6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 18:00

Mari Takenouchi vient de mettre en ligne une pétition internationale demandant l’évacuation des femmes enceintes et des enfants de Fukushima. Dans ce texte, la journaliste freelance rappelle les mensonges du gouvernement et les pressions qu’elle a elle-même subies depuis qu’elle dénonce les dangers de la vie en secteur contaminé. Elle réclame notre soutien.

Mari Takenouchi est une journaliste freelance japonaise. Depuis le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima, elle couvre inlassablement les événements et cherche à alerter sur la situation des populations. Elle publie énormément sur Internet, notamment sur les blogs qu’elle a créés : Save Kids Japan, Mari Takenouchi's open questions, Shady People in Pro/Anti Nuke Societies, Ugly Japanese ou encore Mari Takenouchi’s Essay. Elle met aussi en ligne de nombreuses vidéos sur sa chaîne Youtube et diffuse des informations via ses comptes Twitter et Facebook. Une grande partie de son travail consiste à traduire des livres sur la radioactivité en japonais, mais aussi des témoignages de Japonais ainsi que ses propres articles en anglais, pour permettre une meilleure diffusion des informations à l’étranger et tenter d'alerter l’opinion internationale. Elle lutte inlassablement pour rompre le silence et protéger les enfants du Japon.

Protéger les enfants par l’information

 

Mère de famille et journaliste, Mari Takenouchi se consacre bénévolement à diffuser l’information concernant les risques liés à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Elle se dit ouvertement anti-nucléaire. Son engagement devient un véritable combat lorsque le gouvernement japonais décide de relever la limite d’exposition à la radioactivité de 1 à 20 milliSievert par an. Cette décision, qui a pour conséquence directe de nier les conséquences sanitaires dues à l’accident nucléaire et de refuser toute évacuation de la population de certaines zones fortement contaminées, expose de fait d’innombrables adultes, mais surtout d’innombrables enfants et fœtus à des doses 20 fois supérieures à ce qui est autorisé dans le reste du monde. A ce moment précis, les enfants japonais sont condamnés à vivre dans des conditions équivalentes aux conditions de travail des employés du secteur nucléaire...

Pendant un temps, on laisse même planer le doute sur l’éventualité de relever la limite légale à 100 milliSievert par an… Nous sommes en avril 2011. Le Dr Shunichi Yamashita, président de l’association Japonaise de la Thyroïde, vient tout juste d’être nommé président de l’Université de Médecine de Fukushima et conseiller pour la gestion du risque sanitaire lié à la radioactivité dans la préfecture de Fukushima. Il n’hésite pas à se moquer ouvertement des parents qui s’inquiètent pour la santé de leurs enfants, à affirmer avec le plus grand sérieux que les gens qui sourient ne sont pas atteints par la radioactivité et qu’une dose de 100 microSievert par heure n’est pas dangereuse (ce qui correspond à 876 milliSievert par an)…

Quelques-unes des plus incroyables affirmations du Dr Shunichi Yamashita...

Mari Takenouchi comprend très vite que le gouvernement est en train de mettre en place une véritable stratégie de désinformation, qui ne fait qu’amplifier les conséquences de la catastrophe. Désormais, pour permettre aux résidents de se protéger, il va falloir se battre pour l’information. Ce constat est partagé par de nombreux autres activistes, et plus généralement par d’autres citoyens, qui vont spontanément s’organiser pour faire circuler l’information, organiser des manifestations, mettre en place des laboratoires indépendants, des centres d’analyse de la nourriture…

Et protéger les lanceurs d’alerte

 

Mari Takenouchi lors d'une conférence organisée par la Helen Caldicott Foundation.

Comme de nombreux journalistes indépendants, Mari Takenouchi a rapidement subi de multiples pressions. Reporters Sans Frontières dénonce d’ailleurs régulièrement ce fait, démontrant que nombres de ces intimidations sont le fait même du gouvernement. Un documentaire baptisé « Fukushima Censored » est d’ailleurs en cours de préparation. La tentative d’intimidation atteint son paroxysme en janvier 2014, quand Mari Takenouchi est poursuivie en justice pour un tweet qualifiant le projet Ethos « d’expérience sur des êtres humains ». Ce projet, financé par de grands groupes de l’industrie nucléaire française (EDF, CEA et Areva) et déjà mis en place à Tchernobyl, vise à apprendre aux populations à vivre en zone contaminée, en dépit de toute considération de sécurité sanitaire. La plainte n’a finalement pas abouti, mais elle a fait éclater au grand jour les pressions exercées à l’encontre de tous ceux qui osent s’inquiéter de la santé des populations exposées. Avant Mari Takenouchi, un autre journaliste indépendant, Minoru Tanaka, avait subi un acharnement judiciaire particulièrement violent pour son travail d’enquête sur la gestion de l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

On comprend mieux pourquoi la pétition lancée par Mari Takenouchi associe la nécessité de protéger les plus fragiles (en demandant l’évacuation des femmes enceintes et des enfants) et la défense de ce que nous appellerions les « lanceurs d’alerte ». Je vous invite à la signer, même si nous savons tous que ces pétitions sur Internet ne changent rien au final. Mais il y a derrière ce texte une femme, mère et journaliste, qui se bat depuis plus de trois ans, et qui a besoin de notre soutien. Ne lui laissons pas croire une seule seconde que nous acceptons cette situation ou que nous sommes indifférents à cette injustice…

 

Ci-dessous la traduction de la pétition de Mari Takenouchi, réalisée par Lauriane Millet (et pour la signature, ça se passe là : http://www.change.org/fr/pétitions/to-government-of-japan-and-citizens-of-the-world-please-evacuate-fukushima-kids-and-pregnant-women?lang=fr) :

 

 

S’il-vous-plaît aidez nous à faire évacuer les femmes enceintes et les enfants de Fukushima

 

Mon nom est Mari Takenouchi, traductrice spécialisée sur le nucléaire, journaliste freelance et mère célibataire d’un petit garçon de 4 ans.

 

Après l’accident de Fukushima, j’ai plaidé en faveur de l’évacuation des enfants et des femmes enceintes des zones contaminées de Fukushima dans mes livres, sur mon twitter et mon blog. J’ai même défendu cette cause auprès de l’ONU (mais sans grand résultat).

 

Actuellement, 51 enfants ont subis une opération du cancer de la thyroïde. Le plus effroyable est que la plupart avaient déjà des métastases dans leurs poumons et leurs ganglions lymphatiques.

 

Malgré tout, le gouvernement du Japon nie tout danger sanitaire à Fukushima et affirme plutôt : « Certains parlent de saignements de nez à Fukushima (cf. la polémique du manga Oishinbo) dus aux radiations. Nous devons contrôler ces rumeurs sans fondement qui peuvent être dommageable à la reconstruction de Fukushima ».

 

En janvier 2014, j’ai été outrageusement accusée pour mes tweets par Mme Ryoko Ando (son vrai nom est Yoko Kamata), la directrice du groupe nommée Fukushima ETHOS qui encourage les habitants à continuer de vivre positivement avec un dosimètre.

 

Alors qu’aucun dirigeant de TEPCO n’aura eu de mise en examen, 3 policiers de Fukshima et 2 membres du bureau du procureur de Fukushima ont fait tout le chemin pour enquêter sur moi à Okinawa allant jusqu’à me remettre une lettre d’inculpation ! Cela signifie que je pourrais être une criminelle !

 

Durant ces deux années, j'ai été harcelée et menacée par un nombre incalculable de gens sur internet et j'ai dû bloquer environ 3000 comptes. La plupart d'entre eux m'ont appelé Demarin (Démagogue Mari), y compris le professeur Nobuhiko Ban d'ETHOS, un expert sur le développement de la leucémie. Actuellement on observe une augmentation de leucémie même en dehors de Fukushima.

 

Certains m’ont également dit sur Twitter : « Je vais te tuer », « Fais attention au feu », «Va à Okinawa pour sucer les seins de Takenouchi », « Takenouchi est un imposteur puisqu'elle collecte des dons pour ses propres activités ».

 

Malheureusement, parmi ceux-là, certains font partie de groupes de citoyens anti-nucléaire mais n’apprécient pas que j’insiste sur les ravages causés à la santé de nos enfants, et ils propagent donc des rumeurs infondées à mon sujet.

 

Chers citoyens du monde, j’ai 2 souhaits :


1. S’il-vous-plaît, signez cette pétition pour pousser le gouvernement japonais à prendre ses responsabilités et évacuer les enfants et les femmes enceintes des zones contaminées de Fukushima


Et,

 

2. Signez cette pétition pour demander justice pour les gens qui sont persécutés parce qu’ils s’inquiètent de la santé des enfants du Japon

Partager cet article

Repost0
27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 08:24
Fukushima : vous pouvez aider les enfants !

Depuis 2012, des citoyens s’organisent pour accueillir des enfants de Fukushima dans le sud de la France. L’objectif ? Sortir ces enfants des zones contaminées pour préserver leur santé et leur permettre de retrouver des moments d'insouciance et de véritables jeux d'enfants. En second lieu, cet événement annuel sert aussi à médiatiser les conséquences de la catastrophe nucléaire et à alerter sur les dangers qu'encourent ces enfants sur le long terme. Pour l’accueil 2014, un appel au don est lancé afin d’accueillir le plus d’enfants possible. Et les dons sont possibles à partir de 5 €. Pour une fois, nous pouvons tous faire quelque chose !

Le projet « Fukushima c’est eux, Fukushima c’est nous ! 2014 » s’inscrit dans la continuité d’une action engagée en 2012, quand des bénévoles avaient accueillis chez eux quatre enfants de Fukushima. Cette initiative avait été amplifiée l’année suivante, en 2013, avec l'accueil d'une dizaine d'enfants pour un séjour collectif plus complet, dans le Luberon.

Fukushima : vous pouvez aider les enfants !

