24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 14:29
basdevantSuite à la parution en mars 2012 du livre de Jean-Louis Basdevant « Maîtriser le nucléaire ; sortir du nucléaire après Fukushima », Jean-Marc Royer en a réalisé une analyse critique qui a toute sa place dans le blog de Fukushima. Il y est relevé, entre autres, que « deux des trois cœurs ont fondu, deux subissant une fusion totale avec percement des cuves et des soubassements : le melt-through et le melt-out redoutés ». Cette information, également donnée lors d’une conférence au CERN en août 2011 par J.-L. Basdevant, si elle est confirmée par l’auteur lui-même ou un autre physicien nucléaire, devrait être à la une de tous les journaux !
 
En effet, jamais Tepco n’a révélé l’existence d’un melt-out à Fukushima ! Les physiciens français auraient-ils accès à des informations confidentielles sur la catastrophe ? Le terme melt-out, dans la phrase citée, ne prête à aucune confusion puisqu’il y est expliqué comme la « fusion totale avec percement des cuves et des soubassements ». Les physiciens nucléaires connaissent-ils la vérité à ce sujet, laissant à Tepco et au gouvernement japonais le soin de la diffuser ? Si cela était le cas, ce serait tout à l’honneur de J.-L. Basdevant, qui reste un pro-nucléaire convaincu, que de rompre ce silence coupable.
 
 
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Maîtriser le nucléaire… ou fermer toutes les centrales nucléaires du monde
 
par Jean-Marc Royer
 
 
Jean-Louis Basdevant, Ecole normale supérieure, Dr au CNRS, professeur honoraire à l’école Polytechnique, a travaillé au CEA, au CERN, au Fermi National Laboratory, avait Georges Charpak pour ami et vient de publier un gros livre intitulé « Maîtriser le nucléaire ; sortir du nucléaire après Fukushima ». Ce livre émane d’un physicien qui, malgré les constatations accablantes qu’il fait à propos de Fukushima, réalise la prouesse de rester pro-nucléaire. Je ne recense ici que les chapitres 6 à 9, les autres, que j’ai lus, traitant soit des bases de la physique nucléaire, soit … des réacteurs du futur (sic) et des dangers de la prolifération. Les citations, que je souligne parfois, sont en italique et sont référées à la pagination du livre. A noter que si l’auteur n’abandonne pas son point de vue fondamental qui consiste en une expansion illimitée de la maîtrise rationnelle [1], le sous-titre précédent était : que sait-on et que peut-on faire après Fukushima ? On devine une évolution, certes infinitésimale, mais on se demande si elle émane de l’auteur ou de l’éditeur. Synthèse et commentaires.
 
Un des soucis majeurs de JL Basdevant, et comment pourrait-on l’éviter, concerne les accidents nucléaires.
« Une part notable du déclenchement ou de l’aggravation de ces accidents provient de facteurs humains. Il y a bien entendu, des manques d’attention, ou des effets d’incompétence. Mais beaucoup de causes d’accidents proviennent d’un excès de compétence et d’habitude forgé au cours du temps » p. 134. Ainsi apparaît en filigrane ce qui pose problème à l’industrie nucléaire : entre le manque ou le trop de compétences, c’est l’être humain qui, quelle que soit sa conduite, ne serait pas à la hauteur de cette technoscience. Plus loin, JL Basdevant écrit, suite à l’accident de Three Miles Island, « toutes les procédures de conduite accidentelle ont été revues avec une approche totalement nouvelle : ne plus demander aux opérateurs de comprendre ce qui se passe (car il y a une très grande probabilité pour qu’ils se trompent, aussi compétents soient-ils), mais leur donner des actions à faire en fonction des paramètres dont ils disposent : pression, température, niveaux d’eau, taux de radioactivité ou autres. C’est ce qui s’appelle « l’approche par états », qui est aujourd’hui suivie dans de très nombreuses centrales nucléaires de par le monde » p. 140. Or c’est exactement la procédure qui était en vigueur à Fukushima. Mettre les inévitables incidents propres à ces Macro-Systèmes Techniques  [2] et au nucléaire sur le compte des êtres humains est une pratique courante depuis cinquante-cinq ans, mais qui perd de sa crédibilité au fur et à mesure des catastrophes. A mieux y réfléchir, c’est de facto l’être humain que le nucléaire aimerait bien formater à l’aune de sa démesure ou bien l’évincer de ses processus. Comme si l’homme était en trop, en quelque sorte.
 
