Les rassemblements historiques qui ont eu lieu la semaine dernière en solidarité avec Charlie Hebdo démontrent que les Français sont très attachés à la liberté d’expression. Aux Etats-Unis en 2001 le Patriot Act et au Japon en 2014 la loi sur les secrets d’Etat ont montré toutefois qu’une restriction des libertés était toujours possible dans les démocraties. C’est pourquoi il faut rester vigilant sur l’évolution des lois, même après des actes barbares.
Dans le domaine anti-nucléaire, il existe une multitude de sites web qui exercent ce droit d’expression pour dire combien est stupide la position figée du gouvernement français de continuer à miser sur le nucléaire. Régulièrement, sur la toile, des articles d’origines diverses relatent des analyses ou dénoncent des postures, des agissements, des compromissions, des collusions, des corruptions.
Ainsi, depuis la catastrophe de Fukushima, on sait très bien grâce à l’Internet que le nucléaire est mort. Mais sa mort est lente, il fait la manche pour survivre encore un peu alors que (presque) tout le monde sait que la relance du nucléaire est... une fumisterie. On sait aussi que le problème des déchets radioactifs ne sera jamais réglé, malgré les mensonges de l’Andra devant la justice.
Or, tandis que le nucléaire est en train de ruiner la France, il se trouve qu’Areva, un fournisseur mondial de la substance la plus dangereuse au monde – le plutonium – s’acharne à vouloir museler cette expression en utilisant une arme judiciaire, la plainte pour diffamation. Mais le combat est inégal entre un géant de l’industrie nucléaire et des petites organisations militantes, c’est pourquoi je porte à votre connaissance deux actions en cours : la plainte d’Areva contre la Coordination Antinucléaire du Sud-Est et le suivi du procès en appel de l’Observatoire du nucléaire.
La liberté d’expression antinucléaire est encore un droit, il faut la soutenir tant que c’est encore possible. Après un accident nucléaire majeur en France, ce sera trop tard pour se rassembler par millions contre cette énergie qui rend malade et qui tue, car une fois le poison déversé dans l’environnement, il ne sera plus possible de le récupérer. On ne pourra plus manifester dans les rues alors qu’il sera impératif de rester confinés ou d’être évacués.
Pierre Fetet
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Communiqué de la Coordination Antinucléaire du Sud-Est
AREVA porte plainte contre la Coordination Antinucléaire du Sud-Est !
Nous ne nous laisserons pas bâillonner !
Le site internet de la Coordination Antinucléaire du Sud-Est vient d’être informé ce mardi 6 janvier 2015 d’une plainte en diffamation d’Areva pour un reportage mettant en cause la pénétration du lobby nucléaire auprès des élus alors que le crime nucléaire sanitaire se poursuit à Fukushima et en vallée du Rhône.
Qui sommes-nous ?
La Coordination Antinucléaire du Sud-Est est constituée de collectifs informels et d'individus, reliés en réseau autour d’un site internet pour l’arrêt immédiat et inconditionnel du nucléaire.
Pas d’argent, pas de personnel salarié, pas de locaux, pas de budget, pas de subvention et surtout pas de hiérarchie ou de délégation de pouvoir.
Notre force c’est l’engagement opiniâtre pour la vie, contre le crime nucléaire.
Par cette attaque en justice, le géant du nucléaire veut faire taire la contestation au moment même où le groupe Areva est en décrépitude financière (-52% de sa valeur en Bourse) et industrielle (échec de l’EPR en Finlande, investissements hasardeux, réduction de ses ventes de Mox notamment au Japon, mis en cause dans des financements de budget étranger,…), où les incidents se multiplient dans ses installations en France et alors que se meurent à petit feu des milliers d’enfants et d'adultes (recensés ou pas encore) à Fukushima et ailleurs, comme au Niger.