Sur le terrain, ce projet est organisé par l’association « Alchemille », en partenariat avec l’association « Folding For Peace », et bénéficie de l’engagement sur le long terme de nombreux bénévoles. Côté japonais, plusieurs associations sont impliquées dans l’organisation du séjour, et notamment le réseau international Fukushima Network for Saving Children from Radiation. Et comme l’année dernière, c’est la générosité des donateurs qui permet de financer ce séjour.

L’OBJECTIF : Sortir les enfants des zones contaminées et médiatiser les conséquences d’une catastrophe nucléaire.

 

Il faut savoir que ce type d’accueil existe déjà pour des enfants de Tchernobyl, via l’association les Enfants de Tchernobyl Belarusse, association créée en 1986 juste après la catastrophe. Cette association organise (entre autres) des séjours en famille d’accueil pour des enfants vivants dans les zones les plus contaminées par la catastrophe de Tchernobyl.

Pour le projet Fukushima l’idée est de recevoir les enfants accompagnés de l’un de leurs parents, pour faire en sorte que ce séjour ne soit pas synonyme de séparation familiale (on sait à quel point les familles ont été très souvent disloquées suite à la catastrophe).

 

Dans la préfecture de Fukushima, les enfants jouent dans des bacs à sable en intérieur.

Ces familles sont par ailleurs accueillies de manière collective et non en famille d’accueil, afin de mieux répondre aux besoins des familles japonaises, très attachées à la vie en communauté.

 

Le but est de permettre aux familles accueillis de se retrouver dans un environnement sain et serein, de les faire décompresser d'un climat de stress (rejet par les autres, peur de la contamination, contraintes de vie très lourdes : port de dosimètres pour les enfants, qui ne peuvent par ailleurs pas rester plus de 30mn dehors par jour par exemple, etc).

LES EFFETS SUR LA SANTE DE LA VIE EN ZONE CONTAMINEE :

 

Pourquoi accueillir en France des enfants qui habitent dans les zones contaminées ?

L’irradiation permanente des cellules, en particulier celles du cœur, de la thyroïde et du cerveau, provoque d’innombrables lésions qui sont à l’origine de pathologies très graves, liées notamment à l’atteinte des défenses immunitaires et des organes vitaux.

Le césium 137 n’existe pas à l’état naturel. Celui que l’on met en évidence ne peut provenir que des activités humaines : installations nucléaires, essais atmosphériques, pollutions et catastrophes nucléaires.

 

Le suivi médical des enfants de la préfecture de Fukushima révèle une explosion des cancers de la thyroïde depuis 2011.

Les enfants vivent dans des zones ou l’eau, l’air, l’alimentation sont contaminés par la radioactivité, situation qui a comme conséquence, à moyen ou long terme, une perte notable des défenses immunitaires qui peut conduire au développement de nombreuses maladies. (source : Site internet de l’association les Enfants de Tchernobyl Belarusse).

 

Dans la préfecture de Fukushima, on dénombre de plus en plus d’enfants porteurs d'un cancer de la thyroïde...

A-t-on la preuve de l’efficacité des séjours en termes de diminution des risques sanitaires ?

A la demande de l’association des Enfants de Tchernobyl, des mesures de la teneur en césium 137 des enfants ukrainiens et russes invités à séjourner en France durant l’été 2013 ont été réalisées par l’Académie des Sciences d’Ukraine de Kiev.

 

Les résultats obtenus sont très importants : la baisse moyenne de la radioactivité mesurée s’élève à 33% après un séjour de 21 jours et de 47% après un séjour de 2 mois, elle est supérieure ou égale à 85% pour les enfants les plus contaminés.

 

Les accueils en France des enfants vivant dans les zones contaminées par le césium 137 permettent de réduire la radioactivité interne et l’irradiation externe de leur organisme de manière importante et par conséquent de diminuer les risques sanitaires.

UNE INITIATIVE CITOYENNE ET INDEPENDANTE :

 

La collecte mise en place permettra de financer :

  • Billet d’avions
  • Hébergement
  • Transports (minibus) sur place
  • Traducteurs et accompagnateurs
  • Activités proposées aux enfants

L'association tient à ce que ce projet reste une initiative entièrement citoyenne, totalement indépendante. Il s'agit d'éviter toute récupération politique de quelconque parti et de rester libre des financements publics, dans un pays foncièrement nucléocrate. Ce sont donc les dons des citoyens qui financent ce séjour.

DUREE DU SEJOUR :

 

Le séjour prévu est d’une durée d’une dizaine de jour, pour une question de budget. Mais plus les dons et les soutiens matériels récoltés seront importants, plus l’accueil pourra être prolongé pour améliorer encore les effets sur la santé des personnes accueillies. Il est aussi envisagé, si la collecte atteint son but, d’accueillir plus de familles.

Les organisateurs prospectent également pour obtenir le plus de structures et de moyens à titre gracieux (l’hébergement va peut-être être offert). Ils font aussi appel au bénévolat et aux dons (numéraires, matériels, logistiques). Si vous souhaitez apporter une aide autre que financière, vous pouvez donc contacter l'association Alchemille par mail : unteeshirtpour.fukushima@yahoo.fr.

 

Il n'y a pas de petit don, il n'y a pas de petit geste. Tout ce que nous faisons pour ces enfants, d'autres le feraient pour les nôtres. Fukushima c'est eux, Fukushima c'est nous...

 

Ils ont besoin de nous. Ne les oublions pas...

Et des fois que vous ne l'ayez pas encore compris, la collecte, c'est ici : http://fr.ulule.com/fukushima/ !

Partager cet article

Repost0
18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 22:45
Le C.I.O. sera-t-il aussi courageux que le tribunal de Fukui ?

Akio Matsumura revient sur la décision du tribunal régional de Fukui qui s’est récemment prononcé contre le redémarrage de deux réacteurs de la centrale d’Oi pour des raisons de sécurité et de risques sanitaires. Au même moment, John Coates, représentant le Comité International Olympique (CIO), qui supervise les Jeux Olympiques de 2020 prévus à Tokyo, répond à la lettre du docteur Helen Caldicott et assure que la sécurité des athlètes est une priorité pour le CIO.

Malheureusement, le CIO continue à s’appuyer uniquement sur des informations fournies par le gouvernement japonais. Or on sait quelle importance ces jeux revêtent pour le pays. Une étude indépendante des problèmes soulevés par Fukushima et les Jeux de Tokyo est indispensable. L’enjeu est trop important pour n’être que Japonais. Le CIO aura-t-il le courage de prendre le même tournant que le tribunal de Fukui ?

Odile Girard

 

____________

 

 

Priorité à la sécurité : un tribunal japonais prend une décision capitale. Les Jeux olympiques suivront-ils la même voie ?

 

Akio Matsumura

 

 

Article paru sous le titre original « Landmark Court Ruling Puts Safety First in Japan, Olympics Should Do the Same » le 12 juin 2014 sur le site Finding the missing link.

 

Traduction française : Odile Girard (Fukushima-is-still-news)

 

Au Japon, un tribunal régional a décidé que Kansai Electric Power Company n’avait pas le droit de redémarrer les deux réacteurs de la centrale d’Oi, pour des raisons de faiblesses structurelles. Un article du Mainichi  rapporte cette déclaration du tribunal de Fukui :

Le droit personnel des individus à protéger leur vie et leurs moyens de subsistance est de la plus haute importance selon la Constitution. Le tribunal a donc conclu qu’il « serait tout à fait naturel de suspendre les centrales nucléaires si elles induisent des risques spécifiques de danger – même s’il est exagéré d’affirmer que l’existence de ces centrales n’est pas autorisée par la Constitution.

 

Jusqu’à cet arrêt de justice, les décisions du gouvernement fédéral et du système juridique du Japon étaient destinées à renforcer l’économie et minimiser l’importation. Le présent arrêt a mis l’accent sur le principe de précaution et donné priorité à la santé humaine et environnementale sur la balance des paiements.

 

Le Japan Times a également résumé la situation :

Le point crucial de l’arrêt du tribunal est l’affirmation qu’il est par nature impossible de déterminer sur des bases scientifiques qu’un séisme d’une amplitude supérieure à celle qui est prise en compte par le pire scénario de l’opérateur ne se produira pas. L’arrêt indique que depuis 2005, quatre réacteurs nucléaires japonais ont subi des secousses sismiques plus fortes que le niveau maximum prévu pour les centrales en question. C’est faire part d’un « optimisme injustifié », dans un pays où les séismes sont aussi courants, que de penser que des secousses de cette magnitude ne frapperont jamais la centrale d’Oi, a rappelé l’arrêt.

 

Nous allons devoir attendre pour voir si le Japon respecte la décision du tribunal de Fukui ou poursuit comme prévu sa procédure de redémarrage du nucléaire.

 

J’ai souvent entendu dire aux leaders d’opinion japonais que les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo étaient essentiels pour regonfler le moral du Japon et des Japonais. Comme le tribunal [de Fukui], j’estime qu’il est plus important de garantir la sécurité de nos athlètes mondiaux que d’offrir à Tokyo des opportunités économiques.

C’est une chance qu’il y ait parmi les observateurs des gens qui se préoccupent de protéger la santé des athlètes aux Jeux Olympiques de Tokyo en tenant compte du contexte environnemental et de la sécurité des populations. Dans un précédent article j’ai publié la lettre d’Helen Caldicott à Thomas Bach, président du Comité International Olympique, exhortant le CIO à mettre en place une équipe indépendante d’experts en biomédecine pour évaluer la situation.