Analyse de la catastrophe de Fukushima
« D’une part, sa cause est un phénomène naturel, il ne provient ni d’un malheureux concours de circonstances ni d’une absurdité bureaucratique. D’autre part, il est plus complexe, plus total [que Tchernobyl] : il a impliqué plusieurs réacteurs ainsi que des piscines de refroidissement du combustible usagé » p. 152.
On peut s’interroger sur « les phénomènes naturels » en question : qu’y a-t-il de naturel à installer une centrale le plus près possible du bord et du niveau de la mer ? Qu’y a-t-il de naturel à implanter des groupes électrogènes dans les sous-sols des réacteurs ? Qu’y a-t-il de naturel à se contenter d’un mur de protection de 5,5 m de haut alors que des vagues de tsunamis cinq à sept fois plus hautes sont répertoriées dans les archives : « En 2009, des géologues japonais avaient mis en garde contre le risque d’un tsunami majeur : ils rappelaient qu’en 1896 et en 1933, des vagues de 38m et 29m s’étaient abattues sur la côte du Japon. » p. 157. Qu’y a-t-il de naturel à implanter des centrales nucléaires dans un pays où se chevauchent cinq plaques tectoniques (Tokyo se trouve sur une mini plaque découverte il y a peu) et qui enregistre 10% de l’ensemble des tremblements de Terre ? Qu’y a-t-il de naturel, de surcroît, à les implanter sur la façade Est du pays, une des subductions tectoniques les plus actives de la planète ? Qu’y a-t-il de naturel enfin à édifier des centrales nucléaires lorsque l’on sait qu’il est impossible de construire des bâtiments du type des réacteurs nucléaires qui soient capable de résister aux accélérations au sol [3] énormes qui se sont déjà produites et se reproduiront dans ce pays ?
Ma thèse est que si l’on veut comprendre l’état des choses au Japon (et en France), il faut en rechercher l’explication dans son Histoire depuis 1945 : ces 55 réacteurs on été construits sur les failles de la mémoire !
 
« Lundi 14 et mardi 15 mars 2011. Cette émission soudaine et importante de fumée indiquait que le corium était bel et bien en contact avec l’eau souterraine. Des pluies noires se produisent » p. 154. « On a détecté une contamination au Plutonium en deux endroits de la centrale » p. 153. Une des explications plausibles de ce phénomène, d’après Arnie Gundersen, c’est que le bâtiment N°3 a subi une puissante détonation d’Hydrogène combinée à un accident de criticité dans sa piscine de refroidissement. D’autre part l’étanchéité de la cuve de ce réacteur, chargé en MOX depuis septembre 2010, a vraisemblablement été atteinte par l’énorme puissance de cette détonation.
 
« Lundi 28 mars 2011. On annonce un taux d’iode mille fois supérieur à la normale dans l’océan au voisinage immédiat de la centrale. […] cinq échantillons, ont mis en évidence la présence de Plutonium 238, 239 et 240. La présence de Plutonium autour de la centrale de Fukushima est inquiétante, car elle prouve l’existence de fuites dans le cœur d’un réacteur [et/ou d’accidents de criticité dans plusieurs piscines de refroidissement] » p. 156-7.
 
« Vendredi 1er avril 2011. Les nouvelles à propos du travail des liquidateurs de la centrale sont alarmantes. Six cent personnes travaillent dans les décombres des réacteurs où l’on ne parle que de radioactivité élevée […] Plusieurs de ces travailleurs ont mené leurs activités sans avoir été équipés de dosimètres […] encore une fois le ministère de la santé décide d’examiner le mode opératoire de la compagnie Tepco. Les travailleurs dorment dans des salles de réunion ou dans les couloirs, s’enveloppant de couvertures contenant du plomb pour limiter l’exposition aux radiations » p. 158. En fait, de nombreux journaux japonais ont rapporté l’activité de mafias japonaises qui recrutent des journaliers et des SDF, parfois de force, pour le compte de Tepco durant cette période. On se doute des procédures de suivi médical de ces « travailleurs » plus que précaires. Entre les méthodes de recrutement des liquidateurs néolibérales ou soviétiques, il y a comme une ressemblance : serait-ce une des caractéristiques principales de toute industrie nucléaire que de s’affranchir ainsi de toute préoccupation de santé publique ?
 
La cause : Séisme et tsunami
« Une commission gouvernementale d’enquête, présidée par le professeur Yotaro Hatamura, a été constituée par le gouvernement japonais pour étudier la catastrophe de Fukushima dans tous ses détails. Son premier rapport d’étape a été publié le 26 décembre 2011. […] Le président de cette commission révèle que c’est le séisme et non le tsunami résultant qui a causé le désastre » p. 164-5. Mais Tepco, s’appuyant sur une simulation informatique, continue d’affirmer que seul le tsunami est à l’origine de la catastrophe :
« dans l’analyse publiée dans l’édition de septembre du magazine Kagaku (La Science), Mitsuhiko Tanaka [ancien ingénieur nucléaire qui a participé à la conception de l’équipement de pressurisation du R4] critique la simulation informatique conduite par Tepco. [… Pour Tanaka]les temps utilisés dans la simulation informatique pour les changements de niveaux d’eau dans l’équipement principal et [ceux utilisés pour simuler] les changements de pression dans la cuve n’étaient pas ceux enregistrés en temps réel pendant le déroulement de l’accident. Il y a eu tricherie. La simulation de Tepco a été sciemment falsifiée par des données contraires à la réalité : les temps utilisés dans cette simulation diffèrent énormément des temps réels mesurés. Ces derniers mènent à une forte probabilité qu’une partie importante de la tuyauterie ait été endommagée par le tremblement de terre avant que le tsunami n’arrive » p. 172-73. Ce qui est confirmé par le fait connu que seuls les réacteurs sont conçus avec des normes antisismiques importantes.
«  Le séisme a endommagé les réacteurs et les circuits. Un signal d’alerte aux radiations s’est déclenché sur le site avant l’arrivée du tsunami [4]. De nombreux témoignages de personnes présentes l’attestent. Le détecteur, réglé sur des taux de radiation élevés, était situé à environ 1,5 km du réacteur N°1 et s’est mis en marche à 15h29, plusieurs minutes avant l’inondation par le tsunami. Ces faits on été connus des autorités qui les ont volontairement passés sous silence » p. 165.
« L’affirmation que seul le tsunami, d’une force exceptionnelle, était responsable du désastre a tout de suite constitué un dogme pour Tepco. En effet, l’hypothèse que le séisme lui-même aurait pu jouer un rôle important, sans le déclenchement du tsunami, aurait suscité une méfiance sévère sur la fiabilité et la sécurité non seulement de Fukushima 1, […] mais sur toutes les centrales de la compagnie. […] Les autorités gouvernementales elles-mêmes ont admis qu’il fallait éviter d’annoncer qu’un tremblement de terre pouvait endommager un réacteur nucléaire. Cela aurait déclenché une vague de méfiance, voire de panique, au Japon, pays doté de cinquante réacteurs nucléaires et sujet à des séismes fréquents » p. 170-71.
 
