










Un rapport détaillé sur les premières 24 heures de la catastrophe de Fukushima vient de paraître. Elaboré par Eliza Strickland (IEEE Spectrum), il a été fondé sur des entretiens avec
des responsables de la Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle, la Nuclear Regulatory Commission des États-Unis, l'Agence internationale de
l'énergie atomique, les gouvernements locaux, et avec d'autres experts en ingénierie nucléaire, ainsi que sur l'examen de centaines de pages de rapports officiels.
Un nouveau récit où l’on apprend, entre autres, que les employés sont allés chercher des batteries de voiture pour alimenter la salle de commande du réacteur n°1 ! Le déroulement des catastrophes les plus graves se rattache parfois à des évènements inimaginables… L’occasion de rappeler qu’en France, il n’y a pas besoin de tsunami ou de tremblement de terre pour provoquer un accident majeur. L’erreur humaine est suffisante, comme en 1979 à Three Mile Island, ou dans le prochain accident nucléaire qui a de fortes probabilités pour se produire en Europe…
Revenons à Fukushima :
14h46 : au moment du tremblement de terre, tout semble sous contrôle. Les alarmes fonctionnent normalement. Dans les 5 secondes, les barres de contrôle se relèvent automatiquement et mettent à l’arrêt les 3 réacteurs en fonctionnement. Les piscines se remplissent d’eau pour éviter toute surchauffe.
14h52 : un système de refroidissement de secours se met en route automatiquement. Les opérateurs estiment qu’un refroidissement trop rapide du coeur pourrait endommager la cuve et arrêtent le système.
Alerte au tsunami prédisant une vague de 3 m à Fukushima. Les personnels commencent à évacuer le site.
15h27 : la première vague de 4 m arrive.
15h35 : une autre série de vagues d’une hauteur de 14 m inonde le bâtiment des turbines et percute la pompe d’eau de mer. 11 groupes électrogènes sur 12 sont mis hors service. Le 12ème permettra aux réacteurs 5 et 6 de conserver un système de refroidissement.
Salle de contrôle du réacteur 1 : il n’y a plus d’électricité. Aucun moyen de connaître l’état du réacteur. Impossible de rouvrir la vanne fermée juste avant le tsunami car les commandes électriques sont inopérantes. Les ouvriers vont chercher les batteries de leur voiture pour réalimenter la salle de contrôle !
Les 11 camions devant apporter des générateurs de secours sont coincés dans des embouteillages… C’est le début d’une série d’évènements qui ont conduit à la catastrophe que l’on connaît.
Les premiers temps sont ainsi décrits précisément, heure par heure, jusqu’à l’explosion du bâtiment réacteur n°1 le 12 mars à 15h36, 24 heures exactement après l’arrivée de la vague de 14 m de hauteur.
Lire l’article en entier (langue anglaise) :
http://spectrum.ieee.org/energy/nuclear/24-hours-at-fukushima/0
Lire l’article en langue française (merci Hélios !)
1ère partie
http://bistrobarblog.blogspot.com/2011/11/les-premieres-24-heures-de-la.html
2ème
partie
http://bistrobarblog.blogspot.com/2011/11/les-premieres-24-heures-de-la_05.html
Cet article fait partie d'une
série documentaire, elle-même présentée de manière chronologique et thématique, très facile d'utilisation, consultable à cette adresse :
http://spectrum.ieee.org/static/fukushima-and-the-future-of-nuclear-power
A noter également, cette remarquable chronologie réalisée par l’ACRO :
http://www.acro.eu.org/chronoFukushima2.html
De manière plus concise, voir également la chronologie des explosions ici :
Et bien sûr, l’incontournable chronologie de l’article de Wikipédia qui concerne, comme il est rappelé à juste titre, un évènement en cours :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l'accident_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima
L'explication technique des premiers jours de la catastrophe par le site bravenewclimate :
http://bravenewclimate.com/2011/03/13/fukushima-simple-explanation/.
Enfin, autre chronologie intéressante, celle non officielle recueillie sur le site Enformable :
source : http://enformable.com/category/resources/foia/
Illustration : inondation d'une salle de l'unité 3 (photo Tepco)
Mauvaises nouvelles.
Selon les informations données le 2 novembre lors d’une conférence de presse par Tepco, opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, le combustible fondu du réacteur 2 est sujet à une
reprise de criticité. Ce qui
signifie concrètement que des réactions en
chaîne et des fissions nucléaires ont eu lieu récemment. Habituellement, dans une centrale nucléaire en bon état, tout ceci est sous contrôle. Mais là,
il faut arrêter de parler de « réacteurs accidentés » car on ne maîtrise plus rien. En effet, il n’y a plus de réacteur digne de ce nom dans les unités 1, 2 et 3. Ils ne seront jamais
réparés. Chaque cuve a été percée par un cœur fondu, qui a créé cette chose que l’on doit désormais appeler par son nom, un corium.
Tepco vient donc d’annoncer que du xénon a été détecté dans l’unité 2. Les deux éléments Xe-133 et Xe-135 révèlent des réactions en chaîne très récentes, car ces gaz rares sont des marqueurs d’une fission nucléaire de l’uranium et leur période radioactive est très courte (9 h pour Xe-135 et 5 jours pour Xe-135). Pour essayer d’arrêter ce phénomène, Tepco a injecté de l’eau boratée dans le réacteur (1), ce qui selon plusieurs sources, n’est pas forcément la meilleure solution : à Tchernobyl, quand une reprise de criticité a lieu, les équipes responsables du corium utilisent du nitrate de gadolinium, produit qui semble plus indiqué.