Le 6 mai 2014, Helen Caldicott a reçu une réponse officielle de John Coates, vice-président du Comité International Olympique et président de la Commission de coordination des Jeux :

La santé et la sécurité des athlètes aux Jeux est une priorité absolue du Comité International Olympique (CIO) et vous pouvez êtres certains qu’en tant que président de la Commission de coordination du CIO – l’instance chargée de la supervision des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo pour le CIO – je ferai tout mon possible pour assurer que les athlètes puissent concourir dans un environnement sain et sans danger pendant les Jeux de Tokyo…

 

Les réponses des autorités japonaises montrent très clairement qu’elles mettent en place un bon nombre de mesures importantes pour protéger leurs concitoyens…”

Le rapport japonais fourni en pièce jointe commence par ces mots : « Toute une série de tests stricts sont actuellement menés par plusieurs ministères et agences gouvernementales concernés pour étudier les risques sanitaires associés aux radiations. »

Les rapports et les études de suivi ne s’appuient bien sûr sur aucune vérification indépendante. M. Coates et le reste du CIO sont entièrement dépendants des informations japonaises pour évaluer l’avancement des travaux de préparation japonais et les défis rencontrés en matière de décontamination depuis l’accident de Fukushima.

Dans le contexte de cet échange, j’aimerais présenter ici l’opinion du Dr. Scott Jones, ancien officier de marine à la retraite. Pilote chargé du largage de bombes nucléaires, il a servi durant les guerres de Corée et du Vietnam. Il a été également l’assistant du sénateur Clairborne Pell, ancien président du Comité des relations étrangères du Sénat, dont le vice-président Joseph Biden parlait en ces termes , le considérant comme « l’un des leaders de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires ».

Voici ce qu’écrit Scott Jones :

Avec le temps, les conséquences terribles, mais prévisibles, du séisme et du tsunami sont devenues encore plus insupportables pour les citoyens japonais et maintenant pour le monde entier.

Quand des vies sont en jeu, la garantie la plus sérieuse pour un homme politique est de pouvoir affirmer que les décisions politiques impliquant la santé sont prises en respectant pleinement les meilleures connaissances scientifiques et médicales dont on dispose.

Ceci n’a clairement pas été le cas avec Fukushima, mais il existe une procédure qui permettrait de rectifier la situation. Il est plus que temps pour le gouvernement japonais, le Comité International Olympique, tous les gouvernements qui soutiennent le Japon et l’avenir du système olympique, de marquer un temps d’arrêt et de chercher à réaliser des évaluations indépendantes dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine et de la science, afin de déterminer ce qui s’est passé, ce qui peut et doit être fait pour protéger la vie au Japon et dans le reste du monde.

Ceci permettrait d’apporter une réponse directe aux inquiétudes actuelles et futures concernant la santé des enfants japonais et des personnes âgées et ferait disparaître toute ambiguïté relative à la sécurité des athlètes olympiques et des visiteurs venus du monde entier assister aux Jeux olympiques prévus pour 2020.

 

Une étude indépendante serait en effet conforme à l’esprit des décisions du tribunal régional de Fukui. La sécurité des citoyens Japonais et des meilleurs athlètes mondiaux ne doit pas s’appuyer sur un bilan réalisé avec un « optimisme injustifié » ; le bilan nécessite prudence et minutie. M. Coates et le Comité International Olympique peuvent en être les garants en faisant dépendre la tenue des Jeux de Tokyo de l’acceptation d’une étude indépendante et internationale ; l’objectif est d’évaluer les problèmes scientifiques, techniques et médicaux posés par le site de la centrale de Fukushima et l’avancée des solutions mises en œuvre par le Japon. Tant qu’une telle étude n’est pas ordonnée, le CIO devrait réfléchir à deux fois avant d’affirmer avec certitude que nos athlètes bénéficieront d’un « environnement sain et sans danger pendant les Jeux de Tokyo ».

 

_____________________

 

Photo d’entête : source site Nakahara

_____________________

 

Article lié : Centrale nucléaire d'Ōi : soutenez les magistrats !

_____________________

 

La flamme olympique à Fukushima ?

On en parle (articles en français)

Partager cet article

Repost0
15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 21:34
Opappi !

De temps à autre, les Japonais prennent résolument des initiatives pour aider les victimes de la catastrophe. Ils envoient un train à vapeur ou un bus londonien à impériale dans les territoires contaminés. Ou encore des robots mignons et pelucheux pour faire déstresser les vieillards relégués dans les gymnases. Parfois sont organisées des tournées de stars audiovisuelles gesticulantes... L’objectif ? Faire oublier un instant leurs soucis aux habitants désespérés, leur rendre ponctuellement le sourire. OPAPPI !, 4ème et dernière nouvelle de Ludovic Klein publiée sur ce blog, est une réponse à ce cirque écoeurant, où la compassion obligée cache le meurtre à petit feu.

______________________

 

 

OPAPPI !

Aucun problème de santé n’a été enregistré jusqu’à présent
et il n’y en aura pas à l’avenir. Aujourd’hui, sous le ciel bleu de Fukushima, des enfants jouent au ballon et regardent vers l’avenir.
Pas vers le passé.

Shinzo Abe, premier ministre du Japon, 7 septembre 2013, Buenos Aires

 

 

Une nuit, Yumiko a fait un rêve.

 

 

Fukushima-ken, Namié-shi.9h45.

 

Yumiko est dans le gymnase. Coupe frangée, cheveux de jais, bouche encore enfantine. Tenue d’écolière. Le calendrier mural indique jeudi 25 juillet, le spectacle va commencer.

 

La petite fille habite à Namié. Elle suit ses cours au collège Minami-Horibata. Elle est en première année de collège, mais ils ne sontdéjàplus que 10 dans la classe. Les autres enfants ont fait leurs adieux. Ils sont partis très loin, de l’autre côté du Japon. Cela a rendu Yumiko très triste (scènes de larmes).

 

A présent, Yumiko est tout excitée. Elle oublie sa peur quotidienne, sa vie ennuyeuse et passée à l’éteignoir, les règles, les obligations, les interdictions. Le gymnase de l’école grouille de monde. Il y a tous les élèves et tous les parents (pour pouvoir remplir suffisamment la salle, ils ont été chercher des élèves d’autres écoles et les ont acheminés par bus – Sôma, Minami-Sôma, Iitate-mura, Ipponmatsu, Rikuzentakata...) Empêtrées dans leurs corps de peluche, des mascottes représentant les différentes villes gigotent sur place en faisant de grands gestes de la main : Kyuchan le cheval vert, de Soma ; Popomuru le gros navet rose, de Minami-Sôma ; Gyûdon-kun le bol de riz à la viande, de Iitate-mura ; Mattchan le lapin, de Ipponmatsu ; Mumu l’hippopotame violet, de Rikuzentakata.

 

Elle a pu apercevoir de loin Tamuro, le fameux presentateur télé ! Il a ses lunettes de soleil habituelles : sa marque de fabrique. A ses côtés, Moody Katsuyama ajuste son surdimensionnénoeud papillon rose et s’éclaircit la voix. Il se prépareà chanter des mélopées langoureuses de sa voix de crooner de karaoké. Mais Tamuro et Moody Katsuyama ne seront pas seuls : toutes les célébrités vont défiler, là, sur le podium. Des gens que Yumiko n’a vus qu’à la télé. Des gens qui ont fait rire des dizaines de millions de personnes.

 

Sekai no abe-atsu, avec sa moustache à l’ancienne et sa face congestionnée. Kojima Yoshio et ses roulements d’épaules. Tetsu and Tomo, leur duo à la guitare en survêtement bleu et rouge. Koriki le catcheur d’1 mètre 50, son slip noir, sa cape et son gros bide. Edo Harumi et ses « gueuuuu » lancés en bougeant les index. Ce serait un gag-marathon. Et pour le glamour, on a annoncé (sous réserves) la participation de quelques membres de AKB48.   

 

Au-dessus de l’estrade, une grande banderole déployée :

« Redonner le sourire aux enfants victimes de la catastrophe – Saisir à pleines mains l’avenir ».

 

C’est le slogan officiel de l’année. Tous les artistes s’apprêtent à se donner beaucoup de peine pour amuser les enfants - les réconforter, leur donner chaud au cœur, leur faire briller les yeux.La télé, dans un coin, filme.

 

Ça commence. Tamuro avec un grand sourire en croissant de lune, s’exclame : « Saa, mina-san... ohayô gozaimasu ! » Et ses deux acolytes féminins habillés de blanc s’écrient aussitôt, dans un écho suraigu: « Ohayô gozaimaaaasuu ! » S’ensuit un discours mélopieux sur le temps qu’il a fait ces derniers jours, sur la nécessité de réaliser ses rêves, d’être de bonne humeur en permanence, et de bien manger ses céréales. Moody Katsuyama, tout clignotant de strass, un énorme noeud papillon sous la gorge, a la main posée sur le coeur. Il est souriant, quoique larmoyant. D’ailleurs, tout le monde a les larmes aux yeux mais un grand sourire.

 

Mais place au rire ! Kojima Yoshio arrive en scène, déclenchant une clameur de joie. D’un geste net, il arrache tout ses vêtements d’un seul coup, dévoilant son slip vert pomme. Il se trémousse, plie les genoux, fait semblant de frapper du poing le sol, et braille « Sonna ni kankei nee ! Sonna ni kankei nee ! », son cri de guerre. Les enfants se roulent par terre de rire. Yumiko aussi. Puis Kojima Yoshio quasiment nu secoue les épaules en moulinets, tire la langue en se dandinant, puis, levant une jambe, il se frappe le front du gras de la paume en flûtant : « OPAPPI ! » (abréviation drôlatique de Ocean PAcific PEAce, nul ne sait pourquoi). L’hilarité fait vibrer la salle, emplit les recoins, les enfants gigotent comme une houle.

