Pourquoi les communiqués de Tepco sur la radioactivité ne concernent généralement que l’iode-131 et pas les autres éléments cesium, uranium, plutonium, strontium et transuraniens (Les transuraniens sont des éléments chimiques plus lourds que l'uranium : neptunium, plutonium, américium et curium ; dans un réacteur, ils dérivent de l'uranium lors de réactions secondaires)
Voici un tableau de l'IRSN récapitulant ce qu'on peut trouver entre autres dans les déchets d'une centrale nucléaire :
Emissions principales |
Principal descendant |
Origines principales |
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Tritium (3H) |
12,32 ans |
3He |
Cosmique, essais nucléaires, rejets de l’industrie nucléaire et horlogère |
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Carbone 14 (14C) |
5730 ans |
14N |
Cosmique, essais nucléaires, rejets de l’industrie nucléaire et de la recherche |
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Cobalt 60 (60Co) |
5,27 ans |
60Ni |
Rejets de l’industrie nucléaire |
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Strontium 90 (90Sr) |
28,78 ans |
90Y |
Essais nucléaires, rejets de l’industrie nucléaire |
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Iode 131 (131I) |
8 jours |
131Xe |
Rejets de l’industrie nucléaire et des services de médecine nucléaire |
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Césium 137 (137Cs) |
30,07 ans |
137Ba |
Essais nucléaires, accident de Tchernobyl, rejets de l’industrie nucléaire |
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Plutonium 238 (238Pu) |
87,7 ans |
234U |
Essais nucléaires, rejets de l’industrie nucléaire |
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Plutonium 239+240 (239+240Pu) |
24100 ans et 6560 ans |
235+236U |
Essais nucléaires, rejets de l’industrie nucléaire |
Mais on a aussi d’autres radionucléides artificiels qui sont mesurés de manière plus ponctuelle dans les milieux aquatiques continentaux et marins sous influence des rejets des installations nucléaires :
le manganèse 54 (54Mn),
les cobalts 58 et 60 (58Co et 60Co),
l’argent 110 métastable (110mAg),
l'iode 129 (129I)
le ruthénium 106 (106Ru)
le césium 134 (134Cs)
source IRSN : http://www.mesure-radioactivite.fr/public/spip.php?rubrique91
La réponse est dans le tableau : pour Tepco, il vaut mieux communiquer sur un élément qui a une période de 8 jours que sur d'autres qui resteront dangereux durant des dizaines, des centaines, des milliers d'années. Du coup, l'information est dédramatisée. On surinforme sur des choses insignifiantes, ça occupe le terrain, mais on prend soin de ne pas tout dévoiler. Comment la communauté scientifique internationale peut-elle accepter ce manque de transparence ? Combien de temps les citoyens du monde accepteront-ils encore de se faire polluer lentement et irrémédiablement pour des milliers d'années par une entreprise privée véreuse ?