L’absence de repérage de bouffée de rayonnements et la non augmentation de la température ou de la pression pourraient s’expliquer par des réactions en chaîne non pas dans la centrale mais dans son sous-sol, ce qui correspondrait à un scénario de melting-out, c'est-à-dire de sortie totale du corium des différentes enceintes de confinement, radier compris. Seul les gaz produits par la reprise de criticité seraient ainsi détectables en surface.
Schéma explicatif du phénomène (Asahi Shimbun, via Enformable)
Certains commentateurs ont voulu voir dans une image de la webcam TBS des trous dans le mur sud du bâtiment réacteur 2, ce qui aurait pu indiquer qu’une explosion avait eu lieu. En fait, la caméra est située à plusieurs kilomètres du site et il s’agit probablement de la silhouette d’un arbre. On distingue très nettement en comparant des prises de vue d’août et de novembre qu’un défrichement forestier a eu lieu au sud-ouest du site, ce qui laisse voir une plus grande partie du bâtiment n°2. De plus, l’image diffusée par Euronews est sans équivoque : les murs n’ont souffert d’aucun dommage.
Image de la webcam TBS/JNN fin août 2011
Image de la webcam TBS/JNN du 2 novembre 2011
Image du bâtiment réacteur n°2 du 2 novembre (Euronews)
Il est toutefois légitime de s’inquiéter, car une réaction nucléaire non contrôlée pourrait rapidement tourner au désastre, une explosion de vapeur étant toujours possible dans le cas d’un réchauffement brusque du corium dans un endroit confiné. C’est bien parce que des explosions ‒ de vapeur ou d’hydrogène ‒ sont toujours à craindre dans la centrale que les médias se sont emparés de cette information qui a fait rapidement la une de nombreux sites d’information. Car oui, nous sommes dans le même état d’incertitude sur l’avenir de cette centrale, et cette information a ravivé les craintes et les angoisses de mars 2011.
Toutefois, il faut relativiser un tant soit peu cette nouvelle, car Tepco connaissait cette information depuis longtemps, et ceux qui suivent la catastrophe de près ne sont pas vraiment étonnés de la nouvelle. Les faisceaux de neutrons observés à 13 reprises au mois de mars indiquaient déjà des reprises de criticité, sauf que les coriums à cette époque se situaient probablement à un niveau plus élevé. En effet, à chaque fois que la réaction se développe, la chaleur produite peut brasser le mélange, réactiver le processus de corrosion et ainsi faire descendre le corium un peu plus dans le sol.
Selon Shinichi Saoshiro, correspondant pour l’agence Reuters, les ingénieurs de Tepco supposent que des débris de corium ont pris des formes granulaires de 1,5 à 5 cm de diamètre. Ces grains de matière fissile mélangés à l’eau de refroidissement pourraient constituer une géométrie favorable à une réaction en chaîne temporaire. Pourtant, jusqu’à présent, ces mêmes responsables avaient affirmés que le corium avait une forme ovale avec une croûte refroidie. Mais Tepco n’en est pas à sa première contradiction… Toujours est-il que les spécialistes nucléaires en sont toujours à faire des hypothèses, sans savoir réellement ce qui se passe.
Une chose est sûre, il va falloir revoir la définition d’ « arrêt à froid » d’un réacteur. La température seule ne peut plus servir de référence unique. Il faudra désormais y associer un état définitif de sous-criticité qui interdit toute reprise de réaction en chaîne.
(1) L'injection d'eau boratée a duré pendant une heure (02h48-03h47). TEPCO a déclaré avoir mis 480 kg de pentaborate de sodium (NaB5O8) dans le liquide de refroidissement.
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A lire aussi sur le sujet :
Reprise ou maintien de criticité dans l'unité n°. 2 : pourquoi ne sommes-nous pas étonnés ?
Phénomènes de criticité ou pas ? (Synthèse sur l’accident de Fukushima, p. 6)
A Tchernobyl, l'eau et le corium ne faisaient pas bon ménage. Et à Fukushima, ils le feraient ?
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Si vous avez loupé quelques épisodes depuis le 11 mars, vous pouvez vous rattraper avec ces articles :
La construction de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi : toutes les données sur les réacteurs et les combustibles
Chronologie des explosions et incendies des réacteurs de Fukushima Dai-ichi
Explosion au réacteur n°3 de Fukushima Dai-ichi : la théorie d'Arnie Gundersen
Analyse de l'explosion du bâtiment du réacteur 3 de Fukushima Daiichi
Les enceintes de confinement des réacteurs 1 et 2 de Fukushima Daiichi sont percées
Les vapeurs de Fukushima Daiichi
Pluies radioactives sur le Japon
Le corium de Fukushima (1) : description et données
Le corium de Fukushima (2) : effets et dangers
Le réacteur n°1 de Fukushima Dai-ichi est devenu une passoire
Le réacteur n°3 de Fukushima Daiichi (1ère partie)
Le réacteur n°3 de Fukushima Daiichi (2ème partie)
Le plutonium de Fukushima Daiichi
Un barrage sur la faille de Fukushima
Dispersion de la radioactivité dans les océans
Fukushima : bombe sanitaire à retardement
Les effets de la radioactivité sur les enfants de Fukushima
Transcription du message de Mme Sato par Yumiko
Mme Sato : Bonjour les Français,
A cause de l’accident, la situation actuelle est catastrophique à Fukushima.