 

Puis l’amuseur se précipite sur le micro :

« Mesdames et messieurs, il y a eu un petit changement de programme. Au lieu du programme précédemment annoncé de danses et de sketches amusants, le spectacle va maintenant consister en un tabassage systématique des enfants désobéissants. »

 

L’atmosphère change du tout au tout, se leste de gravité. L’assemblée se fige, un peu choquée. Kojima Yoshio empoigne un enfant du premier rang, le traîne sur l’estrade, et lui frappe violemment le front en hurlant : « OPPAPI ! Comme ça, les petits amis : OPPAPI ! » Et il giffle encore l’enfant sur la tête. « Mettez-vous en file, les enfants ! Et qu’ça saute ! »

 

Tous les regards des adultes se tournent vers les méchants petits garcons et les méchantes petits filles (méchants : mais ils le sont tous, après tout : le compteur geiger le sait, il enregistre tout, ils savent qu’ils ont joué dehors, qu’ils ont touché quelque chose qu’il ne fallait pas, qu’ils n’ont pas voulu boire le lait des éleveurs locaux, qu’ils ont fait des caprices, ils ont été méchants, méchants, ils ont secoué leur cage, ils ont voulu respirer l’air extérieur, ramasser de la terre, ils ne se sont pas lavés, pas tenus droits, pas été gais, ils n’ont pas souri, or il faut sourire, souriez souriez, ou mourez, fermez vos gueules, devant, sales petites bêtes, droit, droit, ne sortez pas des clous, respirez comme on vous dit, fermez-vous, renfermez-vous, claquemurez-vous, mais souriez, ayez le sourire du Bouddha, même les pieds dans la merde il sourit encore gravement, tranquillement, le sourire du monde, obéissant, rangé, ayant exclu toute passion, marionnette de chair, yeux crevés, membres atrophiés, méchants, méchants).

 

Les élèves se mettent debout, sans rébellion.Ils se mettent tous en file. Certains commencent déjà à pleurer. Mais ils n’ont pas le choix. Ils ont été dressés à obéir, à ne jamais contester la parole de l’adulte. Même si cela implique sa propre destruction. Au fond, toutes les grandes personnes le désirent : frapper les enfants. Au bout de chaque file s’est placéun amuseur ou une mascotte, la main levée, prêt à frapper. Coup de sifflet de Tamuro, on commence : « 1, 2, 3 – pan –OPAPPI ! - suivant ». Kojima Yoshio est très rapide, on dirait qu’il marque du bétail de sa paume, OPAPPI ! Moody Katsuyama, les yeux embués, toujours souriant, distribue des claques en rythme. Kyuchanla mascotte fait sentir sur les corps le poing de l’adulte dans son gant de fourrure verte. Les parents se joignent bien volontiers à la bastonnade (tout le monde doit participer, allez allez, on s’amuse ! Plus d’hypocrisie, vous avez tous rêvé de faire ça, punir, punir, non vos enfants ne grandiront pas, nuisibles, nuisibles, souriez souriez). On ne vise plus le front, maintenant, on tape de toutes les phalanges, on a même le droit de donner des coups de pieds, c’est drôle ! Mais attention, une seule règle : il faut crier « OPAPPI ! » quand on frappe, c’est la loi. Au coup de sifflet, OPAPPI ! Les mêmes trois syllabes idiotes vagies par des centaines de papas et de mamans. Le gymnase bruisse des coups sur la chair des enfants, OPAPPI ! Les joues des écoliers tournent au rouge vif. Le sang gicle des narines. Les dents de lait sont brisées.

 

Une nouvelle banderole, déployée dans tout la largeur du gymnase, a remplacé l’ancienne.

 

« Redonner le sourire à la catastrophe – Saisir à pleines mains les enfants victimes de l’avenir ».

 

Et Kojima Yoshio hurle pour ne pas laisser l’élan retomber : Mauvais élèves, pourquoi ne respectez-vous pas les règles, vous n’aviezpas le droit de toucher, de désobéir aux parents, vous le savez, souillons, petits vicieux indisciplinés, bouts de cadavres ! Yumiko arrive en bout de file. Des sillons de larmes lui dégoulinent des yeux. Elle sanglote. Mais elle sait que c’est pour son bien. La silhouette imposante de Kojima Yoshio, quasiment nue, palpitante de sueur, se dresse comme un démon. Coup de sifflet. Le son ralentit, le monde a l’air de fondre, l’homme frappe de toute la force de son poing, qui vient labourer au ralenti le visage de Yumiko. L’arète nasale est écrasée et s’enfonce dans le crâne, les dents giclent comme des éclaboussures, le poing de l’amuseur, velu, calleux, a remplacé les traits du visage de la petite fille. Puis, lentement, méthodiquement, Kojima Yoshio tourne son poing, tordant la peau et les chairs dévastées. A travers le rideau de douche qui couvre ses yeux ensanglantés, Yumiko peut voir l’homme énorme, bouillant et rouge, hurler de toutes ses forces, crachant des postillons brûlants comme des gouttes de flamme :

 

OPAPPI !

 

La scène se brouille ensuite dans un déluge d’images de violence, d’images de sang, collantes, rouges, saturées. Le coeur exsude sa rage, jubilation amère, pensées dures comme des cailloux, méchantes, absolues, des envies de saccage, des lacérations roses.

 

Dans son âme de lièvre noir, la petite fille rêve de déchirer le monde avec les dents.

 

________________

Photo d'entête : Kojima Yoshio

Partager cet article

Repost0
11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 19:00
Centrale nucléaire d'Ōi : soutenez les magistrats !

On se souvient du scandale du redémarrage de deux réacteurs d’Ōi en juillet 2012. Deux ans plus tard, les juges ont donné raison aux opposants.

C'est un jugement très important pour les antinucléaires japonais, non seulement pour l’ordre de ne pas redémarrer la centrale nucléaire d’Ōi, mais aussi pour le contenu général du jugement.

Merci de soutenir les magistrats qui ont eu le courage de s’opposer au « village nucléaire », en participant à cette action de soutien (transmise au blog de Fukushima par les militants japonais).


___________________

 

 

 

Appel à soutien


Le 21 mai dernier le tribunal régional  de Fukui a délivré le jugement rejetant la demande de redémarrage des deux réacteurs de la centrale nucléaire d'Ōi (voir le lien ci-dessous pour le sommaire en anglais et la traduction en français de Ginette Martin (lien en bas de page)).

http://ajw.asahi.com/article/views/editorial/AJ201405220026

Nous les activistes japonais, souhaitons soutenir les magistrats qui ont écrit le jugement, car ils vont être la cible de pression de la part du gouvernement et du lobby nucléaire.


Il est important que la Cour perçoive le soutien populaire à l'égard de ce jugement.
Pour cela, nous vous serons reconnaissants d'envoyer une carte postale (pour que le contenu soit visible par tout le monde) aux noms de trois magistrats à l'adresse suivante :

M. H. HIGUCHI
M. A. ISHIDA
MME Y. MIYAKE

Fukusi Chiho Saibansho Minji Dainibu
1-1-1 Haruyama, Fukui
Fukui 910-8524
JAPON

Vous pouvez juste écrire :

 "Thank you for the judgement to stop
Ōi reactor restart"

par exemple.

Il est important de bien mentionner "Ōi"!

 

Merci par avance pour votre aide !

 

 

 

_______________

 

Photo d’entête : les opposants au redémarrage d’Ôi (photo © Masaki Yamamoto,  The Asahi Shimbun)

_______________


 

Centrale nucléaire d'Ōi : soutenez les magistrats !

Partager cet article

Repost0
5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 18:01

Comme pour des millions de Japonais et de Japonaises, le 11 mars 2011 a fait basculer Fonzy dans un nouveau monde, celui de l’angoisse de la radioactivité dans les aliments. Son témoignage rappelle que la catastrophe de Fukushima ne s’est pas arrêtée à l’ « arrêt à froid » des réacteurs décrété en décembre 2011, mais que 3 ans plus tard, la contamination est rampante. Le nuage radioactif est passé sur Tokyo et plus rien ne sera comme avant.

__________________________

 

« Ma vie a complètement changé depuis le 11 mars 2011 »

 

J’habite dans une banlieue de Tokyo, à 280 km de la centrale de Fukushima Daiichi. Ma vie a complètement changé depuis le 11 mars 2011 bien que le séisme n’ait guère touché la ville où j’habite.

 

J’ai mesuré le taux de la radioactivité avec mon compteur Geiger (qui m’a coûté 35 euros et qui ne mesure que les rayons gamma) presque tous les jours pendant la première année. Maintenant je ne mesure presque plus, parce que premièrement le taux n’est jamais extrêmement haut ; il oscillait entre 0,05 et 0,09 micro Sv /h. Deuxièmement j’ai trouvé une personne qui habite dans mon quartier et qui mesure le taux avec un compteur Geiger plus performant (qui mesure aussi les rayons bêta). Il publie ses résultats tous les jours sur Twitter, et selon lui c’est normalement entre 0,08 et 0,12 micro Sv /h. Troisièmement, de toute façon, je continue à vivre ici malgré le résultat des mesures de la radioactivité.

Mon compteur Geiger

Mon compteur Geiger

Je ne mange que des plats cuisinés chez moi, avec des produits en provenance soit de l’ouest du Japon, soit de l’étranger. Il y a très peu d’aliments dont les taux de césium soient mesurés bien que l’Etat ait promis de le faire. Avant, c’était mon plaisir de sortir manger dans un restaurant, mais maintenant c’est fini. Je n’achète plus de pain ni de sandwich un peu partout comme avant ; je ne fais plus confiance aux ingrédients. Ça fait trois ans que je ne mange plus de sushi, ni de shiitake, ni de fruits de bois. Je ne bois même pas le fameux thé vert japonais, parce que les feuilles risquent d’être fortement contaminées. Il m’arrive de devoir manger dans un restaurant avec des collègues qui se fichent de la radioactivité. C’est un cauchemar ! Je fais semblant de manger tout en écartant les aliments susceptibles d’être contaminés. Si seulement les autorités mesuraient les niveaux de contamination dans tous les produits ...

