Olivier Isnard et Bruno Cessac, de l’IRSN, ont donné une conférence intitulée « Accident de Fukushima : état des lieux et conséquences de l’accident sur l’environnement et les populations » à l’ambassade de France à Tokyo.
Pour écouter et voir cette conférence d’une demi-heure, utilisez les liens suivants :
1ère partie :
http://www.youtube.com/watch?v=6gZsZZs4MWY&feature=player_embedded
2ème partie :
http://www.youtube.com/watch?v=ocxHlOs30fM
3ème partie :
http://www.youtube.com/watch?annotation_id=annotation_305266&v=xHiLS8pGBS0&feature=iv
Pour écouter la séance de questions/réponses qui a suivi la conférence, c’est ici :
1ère partie :
http://www.youtube.com/watch?annotation_id=annotation_957735&feature=iv&v=0m-NN6qatsE
2ème partie :
http://www.youtube.com/watch?feature=iv&v=A08IPfEahEw&annotation_id=annotation_886073
3ème partie :
http://www.youtube.com/watch?v=486jj_KmDdM&annotation_id=annotation_849042&feature=iv
4ème partie (suite de la question sur le thé radioactif arrivé en France) :
http://www.youtube.com/watch?feature=iv&v=A0PLRvbOU-I&annotation_id=annotation_193204
Pour télécharger les images infographiques d’Olivier Isnard, c’est ici :
https://www.sfen.fr/content/download/32144/1687589/file/IRSN%20-%20Olivier%20Isnard.pdf
Relevés de phrases et mes commentaires :
Olivier Isnard :
« Trois réacteurs ont fondu. »
Ce ne serait pas plutôt le combustible qui a fondu ?
« Les cuves sont non étanches (…). Vraisemblablement le corium (...) s’est retrouvé en partie au fond des réacteurs, on verra en quoi ce n’est pas forcément un problème en termes d’impact environnemental. »
Olivier Isnard, au cours de sa conférence, ne revient pas sur cette étrange phrase. Le corium n’aurait pas d’impact environnemental ??? Ce serait intéressant qu’il s’exprime plus longuement sur ce sujet, car s’il a des informations sur ce corium dont personne ne parle plus, ça serait bien qu’il les communique !
« Si l’on parle maintenant des piscines (…) a priori, ce combustible ne serait pas abimé. »
Le « a priori » en dit long. On pourrait le remplacer par « selon Tepco ». Dans l’industrie nucléaire, il est de bon ton de « croire ». Arnie Gundersen, expert nucléaire, croit autre chose pourtant…
Décontamination de l’eau : « Pour parler vite, c’est une sorte de circuit fermé, mais qui reste quand même avec des passages un peu ouverts. »
Un circuit fermé un peu ouvert ! Dans l’industrie nucléaire, ce genre de concept, ça fait un peu désordre ! On attend encore, de la part de l’entreprise Tepco et des journalistes scientifiques, un schéma précis de ce circuit fermé-ouvert : où sont les prises d’eau et les injections pour les quatre réacteurs ?
« La stabilisation des installations est faite. »
Si quelqu’un peut expliquer cette phrase, je suis preneur. Je rappelle que trois cœurs sont en fusion et que le bâtiment du réacteur 4 est très instable puisqu’il menace de s’effondrer avec sa piscine perchée à 20 mètres au dessus du niveau du sol et contenant 229 tonnes de combustible…
« Le traitement de l’eau contaminée, ça, c’est un sujet qui va encore rester d’actualité pendant de nombreuses semaines. »
Euh, moi j’aurais plutôt dit de nombreuses années non ? Pourquoi Olivier Isnard se sent-il obligé de tout minimiser ?
« Tache du nord-ouest : rejet qui a eu lieu entre le 15 et 16 mars (…) au moment où le réacteur n°2 a connu une explosion en partie basse. »
« Les autorités japonaises prennent des mesures progressives d’incitation à l’évacuation de la ville d’Itate ou des villages autour. »
Aucune empathie de la part de ce monsieur pour la population japonaise qui réclame à être évacuée. Ne sait-il pas que des mesures d’évacuation impliqueront des indemnités et qu’une évacuation volontaire ne donnera droit à rien ? Qui est prêt à tout quitter - travail, maison, pays - en échange de rien ?
