado de la nukleaj centraloj la urbo estis malriĉa, do ankaŭ la loĝantoj estis malriĉaj. Por vivteni la familion, viroj laboris en Tokio en vintro. Sed dank’ al la centraloj ilia vivnivelo pli kaj pli altiĝis. Tiamaniere ilia vivado multe dependis de TEPCO, do ili nun silente akceptas la situacion aŭ la sorton.

 

Ordinaraj homoj, precipe gemaljunuloj, vivas tre ordinale sen specifaj vivceloj. Ili estas kontentaj, se ili povas vivi sen zorgoj, ĝui kreskon de siaj gefiloj kaj genepoj, havi amikojn ĉirkaŭe kaj iom kontribui al la socio. Tiuj rifuĝintoj vivis tiamaniere kaj planis morti en sia hejmo, sed pro la nuklea akcidento ilia trankvila vivo perdiĝis kaj ili devas vivi malfacile kaj malordinare. Ili ne scias, kiel fronti al tiu nova situacio. La registaro kaj TEPCO faligis la loĝantojn en la abismon, sed ili nek kritikas sin, nek petas pardonon, kaj provas plejmalmulte pagi kompenson al la loĝantoj kaj certe atendas ilian baldaŭan morton.

 

 

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commentaires

R
"On ne parle plus de la situation, c'est donc que tout doit aller bien." Telle est, a quelques doutes pres, l'opinion de la plupart des gens. Il est donc important de preter une attention particuliere aux informations qui filtrent malgre tout, surtout les donnees relatives a l'evolution de la sante des populations.
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L
Même si cela est incongru je veux souhaiter une meilleure année 2015 possible à toutes les personnes vivant au japon leur souhaitant un petit bonheur chaque jours.Avec toute mon affection.JL.
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