 

Le riz ‘White rice’ que j’achète chez White Food (http://www.whitefood.co.jp/) qui contrôle ses produits avec un détecteur à semi-conducteur CANBERRA GC2520 (jusqu'à 0,5 Bq/kg)

Le riz ‘White rice’ que j’achète chez White Food (http://www.whitefood.co.jp/) qui contrôle ses produits avec un détecteur à semi-conducteur CANBERRA GC2520 (jusqu'à 0,5 Bq/kg)

Normalement je ne dis pas ouvertement aux autres que je fais très attention à la radioactivité. Hélas, il y a très peu de gens qui soient vigilants. En plus, ce genre de remarques risque souvent de gâcher l’ambiance. Pourtant je n’ai pas envie de me taire. En tant que hibakusha (irradiée ou contaminée) de Fukushima, c’est mon devoir de témoigner de ce que j’ai vécu et de ce que je vis actuellement, et je continuerai de parler.

 

(à suivre)

 

Partager cet article

Repost0
21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 22:03

Texte de HORI Yasuo, rédigé le 5 avril 2014,

traduit de l'espéranto par Paul SIGNORET

______________

 

Ce qu'il en est des travailleurs dans la centrale nucléaire

 

Faire comme mon père est le but de ma vie

Kitahara Hakuya, élève de quinze ans, habitant la ville de Fukushima

 

Mon rêve est de travailler comme mon père. Il est employé dans la centrale n° 1 de Fukushima, qui a été fortement endommagée par le séisme et le tsunami de 2011. J’éprouve de l’estime pour mon père et je voudrais faire comme lui.

Il y a certes divers problèmes dans la centrale, mais à présent elle se trouve dans un état relativement stable. Je crois qu’elle est maintenue dans cet état grâce à de nombreux travailleurs dévoués, qui veulent sauver leur région et leur ville. Je désire payer ma dette envers eux en étant moi-même, plus tard, un bon travailleur.

Pour que tous puissent vivre tranquilles dans leur foyer comme auparavant, je veux poursuivre mon but.

(paru dans le journal Fukshima Minpoo, du 24 mars 2014)

 

Un travailleur malade reconnu comme “victime d’un accident du travail”

 

Un travailleur de soixante-deux ans, qui avait été employé pendant 27 ans dans les centrales nucléaires de Takahama, Ōi et Mihama de la Compagnie d’électricité de Kansaya, a été reconnu comme “victime d’un accident du travail”. Il dit : “J’ai travaillé plusieurs fois dans des endroits très radioactifs, dans lesquels on ne peut rester plus de quinze minutes. Je croyais que la compagnie, possédant des informations suffisantes sur les types de radiations ionisantes et sur les limites d’exposition, m’en protègerait efficacement, or cette croyance était infondée.

En juillet 2011 on a découvert chez lui une tumeur lymphatique maligne, il a été opéré aussitôt et par la suite on l’a soumis à un traitement anticancéreux.  Selon les indications portées dans son carnet d’exposition aux radiations, il a reçu, au cours des 27 dernières années, 168,41 millisieverts. Sa femme a demandé une aide du gouvernement, mais le Bureau du travail du département de Hyōgo la lui a refusée, en arguant que, pour être reconnu comme “accidenté du travail”, il faut avoir subi une exposition aux rayonnements ionisants supérieure à 200 millisieverts en cinq ans.

La norme de reconnaissance pour un malade leucémique exige qu’il (ou elle) ait travaillé plus d’un an et ait reçu une irradiation égale à 5 millisieverts multiplié par le nombre d’années de travail. Il n’existe pas de norme pour les malades atteints d’une tumeur lymphatique maligne, néanmoins le risque est supposé être égal au cinquième de celui de la leucémie.

 

En décembre 2012, cet homme, avec l’aide d’un conseil, a de nouveau sollicité le Bureau, et finalement a été reconnu comme malade victime de la radioactivité. Son avocat a déclaré : “Le gouvernement doit plus largement reconnaître la qualité de  “victimes d’accident du travail” aux employés des centrales nucléaires malades, car pour éviter d’être licenciés pour dépassement du seuil d’exposition aux radiations ionisantes, ceux-ci parfois ne déclarent pas avec exactitude leurs temps d’exposition et en outre les maladies dues à la radioactivité n’ont pas encore été clairement explorées.”

(paru dans le journal Akahata du 25 mars 2011)

Ce qu'il en est des travailleurs dans la centrale nucléaire

Mort d’un travailleur enseveli sous du sable

 

Le 28 mars, TEPCO a publié une information concernant la mort d’un travailleur de 55 ans, qui réparait la base d’une construction, dans la centrale nucléaire n°1 de Fukushima,  et qui a été enseveli dans un trou de deux mètres de profondeur sous une avalanche de sable et de blocs de béton. Il est la septième victime d’accident, depuis la catastrophe de 2011.

 (paru dans la journal Akahata du 29 mars 2011)

Selon TEPCO, à la fin du mois de mars, le nombre de travailleurs malades ou blessés pendant leur travail s’élevait à cent vingt. Ils accomplissent des tâches très dures. Équipés de masques et de vêtements protecteurs, ils construisent des réservoirs pour eau polluée. Chaque jour, ils sont quatre mille à travailler ainsi, y compris des débutants inexpérimentés, et souvent des problèmes surviennent. Auparavant, il y avait deux hôpitaux dans le voisinage de la centrale, mais après l’accident de 2011, ils ont été fermés. Il y a maintenant, dans la centrale même, une clinique où  médecins et infirmiers sont de service jour et nuit, mais dans laquelle on ne peut opérer, si bien que lorsque arrivent des cas graves, ils doivent être transportés jusqu’à un hôpital distant de soixante kilomètres. Et comme en outre le terrain de la centrale est très vaste, dans ce dernier accident, il a fallu vingt cinq minutes pour transporter la victime à la clinique. Pour supprimer entièrement les quatre réacteurs, quarante ans seront nécessaires. TEPCO doit donc mettre sur pied un bon dispositif pour prendre soin des travailleurs.

(paru dans le journal Fukushima-Minpō du 4 avril 2011)

 

Comment recrute-t-on des travailleurs ?

 

Sur Internet, je trouve de nombreuses compagnies qui recrutent de la main-d’œuvre pour les centrales nucléaires de Fukushima. Voici la traduction d’informations concernant deux d’entre elles.

 

Haut salaire pour travailleurs de la centrale nucléaire

Compagnie Aaty, dans la ville de Kōriyama, département de Fukushima

Nature du travail : travaux de terrassement et de construction

Salaire : 18000 yens (180 euros) pour un ouvrier

20 000 yens (200 euros) pour un contremaître

Logement : Nous le préparerons et nous en paierons le loyer

Nourriture : À votre charge

Chantiers : Il y a divers chantiers, dangereux ou non. Vous aurez le choix. N’hésitez pas à nous consulter.

Période de travail : Les travaux dans la centrale seront achevés en deux ou trois mois*, mais même après, nous vous donnerons du travail, quoique avec un salaire différent.

* Au sujet de cette période de travail "de deux ou trois mois", il faut noter que, selon la loi, un ouvrier peut être exposé, sur une année, à une irradiation de 50 millisieverts, mais beaucoup de compagnies ont leur propre seuil d’exposition, par exemple 20 millisieverts. Donc je suppose que certains travailleurs de cette compagnie, ayant reçu 20 millisieverts au cours des trois premiers mois et ne pouvant ensuite plus continuer à travailler dans une centrale, seront employés à la dépollution de lieux urbains ayant subi une contamination radioactive.

 

Nous embauchons deux cents travailleurs

 

Entreprise de construction Amdak, dans la ville de Iwaki, département de Fukushima

Salaire : 22 000 yens (220 euros)*, pour un chantier dans la centrale (déblaiement de détritus autour des réservoirs à eau)

15 500 yens (55 euros)*, pour un chantier de nettoyage de villes (autour d’habitations, dans des forêts, des champs et sur des bords de rivières)

Horaire de travail : 5 heures pour le travail en centrale, 7 heures dans les villes

Logement et nourriture : de 500 à 2 500 yens par jour pour un ouvrier en centrale et de 0 à 1 500 yens par jour pour un ouvrier en ville

Âge requis : de 30 à 60 ans pour un travail en centrale, de 20 à 60 ans pour un travail en ville.

Nombre d’ouvriers à recruter : 200

Autres conditions : Nous acceptons les gens sans expérience. Aucune compétence n’est requise.

Bienvenue : Nous estimons très importants un haut niveau de salaire et de bonnes conditions de travail. Que vous soyez sans expérience n’a aucune importance. Nous vous formerons avec soin à votre travail. Tous nos employés travaillent avec plaisir. Venez et soyez amis avec nous.

 * À ma connaissance, beaucoup de travailleurs ne reçoivent que 12 000 yens environ. Il semble bien que 18 000 et 22 000 yens soient des salaires plus élevés que ceux réellement versés. En outre, il faut déduire de ces sommes impôt et assurance santé, et pour les toucher il faut mettre sa santé en danger, ce qui fait que ces salaires ne sont pas hauts du tout.

 

 

Partager cet article

Repost0
22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 11:12
Ce que dit Naoto Matsumura

Naoto Matsumura vit à Tomioka. Il est une des rares victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima à être restée vivre dans la zone interdite. En mars 2014, il est venu en France, en Allemagne et en Suisse pour témoigner de ce qui lui est arrivé, de ses choix et de son combat. Beaucoup de médias ont rapporté sa venue ; vous trouverez dans cette page une sélection de messages qu’il a portés de Paris à Genève, en passant par Bure, Fessenheim ou le Parlement européen.

Ce billet est illustré par des photos que j’ai prises lors de son périple en France, et se termine par une série de liens vers des articles disponibles sur internet ou téléchargeables, de vidéos, de blogs et d’albums photos.

Merci à tous ceux qui ont rendu possible cette aventure, à tous les organisateurs bénévoles et à tous les donateurs. Car l’objectif de ce voyage a été pleinement atteint. Naoto Matsumura a non seulement rencontré des centaines de lycéens avides de connaissances sur la catastrophe de Fukushima mais il a également livré son témoignage à des millions d’Européens à travers de nombreux médias : l’accident nucléaire est possible en Europe, et spécialement en France ; il est encore temps d’arrêter le nucléaire avant de devenir tous des victimes.

