25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 01:23

2C’est la plus grande confusion dans les médias. Jeudi 24 mai 2012, on pouvait lire ces deux titres contradictoires :

Japon - Les fuites radioactives de Fukushima plus fortes qu’annoncé (Reuters)

Après Fukushima, des niveaux de radiation très faibles au Japon (Le Monde)

Le premier article se base sur la dernière estimation de Tepco, le deuxième sur un rapport préliminaire de l’OMS…

 

Depuis 14 mois, c’est la valse des chiffres !

Voici par exemple quelques estimations données au fil du temps pour le césium 137   (données en PBq, c’est-à-dire en millions de milliards de becquerels) :

 

- 8 juin 2011, estimation de la NISA : 15 PBq

 

- 9 mars 2012, estimation de l’IRSN : 21 PBq

 

- 3 avril 2012, estimation d’un groupe de scientifiques étatsuniens et japonais : 63 PBq

 

- 24 mai 2012, estimation de Tepco : 10 PBq pour le relâchement aérien du 12 au 31 mars 2011 et 3,6 PBq pour le relâchement marin du 26 mars au 30 septembre 2011

 

- 24 mai 2012, autre source, the Daily Yomiuri : 360 PBq ! erreur de journaliste ? (1)

Dans ce cas… ça serait 5 fois plus que le césium relâché par Tchernobyl en 1986 !

 

 

En savoir plus sur la désinformation ambiante avec les articles

   

- de Gen4 : Césium-137 et Fukushima : à la recherche de l'erreur

- de l’AIPRI : Plus dure sera la chute

- de Russia Today : Cesium-137 contamination: Fukushima amounts to four Chernobyls

 

 

(1) Copie de l’article en ligne :

 

TEPCO estimate sees more radiation than NISA's

The Yomiuri Shimbun

Tokyo Electric Power Co. has estimated the total amount of radioactive substances discharged from its Fukushima No. 1 nuclear power plant measured 760,000 terabecquerels, 1.6 times the estimate released by the Economy, Trade and Industry Ministry's Nuclear and Industrial Safety Agency in February.

One terabecquerel is equal to 1 trillion becquerels.

TEPCO will include the estimate in a final report to be compiled by an in-house accident investigation committee in June. The firm has also begun explaining how it arrived at the figure to local governments in Fukushima Prefecture.

There are two ways to estimate the amount of discharged radioactive substances. One way is to base calculations on the degree of damage to the reactor core. The other is to reverse calculate based on the density of radioactive substances found in the atmosphere and seawater. As a result, there will be differences in estimates depending on how the figures were obtained.

NISA released an estimate of 770,000 terabecquerels in June last year, and another estimate of 480,000 terabecquerels in February. The Cabinet Office's Nuclear Safety Commission released an estimate of 570,000 terabecquerels in August last year.

TEPCO combined the two methods and repeated its calculations under different conditions. It reached a final estimate of 400,000 terabecquerels of iodine-131 and 360,000 terabecquerels of cesium-137.

The amount of radioactive substances discharged in the Chernobyl accident in 1986 was 5.2 million terabecquerels.

"As there wasn't enough available data immediately after the disaster, estimates can differ substantially if conditions change, even just a little," said Prof. Hideo Yamazaki at Kinki University, an expert in environmental analysis. "The discharged amount of radioactive substances increased, but the figure is within the assumed margin of error. There will be no problems in continuing decontamination work and other measures."

(May. 24, 2012)

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commentaires

C
On n'aura jamais des chiffres identiques, les méthodes sont différentes. Sans les connaitre, impossible d'en tirer quelque chose. Il faut à mon avis creuser ce chemin.<br /> <br /> Déjà que pour de simples mesures ces méthodes changent tout les résultats, alors sur des estimations sortis du chapeau...
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T
Solution de l'énigme : les 360 PBq de Cs-137 sont calculés en "équivalence I-131" pour des raisons apparemment liées à l'appréciation de l'accident sur l'échelle INES. Mais même en tenant compte de<br /> cette précision (merci à ex-skf), les chiffres ne correspondent pas (13.6 PBq * 40 = 544 PBq de Cs-137 en "équivalent I-131". D'autre part, l'accident a relâché bien d'autres radionucléides que de<br /> l'I-131 et du Cs-137 et bien plus longtemps que du 12 au 30 mars 2011.<br /> <br /> Cordialement,<br /> Trifou
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Y
La lecture du rapport de TEPCO signale que le calcul dérive des mesures faites par des labos mobiles terrestres répartis autour de la centrale, et des recoupements avec des balises et modèles de la<br /> météo.<br /> <br /> Aucune allusion à des mesures au dessus de l'océan, là où sont partis plus de 80% de rejets.<br /> <br /> Par ailleurs, il faut souligner que l'effet de cheminée (très fort en hiver) propulse les rejets en altitude, plus ou moins selon le vent et la température de la masse d'air au départ. Comme les<br /> conditions thermiques des rejets sont peu précises, les mesures au sol autour du site donnent des indications par défaut.<br /> <br /> Enfin, l'épisode le plus violent, l'explosion du bloc 3 n'a provoqué que peu de retombées dans le voisinage immédiat. Le vent soufflait clairement vers le large à ce moment crucial.<br /> <br /> Si l'on multiplie par 5 (les 80% non mesurés) et qu'on tient compte des artefacts du protocole d'évaluation, on trouve aisément une concordance entre les deniers chiffres de TEPCO et les<br /> évaluations maximales antérieures.<br /> <br /> Le chiffre de 360 PBq ne tient pas car il frise voire dépasse le stock de Cs137 présent dans les installations ruinées.
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B
Bien entendu, Roland, les chiffres de l'OMS risquent d'être les plus contestables, quand on connaît la subordination officielle de cet organisme international à l'AIEA. C'est d'ailleurs bizarre,<br /> depuis qu'El Baradai a cédé son poste à Vienne, les déclarations de cette dernière officine se font extrêmement rares. A croire qu'elle n'est plus, précisément, que le fusible soumis entre l'OMS et<br /> les grands industriels de l'énergie nucléaire comme Westinghouse, AREVA, et les "plus petits" comme TEPCO.
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R
Pour sortir de cette contradiction, compte tenu des "faiblesses" que nous connaissons, je souhaite que les ONG(s)effectuent une nouvelle série de mesures incontestables. Nous avons besoin de<br /> données certaines, d'un suivi très fin de la contamination, pour préciser l'accompagnement de la tragédie, les démarches sanitaires. La pression de l'opinion internationale fera évoluer<br /> l'exploitant, les autorités nippones. Il serait sage de confier au secrétariat général de l'ONU la gestion des suites de la catastrophe nucléaire.
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