La Coordination Antinucléaire du Sud-Est dénonce :
. la guerre idéologique fanatique que les tenants de la destruction atomique mènent contre une pensée libre et contre le peuple, l’arrogance et l’impérialisme du lobby nucléaire et de sa caste dirigeante,
. les atteintes à la santé et à la vie des populations et la contamination des territoires par les rejets radioactifs dans l’air et dans l’eau de chacune des 125 installations nucléaires civiles auxquelles s’ajoutent les Installations Nucléaires de Base secrètes militaires disséminées sur le territoire français. Atteintes voulues, répétées et quotidiennes, telle la fabrication par Areva de l’uranium « appauvri » radioactif, sans doute utilisé dans les armes de guerre.
. l’exploitation colonialiste des travailleurs et des ressources du Niger ainsi que la contamination radioactive des territoires de vie et de culture des populations touareg et autres de ce pays,
. le noyautage des institutions, de l’État, et des assemblées élues par un groupe d’intérêts privés et leurs relais idéologiques pour imposer un ordre dominant et un état de terreur nucléaire sur le pays et la planète.
La Coordination Antinucléaire du Sud-Est rappelle qu’il n’y a pas de dose de radioactivité artificielle inoffensive.
La Coordination Antinucléaire du Sud-Est appelle à la solidarité toutes les personnes et tous les collectifs, groupes et organisations épris de liberté et attachés au droit d’expression et de critique :
- à s’opposer à cette atteinte à la liberté d’expression,
- à soutenir la défense en justice de la Coordination antinucléaire du sud-est,
- à manifester son/leur indignation auprès des pouvoirs et de Areva par les voies que chacun-e déterminera.
Nous avons besoin dans l’urgence
- de la manifestation expresse de votre soutien de principe
- de ressources documentaires sur les victimes sanitaires des activités d’Areva en France et/ou à l’étranger
- d’aide juridique (conseil, avocat,…)
- de soutien informatif et de caisses de résonance médiatiques pour faire connaître l’attaque dont nous sommes l’objet.
La plainte d’Areva contre nous et le procès qui pourrait s’ensuivre est l’occasion d’en faire une tribune de dénonciation des atteintes à la liberté d’expression, de dénonciation des lobbies (celui du nucléaire particulièrement) qui gangrènent notre société depuis des décennies.
Avec nos remerciements,
La Coordination Antinucléaire du Sud-Est
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Procès du "don d'Areva"
Areva a offert un avion au Président du Niger
Corruption ou diffamation ?
Verdict de la Cour d'appel de Paris le mercredi 21 janvier 2015
Areva veut pouvoir continuer à piller l'uranium du Niger ... mais sans être mis devant ses responsabilités. Pour ce faire, Areva veut la disparition de l'Observatoire du nucléaire en exigeant plus de 25 000 euros de pénalités !
Stéphane Lhomme (directeur de l'Observatoire du nucléaire) est poursuivi aussi à titre individuel par Areva...
Ce que demande Areva en justice (cf assignation):
- une amende de 5000 euros contre Stéphane Lhomme (*) = 5 000 euros
- 3 publications dans la presse de 5000 euros HT chacune = 18 000 euros TTC
- frais de procédure et de déplacement : au minimum 2 000 euros
Total : au minimum 25 000 euros !
L'Observatoire du nucléaire dégaine 3 preuves :
1) un document officiel nigérien prouvant le "don d'Areva"
2) un enregistrement audio annonçant le "don d'Areva"
Il s'agit d'un enregistrement audio de la séance de l'Assemblée nationale du Niger au cours de laquelle est annoncée l'arrivée du "don" d'Areva...
3) le compte-rendu d'une réunion secrète Areva/Présidence du Niger
L'Observatoire du nucléaire a annoncé par communiqué la mise en ligne d'un document confidentiel explosif : le compte-rendu d'une rencontre secrète entre le Directeur de cabinet du Président nigérien et trois hauts dirigeants d'Areva, qui a eu lieu le 9 novembre 2012 et au cours de laquelle Areva s'est effectivement engagée à verser 35 millions d'euros au budget du Niger...
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Illustration d'entête : Charb
Le militant antinucléaire Stéphane Lhomme relaxé des accusations d'Areva
Le président de l'Observatoire du nucléaire avait fait état en 2012 d'une contribution du groupe de 26 millions d'euros au budget du gouvernement nigérien, dont 15 millions affectés à l'achat...
Mise à jour du 21 janvier 2015