On a beaucoup d'émotions en ce moment : la tristesse, la colère, le malheur, tous ces sentiments sont mélangés et nous essayons de trouver de l'espoir dans l'arrêt des centrales au Japon et dans le monde.
Soyons ensemble, soyons liés tous ensemble, s'il vous plaît.
Yumiko : Quelle est la situation réelle à Fukushima ?
Mme Sato : Les enfants de Fukushima vivent dans une zone autant contaminées qu'à Tchernobyl, et ils sont dans l'obligation de vivre de façon normale face à cette situation.
Les habitants qui ont pu partir de Fukushima sont très peu nombreux, la complexité des situations familiales (cellule familiale, situation professionnelle) sont autant d'empêchements
à la mobilité.
Tous le monde prend sa dose là-bas au jour le jour, on cherche tous les jours ce qu'on peut manger et boire comme eau ; on cherche dans le noir, dans nos tètes de mamans, ce qu'on peut donner à manger et à boire ; à cela s’ajoutent les différences de sensibilités face aux dangers qui se manifestent au sein de la famille.
Au début, nous avions l'espoir qu'après une décontamination nous pourrions revivre normalement, mais maintenant nous avons acquis la certitude que la décontamination ne sert à rien.
Toutes les mamans veulent faire partir les enfants de la zone, elles ne pensent qu'à cela maintenant.
L'association essaye de placer les enfants ailleurs, au loin de cette zone.
Encouragez-nous !
Yumiko : Est-ce qu'il y a des problèmes de santé qui apparaissent ?
Mme Sato : Les problèmes de santé commencent à être graves pour les enfants ayant une faible santé ; les premiers symptômes de saignement de nez et de colique sont apparus deux mois après la catastrophe. C’est particulièrement vrai pour les enfants qui souffraient déjà de dermatose atopique.
Maintenant cela commence à être visible dans les villes comme Tokyo et Chiba.
Ce problème de santé ne pourra pas être prouvé à l’avenir comme étant une cause directe de la radioactivité, ce sera un gros problème de santé publique dans le futur.
Merci beaucoup d’être avec nous !
Les journalistes ont rivalisé d’imagination pour nommer les intermittents du nucléaire : les bagnards du nucléaire, les clochards du nucléaire, les invisibles du
nucléaire, les serfs de l'atome, les esclaves du nucléaires, les trimardeurs du nucléaire…
Le dernier reportage de Pascale Pascariello dans l’émission « La tête au carré » sur France Inter en dit encore long. Mais n’a-t-on déjà pas tout dit sur ce sujet ? Pourquoi cette situation scandaleuse perdure ? Tout simplement parce que le nucléaire a un coût qu’EDF ne veut plus assumer, au risque de mettre les centrales nucléaires en situation d’avoir un accident majeur.
Aujourd’hui, tout est dénoncé, tout est su, et rien ne bouge. C’est comme si l’on attendait stupidement que l’accident irrémédiable arrive. Les conditions de vie et de travail des intérimaires sont scandaleuses, les prises de risque décidées par EDF envers la population française sont honteuses. Tellement honteuses que les dirigeants coupent court à tout débat sur le sujet de la sous-traitance dans le nucléaire. On se souvient d’Eric Besson qui a fui un plateau de télévision, maintenant c’est Philippe Druelle, directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF, qui met fin à un interview (voir la transcription de l’interview ci-dessous). Vous rendez-vous compte que nous sommes dirigés par des gens qui fuient la réalité ?
Avant la catastrophe de Fukushima, la situation était identique dans le nucléaire japonais. Si vous ne l’avez pas encore fait, lisez absolument le témoignage de Norio Hirai, qui laisse son manifeste posthume : Témoignage de Norio HIRAI, chaudronnier du nucléaire : « Les centrales nucléaires sont construites par des gens incompétents »
Aujourd’hui, quel avenir veut-on pour la France ?
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Transcription de l’interview avec Philippe Druelle, directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF :
Philippe Druelle : Nous avons acquis l’intime conviction que techniquement nos installations sont capables de fonctionner jusqu’à 60 ans.
Donc la maintenance des installations ne peut se faire que lorsque le réacteur est à l’arrêt, sur des périodes très courtes et très limitées dans le temps, donc cette activité de maintenance est une activité saisonnière.
Pascale Pascariello : En même temps, ce qui est étonnant, c’est que dans les centrales maintenant il y a des sous-traitants qui restent à l’année.
Philippe Druelle : Oui, effectivement, on a un certain nombre d’emplois dits permanents dans nos centrales.
Pascale Pascariello : Il y a eu un rapport également paru en juin 2011 qui s’interroge sur la sous-traitance en cascade.
Philippe Druelle : Aujourd’hui, la maintenance nucléaire, environ 80% de cette maintenance est assurée par ces entreprises prestataires. Qu’on se comprenne bien, EDF reste maître de ce qu’il fait chez lui, c’est-à-dire : la définition de ce que l’on doit faire, la nature des travaux que l’on doit faire, la façon dont ces travaux doivent être faits, la vérification que ces travaux sont bien faits, c’est de la responsabilité d’EDF, et c’est l’exercice de son contrôle qu’elle exerce sur les entreprises prestataires.
Pascale Pascariello : Comment EDF, qui ne pratique plus, peut surveiller ?
Philippe Druelle : Pour faire faire faut-il savoir faire. On a augmenté le nombre de surveillants formés, c’est là-dessus que nous travaillons.
Pascale Pascariello : C’est possible d’avoir un ordre d’idée de l’augmentation du nombre de surveillants ?
Philippe Druelle : Euh, ça… Donc, on a une demande de l’ASN, je peux vous garantir qu’on progresse. Je peux vous garantir que c’est le cas, on y travaille fortement.
Pascale Pascariello : 80% des doses sont prises par les salariés de la sous-traitance.
Philippe Druelle : Nous industriels, c’est aussi notre responsabilité, c’est de faire en sorte que bien sûr la loi soit respectée. Puisque vous avez beaucoup de chiffres, vous devez aussi avoir celui-là, je vous en rajoute un : c’est que la dosimétrie prise par les intervenants a quand même été divisée par trois en plus de 10 ans. Donc ensuite, qui prend la dose, c’est très fortement lié à l’activité menée par chacune des personnes.
Pascale Pascariello : Est-ce que cette sous-traitance est aussi voulue parce que ça permet de ne pas prendre en charge les doses prises par les salariés de la sous-traitance ?
Philippe Druelle : Euh…Alors. Moi je vous invite à venir voir comment ça se passe sur un site, concrètement. Plutôt qu’en parler, venez voir concrètement comment on y vit, comment les sous-traitants y travaillent.
Pascale Pascariello : Je serais venue volontiers. Je suis allée dans une autre centrale. J’ai pris avec moi des témoignages que j’ai pu avoir sur un surveillant. Il dure 1 minute 30. Donc si vous voulez on peut l’écouter. Je l’ai gravé sur un CD [« Je suis désolé mais »… dit une voix féminine en fond] pour vous donner un aperçu de ce que j’ai entendu. Est-ce que vous voulez qu’on l’écoute ?
Philippe Druelle : Non, non non, Mais… Je… Après, comment dirais-je, vous êtes libre d’interroger les gens que vous souhaitez. Il n’y a pas d’état d’âme là-dessus.
Pascale Pascariello : Non non. Mais justement je vous fais part, je vous invite à écouter les gens que j’ai rencontrés et également ceux qu’on appelle les nomades du nucléaire qui vivent dans des campings, dans des conditions justement de vie et de travail assez déplorable.
Philippe Druelle : Je lis dans des journaux des témoignages divers et variés. Je suis à l’aise avec ça. Moi je vous explique qu’en tant que patron et en tant qu’industriel, les actions qu’on mène.
Quelqu’un : « De toute façon, on ne va pas continuer à… parce que je crois que vous avez votre… »
Philippe Druelle : oui
Pascale Pascariello : Ah bon, vous arrêtez ? Pourquoi ? Parce que j’ai parlé des conditions de vie des sous-traitants ?
Quelqu’un : Bon je suis désolée, je vous avoue qu’on est un petit peu en retard, euh..
Pascale Pascariello : Bon il n’y a pas de réponse, quoi…
…
Mathieu Vidard : Gros malaise, Pascale Pascariello, la direction d’EDF refuse donc de parler des conditions de travail et de vie des sous-traitants.
Pascale Pascariello : Oui, il coupe court à l’interview ».
Lien pour écouter l’émission complète :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=191435
Présentation de l’émission :
La sous-traitance dans le nucléaire, un reportage de Pascale Pascariello
Près de 80% de la maintenance des installations nucléaires est aujourd’hui sous-traitée.
« EDF utilise pas loin de 20 000 personnes en sous-traitance, aux cotés de ses 20 000 salariés. C'est vraiment un souci ! Ces sous-traitants doivent être formés, travailler dans de bonnes conditions, être bien protégés, bien surveillés ». Ce cri d'alarme a été lancé le 29 aout dernier par le Président de l'Autorité de Sureté nucléaire, André-Claude Lacoste, en charge de veiller sur les 19 centrales françaises.
Nous sommes donc allés voir ceux qui entretiennent les centrales. Certains sont des "nomades" qui vont de centrales en centrales et logent dans des campings ou des gites. Souvent interdits de parole sous peine de licenciement, les sous-traitants du nucléaire éprouvent aujourd'hui le besoin d'alerter l'opinion sur les risques qu'ils encourent et sur la dégradation des conditions d'intervention à l'intérieur des centrales.
Les témoignages que nous avons pu recueillir sont instructifs : « Je suis tout seul dans l'atelier de décontamination mais je ne sais pas faire. Donc le boulot est mal fait»affirme un décontamineur à l’abri des regards non loin de la centrale dans laquelle il intervient depuis près plus de 15 ans.
A quelques heures de route de là, dans un autre site nucléaire, un jeune homme de 22 ans vient de finir sa journée. De la grande distribution, il s'est reconverti dans le nucléaire. Las, il s'assoit à mes côtés dans un petit bureau attenant à la centrale : «Souvent on m'a demandé de faire des trucs seuls comme vérifier des fuites ou décontaminer alors que je ne suis pas habilité à le faire » explique t'il, décidé à quitter ce travail trop dangereux.
Encore des kilomètres et une autre centrale plus loin, nous arrivons dans un camping occupé en cette fin d'été non par des vacanciers mais des sous-traitants. Devant une caravane de 6 mètres carrés, Fred, intérimaire, et deux de ses collègues acceptent de faire part de ce qu'ils vivent, épuisés par leur condition de travail : « Au bout d'un moment y en a qui vont péter les plombs (...) C'est de la survie ». Du côté des agents EDF, le malaise se ressent également. Les agents EDF en charge de veiller à la maintenance des installations nous confient qu' « au bout du compte, on ne surveille pas comme il faut, et parfois on ne surveille pas du tout ! ».
