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La société civile japonaise et celle de 7 autres pays
demandent la révision des rapports
du Comité Scientifique des Nations Unies sur Fukushima
[Publié sur cette page web le 29/10/2014] :
http://hrn.or.jp/eng/news/2014/10/29/japanese-civil-society-and-that-from-7-other-countries-request-the-reports-of-the-united-nations-scientific-committee-on-fukushima-to-be-revised/
Traduction : Phil Ansois
Révision : Pierre Fetet
Déclaration collective
Les groupes de la société civile demandent la révision du récent rapport de l’UNSCEAR (Comité scientifique de l'ONU sur les conséquences des émissions radioactives *) intitulé : “Le niveau et les effets de l’exposition à des émissions radioactives due à l’accident nucléaire suite au Grand Tremblement de Terre à l’Est du Japon et au tsunami.“
L’organisation “Human Rights Now”, accompagnée de 40 organisations de la société civile issues du Japon, des USA, de Tunisie, d’Azerbaïdjan, des Pays-Bas, d’Allemagne, de France et d’Irlande ont publié une déclaration demandant que l’UNSCEAR et la Quatrième Commission de l’Assemblée Générale révisent le rapport et ses conclusions du point de vue de la perspective des droits de l’homme. Veuillez trouver la déclaration complète ci-dessous.
La version PDF originale en anglais est disponible ici: Letter to UNSCEAR2014
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Le 24 octobre 2014
A l’attention des Membres de la Quatrième Commission de la 69ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies,
des Membres de l’ UNSCEAR,
et des Membres de l’Assemblée Générale des Nations Unies :
Les groupes de la société civile demandent la révision du récent rapport de l’UNSCEAR (Comité scientifique de l'ONU sur les conséquences des émissions radioactives*) intitulé : “Le niveaux et les effets de l’exposition à des émissions radioactives due à l’accident nucléaire suite au Grand Tremblement de Terre à l’Est du Japon et au tsunami.“
La catastrophe de Fukushima en 2011 a transformé la surveillance par les Nations Unies des effets indésirables de la radioactivité en une question de la plus haute importance mondiale. Les buts et les critères de cette surveillance devraient être la protection et la promotion des droits humains à la santé et au bien-être, qui comprennent un environnement aussi exempt que possible d’exposition aux émissions radioactives d’origine humaine. Nous, soussignés, demandons instamment à la 4ème Commission d’examiner de manière critique à la fois les conclusions scientifiques du rapport de l’UNSCEAR, et les preuves scientifiques qui ont été omises de ce rapport.
Les médecins de 19 sections nationales affiliées à l’IPPNW (L'Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire **), dont « Physicians for Social Responsibility » (USA) et IPPNW Allemagne ont écrit, diffusé, et publié une « Critique du rapport de l’UNSCEAR »*** qui met en question les présomptions et les données utilisées par l’UNSCEAR, et les interprétations et les conclusions qui en découlent.
Nous apprécions les efforts significatifs produits par les membres du comité de l’UNSCEAR pour évaluer les données vastes et complexes concernant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Cependant, leur conclusion comme quoi il n’y a « pas d’effet discernable », maintenant ou dans le futur, est un défi au sens commun et sape la crédibilité de l’UNSCEAR. La « Critique » fait remarquer que sur base du rapport de l’UNSCEAR lui-même, nous pouvons nous attendre à l’apparition, au Japon, d’à peu près 1000 cas de cancer de la thyroïde supplémentaires, et aussi de 4300 à 16800 autres cas de cancer supplémentaires, à cause des retombées radioactives de Fukushima. Nous croyons qu’il s’agit là d’effets très discernables pour les individus, les familles et les communautés affectées par ces cancers, ainsi que pour tous ces individus qui vont être affectés par les autres formes de maladies induites par la radioactivité.
En outre, la conclusion de l’UNSCEAR, affirmant qu’il n’y a “aucun effet discernable” est en train d’induire en erreur le gouvernement Japonais, en le poussant à ne pas mettre en œuvre les contremesures permettant d’éviter la surexposition des individus, et à ne pas lancer une surveillance complète des effets sur la santé. De ce fait, cette conclusion cause de sérieuses violations des droits humains.