Bruno Cessac
« Ce qui va nous intéresser, dans le cas de l’accident de Fukushima, c’est principalement la catégorie des iodes et des césiums. Ce sont les deux principaux radionucléides qui ont eu un impact lors de cet accident. »
Donc on ne dira rien sur le plutonium, qui est pourtant le radionucléide le plus toxique. Au fait, le plutonium est-il recherché, ou bien considère-t-on qu’il n’existe pas ?
Questions réponses
Au sujet de l’explosion du réacteur n°3, Olivier Isnard affirme que c’était une explosion d’hydrogène.
Ca c’est encore la version officielle, tout le monde n’est pas d’accord.
A propos des piscines, il dit que la perte d’une piscine aurait des conséquences bien plus importantes que les rejets des réacteurs car les hommes ne pourraient plus approcher le site : sur 1 km de distance, il y aurait un débit de dose de plusieurs centaines de Gray/h. Cela nécessiterait une évacuation sur un rayon de 60 km. Mais pas 250 km (allusion à l’évacuation de Tokyo).
Alors pourquoi la France en mars a-t-elle demandé à ses ressortissants de quitter Tokyo ?
Pourquoi les employés d’Areva ont-ils fui dès les premiers jours de la catastrophe ?
http://downtowntokyo.canalblog.com/archives/2011/03/18/20662358.html
Pourquoi les Etasuniens ont-ils demandé à leurs ressortissants de ne pas approcher la centrale à moins de 80 km ?
D’après Bruno Cessac, aujourd’hui, pour l’eau potable, on est très en dessous des limites des normes et voire la plupart du temps en dessous des limites de détection de la radioactivité.
Pour autant, il y a encore des traces de radioactivité dans l’eau de Tokyo, doit-on considérer ça comme normal ?
http://www.bloomberg.com/news/2011-07-04/radioactive-cesium-is-found-in-tokyo-water.html
« Le niveau d’exposition d’une école de Tokyo est moins important que le niveau d’une école du Limousin. », dit Olivier Isnard.
Mais parle-t-on bien de la même chose ? Je crois que M. Isnard parle du gaz radioactif qui se dégage naturellement du sol. Si l’école est bien aérée, cela ne présente pas de problème. En revanche, dans le Limousin, l’industrie nucléaire, par ses carrières d’extraction de l’uranium, produit encore de nombreuses pollutions honteuses. Voir cet article :
http://atomicsarchives.chez.com/limou_radioac.html
Dans une école de Tokyo ou de Fukushima, la radioactivité n’est pas de même provenance. Elle vient des particules qui sont retombées au sol avec la pluie et le vent. Or dans le Limousin, il n’y a pas de radionucléides qui se sont déposés dans la cour de l’école, et les bambins y jouent en toute sécurité. A Tokyo, l’IRSN présente des mesures faite à très grande distance du sol (toit de l’ambassade par exemple). L’enfant, lui, joue par terre.
Une question est aussi posée sur le mystère du thé radioactif intercepté à Roissy en juin en provenance de la préfecture de Shizuoka, à 350 km de la centrale accidentée. Une explication est donnée mais peu convaincante. En tout cas pas de démenti, donc le panache radioactif est bien descendu jusqu’au sud de Tokyo, à des centaines de kilomètres de Fukushima, et a effectivement pollué l’environnement.
Une autre question d’un auditeur porte sur l’indépendance de l’IRSN. Olivier Isnard répond que l’IRSN travaille en toute indépendance.
Après avoir écouté son discours approximatif, réducteur et minimisant, j’en doute. C’est en fait le même discours que celui de Thierry Charles, son collègue médiatique de l'IRSN, qui, en avril, ignorait le césium et le plutonium, et prétendait que les habitants évacués allaient pouvoir rentrer chez eux dans 3 mois. Eh bien maintenant, nous sommes exactement 3 mois après les propos de M. Charles, je suggère donc au directeur de l’IRSN d’aller lui-même annoncer la bonne nouvelle à tous les évacués nucléaires !
Autre article traitant du même sujet :
"Fukushima : l'IRSN fait son cinéma à Tokyo"
http://sierraecho79.skyrock.com/3014569861-FUKUSHIMA-L-IRSN-FAIT-SON-CINEMA-A-TOKYO.html