La pollution radioactive, connue depuis longtemps grâce entre autres à la CRIIRAD, l'ACRO et Greenpeace, est enfin confirmée par le gouvernement japonais. Les mesures de confinement prises pour la zone allant au-delà des 20 km autour de la centrale étaient ridicules passée quelques jours. La non distribution de pastilles d'iode immédiatement après l'accident est criminelle. L'évacuation volontaire des zones contaminées est grotesque. La gestion de la crise par le Japon est une calamité pour la population japonaise exposée aux rayonnements nocifs.
Sur ce sujet très préoccupant, voici deux infos tirées l'une, de l'agence japonaise Kyodo, l'autre étant un communiqué de presse du laboratoire ACRO sur l'état de contamination d'une ville située au nord-ouest de la centrale.
Strontium
radioactif détecté à plus de 30 km de l'usine de Fukushima
TOKYO, 12 avril,
Kyodo
Source : Kyodo news
http://english.kyodonews.jp/news/2011/04/85002.html
Le ministère des sciences a déclaré mardi que d'infimes quantités de strontium radioactif ont été détectés dans le sol et les plantes dans la préfecture de Fukushima au-delà de la zone de 30
kilomètres autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi,.
C'est la première fois que le strontium radioactif a été détecté depuis que l'usine de Fukushima a commencé à rejeter des substances radioactives, après avoir été gravement endommagée par le
séisme et le tsunami du 11 mars.
Il n'y a pas de limite de sécurité établie au japon pour l'exposition au strontium, bien que le relevé constaté ce jour soit extrêmement faible, il ne constituerait pas, selon le gouvernement,
une menace pour la santé humaine.
Les experts, cependant, ont exprimé leur préoccupation car l'accumulation de strontium pourrait avoir des effets néfastes sur la santé. Lorsque le strontium pénètre dans le corps humain, il tend
à s'accumuler dans les os et serait à l'origine de cancer des os et de leucémie.
Lundi, le gouvernement a élargi la zone d'évacuation de certaines municipalités au-delà du rayon de 20 km où les habitants seront évacués dans environ un mois.
Iitate-mura : un village fortement contaminé à 40 km de la centrale de Fukushima
Communiqué de l’ACRO du 11 avril 2011
Source : www.acro.eu.org
La situation des quatre réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima est loin d’être sous contrôle et des rejets dans l’atmosphère et dans la mer se poursuivent. Mais, un mois après le début des quatre catastrophes nucléaires, les conséquences sont déjà dramatiques bien au-delà de la zone d’évacuation des 30 km.
A la demande de citoyens japonais, l’ACRO, laboratoire associatif d’analyse de la radioactivité créé il y a 25 ans, juste après la catastrophe de Tchernobyl, a analysé gracieusement des échantillons de terre et d’eau en provenance des municipalités de Iitate, de Kawamata et de Fukushima, situées entre 40 km et 50 km au Nord Ouest de la centrale accidentée.
Les résultats des analyses effectuées par l’ACRO, dont le laboratoire est agréé, démontrent une situation alarmante : le sol des fermes et des champs de riz est fortement contaminé en tous les points où des prélèvements ont été faits. De l’iode 131, des césiums 134, 136 et 137… et de nombreux autres radioéléments ont été détectés. Les résultats complets sont sur notre site Internet www.acro.eu.org
La contamination par l’iode 131 est prépondérante. Les niveaux sont tels qu’il serait prudent d’évacuer le village d’Iitate : au lieu dit Maeda, nous avons détecté 1,9 millions de becquerels par mètre carré.
Malheureusement, cette situation alarmante va perdurer, à l’instar de ce que l’on a observé dans les territoires contaminés de la région de Tchernobyl. Car si l’iode et la plupart des autres radioéléments détectés vont disparaître rapidement par décroissance radioactive quand les rejets auront cessé, ce n’est pas le cas du césium 137 qui a une période radioactive de 30 ans, c’est-à-dire qu’il diminue de moitié tous les 30 ans.
Le sol des fermes et des champs de riz est aussi fortement contaminé en césium 137 partout où des prélèvements ont été faits. A titre de comparaison, le gouvernement japonais vient de fixer à 5 000 becquerels de césium 137 par kilogramme de terre la limite au-dessus de laquelle il ne sera pas possible de cultiver le riz. Tous les sols de Litate mesurés par l’ACRO sont au-dessus de cette limite. Seul le champ de riz d’Iisaka dans la commune de Kawamata est en dessous. C’est le lieu dit Maeda situé dans la commune d’Iitate qui est plus contaminé avec 39 600 becquerels par kilogramme de terre.