Cette catastrophe ne fut pas un événement singulier qui a abouti à une fin, mais c’est plutôt un événement en cours de développement dont le point final est inconnu. La fuite des éléments radioactifs dans la biosphère se poursuit et les individus continuent d’être exposés aux émissions radioactives parce qu’ils vivent dans des zones contaminées, consomment de la nourriture et de l’eau contaminées, et inhalent de l’air contaminé. En plus, la plupart des effets de Fukushima sur la santé vont prendre des dizaines d’années, voire des générations pour s’exprimer. En conséquence, le rapport actuel de l’UNSCEAR devrait être considéré comme un préliminaire ou comme une estimation initiale des effets de Fukushima sur la santé. Dans l’avenir, il faudra encore pendant une longue période exercer une surveillance permanente et améliorée, ainsi qu’une mise à jour continuelle de cette estimation. Le rapport 2014 de l’UNSCEAR est un commencement, pas une fin.
Nous demandons que la Quatrième Commission agisse de deux manières à propos du rapport de l’UNSCEAR :
1) Renvoyer le rapport à l’UNSCEAR pour qu’il soit révisé sur base de la « Critique », en prenant en considération les points soulevés dans la « Critique », et que l’UNSCEAR élargisse la composition du comité afin d’inclure en tant que membres à part entière des scientifiques qui sont critiques vis à vis des activités nucléaires.
2) Nous demandons aussi que la Quatrième Commission demande instamment à l’Assemblée Générale de passer une nouvelle résolution recadrant le mandat fondateur de l’UNSCEAR de manière à assurer que la mission première de l’UNSCEAR soit de promouvoir et de protéger la santé publique et le droit à la santé des individus les plus vulnérables. Le Principe de Précaution devrait être employé quand il s’agit de déterminer les régulations concernant l’exposition, le nettoyage et la décontamination, ainsi que la radioactivité après un désastre nucléaire. Ce Principe de Précaution devrait aussi être employé dans la détermination des mesures éducatives conçues pour minimiser et réduire les risques d’exposition individuelle et la surveillance à long terme des sites contaminés. Un nouveau mandat de l’ONU pour l’UNSCEAR est essentiel afin de permettre aux membres du Comité d’être en mesure d'utiliser pleinement leurs compétences dans le but de protéger la vie et la santé de la communauté mondiale.
Cette requête reçoit le soutien des organisations suivantes :
- Physicians for Social Responsibility, USA
- International Physicians for the Prevention of Nuclear War – Germany, Germany
- Human Rights Now, Tokyo, Japan
- Peace Boat – US, USA
- Niji to midori no kai, Japan
- Greens Fukushima, Japan
- Workers’ Executive Committee For Anti-nuclear Power Movements, Japan
- Kai Fukushima Downwind, Japan
- The Nature Conservation of Fukushima, Japan
- Friends of the Earth Japan, Japan
- Showa Shell Labour Union, Japan
- Chernobyl Health Survey and Health-care Support for the Victims – Japan Women’s Network, Japan
- Nuclear Disaster Information Center, Japan
- Japan International Volunteer Center, Japan
- Campaign for Nuclear-free Japan, Japan
- Fukushima Network for Denuclearization, Japan
- Hairo Action Fukushima, Japan
- Fukushima Women Against Nukes, Japan
- People in Fukushima-NPP 30km area, Japan
- Refugee Living with Fukushima in Niigata Prefecture, Japan
- Shinshu 3.11 Network, Japan
- National Network of Parents to Protect Children from Radiation, Japan
- The Civil Forum on Nuclear Radiation Damages (CFNRD), Japan
- Takagi School, Japan
- AEEFG – Association de l’Education Environnementale pour les Futures Générations, Tunisia
- NGO of “Ecolife”, Azerbaijan
- Women in Europe for a Common Future International, Netherlands
- Women in Europe for a Common Future, Germany
- Les Femmes d'Europe pour un Avenir Commun (WECF), France
- Irish Doctors’ Environmental Association (IDEA), Ireland
- Nuclear Information and Resource Service, USA
- Nuclear Age Peace Foundation, USA
- Nuclear Age Peace Foundation, New York, USA
- Nukewatch/The Progressive Foundation, USA
- Nuclear Watch New Mexico, USA
- Georgia WAND – Women’s Actions for New Directions, USA
- Physicians for Social Responsibility – Kansas City, USA
- Gray Panthers, USA
- Center for Safe Energy, USA
- Nuclear Energy Information Service, USA
[Les réponses à cette requête peuvent être envoyées à :