Pierre Fetet

Première interview de Naoto Matsumura en France à RTL le 5 mars 2014 avec Yves Calvi

Première interview de Naoto Matsumura en France à RTL le 5 mars 2014 avec Yves Calvi

A propos du prochain accident nucléaire

 

« Le prochain accident nucléaire, ce sera soit au Japon, soit en France. Je connaissais l'accident de Three Mile Island et de Tchernobyl mais je pensais que ça ne nous concernerait jamais, que la technique japonaise était suffisamment bonne... Je pense qu'EDF juge également que les centrales nucléaires françaises bénéficient d'une technique de meilleure qualité. Tepco, c'était pareil. Ils nous disaient qu'il n'y avait pas de danger, que c'était sûr... Il faut dire haut et fort qu'il faut arrêter le nucléaire, il faut se battre. » (AFP, 6 mars 2014)

 

« Si l'Europe ne décide pas très vite de sortir du nucléaire, elle connaîtra forcément une catastrophe aussi grave que Fukushima » (France Info, 16 mars 2014)

 

« Chez vous en Europe, les pays sont collés les uns aux autres, s’il y a un accident, ce sont plusieurs pays qui seront affectés. » (RTS, 18 mars 2014)

 

Conférence de presse de Naoto Matsumura, Michèle Rivasi et Sandrine Bélier le 11 mars 2014 au Parlement européen

Conférence de presse de Naoto Matsumura, Michèle Rivasi et Sandrine Bélier le 11 mars 2014 au Parlement européen

A propos du projet d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure

 

« L’Andra a des réponses toutes faites qui, selon moi, ne sont pas fiables. Personne ne peut dire qu’il n’y aura jamais d’accident. Avant, Tchernobyl, c’était loin pour moi et je ne croyais pas que cela pouvait m’arriver. Maintenant, je suis concerné. La France fait comme les autres pays. Elle choisit Bure car il n’y a pas beaucoup de population. Ils considèrent qu’il y aurait moins de dégâts en cas d’accident. Les habitants de Bure sont déjà des victimes du nucléaire. Partout, il faut sortir du nucléaire » (Est Républicain, 9 mars 2014)

 

Naoto Matsumura a visité le centre CIGEO à Bure le 7 mars 2014.

Naoto Matsumura a visité le centre CIGEO à Bure le 7 mars 2014.

A propos de l’efficacité de la décontamination des sols

 

« Ce que je souhaite dire en France et en Europe, c'est qu'avant une catastrophe, une centrale nucléaire c'est toujours nickel. Je pense que c'est ce que doit vous dire EDF. C'est que nous disaient en tout cas les dirigeants de Tepco : qu'on n'était pas à Tchernobyl dans l'ex-Union soviétique, qu'il fallait au contraire avoir confiance dans la technique japonaise. Et moi, comme la grande majorité des Japonais, je les croyais. Maintenant, trois ans après l'explosion, ils ne contrôlent plus rien. A tel point, que le gouvernement japonais a dû prendre le contrôle du chantier de décontamination. Depuis janvier, je les ai vus dans ma ville faire enlever la terre trois fois pour la décontaminer. Sans résultat : il y a toujours autant de radioactivité dans le sol... » (La Vie, 7 mars 2014)

 

Accueil chaleureux de Naoto Matsumura au lycée de Barr le 10 mars 2014 où celui-ci a reçu des guirlandes de grues en origami.

Accueil chaleureux de Naoto Matsumura au lycée de Barr le 10 mars 2014 où celui-ci a reçu des guirlandes de grues en origami.

« Finalement, d’après mes propres expériences vécues dans une zone interdite, j’estime que la décontamination du territoire est irréalisable et que le retour dans les zones contaminées est impossible. Car les zones contaminées ne sont plus habitables. Si jamais un  accident pareil arrivait en France, vous perdriez certainement une vaste étendue de votre territoire. » (Conférence au Parlement européen, 11 mars 2014)

 

Janick Magne, Naoto Matsumura, Ren Yabuki et Catherine Connan lors de la manifestation pour la fermeture de la centrale de Fessenheim le 9 mars 2014

Janick Magne, Naoto Matsumura, Ren Yabuki et Catherine Connan lors de la manifestation pour la fermeture de la centrale de Fessenheim le 9 mars 2014

A propos des mensonges de Tepco

 

« Avant le 11 mars 2011, les techniciens de Tepco nous disaient qu’il n’y avait pas de danger, que cela n’arriverait jamais. Des menteurs !

Quelques jours après le 11 mars 2011, un de mes voisins, un technicien Tepco m’a dit que tout était désormais sous contrôle, que tout serait revenu à la normale après quelques jours tout en évacuant sa famille au loin : Menteur!

Depuis le début de la catastrophe, Tepco nous répète que tout va bien. Menteurs !
Ils nous disent maintenant qu’il faudra 30 à 40 ans pour y remédier. Menteurs !
Ils nous ont menti avant, ils nous ont menti pendant, et ils nous mentent même encore
maintenant. » (Enjeux énergies, 8 mars 2014)

 

Naoto Matsumura est venu témoigner le 13 mars 2014 devant la centrale nucléaire de Fessenheim.

Naoto Matsumura est venu témoigner le 13 mars 2014 devant la centrale nucléaire de Fessenheim.

A propos de Fessenheim

 

« La centrale nucléaire de Fessenheim est une vieille centrale. Ce sont ces centrales qui présentent le plus de risques » (Arte Journal, 9 mars 2014)

 

« Si une catastrophe survient ici, il ne restera rien de vos vignes, de vos forêts et de vos champs de maïs. Il faut fermer toutes les centrales du monde. » (L’Alsace, 10 mars 2014)

 

Naoto Matsumura dans les Hautes-Vosges le 9 mars 2014

Naoto Matsumura dans les Hautes-Vosges le 9 mars 2014

A propos de sa ville natale, Tomioka

 

« Ce n’est pas possible d’expliquer la situation de ma ville avec des mots mais après l’explosion de la centrale et l’évacuation, ce qui m’a le plus choqué, c’est le silence. Avant, c’était une ville très animée, aujourd’hui elle est déserte et irradiée définitivement. » (I-Télé, 9 mars 2014)

 

« Je pense que la terre n’a plus de valeur, que personne ne va vouloir des terres de Tomioka. Je suis de la 5ème génération de riziculteurs, mes ancêtres avant moi ont protégé ces terres, mes parents m’ont appris à m’occuper de ces terres, et moi je voulais transmettre ces valeurs à la génération suivante... Il n’y a aucune chance que les générations futures reviennent s’installer à Fukushima. Il n’y a aucune chance pour ça, ça se terminera avec moi. » (RTS, 18 mars 2014)

 

Cinq membres de l’équipe lors de la commémoration organisée par Europe Ecologie les Verts au Parlement européen le 11 mars 2014

Cinq membres de l’équipe lors de la commémoration organisée par Europe Ecologie les Verts au Parlement européen le 11 mars 2014

A propos de son choix de rester en zone contaminée

 

« Au bout de 3 jours, je suis sorti de ma maison, ce qui m'a frappé c'est le silence. J'ai vu un pauvre chien attaché, il n'avait rien à manger ni à boire. Je l'ai donc nourri et un autre chien à côté a commencé à aboyer pour me réclamer aussi de le nourrir. Et c'est comme ça que je me suis aperçu qu'il y avait des milliers d'animaux abandonnés autour de Fukushima. » (France Info, 11 mars 2014)

 

« Au lendemain de l’accident, la seule chose à laquelle j’ai pensé a été de sauver des animaux. Maintenant, je ne peux plus arrêter » (Metronews, 10 mars 2014)

 

« La centrale nucléaire m’a tout pris, ma vie et mes biens. Rester ici, c’est ma façon de combattre pour ne pas oublier, ni ma colère, ni mon chagrin » (L’Alsace, 10 mars 2014)

 

« Une partie de la population ne comprend toujours pas pourquoi j’ai décidé de rester dans la zone rouge pour m’occuper des bêtes. Ces gens-là se demandent si la vie d’un humain n’est pas plus importante que la vie des bêtes. Mais aujourd’hui, je n’ai aucun regret. Si c’était à refaire, je prendrais la même décision. » (La Télé, 18 mars 2014)

 

José Bové a apporté son soutien à Naoto Matsumura le 11 mars 2014 au Parlement européen.

José Bové a apporté son soutien à Naoto Matsumura le 11 mars 2014 au Parlement européen.

A propos de sa santé

 

« J’ai renoncé à manger mes propres cultures, elles sont trop contaminées. Et moi aussi ! » (Ouest-France, 6 mars 2014)

 

« Pour l’instant je n’ai rien. Peut-être que dans trois ou cinq ans, je verrai les conséquences de la catastrophe sur ma santé » (Metronews, 10 mars 2014)

 

« Peut-être je serai atteint un jour ou l’autre d’une leucémie ou d’un cancer. » (RTL, 11 mars 2014)

 

Naoto Matsumura et Ren Yabuki lors de la manifestation pour la fermeture de la centrale de Fessenheim le 9 mars 2014

Naoto Matsumura et Ren Yabuki lors de la manifestation pour la fermeture de la centrale de Fessenheim le 9 mars 2014

A propos des liquidateurs de Fukushima

 

« Pour Tepco, les travailleurs à la centrale ne sont pas des humains » (JOL Presse, 10 mars 2014)

 

 

A propos du coût de l’électricité nucléaire

 

« Si vous pensez au coût de la décontamination, les coûts de stockage des combustibles usagés et les coûts des dégâts après accident, il est impossible de dire que les centrales nucléaires fabriquent de l’électricité pour bon marché. » (Conférence HEP Vaud, 19 mars 2015)

 

Le 12 mars 2014, Naoto Matsumura a reçu le soutien de Roland Ries, maire de Strasbourg.