Bilan de la catastrophe de Fukushima
1 - « On sait maintenant que deux des trois cœurs ont fondu, deux subissant une fusion totale avec percement des cuves et des soubassements : le melt-through et le melt-out redoutés » p. 159. Sans parler des piscines de refroidissement…
« Les explosions ont entraîné des rejets radioactifs importants. Ces rejets ont d’abord été atmosphériques, puis par écoulement d’eau fortement contaminée [ils ont atteint]le milieu marin et, après percement des cuves et radiers, le sol et les nappes phréatiques. […] Le gouvernement a demandé à Tepco de construire une barrière en ciment sous les réacteurs pour stopper l’effusion du corium qui a atteint les nappes phréatiques et menace l’océan. Tepco a refusé en prétextant la lenteur de la diffusion, le coût de l’opération et le risque de voir sa cotation en Bourse s’effondrer. […] Le 24 mai Junichi Matsumoto, porte parole de Tepco, a confirmé qu’en effet la fusion du cœur s’était produite dans les trois réacteurs [dès le 11 mars]. […]Le 7 juin, le gouvernement le reconnait dans un rapport de 750 pages destiné à l’ONU » p. 168-9.
 
2 - « Un problème grave est celui de l’eau contaminée qui inonde les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3 jusqu’à 1,5m de hauteur. Elle provient principalement des fuites et des débordements de l’eau de mer injectée par les pompiers [qui] s’écoule dans la mer et s’infiltre dans les sols, polluant la nappe phréatique » p. 159. « Comment se débarrasser de l’eau polluée hautement radioactive qui s’est accumulée dans les bâtiments des réacteurs, les sous-sols et les fossés (environ 100 000 tonnes) » p. 174. «  … la contamination du sol, du sous-sol, des nappes phréatiques et, par conséquent, de tout le système de circulation d’eau douce par le césium 137, est unique en son genre. […] cela signifie qu’une fraction notable de l’eau douce peut rester impropre à la consommation comme à l’agriculture pendant deux siècles » p. 174. Des phénomènes de la même ampleur se sont déjà produits à Mayak-Kychtym, Tomsk-7 et Krasnoïarsk-26 en Sibérie. Noter que cette « continuité historique » pourrait aider JL Basdevant à prendre conscience de leur nature …
 
3 - « Le rejet radioactif en mer (estimé à 27 000 TéraBq par l’IRSN) représente le plus important apport ponctuel de radionucléides artificiels pour le milieu marin jamais observé. Il est vingt fois plus important que l’estimation faite par l’opérateur japonais Tepco, publiée en juin. Dans la globalité du pacifique, cette quantité de césium serait deux fois supérieure aux retombées des essais nucléaires atmosphériques des années 1960 » p. 173.
 
4 - « On est frappé par le degré d’amateurisme et d’improvisation de l’organisation des secours et des mesures de sécurité face à l’accident et son développement. Cela contraste avec l’attitude légendaire du peuple japonais vis-à-vis des tremblements de terre et des tsunamis. Le fait qu’il n’existe aucun protocole d’intervention bien défini, comme il en existe pour les incendies, les catastrophes ferroviaires ou dans l’industrie chimique, est révélateur. Cette remarque vaut pratiquement pour tous les pays équipés d’installations nucléaires, sans quoi des propositions d’aide auraient été faites » p. 174. Ainsi donc, nous n’avons pas été les seuls à remarquer cette improvisation. La différence, c’est que nous pensons qu’elle est criminelle et devrait être jugée comme telle.
 
5 - Il est plus qu’incroyable que dans ce bilan JL Basdevant ne dise pas un mot des énormes dangers que recèle la piscine de refroidissement du réacteur N°4, y compris dans la seconde édition du livre. Comme quoi il ne suffit pas d’être scientifique pour être clairvoyant. Mais à ce niveau de myopie, c’est pour le moins une grave faute professionnelle, morale et philosophique.
 