Physicians for Social Responsibility USA
Alfred Meyer, Board Member
alfred.c.meyer(a)gmail.com
+1-202-215-8208]
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* http://fr.wikipedia.org/wiki/UNSCEAR
**http://fr.wikipedia.org/wiki/Association_internationale_des_m%C3%A9decins_pour_la_pr%C3%A9vention_de_la_guerre_nucl%C3%A9aire
***Analyse critique :
http://www.fukushima-disaster.de/fileadmin/user_upload/pdf/english/Akzente_Unscear2014.pdf
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Documents de l’UNSCEAR :
- Texte en rapport avec les critiques exprimées dans ce document : http://www.unscear.org/docs/14-06112_Ebook.pdf
Liste des documents publiés par l’UNSCEAR en relation avec Fukushima :
http://www.unscear.org/unscear/fr/fukushima.html
- Rapport de la 68ème session :
http://www.unscear.org/docs/GAreports/A-68-46_e_V1385727.pdf
Annexe scientifique :
http://www.unscear.org/docs/reports/2013/13-85418_Report_2013_Annex_A.pdf
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(*) Mise à jour du 9/01/2020
Suite à la disparition de l'article de la RTBF, et grâce au signalement d'un lecteur, voici la reprise de l'article disparu en français (site libre infos) et en anglais (site Fukushima Voice). Merci à Phil Ansois pour la récupération des données.
Les délégués belges indignés: "On minimise les conséquences de Fukushima"
De Tchernobyl à Fukushima, l'histoire se répète, sinistre, nauséabonde, criminelle. Les qualificatifs ne manquent pas pour définir la secte nucléaire.
Les Belges sont indignés ? Soit, mais pas sûr qu'ils soient bien placés avec leurs deux centrales pour sept réacteurs. Nous n'allons pas ouvrir des paris sur leurs comportements en cas de catastrophe. Partant du constat qu'un pays ayant fait ce choix énergétique ne va pas spontanément le désavouer suite à un accident nucléaire. Avec Tchernobyl et Fukushima, la démonstration est faite.
Il faut se rappeler sans cesse que la secte nucléocrate symbolise la politique du mensonge et du secret.
Gaulois.
samedi 6 juillet 2013 à 8h00
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-delegues-belges-indignes-on-minimise-les-consequences-de-fukushima?id=8042566
Les discussions se poursuivent au sein de l’UNSCEAR, l’organisme des Nations-unies chargé d’évaluer les conséquences de catastrophes nucléaires et des radiations. Ce comité a préparé un rapport soumis à la discussion des experts de différents pays lors d’une réunion récente à Vienne. Un rapport qui a suscité l’indignation de la délégation belge: "Tout semble fait et rédigé, disent ses membres, pour minimiser les conséquences de la catastrophe de Fukushima. On revient même en arrière sur les enseignements de Tchernobyl et d’autres études".
La délégation belge comprend plusieurs experts du centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol et de plusieurs universités. Avec ceux de nombreux autres pays, ils ont participé à ces discussions qui se sont tenues à Vienne en mai. L’UNSCEAR doit présenter son rapport à l’assemblée générale des nations-unies, l’automne prochain.
De retour à Bruxelles, le chef de délégation, Hans Van Marcke a livré ses impressions très critiques sur les pré-conclusions de l’UNSCEAR, lors d’un exposé à l’ABR, l’Association belge de radioprotection. Des propos d’autant plus percutants qu’ils viennent du " milieu " et pas de Greenpeace ou d’opposants au nucléaire. Selon nos informations, les discussions ont été si tendues et les belges ont été tellement choqués qu’ils menacent de ne pas signer le rapport et que certains pensaient même quitter la conférence. Après leurs interventions, après aussi celles d’experts anglais, et de certains autres, leurs remarques pourraient être prises en compte dans un nouveau document remanié. Mais le passé a appris que dans ce genre d’enceintes, ce sont le secrétariat et les rapporteurs qui mènent l’agenda et donnent l’orientation finale aux textes, et que la plus grande vigilance est de mise pour voir si les versions finales reflètent bien les débats.
Quelles critiques ?
De façon générale, tout le monde est d’accord : le japon a eu de la chance. Une partie importante de la contamination est partie vers l’océan, la population a été évacuée relativement vite, et le contrôle de la contamination des aliments est satisfaisant. L’impact sera donc sans doute inférieur à celui de Tchernobyl.
