Après la décision de la Suisse de sortir du nucléaire en 23 ans, voici l’Allemagne qui décide également de se séparer de cette source d’énergie dangereuse en 11 ans. Il n’y a bien que la France en Europe pour voir encore un avenir au nucléaire. Avec la catastrophe de Fukushima, cette technologie a pourtant définitivement montré ses tristes limites et ses conséquences nuisibles et irrémédiables pour le monde entier.
Je reprends ici une information qu’un lecteur m’a transmise aujourd’hui : Jérémy Rifkin, sociologue étatsunien et spécialiste de prospective économique de réputation mondiale, s’exprime de manière très claire dans un interview réalisé par Terre.tv : "Je préside un groupe de 120 des plus grandes entreprises du monde dans le domaine de l'informatique, des transports, de la logistique, de l'énergie, de la distribution d'électricité, de la construction [...], ces sociétés savent que le nucléaire est mort"
Jérémy Rifkin (Photo boellstiftung)
Dans cette interview, il énonce très clairement les 5 raisons qui conduiront les investisseurs, entre autres, à fuir cette énergie :
1) Il faudrait construire 1500 réacteurs nucléaires dans les 25 ans, à coups de milliers de milliards de dollars pour avoir un effet sur les émissions de gaz à effet de serre.
2) Nous faisons du nucléaire depuis 60 ans et nous ne savons toujours pas quoi faire des déchets ; et il n'existe pas de solutions.
3) Le prix de l'uranium ne cessera d'augmenter pour une ressource de plus en plus rare.
4) Il existe bien une nouvelle génération de réacteurs nucléaires pour se passer de l'uranium (les centrales de 4ème génération à neutrons rapides), mais elles
fonctionnent au plutonium, "c'est de la folie" dit Rifkin.
5) Sauf à mettre les centrales sur les côtes et à les refroidir à l'eau de mer, il n'y a pas assez d'eau douce. Et s'adressant spécialement aux français : "40% de
toute l'eau douce consommée dans toute la France est utilisée par l'industrie nucléaire pour refroidir les réacteurs".
Voir la vidéo ici :
http://www.youtube.com/watch?v=j_EbrOjIGkQ
Source du reportage :
Jérémy Rifkin n’est d’ailleurs pas le seul à le dire : Thomas O’Malley, PDG de PBF Energy Company, l’un des opérateurs d’électricité aux Etats-Unis, avait déclaré, 10 jours après la catastrophe de Fukushima : "Le nucléaire, c'est grillé. Qui va signer aujourd'hui un permis de construction ? Plus personne, après cette catastrophe." La société NRG, le plus grand fournisseur indépendant d'électricité aux Etats-Unis, avait annoncé quant à elle, dès le 19 avril, qu'elle renonçait à la construction d'une centrale nucléaire dans le sud du Texas.
Le nucléaire recule donc partout dans le monde, et on peut logiquement s’attendre à voir Areva redoubler ses efforts de communication pour essayer de vendre son EPR trop cher et trop dangereux.
Source :
http://acrobis.over-blog.com/article-le-nucleaire-victime-du-marche-72279531.html