Le 12 mars 2014, Naoto Matsumura a reçu le soutien de Roland Ries, maire de Strasbourg.

A propos de la gestion de la catastrophe de Fukushima

 

« Aujourd’hui,  il faut révéler ce qui se passe vraiment à Fukushima, dire aux chaînes de télévision qu’on ne peut plus gérer les problèmes à Fukushima Daiichi. Le gouvernement assure que la situation est maîtrisée, mais c’est loin d’être le cas… La réalité c’est que Tepco ne sait pas comment gérer, ni maîtriser l’accident de Fukushima »». (JOL Presse, 10 mars 2014)

 

« Personne ne peut maîtriser l’accident. Il n’y a aucune technique, aucun moyen d’arrêter cela. » (France Inter, 11 mars 2014)

 

Naoto Matsumura a été invité au Parlement européen le 11 mars 2014 par la députée Michèle Rivasi.

Naoto Matsumura a été invité au Parlement européen le 11 mars 2014 par la députée Michèle Rivasi.

A propos de l’idée qu’il se faisait du nucléaire

 

« Avant la catastrophe, je n’étais pas du tout un militant écologiste. Le nucléaire ne me faisait pas peur, j’avais totalement confiance. » (Ouest-France, 6 mars 2014)

 

« J’étais convaincu que les centrales nucléaires étaient sûres, qu’il n’y avait aucun danger. C’est comme cela que j’avais été formé. » (RTL, 11 mars 2014)

 

« Je n'étais pas anti-nucléaire avant, Tepco m'avait lavé le cerveau. » (France Info, 11 mars 2014)

 

Une plaque commémorative a été inaugurée à l’occasion du passage de Naoto Matsumura, le 13 mars 2014, au lycée de Guebwiller : « En souvenir de la visite du « dernier homme de Fukushima », Naoto Matsumura, venu en Alsace pour témoigner de la tragédie nucléaire de Fukushima ».

Une plaque commémorative a été inaugurée à l’occasion du passage de Naoto Matsumura, le 13 mars 2014, au lycée de Guebwiller : « En souvenir de la visite du « dernier homme de Fukushima », Naoto Matsumura, venu en Alsace pour témoigner de la tragédie nucléaire de Fukushima ».

A propos de l’attitude de l’OMS vis-à-vis des victimes du nucléaire

 

Naoto Matsumura n’a rien dit mais a porté cette pancarte : « Fukushima, another WHO cover up just like Chernobyl ». Le 19 mars 2014, il a participé silencieusement à la vigie d’Hippocrate devant l’OMS à Genève, comme le font chaque jour ouvrable tous les autres militants d’Independent WHO depuis le 26 avril 2007.

 

 

A propos des évacués

 

« Les personnes âgées sont déboussolées, stressées. Beaucoup en meurent. » (Ouest-France, 6 mars 2014)

 

Naoto Matsumura et Ren Yabuki participant à la vigie d’Hippocrate devant l’OMS à Genève le 19 mars 2014 (Photo : Pierre Ferrandon)

Naoto Matsumura et Ren Yabuki participant à la vigie d’Hippocrate devant l’OMS à Genève le 19 mars 2014 (Photo : Pierre Ferrandon)

Une semaine auparavant, le matin du 11 mars 2014, Naoto Matsumura avait fait une conférence au Parlement européen et délivrait également ces revendications :

 

Droits de l’homme

 

« Les victimes doivent être reconnues comme des réfugiés irradiés et soutenus comme tel. Des droits doivent leur être accordés : Droit de réclamer l’évacuation en fonction du niveau de radiation. Droit de protéger les enfants de Fukushima contre la radioactivité. Droit de se procurer des aliments propres non contaminés pour les enfants aussi bien que pour les adultes. »

 

Naoto Matsumura après son appel à fermer les centrales nucléaires du monde entier, le 9 mars 2014 lors de la manifestation à Fessenheim

Naoto Matsumura après son appel à fermer les centrales nucléaires du monde entier, le 9 mars 2014 lors de la manifestation à Fessenheim

Droits de l’animal

 

« Les animaux doivent être évacués et protégés en cas d’accident nucléaire. Les animaux abandonnés dans les zones contaminées ne doivent pas être tués. »

 

Le 6 mars 2014, Naoto Matsumura était l’invité de Mathieu Vidard pour l’enregistrement de l’émission « La tête au carré » à France Inter.

Le 6 mars 2014, Naoto Matsumura était l’invité de Mathieu Vidard pour l’enregistrement de l’émission « La tête au carré » à France Inter.

Liberté d’expression

 

« Avant Fukushima, c’était Tepco, grand sponsor des médias japonais, qui censurait  les opinions publiques. Maintenant c’est la nouvelle loi sur la protection des secrets qui fera taire les médias et les dénonciateurs. Il est plus facile de ne rien dire sur Fukushima Daiichi que de chercher à résoudre les vrais problèmes du nucléaire.

Avec cette nouvelle loi, nous n’aurons plus le droit d’accéder aux informations ni de critiquer l’Etat. Nous risquerons d’être considérés comme terroristes, quel que soit notre statut car c’est une loi qui stipule que celui qui avance sa propre opinion peut être considéré comme terroriste. »

 

L’équipe du périple au complet : Antonio, Ren, Naoto, Catherine, Pierre et Kazumi le 10 mars 2014 (Photo : André Hatz)

L’équipe du périple au complet : Antonio, Ren, Naoto, Catherine, Pierre et Kazumi le 10 mars 2014 (Photo : André Hatz)

 

______________________________

 

Crédits photos pour cet article : Pierre Fetet, sauf la 9ème, la 15ème et la 18ème.

______________________________

 

 

Pour en savoir plus : liens vers les articles, interviews, vidéos et albums consacrés au voyage de Naoto Matsumura en Europe

 

27/02/14

L’Abeille

« Naoto Matsumura fait étape à Bure le 7 mars prochain »

 

06/03/14

Ouest-France

« Le dernier homme à vivre encore près de Fukushima »

Le Parisien

« Nucléaire : l'ermite de Fukushima prédit un accident au Japon... ou en France »

L’Alsace

« L’ermite de Fukushima qui avertit les Français des risques nucléaires sera à Fessenheim ce dimanche »

AFP

« L'ermite de Fukushima avertit les Français des risques nucléaires »

Vosges-Matin

« Naoto Matsumura : « Le dernier homme de Fukushima » à Bure »

 

07/03/14

La Vie

« Le dernier homme de Fukushima est parmi nous »

Journal de la Haute-Marne

« A la rencontre du résistant de Fukushima »

 

08/03/14

Enjeux énergies

« La conférence de Naoto Matsumura à Paris le 6 mars 2014 »

 

9/03/14

Journal de la Haute-Marne

« S’il n’y a pas de danger, pourquoi ne pas faire CIGEO à Matignon ? »

L’Est Républicain

« Le dernier homme de Fukushima »

Actu 88

« Fukushima – Naota Matsumura lance une alerte rouge : « Arrêtez les centrales ! » 

I-Télé

« Naoto Matsumura, le dernier homme de Fukushima »

SWR

Dreiland aktuell

Arte Journal

Fessenheim - 9 mars 2014

La Dépêche

« Des milliers de manifestants antinucléaires sur le Rhin et à Fessenheim »

Le Parisien

« Nucléaire : entre 3500 et 9000 opposants manifestent contre Fessenheim »

BlogdeFukushima

« L’appel de Naoto Matsumura - Fessenheim - 9 mars 2014 »

 

10/03/14

Dernières Nouvelles d’Alsace

« A Fessenheim, l’alerte Matsumura »

L’Alsace

« Naoto Matsumura, l'ermite de Fukushima, messager du danger »

Le Figaro

« Pour le dernier homme de Fukushima, le prochain accident nucléaire sera en France »

MétroNews

« Le combat de Naoto Matsumura, le "dernier homme de Fukushima" »

JOL presse

Fukushima: Naoto Matsumura, symbole de la lutte contre le nucléaire

 

11/03/14

Le Monde

« Transition énergétique : tout commence à Fessenheim ! »

RTL, Le choix de Yves Calvi

Naoto Matsumura : « Le danger nucléaire concerne aussi la France »

France Inter, La tête au carré

« La vie à Fukushima , 3 ans après la catastrophe »

RTBF1

Journal de 19h
France Info

« Naoto Matsumura, le dernier homme de Fukushima »

Reporterre

« Le dernier homme de Fukushima à Paris »

Ma planète

« Naoto Matsumura, "le dernier homme de Fukushima", témoigne au Parlement européen »

Café Santé Nature

« Retour sur la visite de Naoto Matsumura »

RTBF, Soir Première Europe

« L'histoire incroyable de Naoto Matsumura »

Blog Rue89 de Michèle Rivasi

« Fukushima : habiter dans la zone ou devenir un paria »

Parlement européen

Conférence de presse

Euronews

« Le dernier homme de Fukushima met en garde les Européens »

Chaîne de Sandrine Bélier

« Visite de Naoto Matsumura en Alsace »

Ce que dit Naoto Matsumura

12/03/14

Conférence à Strasbourg

« Les leçons de Fukushima »

 

13/03/14

Alsace 20

« Ren et Naoto engagés dans la cause animale à Fukushima »

Dernières Nouvelles d'Alsace

« Naoto Matsumura ne rencontrera pas les salariés de Fessenheim »

L’Echo

« Il a choisi les radiations plutôt que la soumission »

Dernières Nouvelles d’Alsace

« Naoto Matsumura découvre le vin d’Alsace »

 

14/03/14

La semaine dessinée de La tête au carré

#25

FR3 Alsace

« Naoto Matsumura à Fessenheim pour la fin de son périple alsacien »

 

15/03/14

Regards croisés

« A la différence d’une guerre, une catastrophe nucléaire ne s’arrête jamais »

 

16/03/14

France Info

« Il y aura un Fukushima européen »

Weiler Zeitung

« Protest gegen Fessenheim »

 

