Alors qu’en France on attend une pluie bienfaisante et source de vie, les fortes pluies actuelles sur le Japon, et donc sur la centrale de Fukushima Daiichi, n’annoncent pas de réjouissances.
Précipitations sur le Japon le 29 mai 2011
A court terme, la pluie rabat les poussières radioactives aériennes au sol, ce qui mène à polluer d’avantage la terre. Mais trop de pluie va conduire à un lessivage des sols et à des phénomènes de concentration de radioéléments au bas des pentes et dans tous les endroits où l’eau de pluie est conduite ou stagne. On l’a déjà constaté dans les dernières semaines avec une radioactivité élevée dans les boues des stations d’épuration ou au bas des gouttières.
A long terme, les fines particules radioactives vont gagner les nappes phréatiques et polluer les eaux de source pour de nombreuses années. En effet, si on peut débarrasser un sol en enlevant la couche de terre superficielle, comme on l’a déjà fait autour de certaines écoles, il est impossible de décontaminer une nappe phréatique. Là est une catastrophe à venir pour l’ensemble des territoires touchés par les retombées.
Prévisions météo à Fukushima
Par ailleurs, pour ce qui concerne la centrale de Fukushima Daiichi même, nous avions déjà parlé du largage d’eau contaminée dans le Pacifique par l’entreprise Tepco, car il n’y avait pas moyen de stocker cette eau (voir : http://fukushima.over-blog.fr/article-11-500-tonnes-d-eau-radioactive-deversee-dans-l-ocean-70976885.html. Aujourd’hui, ce n’est pas Tepco mais le mauvais temps qui va être la cause de la pollution maritime. Pour aujourd’hui et lundi, il est annoncé 48 mm de pluie, ce qui correspond, pour uniquement la surface du site de la centrale (environ 1000 m x 400 m), à la bagatelle de 19 000 m3 d’eau contaminée (1 mm d’eau sur 1 m² équivaut à 1 litre) qui va aller directement à la mer.
La semaine prochaine, on peut donc s’attendre à des pics de radioactivité dans l’eau de mer, dans les ruisseaux et les rivières, dans les égouts, dans les boues de station d’épuration et même dans l’eau du robinet. Et pas seulement dans la région de Fukushima, car cette fois, les vents se dirigent vers le sud-est et non vers l’océan.
Etant donné que la catastrophe est toujours en cours et que les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle, la pollution n’a pas fini de s’étendre. Au cours d’une année, 1250 mm de pluie (selon les mesures moyenne) donneront, uniquement sur le site de la centrale, pas moins de 500 000 m3 d’eau contaminée qu’Areva, même avec sa centrale d’épuration des eaux radioactives, ne pourra évidemment pas traiter. En effet, l’usine qu’ils vont construire est prévue uniquement pour filtrer l’eau de refroidissement des réacteurs.
source des images :
http://www.jma.go.jp/en/radnowc/
http://www.weather-forecast.com/locations/Fukushima/forecasts/latest
Voir aussi l'article : La dispersion de la radioactivité dans les océans
http://fukushima.over-blog.fr/article-dispersion-de-la-radioactivite-dans-les-oceans-72762584.html