Conclusions
1 - « C’est une contre-vérité accablante que d’utiliser le désastre imminent du réchauffement climatique pour en justifier un autre [le désastre nucléaire] » p. 189. Voici une remarque que nous ne pouvons qu’approuver, pourvu qu’elle ne soit pas oubliée dans la suite du raisonnement et ... du livre.
 
2 - [Mettre en place],« tout d’abord, des protections contre le melt-out du corium, qui permettent à celui-ci de se refroidir en s’épanchant latéralement, sur une assise épaisse et de grande étendue latérale. […] Ensuite adapter des dispositifs puissants et autonomes de refroidissement d’urgence en cas de panne des systèmes prévus à cet effet. Ces deux adjonctions, certainement coûteuses aux réacteurs déjà existants constituent un minimum indispensable. Si une raison quelconque empêche de les mener à bien, il faut arrêter le réacteur correspondant et procéder à son démantèlement » p. 194. Chiche ! Nous prenons les paris, sans risque de nous tromper au vu du dernier rapport de l’ASN en ce qui concerne le parc français : cette proposition ne sera suivie d’aucun effet. JLB sera-t-il pour autant aux avant-postes pour demander la fermeture immédiate de tous les réacteurs ? D’autant plus que quelques pages plus haut il écrit : « Notons et c’est important, que le radier, c'est-à-dire la chape de béton sur laquelle repose l’enceinte de confinement de la cuve, a une épaisseur de trois mètres, alors que, sur les REP du parc français, l’épaisseur correspondante n’est que d’un mètre » p. 162-3.
 
3 - « Le danger grave du nucléaire réside pratiquement entièrement dans la fusion des cœurs ou, de façon équivalente, dans la sécurité et la fiabilité des systèmes de refroidissement et de contrôle éventuel du corium. […] La question des déchets est loin d’être résolue, ni quant à sa technique ni quant à son prix. De façon inexorable, les déchets s’accumulent dans les piscines aux alentours des réacteurs ou dans des dépôts de fûts vitrifiés. […] une façon radicale de supprimer un symptôme est d’en supprimer la cause. La sortie pure et simple du nucléaire est une solution à ce problème. Il apparaît de plus en plus vraisemblable que, pour un temps, (sic) c’est la seule. Elle aura un coût, mais ce coût sera inférieur à celui de la persévérance dans le danger. Nos sociétés ne sont pas mûres pour utiliser l’électronucléaire dans les conditions technologiques actuelles, c’est à dire avec des réacteurs REP ou REB actuellement en service dans le monde » p.191-192. Au-delà de ces rodomontades dont la vraie motivation s’affiche dans les lignes ci-dessous, il faut bien entendre le premier fondement de cette soudaine radicalité : ce sont les sociétés humaines qui ne seraient pas mûres ! Gageons que les chercheurs en « Transhumanités » sauront nous fabriquer des êtres à la mesure des industries nucléaires.
 
4 – Et voici le second fondement qui pointe le bout du nez : « En France, l’objectif de réduire la part du nucléaire de 75% à grosso modo 50% d’ici à 2025 ou 2030 est parfaitement tenable. Cela inclut, bien entendu, le remplacement d’anciens réacteurs par des réacteurs EPR. Le futur du nucléaire sera, ensuite, beaucoup plus indécis. Il est tout à fait possible […] que le nucléaire s’estompe progressivement. Il est aussi possible qu’après un creux, il reparte de plus belle avec des réacteurs de la génération 4 ou 5, pourquoi pas. Encore une fois : personne ne peut prévoir ce que sera la physique dans soixante ans ! » p. 191. Décidemment, ces scientifiques sont comme ces vieux staliniens qui ne peuvent se résoudre à la chute du mur parce qu’elle met en cause non seulement toute leur vie, mais aussi toutes leurs anciennes valeurs. Rappelons juste à JL Basdevant que le dernier rapport de la cour des comptes permet de comprendre que plus de 225 milliards d’euros 2010 ont été dépensés depuis 1945 pour tenter d’analyser et de circonvenir les dangers recelés par le nucléaire, avec les brillants résultats que l’on connait.
 
5 - « Un collègue japonais me disait un jour : si EDF et Areva sont tellement sûrs de leurs centrales, pourquoi ne pas en installer une sous la place de la Concorde ? Grâce à la cogénération, cela permettrait d’améliorer considérablement le chauffage urbain à Paris » p. 191. Voilà une remarque judicieuse que l’on aurait aimé entendre de la bouche de nos experts et de nos politiques gaulois !
 