17/03/14

Montagsaktion gegen Atom mit Naoto Matsumura

https://www.youtube.com/watch?v=AQEQ0RfUXR0

BZ Basel

Ein japanischer Mann trotzt den Strahlen von Fukushima

 

18/03/14

La Télé

« Un paysan japonais vivant à Fukushima témoigne à Lausanne »

RTS

« Le dernier homme de Fukushima »

Weiler Zeitung

« Mahnmal gegen den Wahnsinn »

 

19/03/14

Regards croisés

« Santé et nucléaire : un tandem sulfureux »

Independent WHO

« Une victime de Fukushima devant l’OMS »

2000watts

« Naoto Matsumura : Le Dernier Homme de Fukushima »

 

22/03/14

Le papillon et l’empereur

« Le printemps de Naoto en Alsace »

 

 

PHOTOS

 

4 au 9/03/14

Instantanés de voyage (partie 1)

Photos d'Antonio Pagnotta

 

7/03/14

Rencontre « De Bure à Fukushima » à Bonnet

Photos de Christophe Jobard

 

10/03/14

Naoto Matsumura à la rencontre de viticulteurs au caveau de Roland Gloeckler à Gertwiller

Photos d’André Hatz

 

10 au 14/03/14

Le voyage du dernier homme de Fukushima à Fessenheim (partie 2)

Photos d'Antonio Pagnotta

 

11/03/14

Au Parlement européen

Photos de greensefa

 

12/03/14

Table ronde « Les leçons de Fukushima » à Strasbourg

Photos de Christo Miche

 

15 au 19/03/14

Le voyage du dernier homme de Fukushima à Fessenheim (partie 3)

Photos d'Antonio Pagnotta

 

ENREGISTREMENTS

 

1) Conférence de presse du 11 mars 2014 au Parlement européen de Naoto Matsumura, Michèle Rivasi et Sandrine Bélier à télécharger :

 

English : Version française/anglaise (309 Mo)

Deutsch : Version française/allemande (309 Mo)

Version française sur Youtube (extrait)

 

2) Soirée « Les leçons de Fukushima » du 12 mars 2014 à Strasbourg organisée par le groupe local Greenpeace, avec les interventions de Catherine Connan, Naoto Matsumura, Pierre Fetet, Reiko Hasegawa, Michèle Rivasi, Claude Bourguignon, Bernard Laponche, Antonio Pagnotta, et.

 

Version sur Youtube

Version remasterisée à lire ou à télécharger (957 Mo)

 

3) Conférence du 19 mars 2014 à la HEP de Vaud avec Naoto Matsumura, Ren Yabuki et Antonio Pagnotta.

Version sur Viméo

 

 

 

______________________________

Dernière mise à jour : 3 août 2014

 

 


 

Première page du quotidien DNA du 10 mars 2014

Première page du quotidien DNA du 10 mars 2014

Partager cet article

Repost0
19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 15:40
Les enfants de Tchernobyl ... forever

Comment aider les enfants exposés aux radiations dans les territoires radioactifs en Belarus suite à la catastrophe de Tchernobyl ? En participant au projet d’un collectif d’auteurs et d’une association humanitaire qui consiste à éditer un livre-DVD qui servira à financer une opération d’aide aux enfants contaminés.

28 ans déjà

Nous approchons de la date d'un funeste anniversaire, celle du 26 avril. Il y aura alors 28 ans le réacteur n° 4 de la centrale Lénine de Tchernobyl explosait. Un incendie suivit qu'il fallu dix jours pour éteindre. Durant tout ce temps des quantités phénoménales de produits radioactifs ont été dispersés aux quatre vents. La protection des populations ne fut pas assurée. C'est cette erreur, ou plutôt ce crime délibéré, que les régions touchées par Tchernobyl paient aujourd'hui encore.

Comme à Fukushima, le désastre sanitaire se poursuit ; la radioactivité ne fait pas relâche. Le Belarus est le pays le plus atteint. C'est aussi le plus pauvre. C'est donc celui où les enfants sont le plus victime de l'héritage radioactif déposé sur les sols mais aussi dans l'organisme de leurs parents et dans le leur. Ils sont plusieurs centaines de milliers.

 

Un projet pour Belrad

Le 19 mars dernier, la souscription "Tchernobyl forever" a été lancée sur le site de financement participatif  ULULE.

La raison d'être de cette opération de crowdfunding est là : rassembler des fonds pour améliorer le financement du seul institut de radio-protection indépendant du pays, BELRAD, qui ne reçoit aucun soutien du gouvernement biélorusse, ni des instances internationales ; mais aussi élargir le soutien à BELRAD grâce à la diffusion de l'information à l'occasion de la souscription et de l'opération humanitaire qui suivra.

 

Le point sur la collecte

La somme déjà réunie sur ULULE correspond aujourd’hui à 56 % de l'objectif. Tous ceux qui y ont contribué ont donné un élan décisif au mouvement. Pour assurer le plein succès de Tchernobyl forever, le blog de Fukushima s’associe aux porteurs du projet, Enfants de Tchernobyl Belarus et l'association Photographisme pour diffuser ce message.

Merci d’avance pour votre participation !

 

Les enfants de Tchernobyl ... forever

Les auteurs de Tchernobyl Forever

Des journalistes, photographes, cinéastes, écrivains, scientifiques, tous ayant l’expérience du terrain à Tchernobyl et dans les territoires contaminés, ont décidé de mettre leurs travaux en commun.

Tous font don de leurs droits d’auteur et de leur travail pour l’édition du livre-DVD qui raconte l’histoire de Tchernobyl et de ses conséquences, Tchernobyl forever.

 

Comment participer ?

En contribuant financièrement avec un don de 10, 100, 1000 euros ou plus selon vos possibilités. Il s’agit d’un don-souscription à Tchernobyl forever.

 

Cliquer ici pour participer

 

 

A quoi va servir le financement ?

Les fonds collectés permettront d’éditer 3000 livres-DVD et 2000 DVD de Tchernobyl forever (traduit en 7 langues : français / anglais / allemand / espagnol / italien / norvégien / japonais). Cet ouvrage collectif sera ensuite donné par l'association "Photographisme" (maître d'œuvre de l'ouvrage collectif ) à l'association "ENFANTS DE TCHERNOBYL BELARUS" (ETB) qui s'occupe de l'organisation et de la gestion de l’opération humanitaire internationale " Tchernobyl forever ".

 

Pour plus d’informations sur ce projet

http://fr.ulule.com/tchernobyl-forever/

http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=tchernobylforever

 

 

 

Partager cet article

Repost0
17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 22:15

Depuis bientôt 3 ans, Kna édite sans répit des vidéos toutes plus intéressantes les unes que les autres. Ses chaînes sur Youtube et Dailymotion, riches de près de 200 vidéos sous-titrées en français, sont des trésors documentaires sur Fukushima Daiichi et le nucléaire en général. A visionner sans modération pour comprendre la catastrophe nucléaire japonaise et le monde contaminé d’aujourd’hui. Ci-dessous, les 3 dernières parutions, dont le témoignage très poignant et très instructif de Chiho Kaneko.

Revenons-en à la Vie

Chiho Kaneko, membre de l’équipe Fairwinds Energy Education, nous livre son témoignage. La catastrophe de Fukushima Daiichi a permis d'entrevoir pourquoi ce n'est pas seulement une crise japonaise. C'est un désastre qui transcende la géographie et le temps.

Fukushima 3 ans après, rétrospective

Cette synthèse de MissingSky, qui publie quotidiennement des vidéos en anglais sur Fukushima, est principalement composée d'extraits d'infos TV par NHK et Russia Today. Elle retrace l'évolution de la catastrophe de Fukushima, 3 ans après.

Fukushima, la particule la plus chaude qu’on ait trouvée

Dans cette vidéo, l’ingénieur Marco Kaltofen parle de la particule la plus chaude qu'il ait jamais trouvée, découverte à près de 500 km du site de Fukushima Daiichi.

Partager cet article

Repost0

  • : Fukushima 福島第一
  • Fukushima 福島第一
  • : Un blog consacré entièrement à la catastrophe nucléaire de Fukushima et à ses répercussions au Japon et dans le monde.
  • Contact

Mentions légales

Directeur de la publication :

Pierre Fetet

Lien vers les mentions légales du blog de Fukushima

 

BD : Fukushima-Chronique d'un accident sans fin (Bertrand Galic, Roger Vidal)

Présentation de la BD par l'éditeur

Dossier documentaire 10 pages sur Fukushima (Pierre Fetet)

 

Spectacle

Le spectacle d'Audrey Vernon "Fukushima, work in progress" est disponible en ligne à cette adresse :

https://www.imagotv.fr/spectacles/fukushima_work_in_progress

 

 

 

Chaîne vidéo du blog de Fukushima

 

 

Outil de traduction gratuite de site Internet

Actualités sur Fukushima

L'ACROnique de Fukushima

Les Veilleurs de Fukushima

Nos voisins lointains

The Watchers of Fukushima

Projet Mieruka Fukushima

.

« Sans le web, mémoire vive de notre monde, sans ces citoyens qui n’attendent pas des anniversaires, de tristes anniversaires, pour se préoccuper du sort des réfugiés de Fukushima, eh bien le message poignant de Monsieur Idogawa (maire de Futuba) n’aurait strictement aucun écho. » (Guy Birenbaum, Europe 1, 1er mars 2013)

Infos en direct

webcam tepco 

 Webcam

 TEPCO

.

webcam tepco 1 

 Webcam

 TEPCO 1

.

reacteur2aout2011webcamTBS Webcam

 TBS/JNN

 

radioactivité Tokyo Radioactivité

 à Tsukuba

 en continu

 

 

Éditions de Fukushima

Publications

Le dernier livre de Jean-Marc Royer

 

 

Le dernier numéro d'Atomes crochus

 

 

Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com

 

Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl

Télécharger la version française ici.

 

Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !

A télécharger ici

 

 

 

 

sitesanspub

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -