Un peu d’information sur Fukushima sur France-Inter ! Ce soir, le téléphone sonnait… pour Fukushima.
Pour ceux qui n’ont pas pu écouter l’émission en direct, vous pourrez la réécouter pendant deux mois, c’est-à-dire jusqu’au 20 août ici :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/letelephonesonne/index.php?id=106280
Thème de l’émission « Le téléphone sonne », animée par Alain Bédouet :
Où en sont les japonais 100 jours après la catastrophe, et alors que la Conférence des 151 Etats membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique se réunissent à Vienne pour évoquer la sûreté nucléaire après les accidents de Fukushima ?
- Frédéric Charles, Correspondant de France Inter, en direct de Tokyo
- Bertrand Barré, Conseiller scientifique d'Areva
- Yannick Rousselet, en charge du nucléaire chez Greenpeace France
- Michèle Rivasi, députée européenne, fondatrice de la Criirad
Une émission où l’on apprend, entre autres, que…
- dans les statuts de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), il apparaît que la première fonction de cette organisation internationale est :
« D’encourager et de faciliter, dans le monde entier, le développement et l’utilisation pratique de l’énergie atomique à des fins pacifiques et la recherche dans ce domaine; si elle y est invitée, d’agir comme intermédiaire pour obtenir d’un de ses membres qu’il fournisse à un autre membre des services, des produits, de l’équipement ou des installations; et d’accomplir toutes opérations ou de rendre tous services de nature à contribuer au développement ou à l’utilisation pratique de l’énergie atomique à des fins pacifiques ou à la recherche dans ce domaine »
source : http://www.iaea.org/About/statute_fr.pdf
Mon commentaire : on n’est pas sauvé avec cet article. Pas étonnant que les experts de l’AIEA ne soient venus expertiser la centrale que deux mois après l’accident. Ces gens-là ne sont là que pour développer l’énergie atomique !
- le mensonge est le sport favori des nucléocrates : Bertrand Barré, représentant les intérêts d’Areva, a dit « le plutonium du MOX n’a eu aucune importance dans cet accident », « coût du nucléaire = 55 euros/MW/h » et « l’eau est entreposée dans des réservoirs, il n’y a plus d’eau contaminée qui va vers l’océan ».
Mon commentaire : ça me rappelle les propos de Thierry Charles, responsable des questions de sûreté à l'IRSN ((Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), qui affirmait le 11 avril : « Dans trois mois, (…) les habitants pourront théoriquement revenir. » (1)
Il faudra quand même expliquer à M. Barré que le MOX est fait avec 7% de plutonium et que l’explosion du 14 mars 2011 de l’unité 3 a probablement envoyé du plutonium dans l’atmosphère. Il faudra aussi lui dire d’attendre que la Cour des Comptes émette son avis sur la question (2) avant de raconter n’importe quoi sur le coût du nucléaire. Evidemment, il ne sera plus là pour s’expliquer devant les générations futures qui ne comprendront pas pourquoi elles ont à payer pendant des milliers d’années les conséquences de la production d’électricité de l’année 2011… Enfin, sur l’eau qui est entreposée dans des réservoirs… Tout le monde sait d’une part que les réservoirs sont pleins, et d’autre part que la nappe phréatique est largement touchée : à la centrale de Fukushima Daiichi, le sol est fracturé de toute part et l’eau (100 000 tonnes) se glisse partout et descend vers la mer.
(1) Source : Le Monde
(2) Voir le communiqué de presse de la Cour des Compte : le rapport sur le coût du nucléaire sera rendu public le 31 janvier 2012
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/Communiques/Communique_presse_couts_filiere_nucleaire.pdf