6 - « Le plus grave est la pénétration de masses radioactives dans les nappes d’eau souterraines et dans la mer à la suite du melt-out. La radioactivité s’épanche dans les nappes phréatiques. L’eau douce, l’eau potable, l’eau de l’agriculture, vont devenir radioactives pendant trois cents ans sur une étendue considérable ! » p. 200. [De plus, Fukushima …] « est la première catastrophe civile qui se soit développée au contact de la mer ! L’évolution et l’issue de cet aspect des choses sont d’une importance primordiale. Cet aspect avait été négligé, on le comprend, dans les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki » p. 197. Cette remarque est intéressante car ces deux villes sont situées sur un delta en bord de mer ; c’est un des multiples aspects que les commissions militaires états-uniennes se sont empressées « d’oublier » dans leurs études, dès septembre 1945.
 
7 - « Au vu des expertises et des témoignages divers dont nous avons parlé, il est malheureusement probable que le maintien du parc nucléaire japonais dans l’état actuel de sa technologie a de fortes chances de transformer le pays en un vaste marécage radioactif avant la fin du siècle » p. 184. On aurait aimé que JL Basdevant en tire toutes les conséquences et sur tous les plans car tout ceci ne l’empêche pas de continuer à rêver, non pas au bonheur de l’humanité, ni à la manière d’éviter les catastrophes à venir, mais plutôt à la génération IV et V des réacteurs nucléaires, à la maîtrise de la fusion thermonucléaire (chapitre X) et à la manière d’en faire bénéficier le tiers-monde (p. 198). Les professeurs Folamour ont ceci de commun avec les vieux staliniens que le monde peut bien s’écrouler, ils continueront de penser de la même manière. Peut-on leur rappeler ce que disait un scientifique un peu plus philosophe : on ne résout pas un ancien problème avec de vieux arguments. C’est la notion même d’énergie, comme vision prédatrice d’un monde fini qu’il faudrait qu’ils commencent à remettre en cause, et en conséquence la notion de croissance illimitée [5].
 
Jean-Marc Royer, juin 2012
 
 
______________________________________________
 
[1] Concept philosophique de Cornélius Castoriadis exposé entre autres livres dans Le monde morcelé, Paris, Seuil, 1990.
 
[2] Concept développé par le philosophe Alain Gras dans un livre éponyme et que JL Basdevant confirme de facto : « Il est apparu qu’un accident de ce genre [TMI] provient de la conjonction inattendue et imprévisible de défaillances multiples dans un système complexe » p. 140. Et plus loin : « L’accident de TMI est l’archétype de ce que Charles Perrow nomme les accidents normaux des systèmes complexes : des accidents qui sont inévitables, quelque soit l’efficacité des systèmes de sécurité conventionnels » p. 182.
 
[3] Les effets d’un séisme ne sont pas seulement fonction de sa magnitude, mais dépendent d’une foule de facteurs. Un des plus importants, est l’accélération au sol horizontale, qui fut énorme le 11 mars 2011. Consulter la documentation du bureau régional géologique et minier à ce propos.
 
[4] Japan’s Fukushima Reactor May Have Leaked Radiation Before Tsunami Struck, By Yuji Okada, Tsuyoshi Inajima and Shunichi Ozasa. http://www.bloomberg.com/news/2011-05-19/fukushima-may-have-leaked-radiation-before-quake.html
 
[5] Certains scientifiques seraient bien avisés de tirer toutes les conséquences de ce qu’il faut nommer le principe entropique, issu du second principe de la thermodynamique, lequel est l’objet d’un gigantesque « trou de mémoire » dont les effets sont phénoménaux.
 
 
 

 

 

Jean-Marc Royer-copie-1Qui est Jean-Marc Royer ?

Jean-Marc ROYER est diplômé de l’Ecole nationale d’aviation civile et de l’université Paris-VIII en histoire, ex-cadre supérieur d’ADP, ancien dirigeant du syndicat des cadres CGT d’Orly, contributeur dans deux séminaires de l’EHESS, rédacteur du livre « La science, creuset de l’inhumanité. Décoloniser l’imaginaire occidental » (cf. ci-dessous) et de l’appel :  Hiroshima, Tchernobyl Fukushima : des crimes contre l’Humanité.

Contact : jean-marc_royer (a) orange.fr

 

 

 

La science, creuset de l’inhumanité. Décoloniser l’im« La science, creuset de l’inhumanité. Décoloniser l’imaginaire occidental »

 

Jean-Marc Royer

 

En 1610, Galilée promeut un mode de connaissance qui se veut une lecture mathématique de l'Univers. Face à lui, l'Eglise. Un long combat s'engage alors, lois contre lois. Un siècle et demi plus tard, tandis que naît la fabrique industrielle basée sur le charbon, les philosophes optent pour ces "lumières". Ce savoir qui voulait mettre la subjectivité à distance aura réussi au-delà de toute espérance : c'est l'être humain que la rationalité calculatrice a rendu obsolète.