Mais les retombées terrestres ne sont pas négligeables pour autant, ni donc les impacts sur la santé et sur l’avenir. Et ils concernent une zone avec des villes densément peuplées comme Fukushima ou Koriama (300 000 habitants) Et de nombreuses données du rapport de l’UNSCEAR sont lacunaires ou présentées d’une façon critiquable.
Les estimations des doses reçues par les populations sont diluées dans des moyennes peu pertinentes, tout comme d’ailleurs celles encaissées par les dizaines de milliers travailleurs sur le site de la centrale accidentée, dont les autorités japonaises et TEPCO refusent de communiquer le détail. Il est patent aussi que les tablettes d’iode n’ont pas été distribuées et que les examens à la thyroïde ont été réalisés en général trop tard, ce qui interdit pour le moment de dire que peu d’effets seront enregistrés dans l’avenir, comme l’affirme le rapport de l’UNSCEAR.
L’analyse de l’UNSCEAR exclut d’office, par à priori, tout risque potentiel pour les fœtus ou pour l’hérédité. Pour le risque de cancer, elle estime qu’il n’y pas trop à s’en faire puisque les doses de radioactivité seraient trop faibles pour générer un effet visible. De telles hypothèses ont fâché plusieurs experts dont les belges, car d’une part, comme mentionné plus haut, les doses sont mal présentées et d’autre part, les enseignements de Tchernobyl ainsi que de de nombreuses recherches ces dernières années montrent que les faibles doses peuvent avoir des effets. Or l’UNSCEAR tente visiblement de revenir en arrière sur ces évolutions de la science des radiations. A plusieurs reprises ces dernières années, et encore dans ces discussions-ci, une partie de ces représentants de différents pays veulent faire passer l’idée d’un seuil de 100 millisieverts , en dessous duquel aucun effet sur la santé ne serait à craindre. Pour rappel, les recommandations internationales de la CIPR parlent de 1 mSv par an pour les populations et de 20 mSv par an pour les travailleurs, à ne pas dépasser en situation courante, tout en tolérant des dépassements ponctuels mais non durables en cas de situation de catastrophe.
Les études récentes montrent que, dans plusieurs domaines, des doses plus faibles, situées entre 10 et 100 mSv peuvent avoir des effets. Il ne s’agit pas que de cancers, mais aussi des atteintes à l’embryon, des perturbations héréditaires, des maladies cardiovasculaires et des cataractes.
Tchernobyl - Fukushima, même déni ?
Plusieurs rapports sont sur la table, en voie d’achèvement. L’un concerne les enfants, un public à protéger et surveiller particulièrement dans le cas de radiations. Ce rapport a été pris en charge par une équipe américaine, dirigée par le professeur Fred Mettler. Il est un des auteurs du rapport du forum de Tchernobyl qui a été fort controversé, très critiqué parce qu’il minimise les effets de la catastrophe de Tchernobyl. Remet-il le couvert ? En tout cas dans son rapport sur les enfants, il écarte à priori toute une série de domaines, d’études et de découvertes qui montrent les effets divers de faibles doses sur les enfants. Il n’a même pas pris connaissance des rapports à ce sujet du groupe d’experts d’Euratom.
Une autre question très sérieuse est niée ou peu défrichée dans un rapport qui la concerne : la question de la pertinence des doses dans certains cas, par exemple dans la contamination interne d’un organisme. En effet il apparait de plus en plus que les effets peuvent être différents selon que des radionucléides se dispersent de façon égale dans tout l’organisme ou au contraire se concentrent en certains endroits. Une dose semblable n’aura donc pas les mêmes effets selon l’endroit où elle s’exerce. Ceci rejoint les hypothèses émises depuis des années par le savant biélorusse Iouri Bandajevski dans l’étude des nombreux effets de Tchernobyl.
