Les petits bénévoles innocents qui nettoient la route radioactive
Par Fonzy (5ème témoignage)
La catastrophe de Fukushima a contaminé et contamine toujours, entre autres, ceux qui habitent dans les régions de Tohoku et de Kanto ; le rejet quotidien des eaux hautement radioactives dans le Pacifique, la diffusion constante de radionucléides à partir de la centrale Daiichi, les aliments qui contiennent césium, strontium ou plutonium... Oui, ici nous sommes exposés tous les jours à la radiation, et nous ne pouvons rien faire. Toutefois ce n’est pas une raison pour faire exprès de contaminer les gens, surtout les enfants !
J’ai été stupéfaite quand j’ai lu l’article daté du 18 octobre 2015 qui parle du nettoyage de la route nationale 6 auquel avaient participé 1400 collégiens et lycéens de Fukushima. La route 6, qui était fermée à cause d’une forte contamination, a ouvert seulement en septembre 2014 ! Le niveau de radiation reste évidemment toujours très élevé ; par exemple plus de 0,25 microSv/h et 19 0000 Bq/m2 dans la ville de Soma située à 40 km de la centrale, selon l’article.
Yumiko Nishimoto, la présidente de l’Association sans but lucratif (ASBL) « Happy Road Net » qui organise ce bénévolat, dit que le nettoyage de la route 6 est l’activité que les enfants faisaient avant le séisme de 2011 et qu’il n’y a aucun danger maintenant de le reprendre. Elle désire encourager les enfants tout en faisant le nettoyage ensemble pour qu’ils puissent reconstruire leur pays natal. Elle va même plus loin en disant que nous devons soutenir les enfants de Fukushima de sorte que les radioactivités disparaissent. Ce qu’elle dit est vraiment incompréhensible. Ce n’est pas nos soutiens psychologiques qui font disparaître le césium ou le strontium.
Dans l’article, il y a un interview d’un lycéen qui dit : « Je participe au nettoyage, parce que je voudrais faire une petite contribution à mon pays. Je pense qu’il n’y a pas de risque. Je suis sûr que les adultes ne nous font pas travailler dans un endroit dangereux. »
Voilà un des exemples qui vous montrent bien que les autorités japonaises profitent de la bonne volonté des jeunes pour convaincre les gens que Fukushima n’est plus radioactif. Je suis en colère. C’est absolument inadmissible de laisser irradier les jeunes enfants.