Nous avons donc rencontré des salariés de la sous-traitance et de EDF, et nous avons également interrogé Annie Thebaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l'Inserm, Thomas Houdré, directeur des centrales à l'Autorité de Sureté Nucléaire, Philippe Druelle, directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF et Pierre-Yves Cuche, ancien directeur de la centrale de Tricastin.
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Plus de documentation sur la sous-traitance dans le nucléaire :
Le scandale de la sous-traitance dans les centrales nucléaires (Blog de Fukushima)
La sous-traitance nucléaire explose (OWNI).
Après qu’Eva Joly appose sa marque antinucléaire à
Fukushima en affichant clairement la priorité de la sortie du nucléaire, François Fillon vient détourner l’attention en proposant l’aide de la France pour les victimes du tsunami et la maîtrise
de la catastrophe atomique.
Or la France ne maîtrise rien. Elle est le pyromane qui vient éteindre le feu. C’est elle qui a créé le MOX utilisé à Fukushima Daiichi. C’est elle qui fait commerce avec le Japon pour le retraitement des déchets en mettant en danger la population mondiale avec ses transports de plutonium sur des milliers de kilomètres.
Quand on dit la France, c’est Areva, dont les actions sont détenues à 87 % par l’Etat (directement ou indirectement par le CEA ou la Caisse des Dépôts et Consignations).
François Fillon au Japon, c’est le déni de la contamination radioactive d’un tiers du pays. C’est la désinformation incarnée. C’est le commercial venant à nouveau vanter le savoir faire de la France pour répandre son poison atomique, sous couvert d’aide humanitaire et d’expertise pour décontaminer un territoire. Mais la France n’a jamais rien décontaminé. Au contraire. Pour l’instant, Areva, en exploitant des mines d’uranium, en commercialisant les déchets radioactifs dans le monde et en promouvant l’usage de l’énergie nucléaire n’a fait que contaminer le monde.
Et pendant que le pompier français désinformait par omission dans un secteur apparemment épargné par la contamination radioactive (région de Sendai), d’autres nouvelles arrivaient.
La préfecture de Kanagawa (nord de Tokyo) a informé qu’il a été trouvé des champignons (shiitaké) séchés contaminés par du césium de plus de 550 bq/kg (la norme est 500bq/kg) provenant de la ville de Sagamihara.
Le commerce de ce champignon considéré par les asiatiques comme un élixir de vie risque malheureusement d’être compromis : le préfet a interdit de mettre en vente et de consommer tous les champignons (shiitaké) qui ont été produits après le 11 mars.
Les champignons testés ont été cueillis au mois d’août et le contrôle fait avant la vente. Mais que penser des champignons mis en vente les 6 mois précédents ?
source : http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20111021-00000089-jij-pol
Encore plus inquiétant, ce nouveau point chaud trouvé à Kashiwa (ville de 400 000 habitants, préfecture de Chiba) :
57,5 microSv/h (plus de 1000 fois la radioactivité naturelle)
276 000 Bq/kg de césium
avec une présence de césium-134
source : Tokyo Shimbun du 23 octobre 2011
analyse spectrale
Autres liens sur la contamination de Kashiwa :
http://www.city.kashiwa.lg.jp/soshiki/080800/p009761.html
http://fukushima-diary.com/2011/10/breaking-news-57-5microsvh-in-chiba/
http://fukushima-diary.com/2011/10/news-japanese-auschwitz-concentration-camp/#.TqQBqw7ZjDs.facebook
On a pu lire dans un forum que le message de Yuko NISHIYAMA était un faux. Histoire de colporter une rumeur peut-être ou de discréditer les informations provenant directement du Japon ? En tout cas cette mise en cause provenait certainement de quelqu’un qui ne connaît pas le principe de ce blog : les informations diffusées ne sont jamais des inventions. Les sources sont toujours citées, ou alors il s’agit de sources directes qui ne sont pas disponibles sur internet. Aujourd’hui, je diffuse également un autre témoignage provenant du Japon, celui de Yukiko TAKAHASHI. Si quelquefois un lecteur voulait rentrer en contact avec l’une ou l’autre des auteures de ces messages, je le mettrai volontiers en relation avec elles.
Yukiko, comme Yuko, s’adresse aussi aux Français. Elle raconte comment les habitants de Fukushima ignorent tout des dangers de la radioactivité, et comment
ils sont autant contaminés par les radioéléments que par la désinformation…
Yukiko TAKAHASHI
« J'ai vécu à Fukushima pendant mes 3 ans de collège et mes 3 ans de lycée.
Il y a quelques jours, le 8 octobre 2011, je suis allée à la ville de Fukushima.
Moi, je portais un masque mais, quand je regardais comme ça dans la ville
les gens de Fukushima, il n'y en avait aucun qui portait de masque.
J’ai vu des employés municipaux qui s'activaient à la décontamination avec des manteaux de pluie et des masques dans la rue, et j’ai vu de l'autre côté du trottoir de jeunes étudiantes qui
passaient sans masque en rigolant.
C'est la réalité de la ville de Fukushima.
Ce jour-là, il y avait la grande fête régionale traditionnelle de l’automne dans les villes et villages.
Les bébés, les enfants et les jeunes aussi ne portaient pas de masque.
Il y avait plein de stands de restauration dans la rue, ils mangeaient, ils buvaient dehors sans aucun problème ni souci.