Les effets héréditaires de contamination chroniques à faible doses sont difficiles à étudier chez l’homme puisqu’il faut plusieurs générations d’observations. Une façon de les aborder est d’observer ces effets chez les animaux. Plusieurs études ont montré qu’ils pouvaient y avoir des effets préoccupants (les études de Mousseau et Moller qui montrent la dégradation de la biodiversité à Tchernobyl, et celles de Goncharova par exemple). Or elles ne sont pas prises en compte non plus, pas plus que des études importantes de l’IRSN français, qui ont mis en évidence de nombreuses altérations de type cardiaques et neurologiques chez des rats, dans une recherche relative aux troubles cardiovasculaires chez les enfants de Tchernobyl
Les clivages…
D’où viennent les principales tentatives de minimiser les conséquences de Fukushima (et de Tchernobyl) et de revenir en arrière sur les acquis récents de ces diverses études en radioprotection ? D’un courant qui regroupe pour l’essentiel des experts russes, biélorusses, américains, polonais et argentins. Bon nombre d’entre eux sont des chevilles ouvrières à l’UNSCEAR ainsi qu’à l’AIEA et à la CIPR. L’un d’entre eux, l’argentin Abel Gonzales multiplie les casquettes (aussi dans l’industrie nucléaire argentine) à un point tel que lors d’une session précédente un expert belge a critiqué cette confusion d’intérêt dans un courrier que l’UNSCEAR a refusé de reprendre dans les procès-verbaux. Gonzales, Mettler et le russe Belanov (retraité de l’AIEA, rédacteur d’un des rapports de l’UNSCEAR), avec certains polonais, sont en ligne directe avec la tendance représentée par le professeur français Tubiana qui rejette fermement toute idée d’effet négatif des faibles doses. Ensemble ils ont constitué un pôle international très actif pour défendre cette thèse. Et ils occupent des places stratégiques au secrétariat de l’UNSCEAR et à l’AIEA (dans les locaux de laquelle se tiennent les réunions de l’UNSCEAR). Les japonais partagent aujourd’hui ce point de vue, soucieux de limiter l’impact de la catastrophe et de relancer les réacteurs nucléaires encore à l’arrêt.
Les représentants des autres puissances, tels les chinois ou les indiens ne disent rien, laissant passer les textes de l’UNSCEAR. Les experts français du CEA et de l’IRSN ne s’expriment guère, alors que pourtant par le passé ils ont déploré la rétention d’information par les japonais. Suédois et allemands sont silencieux aussi. Il est évidemment tentant de faire un parallèle entre les résultats de l’UNSCEAR et la géopolitique de l’énergie nucléaire, quoique dans chaque pays différentes tendances puissent se manifester parmi les experts, mais nous parlons ici des représentants officiels.
La fronde est donc venue des experts belges, soutenus par des anglais, et le président australien. Les experts européens qui participent aux réunions de l’Euratom sont aussi plus inquiets des effets des faibles doses que les " minimisateurs " de l’UNSCEAR.
Où est encore la discussion et le doute scientifique dans tout cela peut-on se demander? En tout cas ceux qui nient l’impact des faibles doses voudraient bien voir leur position inscrite dans le rapport de l’UNSCEAR et avalisée par l’ONU l’automne prochain. Pour les autres, dont les belges, ce serait une régression inacceptable sur les progrès récents des connaissances en radioprotection.
Marc MOLITOR
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Shocked UNSCEAR members in Belgium protest "It even goes back behind the lessons of Chernobyl and other studies."
(posted here with his permission)
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Shocked UNSCEAR members in Belgium protest,
"It even goes back behind the lessons of Chernobyl and other studies."
Discussions continue in UNSCEAR, the organization of the United Nations responsible for assessing the consequences of nuclear disasters and radiation. The committee prepared a report submitted for discussion amongst experts from different countries at a recent meeting in Vienna - a report that has aroused the indignation of the Belgian delegation: "Everything seems to be written, its members say, to minimize the consequences of the Fukushima disaster. It even goes back behind the lessons of Chernobyl and other studies." The Belgian delegation includes several experts in the study of nuclear energy. UNSCEAR must submit its report to the General Assembly of the United Nations next fall.
Back in Brussels, the head of delegation, Hans Van Marcke delivered his critical impressions on UNSCEAR's conclusions in a presentation to the ABR, the Belgian Association for Radiation Protection. According to our information, the discussions were so tense and the Belgian were so shocked that they threaten not to sign the report and some thought even of leaving the conference. They were offered to include their objections and those of others, mainly English experts in a new, revised document. But the past has shown that it is the secretariat and the rapporteurs who lead the agenda and who give the text its final orientation, and that the greatest vigilance is needed to see to it that the final versions adequately reflects the discussions.
In general, everyone agrees: Japan has been lucky. An important part of the contamination has gone to the ocean, the population was evacuated fairly quickly, and control of food contamination is satisfactory. The impact will therefore probably be lower than in Chernobyl.