 

« C’est un chant général que nous espérons, un cantique, orchestré par un Mikis Theodorakis sur un livret de Patrick Chamoiseau, Edouard Glissant, Viviane Forrester, André Velter, Armand Gatti, Beaudoin de Bodinat. C’est d’un Sophocle, d’un Euripide ou d’un Eschyle dont nous aurions besoin pour mettre en scène la tragédie, unique, que l’humanité et le monde sont en train de vivre. »

 

Table des matières

 

Télécharger la présentation détaillée du livre « La science, creuset de l’inhumanité. Décoloniser l’imaginaire occidental »

 

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commentaires

O
Merci
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D
Réponse à Olysh, en ce qui concerne les futurs déchets enterrés à Bure (Meuse):<br /> <br /> Les déchets concernés, classés en haute et moyenne activité à vie longue (HAVL, MAVL), mettront plusieurs centaines à plusieurs dizaines de milliers d’années pour perdre leur nocivité. Certains<br /> d’entre eux devront attendre plus d’une soixantaine d’années en surface une baisse suffisante de l’intense chaleur qu’ils dégagent, avant de pouvoir gagner leurs alvéoles définitives.<br /> <br /> Le choix de l’argile<br /> Il s’agit de « retarder la mise en contact des radionucléides en solution avec l’eau du massif ».<br /> L’Agence nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) a choisi l’argile pour sa plasticité, laquelle réduit fortement le risque de fracturations favorisant la migration des<br /> radionucléides.<br /> Cependant, le fort échauffement accompagnant l’intense radioactivité ( 90°c à l’interface enveloppes/argilites après 10 à 20 ans de fonctionnement), entrainera de profondes modifications mécaniques<br /> (gonflement…), hydrologiques ( la pression de l’eau de constitution de la masse argileuse augmentera fortement sous l’effet de la chaleur), minéralogiques et chimiques.<br /> <br /> Le choix du site<br /> L’ANDRA exploite, depuis quelques années sur le site de Bure, un laboratoire, dont les travaux cherchent à simuler le vieillissement, sur des milliers d’années, des déchets hautement radioactifs<br /> destinés à être enfouis dans une couche argileuse à l’aplomb, d’environ 130 m d’épaisseur, à une profondeur de 500 à 600m.<br /> Cette masse argileuse a également pour caractéristique d’être située entre deux nappes aquifères d’importance, comme en témoignent certains noms locaux ( Cirfontaines, Sermaize les bains…),<br /> l’aquifère inférieur, le Dogger, concernant également la région parisienne.<br /> <br /> Les caractéristiques principales du site<br /> En surface, le site concerne une étendue de 250 km2 (zone de transposition), à l’intérieur de laquelle a été circonscrite une zone pour une reconnaissance plus approfondie du sous-sol de 28 km2<br /> (ZIRA).<br /> En profondeur, les déchets nucléaires, pourvus de différents enrobages et pour les plus actifs d’entre eux stabilisés dans des matrices en verre, prendront place au cœur de la couche argileuse de<br /> la ZIRA. Il est prévu que l’énergie thermique progressivement dégagée, de l’ordre de 10 puissance seize joules (2 777 Twh), engendre à terme un accroissement du volume de la roche de l’ordre de 150<br /> 000 m3.<br /> <br /> Conclusion<br /> Le devenir des déchets nucléaires, qui fait porter aux générations futures les conséquences négatives des bénéfices procurés par la consommation d’électricité des générations présentes, en fait<br /> également porter, à travers le site rural de Bure, le poids actuel à la fraction de la population qui en profite le moins.<br /> <br /> Source : Commission Nationale d’Evaluation 2, Rapport d’évaluation n°4 année 2009<br /> <br /> Delphin
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F
Mais non Hazam l'anonyme, vous y êtes en PLEIN dans le sujet !<br /> <br /> Tout est spectacle.<br /> Rien n'est vrai.<br /> Grinepisse vous fait rentrer dans le chapiteau.<br /> Vos voisins n'ont aucune importance.<br /> Seule compte la société du spectacle.<br /> Lutter contre le nucléaire, c'est regarder des clips.<br /> Mentir au plus près de la vérité.<br /> Mentir partiellement est bien plus efficace que mentir de manière éhontée.<br /> Vous y êtes dedans Hazam.<br /> Vous y êtes dedans.<br /> <br /> GP ce sont les COGESTIONNAIRES de la société nucléaire.<br /> Ils imitent la structure du pouvoir : les deux pyramides hiérarchiques élus/fonctionnaires dans l'Etat, et CA/Salariés dans l'association. Ils légitiment ce pouvoir en imitant sa structure. Cette<br /> structure organise l'impuissance du peuple, des adhérents/donateurs, des contribuables.
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H
Bonjour,<br /> <br /> Petit message hors-sujet.<br /> En Belgique, Greenpeace dénonce la poursuite de l'exploitation des réacteurs nucléaires pour 10 années supplémentaires.<br /> <br /> Le clip est à voir ici :<br /> http://www.greenpeace.org/belgium/fr/que-faisons-nous/energie-nucleaire/mafia-nucleaire/<br /> <br /> Ils ont fait très très fort, c'est sûr, c'est pas avec Sortir Du Nucléaire qu'on verra ce genre de choses...
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B