Ma copine qui vit à Fukushima m’a dit :
« Il y a des gens qui disent qu'il n'y a aucun problème de radioactivité ; maintenant, c'est le contraire du danger à Fukushima, parce que si on fait des examens de dépistage des
cancers plus souvent qu’ailleurs, nous vivrons plus longtemps que les autres. Si tu es trop inquiet et que tu deviens stressée, tu deviendras malade psychologiquement. »
En fait, il n'y a pas d'exemple d'impacts à cause de la radioactivité, on ne sait pas si c'est dangereux ou pas. La radioactivité n'est pas visible. Je comprends aussi que les gens soient
paralysés par la radioactivité.
Le journal mensuel de la préfecture de Fukushima (UTSUKUSHIMA YUME-DAYORI numéro d’octobre) a été distribué à toute la population locale.
Dedans, il y avait les commentaires du professeur YAMASHITA. Il a
dit :
"Quand la radioactivité qui reste encore se mesure en unité de microSievert, elle ne blesse même pas les cellules."
"A Tchernobyl, il y a eu des craintes au début dans la population [parce que les gens
n'avaient pas d'information correcte], mais je voudrais expliquer aux gens d'ici au fur et à mesure [qu'il n'y a pas de danger.]"
Ça regorge de fausses rumeurs dans la ville, qui disent qu'il n'y a pas de danger.
Il y a des drapeaux partout "Il ne faut pas baisser les bras contre la rumeur". En ce moment, les gens de Tokyo ne veulent pas trop acheter de produits alimentaires de Fukushima. (Ils disent que
c'est une mauvaise rumeur) et des drapeaux qui disent "Bon courage, Fukushima !"
Dans le quartier de "Watari" dans la ville de Fukushima, ils ont trouvé des points chauds qui font 3 microSv/h (1). Les habitants demandent à la mairie de reconnaître ce quartier comme "hot spot"
et qu'ils leur conseillent de partir. Car s’ils reconnaissaient cela, les habitants pourraient recevoir une somme d'argent par une aide gouvernementale.
Mais, à la conférence qui a été organisée par l'Etat pour expliquer la situation aux habitants du quartier, les représentants de TEPCO ne sont pas venus, ni le maire de la ville de Fukushima.
Juste des employés de la mairie sont venus et ils ont dit : "D'abord, il faut décontaminer !" C'est tout.
Mais il n'y a pas eu d'amélioration. A la ville de Fukushima, il n'y a aucun projet pour évacuer des gens.
Les habitants de Fukushima sont accrochés à l'endroit où il ne faut pas rester.
Ils sont contaminés par la radioactivité, mais aussi par les mauvaises informations.
Le pays, le préfet, la ville, personne ne veut aider les habitants.
Des habitants de Fukushima vont êtres tués par l'Etat.
Je voudrais que les Français connaissent cette réalité-là.
Les gens de cette région sont très fatigués de cette histoire.
Ils ne veulent plus entendre parler de ça.
Ils ne veulent plus regarder leurs compteurs Geiger.
Ils en ont marre...
Il y a de plus en plus de mouvements pour sortir du nucléaire à Tokyo, à Fukushima, et partout maintenant au Japon.
Alors s’il vous plait, restez liés avec "Fukushima" !
Restez liés avec "le Japon" ! »
Yukiko TAKAHASHI
(traduction Yumiko)
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Message original
私は中学・高校を福島市で育ち、今は東京にいる者です。
2011.10.8、私は福島市に行ってきました。
私はマスクをしていきましたが、見渡すかぎり、福島市民はマスクをしていませんでした。
レインコートとマスクを身につけ、ホースの水によって庭を除染する人がいる反対側の道を、中学生と思しき少女たちが、マスクも身につけず談笑して通り過ぎる。
これが福島市の実態です。
この日は、市内の神社の秋祭りがあり、駅前は人であふれていました。
小さな赤ちゃんも、10代20代の若者も、誰もマスクをつけていません。
屋台がたくさん出て、みんな外で飲食しています。
福島に住む私の友人は言いました。
放射能は全然大丈夫で、ガン検診を頻繁にやるようになるから、却って福島県人の寿命は延びる、放射能を気にしすぎてストレスをためる方が精神病になってよくない、という人もいる。前例がないから危険か危険じゃないかもわからない。
放射能は目に見えないから、麻痺してしまう人の気持ちもわかる…
福島県の広報(うつくしま ゆめだより 10月号)には山下教授のインタビュー記事が載り、「μSvでは細胞に傷もつかない」「チェルノブイリでも最初はパニックになったが、地道に(安全性)を説明していきたい」などとコメントされています。
広報は、全家庭に配られます。
町には「安全デマ」が蔓延しているのです。
そして、いわゆる「風評被害」に負けるなと、町中に「がんばろう福島!」ののぼりが出ています。
福島市内の渡利という地区では、3μSv/hを超える場所が見つかり、住民が「避難勧奨地点」に認定するよう、福島市に求めています。認定されれば、行政から避難支援などの援助を受けられるからです。
しかし、先日行われた住民説明会では、東電も市長も出席せず、市の担当者と国の現地災害対策本部の担当者が「まずは除染を」というだけで、なんら進展はありませんでした。福島市では避難計画はないとのことです。
いてはいけない土地に、福島市民は縛り付けられています。
放射能だけでなく、間違った情報に汚染されています。
国も県も市も、彼らを助けないのです。
福島市民は見殺しにされています。
フランスの皆さんにこの実態を知っていただければと思います。
また、福島でも、東京でも、全国でも、少しずつ、少しずつ脱原発の運動が広がっています。
原発廃止の決定権を握る経済産業省前に座り込んだり、九州電力本店前に座り込んだり、各種のデモや、疎開裁判など、さまざまなアクションがあります。
ぜひみなさん、福島とつながってください。
日本とつながってください。
よろしくお願いします。
(1) 3 microSv/h, c’est beaucoup. Cela représente 26 mSv/an. En France, la norme officielle est 1 mSv/an pour la population.
