Texte de de HORI Yasuo du 17 novembre 2016 traduit de l'espéranto par Ginette MARTIN et Paul SIGNORET
Article original en espéranto
Le Vietnam a retardé la construction de réacteurs nucléaires
Le 6 novembre, on a appris que le Parti communiste du Vietnam avait demandé au gouvernement de retarder la construction des réacteurs nucléaires, car c'est très difficile de dépenser autant d'argent pour cette installation.
En 2010, le Japon a réussi à obtenir une commande de deux réacteurs nucléaires au Vietnam, mais à cause de cette dernière décision, la construction pourra être reportée à beaucoup plus tard, alors ce sera un grave revers pour le Premier ministre japonais Abe, qui a l'intention d'exporter le plus possible de réacteurs japonais à l'étranger pour la prospérité de l'économie japonaise.
Au Vietnam, en mars de cette année, le gouvernement a publié que le premier réacteur commencerait à fonctionner en 2028, mais plusieurs des membres du conseil d'administration nouvellement élus craignent une détérioration de la situation financière du pays en raison de cette construction et craignent aussi le danger de l'énergie nucléaire. Cependant, le responsable du ministère de l'économie a nié la possibilité d'arrêter la construction elle-même.
(Selon le journal Mainichi, du 7 novembre 2016)
Taïwan a décidé de démanteler toutes les centrales nucléaires pour 2025
A Taïwan, en 2015, l'électricité provenant des centrales nucléaires constituait 14,1%, et actuellement ce sont 3 réacteurs qui fonctionnent dans trois centrales. Après l'accident de Fukushima, l'opinion antinucléaire s'est durcie, et en mai Mme Tsai Ing-wen, qui a promis d'abandonner l'énergie nucléaire, a été élue présidente de Taïwan. Tous les réacteurs à Taïwan atteindront 40 années d'âge en 2025. Dans la loi qui sera révisée sur l'industrie de l'électricité, on inscrira clairement l'abandon des projets de restauration, et l'arrêt de tous les réacteurs pour 2025.
Le 23 octobre, dans le journal Asahi a paru une interview avec M. Lee (李世光), le ministre de l'économie de Taïwan, que je traduis ici.
– Pourquoi Taïwan se dirige-t-elle vers l'arrêt des centrales nucléaires ?
M. Lee: Après l'accident de Fukushima, l'opinion publique a beaucoup changé. Le nouveau gouvernement a montré son objectif clair d'abandonner tous les réacteurs et promouvoir l'énergie renouvelable. Lorsque le monde industriel constatera que cet objectif ne va pas vaciller, il investira positivement dans l'énergie renouvelable et il créera un grand changement.
– Il semble que le temps va manquer.
M. Lee: Avant que nous ayons montré clairement notre objectif, on a nous opposé la difficulté de compenser les 14,1% d'électricité que nous allions perdre, et on a manifesté un doute quant à la stabilité de l'énergie renouvelable, et la conclusion a été que dépendre de l'énergie renouvelable serait difficile ; et en ce qui concerne le traitement des combustibles usagés, on a cessé de réfléchir sérieusement et on a évité de conclure. Un tel état d'esprit est le plus grand obstacle pour les énergies renouvelables.
– Comment changerez-vous tout cela ?
M. Lee: Maintenant produire de l'électricité à partir de l'énergie solaire est techniquement assez au point, et les panneaux solaires deviennent bon marché. Pour Taïwan va naître une grande chance. Dans le détroit de Taïwan soufflent des vents forts, donc produire de l'électricité à partir du vent est une solution des plus envisageables. Cependant il manque une technologie suffisante pour Taïwan, donc nous attendons l'aide du Japon.
Aucune source d'électricité renouvelable ne peut, à elle seule, constituer l'énergie de base, mais nous y arriverons si nous combinons diverses sortes d'énergies renouvelables. Pendant ce temps, nous exploiterons la technologie du stockage d'énergie et ferons la promotion des économies d'électricité.
– Cela est-il réalisable?
M. Lee: Alors que nous visons à rejeter les réacteurs nucléaires, nous ne devons pas nous demander si nous pourrons remplacer l'énergie nucléaire par de l'énergie renouvelable, mais nous devons réfléchir à la politique à mener pour que nous ne laissions pas le problème des déchets nucléaires à la génération qui vient.
Taïwan a sagement choisi une nouvelle présidente, et s'est dirigée dans la bonne voie, tandis qu'au Japon, on a élu ce mauvais premier ministre et on lui permet de remettre en fonctionnement toujours davantage de réacteurs nucléaires et on lui permet même d'exporter des réacteurs japonais à l'étranger.
Le Japon et l'Inde se sont mis d'accord sur l'énergie nucléaire
Le 11 novembre, le Premier ministre japonais et le Premier ministre indien ont signé un accord sur l'énergie nucléaire. Grâce à cet accord, le Japon pourra exporter des réacteurs nucléaires en Inde (y compris des produits nucléaires, des machines, des équipements et de la technologie).
L'Inde a expérimenté une bombe atomique en 1974, et en 1998 elle l'a expérimentée une deuxième fois. Elle n'a pas signé le Pacte de non-prolifération des armes nucléaires (en anglais, Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons: NPT), donc beaucoup craignent que cet accord ne facilite l'exploitation des armes nucléaires en Inde.
Le Japon a souffert, et souffre encore, des deux bombes atomiques larguées sur son sol, il a donc le devoir de proposer l'abolition des armes nucléaires dans le monde, mais le gouvernement actuel fait tout le contraire. M. Sakuma Kunihiko, représentant des victimes des bombes atomiques, a vivement protesté en disant :
"L'Inde n'a pas signé le Pacte. Les équipements nucléaires que nous allons exporter peuvent être utilisés pour produire des armes nucléaires.
L'accord qui vient d'être conclu est contraire à l'objectif du TNP, et en conséquence le Japon pourra se trouver engagé dans la production de davantage d'armes nucléaires en Inde ".
Le 27 novembre, le Japon refuse toujours de signer la résolution sur la tenue d'une session de l'Organisation des Nations Unies pour l'abolition des armes nucléaires. Maintenant, le Japon est devenu un pays qui ne mérite plus le respect du monde.
Tremblement de terre et centrales nucléaires en Corée
Un tremblement de terre d'une magnitude de 5,8 s'est produit le 12 septembre en Corée. Ce séisme a eu lieu à proximité de deux centrales nucléaires: Wolseong (月 城) avec 6 réacteurs et Kori (古 里) avec 6 réacteurs ; et dans un rayon de 30 kilomètres autour de ces centrales vivent 3,8 millions de personnes. Le gouvernement insiste sur le fait que les centrales sont construites assez solidement pour résister aux tremblements de terre, mais les opposants proposent le démantèlement des réacteurs anciens et fragiles face aux séismes, et l'arrêt de la construction des nouveaux réacteurs n ° 5 et 6 dans la centrale nucléaire de Kori.
(Selon le journal Akahata du 20 septembre 2016)