Dernière nouvelle... Plus d'un an après, TEPCO découvre que les murs du réacteur N°4 penchent de 4,6 centimètres à hauteur du 3e étage. Cette pente serait la conséquence de l'explosion du 15 mars<br /> 2011. Mais bien entendu tout va bien, il n'y a aucun risque. (NHK, 21h le 25/06 TU)
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B
Ach Lionel... Même les conclusions furent pour moi d'une opacité obstinée. Tout le monde n'est pas ingénieur. En tout cas, à tout hasard j'en ai gardé copie.
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L
Gagné !!!<br /> Voilà la bête pour les durs à cuire des neurones, courage, à la fin on comprend tout...<br /> Si, si...<br /> <br /> www.fukushima311watchdogs.org/biblio/18/rapportCEA.pdf
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L
Salut Pierre, pour appuyer la thèse du "melt-out" j'ai publié sur 311 Watchdogs et l'autre un doc du CEA, thèse d'une femme sur les capacités de destruction des bétons par un corium, sachant que<br /> l'expérimentation en labo n'atteint pas la t° d'un corium "in situ", les extrapolations sont formelles, le corium a passé les frontières des soubassements dans les 24 heures qui ont suivi !<br /> Ce doc est assez rebutant, il faut le dire mais sans chercher à vérifier les calculs, il est assez clair.<br /> Mais peu de gens se sont donné la peine...<br /> Ce doc a été retiré mais je pense que vous avez dû en garder la trace Etienne ou toi.<br /> <br /> http://users.isterre.fr/peyrotm/documents/rapportCEA.pdf<br /> <br /> C'est le lien mort !
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B
Bonjour,<br /> Jean-Louis Basdevant était l'invité de Continent Science sur France Culture aujourd'hui :<br /> http://www.franceculture.fr/emission-continent-sciences-la-question-du-nucleaire-2012-06-25<br /> Il dit avoir changé d'avis sur le nucléaire civil, prétend ne pas avoir fait partie du système (en ayant travaillé au CEA!), et fait confiance aux réacteurs au sodium ou à la fusion pour régler les<br /> petits problèmes de sécurité actuels... exactement tout ce qui est dénoncé par Jean-Marc Royer dans cet excellent article.<br /> Mais par contre pourquoi répéter que seuls deux coeurs ont fondu... n'est pas le cas des réacteurs 1, 2 et 3?
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O
Si les barres de combustibles usagées de la piscine 4 se brisent, elles peuvent s'échauffer et devenir hyper radioactive, si j'ai bien compris...<br /> <br /> Est-ce que c'est un risque qui menace toutes les barres de combustible usagé ?<br /> <br /> Par exemple est-ce qu'il y a un risque d échauffement des barres de combustible stockées à la centrale du Bugey (si certaines se cassent et rentrent en contact) ?<br /> <br /> Est-ce qu'il y a un risque d’échauffement des déchets nucléaires qui seront stockés sous terre (toujours avec la même hypothèse) ?<br /> <br /> Et pour les déchets stockés en surface comme à la Hague ?
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R
Excellent, comme toutes les analyses de Jean-Marc Royer. Noter surtout le cas typique, chez l'auteur du livre, de lucidité dans l'analyse, mais d'aveuglement dans les conclusions, que fait bien<br /> ressortir la critique ici présentée.
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C
Merci de ce compte-rendu très clair. Nous sommes face à une religion de l'atome, avec des grands prêtres qui pourfendent l'hérésie, se réfèrent aux experts (toujours les mêmes) qui professent<br /> l'orthodoxie, et préfèrent leur religion à la vérité et à la vie des êtres humains présents ou à venir. On peut comparer au stalinisme, mais aussi à toute secte fanatique et sans scrupules...
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D
Bonjour Odette,<br /> <br /> De nombreux spécialistes, actuellement baptisés "experts" dans nos sociétés de communication, sont enfermés dans leur spécialisation qui les nourrit intellectuellement et matériellement.<br /> <br /> Experts ès énergie, pharmacologie, génie génétique (?), tabacologie (??), politologie (???) etc.<br /> <br /> Nous vivons environnés d'experts qui se cooptent, révèrent l'expert de l'autre spécialité à laquelle ils ne connaissent rien puisqu'ils sont trop occupés de leur propre expertise et s'attendent en<br /> retour à être révèrés par celui qu'ils révèrent, puisqu'il ne connaît rien à leur propre expertise...<br /> <br /> Cett ribambelle d'experts finit pas former une ronde infernale sans queue ni tête puisque chacun possède (?) une parcelle d'expertise d'un tout qui leur échappe complètement.<br /> <br /> Quand se produit un gros crash, personne n'est responsable : "Ah, moi, j'étais spécialisé sur la rhéologie du corium et les propriétés physico-chimiques des laves résultantes", mais pour les<br /> centrales , adressez-vous au concepteur (crash nucléaire), "Moi je suis spécialisé en mathématiques financières à finalités algoritmiques, adressez-vous aux banques (crash ou crack financier)<br /> etc.<br /> <br /> Delphin
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O
Souvent quand je lis les écrits de spécialistes quel que soit le sujet, j'arrive à un point où je me dis, "quand sciera-t-il la branche sur laquelle il est assis?"<br /> Parfois aussi je constate qu'ils sont rares à "mordre la main qui les nourrit".<br /> Dommage pour les générations à venir.<br /> Odette
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R