Depuis que Yukiko a écrit ce message, d’autres informations inquiétantes nous sont parvenues : plus de 20 hotspots (= points chauds, c’est-à-dire endroits radioactifs) ont été signalés à Tokyo qui, il faut le rappeler, se trouve à 250 km de la centrale accidentée (par exemple 5,82 microSv/h dans un parc d’attraction pour enfants - source : http://fukushima-diary.com/2011/10/news-spreading-fear/ )
*mise à jour du 19/10/11 : cette mesure de 5,82 microSv/h avait été réalisée le 12 octobre par les habitants. Le lendemain, le 13 octobre, les services municipaux ont fait leurs propres mesures et ont relevé 1,58 microSv/h maximum. Peut-être s’agissait-il pour les officiels de discréditer les mesures menées de manière autonome ? Quoi qu’il en soit, il a été tenu compte de cette fourchette 1,58 - 5,82 µSvh puisque la mairie a décidé de changer la terre. (Source : http://www.news24.jp/articles/2011/10/13/07192497.html)
.
De ce fait, le gouvernement japonais va bientôt émettre des directives pour aider les citoyens et les responsables locaux de détecter les zones contaminées afin de les nettoyer en toute sécurité. En effet, Masaharu Nakagawa, ministre de l'éducation et la science, a déclaré dans une interview au Wall Street Journal :
"A partir de maintenant, nous devons offrir des équipements et demander aux gens de regarder bien au-delà de Fukushima pour trouver les points chauds". Il a ajouté qu'il était très difficile de savoir comment ces taches se sont propagées. C’est à croire que ce gouvernement est très mal informé ou qu’il feint de ne pas connaître la situation ! 7 mois après la catastrophe, il serait temps que le gouvernement prenne enfin des mesures de radioprotection efficaces et que la population cesse d’être exposée stupidement à la contamination.
source : http://online.wsj.com/article/SB10001424052970204479504576638770772486378.html
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que
Tokyo continue de voir sa population baisser, comme l’indique cette information : dans le quartier de
Bunkyo, les gardes d'enfants avaient une attente dans les crèches publiques, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Cela signifie que des familles ont probablement quitté la région pour mettre
leurs enfants à l’abri.
source : http://business.nikkeibp.co.jp/article/topics/20110610/220678/?P=2&rt=nocnt
NB : A propos des interrogations sur l’origine de la radioactivité de Setagaya, selon le détecteur portable de recherche de source radioactive (Mirion HDS100GN) dont un journaliste a fait l’acquisition, il n'y a pas eu de pic de Cs-137 qui puisse être considéré comme un hotspot issu de la catastrophe de Fukushima. Cet appareil avait en mémoire d'autres analyses spectrales de différents endroits sur les hotspots de Chiba ou Saitama où les pics de Cs-137 sont bien visibles. Ce journaliste a comparé également ses mesures avec celles (SAM 940 3x3 Nal) des services de la mairie : les résultats concordent avec les autres analyseurs en service ce jour-là (Information Franck C.)
Ce message a été écrit par Yuko NISHIYAMA. Il m’a été transmis à l’occasion de la journée de manifestations
antinucléaires du 15 octobre 2011.
Manifestation à Strasbourg :
les Japonais n’étaient pas oubliés
et le crime de Tepco dénoncé
(merci à Franck pour le drapeau !)
« Je me suis enfuie de Fukushima, ma ville de naissance, avec ma fille et mes parents en laissant mon mari là-bas. D'abord, nous
avons été à Tokyo, maintenant nous sommes à Kyoto. Notre famille est obligée de vivre séparément. On a perdu notre région, on ne sait même pas quand l'accident se terminera...
Après l'accident, l'Etat japonais, le préfet de Fukushima et le maire de la ville de Fukushima ne nous ont pas informés de ce qui se passait réellement.
Ils n'ont même pas procédé à une évacuation correcte, ils ne nous ont pas du tout protégés.
Donc, nous avons été obligés de nous sauver par nous-mêmes, avec notre propre jugement de la situation.
Des points chauds se sont créés un peu partout dans la ville.
Les enfants ne peuvent pas partir de Fukushima et ils portent un masque quand ils sortent dehors.
Il leur est interdit de faire du sport, ils vivent avec beaucoup de limitations, sans la liberté que l'on offre aux enfants habituellement.
Notre pays a reçu 770,000,000,000,000,000 Bq de radioactivité, mais le gouvernement fait vivre toute la population comme avant. Ils
nous font croire que toutes les normes sont sécurisées. Même si les normes ont été augmentées, même pour les enfants.
Après le 11 mars, Fukushima, le Japon et le monde ont totalement changé.
La radioactivité s’est échappée de la centrale nucléaire ; la priorité économique a sali le monde entier.
Qui a décidé que le nucléaire était très sûr ?
Une centrale nucléaire est aussi une grosse machine. Des fois ça peut casser.
Mais, quand ca casse, on ne peut plus revenir en arrière.
L'accident de Fukushima est arrivé à cause du tsunami et du tremblement de terre, mais ils ont fait marcher cette énorme machine nucléaire qui ne résiste pas aux tremblements de terre, au grand
pays des tremblements de terre qu'est le Japon. Donc, dans ce sens-là, c'est une catastrophe, un désastre totalement artificiel.