But the impacts on soils are not to be underestimated, nor are impacts on health in the future. And these effects involve an area with densely populated cities like Fukushima or Koriyama (300,000 people).
Much data of the UNSCEAR report is incomplete or presented in a questionable way. Estimates of doses received by populations are diluted by irrelevant mean values, as are those received by the tens of thousands workers on the site of the plant accident. The Japanese government and TEPCO refused to disclose details. It is also obvious that iodine tablets have not been distributed and thyroid exams were performed too late, which prevents some effects from being found.
The analysis of the UNSCEAR automatically excludes a priori any potential risk to the fetus or the genome. For cancer risk, it considers that there is not too much of a risk as the radiation doses are too low to generate a discernible effect. Such assumptions have led to the anger of experts from Belgium because, on the one hand, as mentioned above, the doses are poorly presented and secondly, the lessons of Chernobyl as well as extensive research in recent years show that low doses can affect health. UNSCEAR is obviously trying to backtrack on these developments in the science of radiation. On several occasions in recent years, and even in the current discussions, representatives of different countries want to convey the idea of a threshold of 100 millisieverts, below which no health effects are to be expected. As a reminder, international ICRP recommendations speak of 1 mSv per year for the population and 20 mSv per year for workers, not to be exceed in the current situation.
Recent studies show that, in several areas, lower doses between 10 and 100 mSv can have effects. It is not only cancer, but also damage to the embryo, hereditary disturbances, cardiovascular disease and cataracts.
Several reports are on the table nearing completion. One for children, a population to protect and monitor, especially in the case of radiation. This report was supported by an American team, led by Professor Fred Mettler. He is an author of the Chernobyl Forum report, which was highly controversial and criticized because it minimizes the effects of the Chernobyl disaster. In any case, in his report on children, he dismisses a priori a number of areas of study and findings that show the different effects of low doses on children. He did not even read the reports from the Euratom panel.
Another serious issue that is denied or misrepresented in the report concerns the question of the relevance of internal contamination of an organism. Indeed it appears increasingly that the effects may be different when radionuclides are dispersed evenly throughout the body, or when they rather are concentrated in certain areas. A similar dose will therefore not have the same effects depending on where it occurs. This is consistent with assumptions by the Belarusian scientist Yuri Bandajevski in the study of the many effects of Chernobyl.
Hereditary effects of chronic low-dose contamination are difficult to study in humans because it takes several generations of observation. One way to approach this is to observe these effects in animals. Several studies have shown that effects do occur (Mousseau and Moller studies show the loss of biodiversity in Chernobyl, for example, or the studies of Goncharova). But they are not taken into account either, nor are important studies of French IRSN, which showed many cardiac and neurological alterations in rats.
Where do the attempts to minimize the consequences of Fukushima (and Chernobyl) and to backtrack on the recent achievements of the various studies in radiation come from? Mostly from experts from Russia, Belarus, U.S. Poland and Argentina. Many of them are working for both UNSCEAR and the IAEA and ICRP. One of them, the Argentine Abel Gonzales has so many different hats on (also in the Argentine nuclear industry) that in a previous session, a Belgian expert criticized the conflict of interest in a letter that UNSCEAR has refused to represent in the minutes. Gonzales, Mettler and the Russian Balanov (retired IAEA member, editor of UNSCEAR reports), together with some Polish scientists, are in direct line with the trend represented by the French Professor Tubiana who firmly rejects any idea of negative effects of low dose radiation. Together they formed a vibrant international center to defend this thesis. And they occupy strategic places in the secretariat of the IAEA and UNSCEAR (UNSCEAR holds its meetings on the premises of the IAEA). The Japanese today share that view, anxious to limit the impact of the disaster and restart nuclear reactors.
Representatives of other countries such as China or India are silent. The French experts from CEA and IRSN expressed little objections, while in the past they deplored the information policy by the Japanese. Swedish and German are also silent. It is obviously tempting to draw a parallel between the results of UNSCEAR and the geopolitics of nuclear power, although in each country different trends can occur among experts.
The Belgian experts, supported by British and Australian members and some Euratom members attending the meeting, are more concerned about the effects of low dose radiation.
Where is the discussion and the scientific doubt in all this? In any case, those who deny the impact of low doses would love to see their position recorded in the UNSCEAR report and endorsed by the UN this fall. For others, including Belgium, it would be an unacceptable regression on recent advances in knowledge in radiation protection.
Marc Molitor