Quand le nouveau tribunal Russel se réunira-t-il ? L'exploitant, les autorités n'ont pas tiré les leçons nécessaires de la catastrophe nucléaire, dont les dimensions sont souvent niées. Le cabinet<br /> Noda persiste dans l'erreur, ainsi qu'en témoigne le redémarrage des réacteurs d'Ohi.<br /> La révolution des hortensias pourra s'appuyer sur les observations réalisées, les débats lancés, pour exiger, avant l'épuisement - à moyen terme -de l'uranium, la sortie du nucléaire, la mise en<br /> oeuvre d'une nouvelle politique énergétique.<br /> Pesons de toutes nos forces pour que la priorité absolue soit accordée au traitement de la piscine 4, à la maîtrise des suites de la tragédie. La discordance des temps nous menace. Disposerons-nous<br /> du temps long indispensable pour maîtriser les conséquences du drame, assurer le suivi de la "sortie" ?<br /> Imposons le sauvetage de la jeune génération, un rigoureux suivi sanitaire des victimes, des "liquidateurs", des habitants qui paient, chaque jour, le prix des fautes de l'exploitant, des<br /> autorités.
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P
Merci d’avoir repéré cette coquille Hélios !<br /> Je ne pense pas qu’il y ait de confusion. Le melt-down est la fonte du cœur, le melt-through est le percement de la cuve du réacteur par le corium. Le melt-out est le percement de l’enceinte de<br /> confinement et des soubassements. Ce terme a semble-t-il été inventé par Hiroaki Koide ; on le voit apparaître pour la première fois, si je ne me trompe, dans cet article de juillet 2011 :<br /> http://fukushima.over-blog.fr/article-fukushima-apres-le-melt-through-le-melt-out-le-corium-attaque-les-nappes-phreatiques-79905647.html
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D
Puisqu'il est évoqué dans les notes en bas de page, il faut absolument lire Alain Gras - le choix du feu<br /> <br /> (Citation)<br /> "Dans cette interview, Alain Gras, professeur de socio-anthropologie des techniques à Paris I, et Jean-Claude Besson-Girard, directeur de la revue Entropia, présentent les idées exposées dans le<br /> livre d'Alain Gras "Le choix du feu". La bifurcation au 18è siècle vers un développement technique basé sur les énergies fossiles doit beaucoup au hasard. Alain Gras explique qu'on aurait très bien<br /> pu choisir de développer les énergies renouvelables non thermiques: les moulins à eau et à vent étaient utilisées depuis longtemps déjà. Un tel choix aurait entraîné le développement d'un<br /> capitalisme d'implantation locale.<br /> <br /> Bien avant l'invention de la locomotive à vapeur s'était développée la recherche de la vitesse. L'essor du chemin de fer a constitué le début de la délocalisation: l'Homme a commencé à s'abstraire<br /> de la dimension géographique.<br /> <br /> Alain Gras prône l'abandon des énergies de nature thermique - y compris les biocarbutants - en expliquant que cela entraînera le retour à un mode de vie plus pérenne. Son analyse: l'abandon du feu<br /> comme véhicule énergétique interviendra nécessairement en raison de l'épuisement des carburants fossiles. L'interview est suivie d'un débat comportant des interventions de qualité."<br /> <br /> Source: Terre à terre, les archives non-officielle<br /> <br /> Delphin
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D
Arnie Gundersen a réaffirmé plusieurs fois sa conviction que les coriums, après avoir traversé les cuves, s'étaient étalés sur les radiers et que, par chance, cahin caha continuellement et<br /> suffisamment refroidis du fait de la configuration particulière "étalement" (surface d'échange thermique maximale avec l'eau et le béton), ils n'avaient vraisemblablement pas traversé les<br /> bétons.<br /> <br /> Il faut également savoir que les réacteurs Fukushima comme Tchernobyl n'atteignaient pas 1000 MW de puissance électrique, à comparer avec nos 1600 MW électrique de nos dernières générations,<br /> presque le double de puissance à évacuer en cas d'accident de même type !<br /> <br /> Rappel, un réacteur de puissance électrique de 900 MW est le siège d'une puissance thermique de 2700 MW (rendement 33%), un réacteur de 1600 MWe est, lui, le siège d'une puissance thermique de 4900<br /> MW ! (pleine puissance)<br /> <br /> C'est pourquoi le nucléaire n'est pas du domaine de l'humain<br /> <br /> Delphin
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H
Psst, Pierre, à la 7ème ligne, c'est melt-through avec un "h".<br /> <br /> On aurait tendance à confondre "melt-through" avec melt-out, d'après la description.<br /> <br /> Bises
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C
"« Un collègue japonais me disait un jour : si EDF et Areva sont tellement sûrs de leurs centrales, pourquoi ne pas en installer une sous la place de la Concorde ? Grâce à la cogénération, cela<br /> permettrait d’améliorer considérablement le chauffage urbain à Paris » p. 191. "<br /> <br /> Vous avez oublié les déchets nucléaire à entreposer dans les jardins de ces messieurs!<br /> On est encore loin de la transparence même chez les "scientifiques", ubuesque.
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Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?

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