On ne peut plus vivre dans la région où on est né.
On ne peut plus manger en étant sûr de ce que l’on mange.
Il faut vivre tout le temps avec une inquiétude pour sa santé.
Tout ça est le résultat du choix de l’énergie nucléaire.
J'ai entendu dire que la France est pro-nucleaire. L’énergie nucléaire a l'air d'être moins chère par rapport à d’autres solutions.
Mais, quand un accident se produit, c'est très cher et dangereux, et quand on voit le problème des déchets...
Plus jamais Fukushima !
Je ne veux pas que vous subissiez la même expérience que nous, car c’est une grande tristesse, de la souffrance et du chagrin...
Arrêtez les centrales nucléaires ! Maintenant !
Et puis, face à cette infâme destinée pour les enfants de Fukushima, face à ce spécialiste qui nous explique que jusqu'à100 mSv/an c'est sans danger pour notre santé, et aussi face à ce
préfet qui l'a invité... secourez-nous !
S'il vous plait....ONEGAI-SHIMASU
Yuko NISHIYAMA »
(Traduction française : Yumiko)
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Message original
フランスの皆様
私は震災後、故郷福島に夫を置いて、娘と父母と避難しています。まずは東京、そして現在は京都に自主避難しています。事故の収束がいつになるのかわからないなかで、故郷を追われ、家族が離れた生活を強いられています。
事故後から、国や県や市は私たちに真実を伝える事もなく、適切な避難勧告も出さずに、私たちを守ってくれようとしませんでしたので、自分たちの判断で故郷を離れました。
現在、福島市の放射線量は毎時1マイクロシーベルトを越えています。事故後は多い時で25マイクロシーベルト、至る所にあるホットスポットでは毎時60マイクロシーベルトを超し、その中で子供達は逃げることもできずに、外にでるときはマスクをしながら、学校でも室外の活動は禁止され、子供としての自由を制約されて生きています。
77京ベクレルという放射線物資が積もった国であるのに、国は今までと変わらない生活をさせようとしています。児童の被曝許容量や食品の放射線物資の暫定基準値を上げ安全であると信じさせようとしています。
311を境に福島は、日本は、世界は変わってしまいました。原発という経済優先主義の上で作られたものから排出された放射能により、世界中が汚染されてしまったのです。
原発が安全だとはだれが決めたのでしょう。原発も機械です。壊れる事もあります。壊れたとき、取り返しのつかないことが起きるのです。福島第一原発の事故は津波による天災によるものでは、地震国日本において耐震性のない原発を稼働させていたことによるもので、いわば人災なのです。
生まれた故郷に住めない、安心して食べ物を口にすることはできない、健康障害を心配しながら生きて行かなければならない。それが原発を選んできた結果なのです。
フランス人の皆さん、フランスは原発推進国だと聞きます。確かに原発は低コストで稼働する事ように思えるでしょうが、事故の起こった場合の危険性、廃棄物の処理等を考えるととてもコスト高で危険をはらむ物なのです。
NO MORE FUKUSHIMA 私たちの悲しみ、苦しみ、切なさを味会わないで下さい。今すぐ、原発を止めて下さい。今です。
そして、年間100ミリシーベルトまで安全であるという学者を招聘し県民を流出しないようにしている福島県の子供達をどうか救って下さい。お願いします。
西山祐子
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Exemple d’aide à apporter aux gens qui vivent encore en zone contaminée (information Laurent Mabesoone)
« La réalité, c'est qu'il y a 30 000 personnes entre 20 km et 30 km de la centrale, auxquelles l'Etat japonais ne veut pas verser un yen
d'aide au déménagement, et qui ont été invitées à rentrer chez elles il y a un mois ! Dans une zone hautement contaminée, sans commerce. Beaucoup de personnes âgées ne peuvent pas faire plusieurs
dizaines de km pour aller acheter à manger. M. ODOME (73 ans) organise une distribution de vivres dans l'ancien hôtel qu'il tenait avant la catastrophe. Il le dit lui-même :
« Le moindre petit colis contenant de la nourriture est précieux pour nous. » (*)
Voici l'adresse, et un site avec vidéo sur lui :
http://shiendanch.exblog.jp/13204556/
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Les colis sont à envoyer à :
Mr Takao ODOME
Business Hotel ROKKAKU
HARAMACHI KU OOMIKA JI HIRABAYASHI 51
MINAMI SOMA SHI
FUKUSHIMA KEN
975-0049 JAPON
(*) Précision : la douane japonaise n'accepte pas charcuterie et viande. Sinon, riz et céréales sont trop lourds pour être envoyés par avion (le bateau prend 3 mois...). Sardines à l'huile, biscuits, fruits secs, confitures, tous produits finis... surtout d'un pays non contaminé comme la France, c'est OK et cela leur fera vraiment plaisir.
BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin
Live spécial Fukushima du 2 mars 2021 en replay
avec Bertrand Galic, scénariste,
et Pierre Fetet, auteur du dossier documentaire
Liens pour le live : Facebook, Youtube ou Twitch
Webinaire : Fukushima 10 ans : quelles réalités ?
7 experts japonais et français analysent la situation actuelle
Événement organisé par la Criirad
11h-13h, 14h-15h30
Spectacle
Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :
https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress
Chaîne vidéo du blog de Fukushima
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« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)
Les Éditions de Fukushima : des livres à télécharger et à diffuser librement
Le dernier livre de Jean-Marc Royer
Le dernier numéro d'Atomes crochus
Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com
Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl
Télécharger la version française ici.
Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !