24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 12:11
Comment les oiseaux vivent-ils à Fukushima?

Texte de HORI Yasuo, rédigé le 12 novembre 2013.

Traduit de l'espéranto par Ginette Martin

avec les conseils de Paul Signoret

  • Comment les oiseaux vivent-ils à Fukushima?
  • Les rats règnent dans les villes désertées

Comment les oiseaux vivent-ils à Fukushima?

 

Je suis membre de la Société des oiseaux sauvages, qui agit pour la protection des oiseaux. Je n’en suis pas un membre très assidu : je me contente de payer la cotisation et de lire les organes de presse. C’est ainsi que j’ai eu connaissance d’une information concernant les oiseaux à Fukushima. En voici la traduction :

 

La faune a changé

Du fait de l’accident nucléaire, les habitants se sont réfugiés dans d’autres villes et ne peuvent donc plus entretenir leurs champs. Il y pousse de mauvaises herbes. Les hirondelles ont disparu, alors qu’apparaissent faisans et alouettes, qui aiment nicher dans les herbages. Sangliers et singes hantent les alentours des maisons désertées. Les animaux sauvages accroissent leur territoire. Ils vivent sous l’influence de la radioactivité.

 

Des nids sont pollués

Le Ministère de l’environnement a mesuré la quantité de radioactivité présente dans des nids d’hirondelles trouvés dans les villes de Ōkuma et de Namie, situées à proximité de la centrale nucléaire n°1 de Fukushima, et a détecté un maximum de 1,4 million de becquerels de césium radioactif par kilogramme (Bq/kg). La Société a, de son côté, trouvé 1,3 million de Bq/kg dans des nids de mésanges.

 

* En avril 2012, le gouvernement a fixé de la façon suivante les limites supérieures de la quantité de becquerels tolérable dans les aliments :


Aliments en général (céréales, légumes, viande, œufs, poissons) : 100 becquerels/kg
Lait : 50 becquerels/kg
Eau potable : 10 becquerels/kg
Aliments pour bébés : 10 becquerels/kg

 

Les aliments sont pollués

Dans la colonie d’aigrettes de Fukushima, on a détecté en moyenne un maximum de 157 Bq/kg dans la nourriture que leurs parents donnent aux oisillons, telle que grenouilles et loches. Les matières radioactives entrent dans le cycle du système écologique et y deviennent de plus en plus denses.

 

Pollution interne de l’organisme des oiseaux sauvages

Dans le corps de deux mésanges trouvées mortes dans la forêt de Fukushima, on a détecté 730 Bq/kg de césium. Et dans celui d’une hirondelle, 181 Bq/kg du même césium. Une partie de l’avifaune est déjà contaminée par la radioactivité.

 

Des hirondelles tachées de blanc font leur apparition

Dans le village de Iitate et dans la ville de Minami-Sōma, on a trouvé des hirondelles avec des taches blanches sur la gorge. On dit qu’un phénomène semblable s’est produit à Tchernobyl.

Des taches blanches sur la partie brune de la gorge

Des taches blanches sur la partie brune de la gorge

L’Association prévoit, que l’impact de l’accident nucléaire se fera sentir longtemps sur les oiseaux sauvages et elle sollicite le concours de ses membres afin d’en poursuivre l’étude. (Fin du premier rapport)

 

Les rats règnent dans les villes désertées

 

« Qu’importe qu’un chat soit blanc ou noir. S’il attrape les rats, c’est un bon chat. », disait Deng Xiaoping, célèbre dirigeant de la Chine des années 1980. Mais au Japon, aucun chat n’attrape des rats car, dans la vie quotidienne, nous ne n’en rencontrons jamais. Pourtant ils sont bien quelque part, où ils vivent cachés.

 

Dans les villages et dans les villes désertés des alentours de la centrale nucléaire de Fukushima, presque toutes les maisons sont infestées de rats. M. Ishida Kine, âgé de 75 ans, dit tristement : « Je n’ai plus la volonté de nettoyer ma maison. » Quand il revient chez lui, il trouve à chaque fois les pièces souillées d’excréments noirs de rats. Ceux-ci défèquent partout, rongent les literies et les meubles. Au début, il utilisait de la mort-aux-rats, mais il n’obtenait aucun résultat, aussi maintenant ne fait-il plus rien pour s’en défendre. Tous les habitants sont logés à la même enseigne et perdent de plus en plus le désir de revenir chez eux, en voyant dans quel état déplorable se trouve leur foyer aimé.

 

Les villes veulent chasser les rats, mais elles manquent d’expérience dans ce domaine car, avant l’accident, rares étaient les apparitions de ces rongeurs. Les fonctionnaires municipaux déclarent : « Nous devons trouver le moyen de dératiser efficacement. Si les gens renonçaient à revenir chez eux à cause de ces rats, ce serait vraiment grave. La ville disparaîtrait. » Pourtant, jusqu’à présent, ils n’ont pas réussi. Un professionnel affirme : « Sangliers et rats se sont déjà tellement répandus, qu’il sera impossible de les exterminer. »

(paru dans le journal Fukushima Minpō, le 23 octobre 2013)

 

Les habitants ont le droit de revenir dans leur maison pour nettoyer et ranger leur intérieur, mais de moins en moins de gens le font, car ils ont perdu tout espoir. Auparavant, le gouvernement avait l’intention de ramener chez eux tous les habitants, après avoir dépollué les alentours, mais maintenant il s’apprête à décider que ceux qui logeaient dans des endroits devenus trop pollués ne pourront plus revenir. Les rats l’aident en cela, en dissuadant de façon très efficace les anciens occupants des lieux. Grâce aux rats, le gouvernement va pouvoir économiser l’argent de la dépollution.

 

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